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Re: Présentation.

Publié : sam. août 11, 2007 2:06 pm
par mounette_girl
Bonjour à tous et Bienvenue à vous Miguel !
Je vois que vous êtes déjà entre de bonnes mains ! :D
Bonne route, sur notre forum !
Cordialement.
Mounette. :hello:

Re: Présentation.

Publié : sam. août 11, 2007 2:33 pm
par joel guyonneau
ecrivez.moi à [email protected] ! je vous donnerai mon no de telephone ... le 1er bataillon HEMMER et le second DURAND au moins ont pris part à l'attaque. 1500 tués blessés et disparus en 2 jours!!!
HEMMER comme pris par un élan patriotique (ou un coup de folie selon son camarade DURAND) est reparti à l'attaque alors que tout etait perdu. Il a trouvé la mort glorieuse qu'il voulait.
à bientot

Re: Présentation.

Publié : sam. août 11, 2007 2:39 pm
par joel guyonneau
les journees tragiques de LOOS
7 mai
Nous restons toujours dans la même situation. On sent que la grande attaque se prépare. Les pièces de tout calibre approchent. Les torpilles aériennes se transportent petit à petit dans la tranchée. Nous nous attendons à ce que le mouvement se déclanche [sic] d’un moment à l’autre.
8 mai
La situation n’a pas changé mais les préparatifs sont de plus en plus actifs. On nous informe que l’attaque est prévue pour demain matin.
Dimanche 9 mai
Cette attaque est prévue pour un dimanche. Il est singulier de remarquer que depuis le début de la guerre presque toutes les attaques sérieuses ont eu lieu un dimanche.
Donc ce matin à 3 heures les 4 Cies de mon bataillon s’engagent dans les boyaux 80-81 aboutissant approximativement au point où doit se trouver la gauche du 3e bataillon en place dans la tranchée. Le premier bataillon dans le boyau longeant la route de Bouchain. À 5 heures, tout le régiment est en place, le 125e est à proximité.
À 6 heures l’artillerie française commence son tir de préparation. Cette préparation devait en principe durer 4 heures de 6 à 10h et être exécutée par toute l’artillerie réunie savoir :
grosse artillerie pièces de 380, de 270, de 210, de 155, de 120
artillerie de campagne pièces de 75, 120 court
artillerie de tranchées canons de 58 lançant des torpilles aériennes comportant 50k d’explosifs
En résumé étant donné leur grand nombre, toutes ces pièces tonnant à la fois pendant 4 heures sans ménager les munitions, devaient forcément amener le bouleversement complet des tranchées boches.
Il n’en a pas été ainsi pour une raison qui m’échappe. Le tir commencé à l’heure voulue semblait devoir tout écraser, puis il s’est ralenti, il a même cessé si bien que nous nous demandions si l’attaque n’allait pas être décommandée. Enfin à 9h15 le tir a repris mais nous avions déjà l’impression que quelque active qu’elle soit, la préparation serait quand même insuffisante. Nous en avons eu la preuve.
Le régiment devrait être encadré à droite par le 90e et à gauche par le 281e.
À 10h exactement le 3e bataillon sort de la tranchée. Mon bataillon le remplace au pas gymnastique et le suit. À 10h30 exactement les 2 bataillons avaient enlevé la tranchée boche. Seul un peloton de la 6e Cie (Tischmeister) ne suit pas le mouvement. Le commandant Hemmer prend le secteur de droite le long de la route de Bouchain en liaison avec le 90e. Je prends la partie gauche en liaison avec le 281e. J’ai avec moi la 5e, la 7e, une partie de la 8e, la 11e, la 12e et un peloton de mitrailleuses.
Nous enlevons d’abord la tranchée de 1 à 6 puis nous nous portons à la 2e ligne et nous prenons de 7 à 11.
Malheureusement notre effort devait rester stérile :
1e – le 281e n’a pas suivi le mouvement et ma gauche est en l’air.
2e – de tous les boyaux aboutissant de 7 à 11, les allemands nous accablent de bombes et de grenades et nous devons rétrograder de 1 à 6. Il est 11h du matin environ. Alors s’engage une lutte effroyable particulièrement de 4 à 6. Tous les hommes compris dans cette position de tranchée sont tués ou blessé un par un, puis ce sont ceux de 2 à 3 . À 8h du soir les allemands nous cernent de tous côtés, nous ne tenons plus que les portions de tranchée de 1 à 2 et de 3 à 4. C’est dans cette dernière partie que se trouve mon réduit personnel. Garlopeau, de Bermond et Doublet sont entourés de 1 à 2 qu’ils défendent toute la nuit.
À 9h du soir les boches nous débordent, il faut partir la mort dans l’âme. Je suis saisi par un allemand qui tient ma musette, je coupe la banderole et je réussis à lui échapper. Tous ceux qui peuvent me suivre fuient, bien peu arrivent à la tranchée française, tués ou blessés par les balles ou les obus. Je réussis cependant à retrouver les nôtres, mais je tombe comme une masse dans notre tranchée, sans force, sans parole, je suis anéanti.
Pendant ce temps la lutte continue de 1 à 2, elle durait encore le lendemain au jour. Mes malheureux camarades de Bermond, Doublet et Garlopeau doivent être tués ou faits prisonniers.
Le 125e a pris place dans la tranchée de départ. Ce qui reste du régiment va se placer en réserve près des corons du « nouveau monde » de la fosse 7.
Lundi 10
La nuit s’achève ainsi péniblement. Hemmer avec des lambeaux des 1er et 3e bataillons se défend encore toute la journée. Vers la soirée nous apprenons que, pris d’une sorte de folie, mon pauvre camarade a saisi un fusil et que presque seul il est parti à l’assaut des boches en criant : je veux mourir en brave. Il a malheureusement trouvé la mort qu’il cherchait.
[Marie Joseph HEMMER chef de bataillon né le 25 octobre 1876 à Rodemack en Lorraine, officier de la légion d'Honneur et croix de guerre. Citation : Officier supérieur ayant fait preuve des plus solides qualités militaires. Par sa bravoure froide et réfléchie et par son ascendant sur ses hommes, a maintenu son bataillon dans les tranchées  conquises sous un bombardement d'une extrême violence. Blessé mortellement le 10 mai 1915, en repoussant une contre-attaque devant Loos ( Pas de Calais ).Il était le frère de l'abbé HEMMER, curé de MALANCOURT / 57 et de M. HEMMER, un des directeurs des usines de ROMBAS / 57.]
Le commandant Camors du 125e a pris le commandement du régiment en remplacement du colonel Benoît tué en donnant l’assaut.
À 20h, tout ce que l’on peut rassembler du régiment se rend à Mazingarbe où nous cantonnons. Les hommes sont épuisés et nous aussi.
Le bataillon perd les lt Bain, s/lt Verner, lt Chenevier, tués ; s/lts Garlopeau, Knoblock, lt Debus, Cambuzat blessés. 596 hommes tués, blessés ou disparus.
[- Ernest Charles Joseph BAIN lieutenant de réserve, né le 5 août 1889 à Verrines/s/Celles dans les Deux-Sèvres
-Henri Louis VERNER s/lieutenant né le 10 novembre 1895 à Alger, St-Cyrien de la promotion de « la grande revanche »
-Paul Félix Auguste CHENEVIER lieutenant né le 29 janvier 1886 à Verdun
-Georges Martial DEBUS lieutenant né le 7 août 1888 à Nancy ]
Les pertes totales du régiment sont de 23 officiers 1464 hommes de troupe.
Mardi 11 mai
Le régiment reste à Mazingarbe pour se reformer. Le général commandant le corps d’armée et le divisionnaire viennent me féliciter. On établit des propositions pour la croix, la médaille, l’avancement et les citations. Journée triste toute endeuillée.

Re: Présentation.

Publié : dim. août 12, 2007 10:14 am
par HT62
Bonjour Joël,

Merci pour cette page d'histoire qui concerne ma région... et bravo pour vos reproductions ; j'aimerais savoir quelle somme faut-il prévoir.
Cordialement, Hervé.