Bonjour à tous,
Ah la tranchée des baïonnettes !!! Tout d'abord pourquoi parler de tranchée puisqu'il s'agissait de simples trous d'obus se jouxtant...
Enfin je rappelle tout de même que les premières cartes postales parlaient de "tranchée des fusils" et puis le commerce aidant on a mis des baïo. pour attirer le touriste... et enfin pour conforter le tout, le monument avec l'inscription que l'on connaît...
En conclusion nous sommes là en face d'une légende qui attire encore de nos jours les touristes (postez vous dans l'allée centrale et écoutez les commentaires...).
Ah oui j'oubliais les meilleurs témoignages sont, à mon avis, dans le livre de Polimann (aumônier du régiment).
Cordialement. J.Claude
Tranchée des baïonnettes
Re: Tranchée des baïonnettes
la vérité appartient à ceux qui la recherchent et non à ceux qui croient la détenir.
Re: Tranchée des baïonnettes
Bonsoir à tous,
Voilà un sujet qui me touche. Mais il faut dire que c'est l'un de mes plus anciens souvenirs de visite du champ de bataille de Verdun, à l'âge de 8 ans !
Ce que j'en pense, en essayant de faire court :
- je ne parlerais pas de légende à propos de cet épisode, qui n'est pas inventé de toutes pièces, mais plutôt de mise en scène : les baionnettes ont effectivement été rajoutées après coup, comme l'a très bien dit Jean-Claude, et l'inscription enjolive (si l'on peut dire) la réalité en affirmant que ces hommes "dorment debout leur fusil dans la main" alors qu'ils ont été retrouvés couchés au fond de la tranchée. Mais des témoignages de survivants (lieutenant Polimann entre autres, mais ce n'est pas le seul je crois) confirment que des hommes de la 3e compagnie du 137e RI ont été ensevelis vivants pendant les bombardements des 11 et 12 juin 1916, et l'on ne peut donc exclure cette hypothèse, tout en admettant également la possibilité d'une inhumation postérieure. Je laisse aux experts le soin de dire quelle est l'hypothèse la plus probable !
- d'ailleurs, être enterré vivant par les obus, à Verdun ou ailleurs, ce fut hélas le sort de beaucoup d'hommes, et finalement, le principal reproche que l'on puisse faire aux concepteurs du monument de la Tranchée des baionnettes, ce n'est pas tant d'avoir avoir mis une pointe au bout des fusils de ces morts, que d'avoir donné l'illusion d'un fait exceptionnel de ce qui fut en réalité une scène maintes et maintes fois répétée sur tous les champs de bataille. Comme le disait l'abbé Joseph Le Bayon, ancien du 137e, "mieux vaudrait alors couvrir tout le champ de bataille d'un vaste monument car tous les secteurs furent témoins de semblables actions héroïques" (d'après mes souvenirs ; je n'ai pas mes sources...). A défaut de pouvoir le faire, on peut au moins avoir une pensée, devant ce monument, pour tous ceux qui ont péri de cette manière à Thiaumont ou ailleurs.
- je crois me souvenir qu'il y a sept inconnus actuellement dans la Tranchée des baionnettes, dont "un lieutenant français" (peut-être le lieutenant Grenier ou le sous-lieutenant Chaigneau, de la 3e Cie, cités par Polimann parmi les victimes du bombardement ?). Lors de leur découverte, les corps identifiés ont été restitués à leurs familles ou réinhumés dans la nécropole de Douaumont pour cinq d'entre eux : Jean Granjouan, Jean-Baptiste Lietard, Eugène Auguin, Louis Tessier, Maurice Maillet (renseignements fournis par les Sépultures militaires de la Meuse en 1992).
Quoi qu'il en soit, respect à ces gars, comme le dit Christian.
Bien cordialement à tous,
Jean-Baptiste.
Voilà un sujet qui me touche. Mais il faut dire que c'est l'un de mes plus anciens souvenirs de visite du champ de bataille de Verdun, à l'âge de 8 ans !
Ce que j'en pense, en essayant de faire court :
- je ne parlerais pas de légende à propos de cet épisode, qui n'est pas inventé de toutes pièces, mais plutôt de mise en scène : les baionnettes ont effectivement été rajoutées après coup, comme l'a très bien dit Jean-Claude, et l'inscription enjolive (si l'on peut dire) la réalité en affirmant que ces hommes "dorment debout leur fusil dans la main" alors qu'ils ont été retrouvés couchés au fond de la tranchée. Mais des témoignages de survivants (lieutenant Polimann entre autres, mais ce n'est pas le seul je crois) confirment que des hommes de la 3e compagnie du 137e RI ont été ensevelis vivants pendant les bombardements des 11 et 12 juin 1916, et l'on ne peut donc exclure cette hypothèse, tout en admettant également la possibilité d'une inhumation postérieure. Je laisse aux experts le soin de dire quelle est l'hypothèse la plus probable !
- d'ailleurs, être enterré vivant par les obus, à Verdun ou ailleurs, ce fut hélas le sort de beaucoup d'hommes, et finalement, le principal reproche que l'on puisse faire aux concepteurs du monument de la Tranchée des baionnettes, ce n'est pas tant d'avoir avoir mis une pointe au bout des fusils de ces morts, que d'avoir donné l'illusion d'un fait exceptionnel de ce qui fut en réalité une scène maintes et maintes fois répétée sur tous les champs de bataille. Comme le disait l'abbé Joseph Le Bayon, ancien du 137e, "mieux vaudrait alors couvrir tout le champ de bataille d'un vaste monument car tous les secteurs furent témoins de semblables actions héroïques" (d'après mes souvenirs ; je n'ai pas mes sources...). A défaut de pouvoir le faire, on peut au moins avoir une pensée, devant ce monument, pour tous ceux qui ont péri de cette manière à Thiaumont ou ailleurs.
- je crois me souvenir qu'il y a sept inconnus actuellement dans la Tranchée des baionnettes, dont "un lieutenant français" (peut-être le lieutenant Grenier ou le sous-lieutenant Chaigneau, de la 3e Cie, cités par Polimann parmi les victimes du bombardement ?). Lors de leur découverte, les corps identifiés ont été restitués à leurs familles ou réinhumés dans la nécropole de Douaumont pour cinq d'entre eux : Jean Granjouan, Jean-Baptiste Lietard, Eugène Auguin, Louis Tessier, Maurice Maillet (renseignements fournis par les Sépultures militaires de la Meuse en 1992).
Quoi qu'il en soit, respect à ces gars, comme le dit Christian.
Bien cordialement à tous,
Jean-Baptiste.
"D'autres heures naîtront, plus belles et meilleures / La victoire luira sur le dernier combat / Seigneur, faites que ceux qui connaîtront ces heures / Se souviennent de ceux qui ne reviendront pas"
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
Re: Tranchée des baïonnettes
Bonjour à tous
Que n'as t'on pas raconté sur la tranchée des baïonettes, légende?, réalité?, fosse commune?, qu'importe, il faut considérer que le secteur de Verdun comportait des cas similaires, et même ailleurs.
C'est vrai que des soldats ont été ensevlis, vrai aussi que aussi bien les Allemands que les Français jalonaient les chemins et marquaient l'endroit des tombes.
Laissons le doute où la légende vivre avec son temps, moi je considère ce monument comme le symbole de la soufrance et de l'absurbité de cette guerre.
Cordialement à tous



Que n'as t'on pas raconté sur la tranchée des baïonettes, légende?, réalité?, fosse commune?, qu'importe, il faut considérer que le secteur de Verdun comportait des cas similaires, et même ailleurs.
C'est vrai que des soldats ont été ensevlis, vrai aussi que aussi bien les Allemands que les Français jalonaient les chemins et marquaient l'endroit des tombes.
Laissons le doute où la légende vivre avec son temps, moi je considère ce monument comme le symbole de la soufrance et de l'absurbité de cette guerre.
Cordialement à tous


Re: Tranchée des baïonnettes
bonsoir,
à ce propos, une bonne âme pourra sans doute scanner les lignes de Jean-Norton CRU sur les "idées fausses sur la guerre" (pages 34/35 de l'édition de 1993 de "Témoins")
extrait :
" ...Que devient la vraisemblance du tableau héroïque ? Cette rangée d'hommes debout, baïonnette au canon, laissant la terre leur monter de la cheville au genou, à la ceinture, aux épaules, à la bouche...il ne manquerait plus que le bras qui sort et ébauche dans l'air vide un grand signe de croix" (Sully Prudhomme)
cordialement.
à ce propos, une bonne âme pourra sans doute scanner les lignes de Jean-Norton CRU sur les "idées fausses sur la guerre" (pages 34/35 de l'édition de 1993 de "Témoins")
extrait :
" ...Que devient la vraisemblance du tableau héroïque ? Cette rangée d'hommes debout, baïonnette au canon, laissant la terre leur monter de la cheville au genou, à la ceinture, aux épaules, à la bouche...il ne manquerait plus que le bras qui sort et ébauche dans l'air vide un grand signe de croix" (Sully Prudhomme)
cordialement.
"Il pleuvait en cette nuit de Noël 1914, où les Rois Mages portaient des Minenwerfer."
- Charraud Jerome
- Messages : 7096
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- Localisation : Entre Berry et Sologne
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Re: Tranchée des baïonnettes
Bonsoir
Garance, pas besoin de scan, pour le même prix (gratuit) voici les différentes versions et les témoignages:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tranch%C3% ... AFonnettes
Cordialement
Jérôme Charraud
Garance, pas besoin de scan, pour le même prix (gratuit) voici les différentes versions et les témoignages:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tranch%C3% ... AFonnettes
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
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Re: Tranchée des baïonnettes
"""BJR à tous une petite question : qui est à l'origine du monument de la "tranchée des baïonnettes, qui l'a financé et à quand il a été mis en place"""?????? Merci d'avance EVAT64.
L AUVERGNAT
Re: Tranchée des baïonnettes
Bonjour,"""BJR à tous une petite question : qui est à l'origine du monument de la "tranchée des baïonnettes, qui l'a financé et à quand il a été mis en place"""?????? Merci d'avance EVAT64.
Tout est expliqué dans le lien donné juste au-dessus par Jérôme Charraud.
Bien cordialement,
Jean-Baptiste.
"D'autres heures naîtront, plus belles et meilleures / La victoire luira sur le dernier combat / Seigneur, faites que ceux qui connaîtront ces heures / Se souviennent de ceux qui ne reviendront pas"
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
Re: Tranchée des baïonnettes
Bonjour
Récemment on a remis des baïonnettes en plastique au bout des fusils qui dépassent. Certaines viennent déjà être arrachées.
Le mythe se perpétue.
Salutations
Récemment on a remis des baïonnettes en plastique au bout des fusils qui dépassent. Certaines viennent déjà être arrachées.
Le mythe se perpétue.
Salutations
Re: Tranchée des baïonnettes
Bonjour à tous,
Pourquoi mettre des baïonnettes... alors qu'au début (juste après guerre, j'ai des preuves!!!) les cartes postales et les historiens parlaient de "tranchées des fusils" ???
Mais évidemment le tourisme, le commerce, le chaland, ....
Cordialement. J.Claude
Pourquoi mettre des baïonnettes... alors qu'au début (juste après guerre, j'ai des preuves!!!) les cartes postales et les historiens parlaient de "tranchées des fusils" ???
Mais évidemment le tourisme, le commerce, le chaland, ....
Cordialement. J.Claude
la vérité appartient à ceux qui la recherchent et non à ceux qui croient la détenir.
Re: Tranchée des baïonnettes
Bonjour
Une des explications de la présence de ce gigantesque monument est expliquée dans une publication de Régis Latouche.
La première et unique route qui menait au champ de bataille était celle qui va de Bras à cet endroit.
Le seul élément qui dépassait était la croix du monument de ce régiment.
Emu par cette sépulture sommaire, le donateur d'outre Atlantique a financé le monument actuel.
En ce qui concerne les restes enfouis par les Allemands dans ce qui restait de la position, en contrebas des lignes françaises assez lointaines à cette date, ce serait parce que la chaleur de l'été incitait à limiter les odeurs.
Les restes des camarades de Pergaud ont également été enfouis dans une tranchée (qui reste à creuser, que font nos archéologues spécialistes?) après l'évacuation de la Woêvre, par les Allemands, et ils étaient restés presqu'un an sur le terrain à Marcheville.
Cordialement
JLK
Une des explications de la présence de ce gigantesque monument est expliquée dans une publication de Régis Latouche.
La première et unique route qui menait au champ de bataille était celle qui va de Bras à cet endroit.
Le seul élément qui dépassait était la croix du monument de ce régiment.
Emu par cette sépulture sommaire, le donateur d'outre Atlantique a financé le monument actuel.
En ce qui concerne les restes enfouis par les Allemands dans ce qui restait de la position, en contrebas des lignes françaises assez lointaines à cette date, ce serait parce que la chaleur de l'été incitait à limiter les odeurs.
Les restes des camarades de Pergaud ont également été enfouis dans une tranchée (qui reste à creuser, que font nos archéologues spécialistes?) après l'évacuation de la Woêvre, par les Allemands, et ils étaient restés presqu'un an sur le terrain à Marcheville.
Cordialement
JLK