Bonjour à tous et à toutes,
Un extrait de
Armée et marine : revue hebdomadaire illustrée des armées de terre et de mer du 7 juin 1914
<< CARNET D'UN BARBARE
Le Casque et le Képi.
Dans les Bureaux du Ministère de la Guerre, sur l'étagère aux modèles, un casque d'infanterie type Detaille et un képi dénommé rigide.
Le CASQUE. —« Et dire que j'absorbe sans gloire une telle quantité de poussière, sur ce rayon, qui n'a rien de commun avec ceux du soleil, aux feux duquel je devrais resplendir pour en défendre les crânes de nos petits fantassins !
LE KÉPI. — Allons, ma vieille Bourguignote, ce que tu es grincheux ! Tu ne cesses de geindre en réclamant de voir le jour. Ne te suffit-il pas d'avoir pour père un grand artiste? Voudrais-tu, en plus, servir à quelque chose ?
Le CASQUE. — Evidemment ! Ma place n'est pas ici. Est-ce que mes frères de l'artillerie ne sont pas arrivés, eux. Il n'y en a plus que pour l'Ecole polylechnique! Moi aussi, j'ai soif de grand air, de grand'routes, de grandes manoeuvres, de grandes armées, de grande guerre...
LE KÉPI. — Et de la grande suée du troupier. Allons, ne te frappe pas. Tu as le délire des grandeurs à perte de corridor. N'oublie donc pus que ton général est M. Lebureau, que les ministres passent, tandis que le casque reste, et sache que nous, képis appelés rigides, conserverons encore de longues années la mission ingrate d'être aplatis par nos propriétaires comme des galettes, ce dont nous nous vengeons en ne les garantissant ni du soleil ni de la pluie. D'ailleurs, crois-moi, tu ne l'as pas, l'allure démocratique, et puis au fait, es-tu pour ou contre la loi de trois ans ? »
Pour audition conforme :
LACASKETTE.
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Cordialement
IM Louis Jean
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