Bonjour à tous,
Ne trouvant pas de fiche CICR pour mon grand-père, j’ai voulu savoir si je jouais de malchance, et la réponse est « performance médiocre mais prévisible ». Pour me faire une idée, j’ai pris les 350 officiers et soldats du 410ème RI portés disparus le 25 septembre 1915, recherché leur fiche CICR, vérifié les MPLF avec le site Mémoire des Hommes. Je classe les disparus en quatre catégories :
- ceux qui sont morts au combat (fiche MPLF trouvée à leur nom) mais ne figurent pas parmi les « Tués » du JMO et qui n’ont pas de fiche CICR du tout ;
- ceux qui sont morts au combat (fiche MPLF trouvée à leur nom) mais ne figurent pas parmi les « Tués » du JMO et qui disposent d’une fiche CICR de demande d’enquête (genre fiche FsN) ;
- ceux qui ne sont pas morts au combat, et pour lesquels il existe au moins une fiche CICR attestant leur passage dans un camp ou un
Lazarett, leur internement ou rapatriement, … ;
- les autres, que je présume non morts au combat (pas de fiche MPLF trouvée) et qui n’ont pas non plus de fiche CICR ; ce sont eux la zone d'ombre, en rouge sur les deux graphiques joints.
Le premier graphique montre que la proportion des morts au combat parmi les disparus est très importante – plus de 50 % – mais ce n’est pas mon propos ici.

- Graphe 1_410 RI.jpg (117.03 Kio) Consulté 1936 fois
Le second graphique montre que pour ceux qui ne sont pas morts à la bataille, la "probabilité" de trouver une fiche CICR les concernant est de 60 %. Le fait n’est pas une découverte mais là il y a une métrique : 60 % de réussite. Les fiches CICR ne manquent pas pour les officiers, mais le très faible nombre de ceux-ci (2 ou 3 avec une fiche CICR de camp d'officiers) ne relève pas la couverture globale.

- Graphe 2_410 RI.jpg (77.19 Kio) Consulté 1936 fois
Bien sûr :
- même si l’analyse de 350 cas demande pas mal de temps, l’échantillon ne concerne qu’une opération, qu’un régiment, qu’un jour de la guerre ;
- on peut discuter des noms non trouvés dans les fiches CICR, malgré tous mes efforts ; un acharnement supplémentaire pourrait réduire la zone d’ombre de quelques pourcents, mais il y aura toujours une part incompressible représentée par les patronymes faciles à retrouver, mais dont le prénom ne cadre pas, et à l'opposé des noms à l’orthographe complexe que ni les fiches MPLF du 410ème RI, ni les fiches CICR ne connaissent.
A votre disposition pour discuter de la méthode et des détails, répondre aux objections,
Thierry