Bonne soirée,
Diable Noir a écrit : ↑lun. janv. 13, 2025 8:02 am
bonjour Hervé
j'ai trouvé cette photo sur internet du colonel Paul Alexandre Coquelin de Lisle;
il repose tombe N°7660 à la Nécropole nationale de Fleury
cordialement
Diable Noir
L'attaque de la Garde bavaroise (Leibregiment/Alpenkorps) près de Fleury le 11 juillet 1916 n'a été évoquée ici
viewtopic.php?t=80635
que récemment.
À ce jour, il ne semble pas y avoir de réelle clarté quant aux circonstances du décès de Alexandre Coquelin des Lisle, commandant de la 255e brigade d'infanterie. Du côté bavarois, on pensait qu'il s'était suicidé. Cependant, il n’y a pas de véritable confirmation de cela. Dans l'histoire du « Leibregiment », il est rapporté qu'il a été tué.
Comme nous l'avons déjà montré, l'attaque des régiments d'élite bavarois apparaît aujourd'hui extrêmement discutable, puisque l'OHL (Falkenhayn) n'était plus censée lancer d'attaques majeures près de Verdun à ce moment-là. Une partie de l'artillerie lourde était déjà en route vers le front de la Somme.
Aujourd'hui, il faut supposer que cette attaque était l'un des nombreux actes d’agir individualiste par lesquels la fière armée bavaroise voulait prouver son indépendance et son efficacité. Les descendants des plus anciennes et plus importantes familles nobles bavaroises se rassemblaient dans le corps des officiers du «
Leibregiment » [
Garde du corps] et pouvaient ainsi entreprendre des actions pour lesquelles n'importe quel autre régiment aurait été traduit en cour martiale ou même dissous.
Dans les sources bavaroises, l'attaque du « Leibregiment » 11 juillet 1916 et la prise des salles de munitions (poudrière) sont bien entendu célébrées comme de grands succès. L'attaque décisive est venue du bataillon du capitaine
Emmerich Baron de Godin. ****

- Hauptmann von Godin après la relève de son bataillon le 15 juillet 1916
- verdun_leibregiment hptm godin.png (163.55 Kio) Consulté 1951 fois
Mais on souligne en même temps que la prise de la « Poudrière » a été favorisée par des circonstances heureuses. La résistance française est décrite comme extrêmement « zäh » [dur] et têtue. Les pertes causées par l'artillerie française furent considérables.
L'accès à la poudrière était assuré par un petit détachement d'assaut sapant son propre barrage et bloquant les deux sorties avec des lance-flammes et des lance-mines. Le Graf [comte]
von Preysing (aîné de la plus ancienne noblesse bavaroise), officier-aspirant, qui parlait très bien le français, persuada l'équipage français de se laisser capturer en lui montrant les lance-flammes et en menaçant d'utiliser des grenades à gaz.

- poudrière 1916_07_11.png (505.59 Kio) Consulté 1951 fois
[
...Le plus gros butin a été réalisé dans les salles de munitions (terme français : « poudrière »). Ils formaient un petit fort, construit au plus profond de la montagne et pouvant contenir un bataillon entier. Une quantité infinie de munitions était empilée à l’intérieur. Près de 6 000 grenades et éclats d'obus de calibre 7,5 à 15 cm, 303 barils de poudre, des grenades à main, des munitions d'infanterie, 250 fusils, des munitions lance-fusées, des appareils téléphoniques, etc. À cela s'ajoutent des conserves de viande, des biscottes, du chocolat et d'autres denrées alimentaires. L'ensemble de la réserve d'attaque (française) - y compris plusieurs officiers d'état-major - était fait prisonnier dans les salles. Ils ont été complètement surpris par notre attaque. Les abris du point 841 étaient également des salles d'infanterie préparées en temps de paix. Chaque salle contenait environ 40 hommes. Les salles étaient profondément enfoncées dans le sol et recouvertes de tôle ondulée solide et d'au moins 1 mètre de terre. ...]
Cordialement
Joseph
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René Gaudain, qui dut fuir en France à la cour de Louis XIV en 1690 après la défaite écossaise, est considéré comme le père fondateur de la noble
famille Godin [Gaudain]. Son fils a ensuite émigré dans le Palatinat bavarois et a été accepté dans la noblesse bavaroise en raison de ses services. Divers membres de la famille ont accédé à des postes élevés dans la fonction publique bavaroise (plusieurs généraux !!)
Emmerich von Godin, qui a reçu la plus haute médaille bavaroise (Ordre Max Joseph) pour son action à Verdun, a également atteint une certaine renommée car, en tant que commandant (à court terme) du régiment du 16e régiment d'infanterie de réserve bavarois, il a proposé l'attribution de l'EK I au soldat Adolf Hitler. L'attribution d'un EK I à un simple soldat était très inhabituelle à l'époque. (Cependant, il est dit, la véritable suggestion, , proviendrait du capitaine juif de la compagnie hitlérienne.)
Michael von Godin, le frère d'Emmerich, était, en tant que chef de la police de Munich, responsable de la répression du soi-disant putsch Hitler-Ludendorff de 1923.