Re: periode d'instuction
Publié : ven. août 06, 2010 4:42 pm
Bonjour Maryline,
Je relis le livre du Dr Louis Maufrais, "J'étais médecin dans les tranchées", dans lequel il aborde sa période d'instruction au dépôt du 136ème RI à Saint-Lô (août 1914/décembre 1914):
" Commença l'école du soldat: les marques extérieures de respect, le pas cadencé, la façon de s'aligner et de pivoter, et même le maniement du fusil !
La 27ème compagnie comprenait 400 hommes... commandée par le lieutenant Platard... en réalité, le véritable commandant, c'était l'adjudant Mellier...
- En ligne, face à gauche, comptez jusqu'à quatre. A droite par quatre, marche gauche, gauche...
Et nous passions une partie de l'après-midi à faire... le tour de la cour.
Par la suite, on nous apprit le maniement du fusil. Quelques hommes disposaient d'un fusil Lebel. Les autres, comme moi, avaient des fusils Gras qui dataient de la guerre de 1870, et qu'on nous faisait manoeuvrer avec des cartouches en bois. Au bout de huit jours, nous avons été jugés suffisamment dégourdis pour être lâchés à l'extérieur. Par un bon matin à six heures, la colonne partit en direction de Pont-Hébert, composée de la façon suivante: en tête ceux qui étaient habillés complètement et armés de fusils Lebel, suivis de ceux munis de fusils Gras avec leurs cartouchières remplies de cartouches en bois. Enfin, les derniers, ceux qui fermaient la marche, étaient habillés en treillis.
.... Les marches de la troupe atteignirent bientôt une distance de vingt kilomètres. Et furent agrémentées par des exercices en campagne tels que nous aurions à les pratiquer face à l'ennemi. On apprit à sauter les fossés tout harnachés, à passer par-dessus les haies, à progresser à plat ventre par petits bouts, à se cacher derrière une motte de terre, à mettre des sentinelles doubles etc... On nous faisait grimper des falaises, le long de la Vire, en silence, tous feux éteints, cigarettes interdites. Pour un peu on se serait crus à la guerre !
... Le samedi après-midi était consacré à l'hygiène.
... Chaque semaine on devait monter la garde."
Cordialement.
Jean RIOTTE
Je relis le livre du Dr Louis Maufrais, "J'étais médecin dans les tranchées", dans lequel il aborde sa période d'instruction au dépôt du 136ème RI à Saint-Lô (août 1914/décembre 1914):
" Commença l'école du soldat: les marques extérieures de respect, le pas cadencé, la façon de s'aligner et de pivoter, et même le maniement du fusil !
La 27ème compagnie comprenait 400 hommes... commandée par le lieutenant Platard... en réalité, le véritable commandant, c'était l'adjudant Mellier...
- En ligne, face à gauche, comptez jusqu'à quatre. A droite par quatre, marche gauche, gauche...
Et nous passions une partie de l'après-midi à faire... le tour de la cour.
Par la suite, on nous apprit le maniement du fusil. Quelques hommes disposaient d'un fusil Lebel. Les autres, comme moi, avaient des fusils Gras qui dataient de la guerre de 1870, et qu'on nous faisait manoeuvrer avec des cartouches en bois. Au bout de huit jours, nous avons été jugés suffisamment dégourdis pour être lâchés à l'extérieur. Par un bon matin à six heures, la colonne partit en direction de Pont-Hébert, composée de la façon suivante: en tête ceux qui étaient habillés complètement et armés de fusils Lebel, suivis de ceux munis de fusils Gras avec leurs cartouchières remplies de cartouches en bois. Enfin, les derniers, ceux qui fermaient la marche, étaient habillés en treillis.
.... Les marches de la troupe atteignirent bientôt une distance de vingt kilomètres. Et furent agrémentées par des exercices en campagne tels que nous aurions à les pratiquer face à l'ennemi. On apprit à sauter les fossés tout harnachés, à passer par-dessus les haies, à progresser à plat ventre par petits bouts, à se cacher derrière une motte de terre, à mettre des sentinelles doubles etc... On nous faisait grimper des falaises, le long de la Vire, en silence, tous feux éteints, cigarettes interdites. Pour un peu on se serait crus à la guerre !
... Le samedi après-midi était consacré à l'hygiène.
... Chaque semaine on devait monter la garde."
Cordialement.
Jean RIOTTE