Re: Dernières parutions (bibliographie 90e anniversaire, MAJ 08/11)
Publié : ven. oct. 17, 2008 1:18 pm
Bonjour à tous,
Ça s'accélère. Et cette semaine, un nouveau Le Naour (156 pages, tout de même) :
"La Grande Guerre" de Jean-Yves Le Naour, éd. First, 2,90 €. Argu : "Entrez dans le drame qui a donné naissance au XXe siècle.
10 millions de morts, 20 millions de blessés, l'autodestruction de l'Europe, la révolution bolchevique en Russie, la révélation de la puissance américaine et la naissance du fascisme : la Première Guerre mondiale est incontournable pour qui veut appréhender le siècle précédent. Toutes les clés pour comprendre la Grande Guerre. Suivez étape par étape le déroulement de cette première guerre " totale " : les crises qui provoquent l'affrontement, les rivalités économiques et coloniales, l'exacerbation des nationalismes, jusqu'à l'enlisement dans l'horreur absurde des tranchées.
L'histoire d'un conflit à la fois industriel, psychologique et terroriste qui marque une rupture sans précédent pour la civilisation occidentale. Et dans la paix duquel se dessinent, dès 1919, les prémices de la Seconde Guerre mondiale."
D'autres parutions. Et du lourd.
"Carnet de route - Suivi de Lettres de Maurice Genevoix et autres documents", de Robert Porchon, éd. La Table Ronde, 19,50 €. Argu : "Robert Porchon, sous-lieutenant au 106e régiment d'infanterie, fut tué dans l'assaut de l'éperon des Eparges (Meuse) en février 1915, "la poitrine défoncée par un éclat d'obus".
Dès sa mort connue, sa mère a recopié dans un unique cahier son carnet de route et les lettres que son fils lui avait adressées. Elle a aussi ajouté à cet ex-voto de papier la correspondance reçue, après la mort de son fils, de ses camarades - dont Maurice Genevoix -, de ses chefs, de l'administration militaire et aussi d'anciens professeurs et religieux qui se souvenaient de leur élève. Ces témoignages multiples restituent l'onde de douleur qui s'étend et dure après la mort au front d'un jeune homme de vingt et un ans.
Un des cinq cent mille jeunes Français sacrifiés pendant les six premiers mois de la Grande Guerre. Du sous-lieutenant Porchon, on ne savait, depuis 1916, que ce que Maurice Genevoix en avait dit dans Ceux de 14. Mais il en avait dit assez pour faire de son ami Porchon le "soldat le mieux connu de la Grande Guerre". Les notes prises par le jeune officier font un troublant contrepoint au témoignage du grand écrivain.
Elles en confirment la parfaite exactitude et, en variant l'éclairage sur quelques épisodes de leur campagne commune, soulignent le génie singulier de Ceux de 14."
A lire : article dans le Figaro : http://www.lefigaro.fr/livres/2008/10/3 ... un-de-.php
"Dans les tranchées de 1914-18", de Rémy Cazals , André Loez, éd. Cairn, 20 €. Argu : "Alors que tous les combattants français de 1914-1918 ont disparu, ce livre s'attache à faire revivre et comprendre leur expérience.
Pendant la Grande Guerre, tous les mobilisés n'ont pas combattu, tous les soldats n'ont pas vécu dans les tranchées face aux tranchées allemandes. Ce livre s'intéresse aux hommes des tranchées, les fantassins ; il explore tous les aspects de leur terrible quotidien. Une telle plongée dans l'univers du conflit est rendue possible par les nombreux témoignages que ces hommes ont laissés, carnets, souvenirs et lettres, et qui sortent depuis quelques années des tiroirs où ils dormaient.
Ce livre veut donner la parole à ces hommes, directement ; ils ne seront pas vus ici par leurs chefs, par des observateurs prudemment restés à l'arrière, ou par ceux qui étaient sur le front avec l'intention de produire une œuvre littéraire. Ces hommes ordinaires disent avec précision, parce qu'ils l'ont vécue, l'horrible réalité de la vie matérielle, dans la boue, sous les obus ou face aux balles des mitrailleuses, leurs réactions à la violence commandée et subie, l'expression de leurs sentiments, de leurs espoirs, de leur désespoir.
Ce qu'ils pensent de la guerre et de la paix, de leurs chefs et des gens de l'arrière. Comment ils se comportent vis-à-vis de leurs ennemis. Les valeurs qui apparaissent dans leurs récits sont celles de la vie civile en temps de paix, confrontée aux exigences d'une guerre inhumaine."
"Entre deuil et mémoire - La Grande Guerre dans l'histoire culturelle de l'Europe", de Jay Winter, avec une préface d'Antoine Prost, éd. Armand Colin, 25 €. Argu : "1918: l'Europe sort exsangue d'un conflit interminable dont l'ombre continuera, des années durant, de hanter les vivants.
Une génération trouve refuge dans le souvenir qu'elle porte aux disparus. A travers toute l'Europe, les rituels du deuil prennent une importance encore jamais vue. La commémoration emprunte diverses formes: érection de monuments aux morts, pèlerinages sur les tombes, multiplication des cérémonies, séances de spiritisme. Le désespoir imprègne aussi l'ensemble des arts (cinéma, peinture, sculpture, architecture, littérature) révélant ainsi que la Grande Guerre ne s'est pas traduite par une rupture radicale entre modernité et tradition, comme on le dit souvent.
Ce livre, qui couvre la France, la Grande Bretagne et l'Allemagne, montre au contraire que les artistes d'avant-garde et les artistes plus traditionnels dans leur volonté de représenter les horreurs de la guerre et d'exprimer la souffrance, utilisèrent les mêmes cadres de référence empruntés aux siècles passés (art religieux, romantisme, imagerie biblique, spiritisme, théosophie). Sans cette terrible empreinte de la guerre, on ne saurait comprendre l'histoire culturelle de l'Europe de la première moitié du XXe siècle."
"Lorraine 1918 - De l'armistice à la reconstruction", de Régis Latouche, éd. Place Stanislas, 29 €. Argu : "Autour du 11 novembre 1918 en Lorraine, l'auteur s'est intéressé aux derniers jours de combat et aux premiers mois de la paix retrouvée avant de poursuivre jusqu'au début des années 1920, au moment où les commémorations ont repris le flambeau et où les premiers touristes déambulent à travers les champs de bataille à la recherche des traces des combats.
Durant ces quelques années, la Lorraine a vécu au rythme des événements : la remise des armes et munitions par les troupes allemandes, la libération de Metz et de la Moselle annexée depuis 1871, le retour des réfugiés, l'épuration, le rôle de police des troupes américaines faisant de la Lorraine une sorte de "49e Etat de l'Union", la reconstruction des villes détruites, le ravitaillement. et la mise en œuvre d'une politique du souvenir et des commémorations.
C'est aussi le démarrage du " tourisme militaire " où les familles endeuillées croisent sur les champs de bataille les premiers touristes, le guide bleu à la main. Tous ces moments ont fait l'objet de reportages photographiques et cinématographiques - la plupart inédits - dont l'ouvrage présente une sélection riche en émotion et en curiosités (archives américaines, allemandes, françaises et familiales)."
Et pour prendre de la hauteur :
"La guerre dans tous ses états - Concordance des temps", de Jean-Noël Jeanneney, éd. Le Nouveau Monde, 24 €. Argu : "Les guerres sont aujourd'hui plus que jamais présentes sur notre planète.
Un rapport récent publié par l'université d'Oxford en dénombre plus d'une soixantaine. Depuis la suspension des affrontements dans les Balkans, l'Europe paraît épargnée, après des siècles de douleurs. Mais ailleurs les armes continuent de parler. Les rapprochements avec les précédents conflits permettent de mettre en perspective ceux qui font rage autour de la Terre, leurs déclenchements, les formes qu'ils prennent, les sentiments qu'ils exaltent, les instincts qu'ils débrident, ainsi que les traces qu'ils laissent après eux.
Car parler de la guerre, c'est aussi parler de la vengeance, du pardon, de l'oubli, mais aussi de la paix, de sa construction, de ses hypocrisies et de ses fragilités. De l'Antiquité à nos jours, un faisceau d'éclairages multiples permet de mettre en lumière, à travers les siècles, les comportements et les stratégies des hommes dans la guerre, de décrire les souffrances et les barbaries, mais aussi d'entrevoir les actes de solidarité et de noblesse."
Ça s'accélère. Et cette semaine, un nouveau Le Naour (156 pages, tout de même) :
"La Grande Guerre" de Jean-Yves Le Naour, éd. First, 2,90 €. Argu : "Entrez dans le drame qui a donné naissance au XXe siècle.
10 millions de morts, 20 millions de blessés, l'autodestruction de l'Europe, la révolution bolchevique en Russie, la révélation de la puissance américaine et la naissance du fascisme : la Première Guerre mondiale est incontournable pour qui veut appréhender le siècle précédent. Toutes les clés pour comprendre la Grande Guerre. Suivez étape par étape le déroulement de cette première guerre " totale " : les crises qui provoquent l'affrontement, les rivalités économiques et coloniales, l'exacerbation des nationalismes, jusqu'à l'enlisement dans l'horreur absurde des tranchées.
L'histoire d'un conflit à la fois industriel, psychologique et terroriste qui marque une rupture sans précédent pour la civilisation occidentale. Et dans la paix duquel se dessinent, dès 1919, les prémices de la Seconde Guerre mondiale."
D'autres parutions. Et du lourd.
"Carnet de route - Suivi de Lettres de Maurice Genevoix et autres documents", de Robert Porchon, éd. La Table Ronde, 19,50 €. Argu : "Robert Porchon, sous-lieutenant au 106e régiment d'infanterie, fut tué dans l'assaut de l'éperon des Eparges (Meuse) en février 1915, "la poitrine défoncée par un éclat d'obus".
Dès sa mort connue, sa mère a recopié dans un unique cahier son carnet de route et les lettres que son fils lui avait adressées. Elle a aussi ajouté à cet ex-voto de papier la correspondance reçue, après la mort de son fils, de ses camarades - dont Maurice Genevoix -, de ses chefs, de l'administration militaire et aussi d'anciens professeurs et religieux qui se souvenaient de leur élève. Ces témoignages multiples restituent l'onde de douleur qui s'étend et dure après la mort au front d'un jeune homme de vingt et un ans.
Un des cinq cent mille jeunes Français sacrifiés pendant les six premiers mois de la Grande Guerre. Du sous-lieutenant Porchon, on ne savait, depuis 1916, que ce que Maurice Genevoix en avait dit dans Ceux de 14. Mais il en avait dit assez pour faire de son ami Porchon le "soldat le mieux connu de la Grande Guerre". Les notes prises par le jeune officier font un troublant contrepoint au témoignage du grand écrivain.
Elles en confirment la parfaite exactitude et, en variant l'éclairage sur quelques épisodes de leur campagne commune, soulignent le génie singulier de Ceux de 14."
A lire : article dans le Figaro : http://www.lefigaro.fr/livres/2008/10/3 ... un-de-.php
"Dans les tranchées de 1914-18", de Rémy Cazals , André Loez, éd. Cairn, 20 €. Argu : "Alors que tous les combattants français de 1914-1918 ont disparu, ce livre s'attache à faire revivre et comprendre leur expérience.
Pendant la Grande Guerre, tous les mobilisés n'ont pas combattu, tous les soldats n'ont pas vécu dans les tranchées face aux tranchées allemandes. Ce livre s'intéresse aux hommes des tranchées, les fantassins ; il explore tous les aspects de leur terrible quotidien. Une telle plongée dans l'univers du conflit est rendue possible par les nombreux témoignages que ces hommes ont laissés, carnets, souvenirs et lettres, et qui sortent depuis quelques années des tiroirs où ils dormaient.
Ce livre veut donner la parole à ces hommes, directement ; ils ne seront pas vus ici par leurs chefs, par des observateurs prudemment restés à l'arrière, ou par ceux qui étaient sur le front avec l'intention de produire une œuvre littéraire. Ces hommes ordinaires disent avec précision, parce qu'ils l'ont vécue, l'horrible réalité de la vie matérielle, dans la boue, sous les obus ou face aux balles des mitrailleuses, leurs réactions à la violence commandée et subie, l'expression de leurs sentiments, de leurs espoirs, de leur désespoir.
Ce qu'ils pensent de la guerre et de la paix, de leurs chefs et des gens de l'arrière. Comment ils se comportent vis-à-vis de leurs ennemis. Les valeurs qui apparaissent dans leurs récits sont celles de la vie civile en temps de paix, confrontée aux exigences d'une guerre inhumaine."
"Entre deuil et mémoire - La Grande Guerre dans l'histoire culturelle de l'Europe", de Jay Winter, avec une préface d'Antoine Prost, éd. Armand Colin, 25 €. Argu : "1918: l'Europe sort exsangue d'un conflit interminable dont l'ombre continuera, des années durant, de hanter les vivants.
Une génération trouve refuge dans le souvenir qu'elle porte aux disparus. A travers toute l'Europe, les rituels du deuil prennent une importance encore jamais vue. La commémoration emprunte diverses formes: érection de monuments aux morts, pèlerinages sur les tombes, multiplication des cérémonies, séances de spiritisme. Le désespoir imprègne aussi l'ensemble des arts (cinéma, peinture, sculpture, architecture, littérature) révélant ainsi que la Grande Guerre ne s'est pas traduite par une rupture radicale entre modernité et tradition, comme on le dit souvent.
Ce livre, qui couvre la France, la Grande Bretagne et l'Allemagne, montre au contraire que les artistes d'avant-garde et les artistes plus traditionnels dans leur volonté de représenter les horreurs de la guerre et d'exprimer la souffrance, utilisèrent les mêmes cadres de référence empruntés aux siècles passés (art religieux, romantisme, imagerie biblique, spiritisme, théosophie). Sans cette terrible empreinte de la guerre, on ne saurait comprendre l'histoire culturelle de l'Europe de la première moitié du XXe siècle."
"Lorraine 1918 - De l'armistice à la reconstruction", de Régis Latouche, éd. Place Stanislas, 29 €. Argu : "Autour du 11 novembre 1918 en Lorraine, l'auteur s'est intéressé aux derniers jours de combat et aux premiers mois de la paix retrouvée avant de poursuivre jusqu'au début des années 1920, au moment où les commémorations ont repris le flambeau et où les premiers touristes déambulent à travers les champs de bataille à la recherche des traces des combats.
Durant ces quelques années, la Lorraine a vécu au rythme des événements : la remise des armes et munitions par les troupes allemandes, la libération de Metz et de la Moselle annexée depuis 1871, le retour des réfugiés, l'épuration, le rôle de police des troupes américaines faisant de la Lorraine une sorte de "49e Etat de l'Union", la reconstruction des villes détruites, le ravitaillement. et la mise en œuvre d'une politique du souvenir et des commémorations.
C'est aussi le démarrage du " tourisme militaire " où les familles endeuillées croisent sur les champs de bataille les premiers touristes, le guide bleu à la main. Tous ces moments ont fait l'objet de reportages photographiques et cinématographiques - la plupart inédits - dont l'ouvrage présente une sélection riche en émotion et en curiosités (archives américaines, allemandes, françaises et familiales)."
Et pour prendre de la hauteur :
"La guerre dans tous ses états - Concordance des temps", de Jean-Noël Jeanneney, éd. Le Nouveau Monde, 24 €. Argu : "Les guerres sont aujourd'hui plus que jamais présentes sur notre planète.
Un rapport récent publié par l'université d'Oxford en dénombre plus d'une soixantaine. Depuis la suspension des affrontements dans les Balkans, l'Europe paraît épargnée, après des siècles de douleurs. Mais ailleurs les armes continuent de parler. Les rapprochements avec les précédents conflits permettent de mettre en perspective ceux qui font rage autour de la Terre, leurs déclenchements, les formes qu'ils prennent, les sentiments qu'ils exaltent, les instincts qu'ils débrident, ainsi que les traces qu'ils laissent après eux.
Car parler de la guerre, c'est aussi parler de la vengeance, du pardon, de l'oubli, mais aussi de la paix, de sa construction, de ses hypocrisies et de ses fragilités. De l'Antiquité à nos jours, un faisceau d'éclairages multiples permet de mettre en lumière, à travers les siècles, les comportements et les stratégies des hommes dans la guerre, de décrire les souffrances et les barbaries, mais aussi d'entrevoir les actes de solidarité et de noblesse."