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Re: Marsouins à La Chipotte

Publié : sam. nov. 25, 2006 7:12 am
par Yves Thoer
Bonjour.

Effectivement trois jours au même endroit en pleine retraite m'étonne aussi.
Le carnet a été recopié une fois par l'artilleur, pendant sa convalescence, entre mai et octobre 1915. Il porte le tampon d'une institution religieuse de Dreux qui correspond au lieu de convalescence.
Je pense que certain passage ont été écrit de mémoire 1 an après les faits et/ou que l'artilleur n'est pas le témoin direct des faits.

Vos remarques me semblent très judicieuses.

Cordialement.

Yves

Re: Marsouins à La Chipotte

Publié : sam. nov. 25, 2006 10:02 am
par Eric Mansuy
Bonjour à tous,
Merci M. Thoer et Adrien pour ces précisions.

Concernant le "sauvetage" de cette batterie du 59e R.A.C. par le 10e B.C.P. ou le 109e R.I., le témoignage (publié en 2002) du caporal Maurice Gay, du 10e, tombé à la Chipotte le 30 août, ne nous éclaire pas, et ce fait n'est pas mentionné. Il reste à explorer, en dehors des historiques et JMO, les autres témoignages concernant le secteur.

A suivre, donc...

Bien sincèrement,
Eric Mansuy

Re: Marsouins à La Chipotte

Publié : sam. nov. 25, 2006 11:32 am
par Eric Mansuy
Rebonjour,
Nouvel élément troublant, histoire de re-compliquer les choses...

Extrait du carnet d'un artilleur du 62e R.A.C., rédigé au moment des faits puisque l'auteur est mort mi-septembre 1914 : "24 août 1914. Nous mettons en batterie à 7 heures au même endroit que la veille. Nous tirons passablement ainsi que les autres régiments d'artillerie ; pour la première fois, j'aperçois l'artillerie prussienne qui essaye d'exécuter une mise en batterie ; nous avons à répondre à une très forte artillerie qui fait beaucoup de ravages. Le 12e a abandonné une batterie ainsi que le 59e. Vers 1 h., nous battons en retraite à St-Benoît-la-Chipotte."

Bien cordialement,
Eric Mansuy

Re: Marsouins à La Chipotte

Publié : mer. nov. 29, 2006 6:43 pm
par Zoof
Merci Eric Encore plus troublant en effet.

L'auberge brulée est elle celle-là?

Image

ou un des grands batiment sur la gauche de la route venant de la Chipotte?

Image

Par ailleurs, loin des historiques, petite tentative d'explication

- Le carnet est recopié et, un an après, un 9 mal écrit devient un 5, ce qui regle le probleme de la distance entre le combat de Thiaville/Fagnoux et la localisation de l'unité citée...
- Reste de dèces à Doncieres

Adrien

Re: Marsouins à La Chipotte

Publié : lun. déc. 04, 2006 6:06 pm
par Zoof
Bonjour à tous,

Un élément de réponse, rédigé après coup, mais digne de confiance ? L'ouvrage de l'Abbé Collé, curé de Menil (la Bataille de la Mortagne, Librairie Catholique E. Vitte, 1925, pages 27-28) indique à la date du 26 aout:
A un moment, le 21e chasseurs est presque débordé. C'est le 21e régiment d'infanterie de Langres qui, dans une charge dont m'a entretenu un jour le colonel, en refoulant les Allemands, a permis à ce vaillant bataillon de se dégager. Une patrouille ennemie s'est égarée et barricadée dans un café, à l'orée de la forêt, à Saint Benoit. Sommée de se rendre, elle refuse et la maison flambe avec ses occupants. Les 17e et 21e régiments d'infanterie vont prendre un repos bien mérité. Il est 16 heures. Les coloniaux du 6e reçoivent l'ordre de s'emparer de la cote 423, nord est du village, et de s'y établir; mais au moment ou les premières unités s'engagent dans cette direction, une ville fusillade éclate, partant des maisons à l'est du village.
L'abbé Collé poursuit en indiquant que les allemands sont des soldats appartenant aux 112 et 142e IR du Général Stenger

Il s'agirait donc d'une action du 17e ou du 21e RI. Mais je n'ai pas accès aux historiques pour confirmer. Donc, je continue ma quete.

Cordialement

Adrien

Re: Marsouins à La Chipotte

Publié : lun. déc. 04, 2006 11:13 pm
par Eric Mansuy
Bonsoir à tous,
Bonsoir Adrien,

La localisation de cette maison correspond apparemment à celle donnée par Jean Julien Weber : voyez, plus haut, mon message du 15 octobre dernier.

Amicalement,
Eric

Re: Marsouins à La Chipotte

Publié : lun. déc. 25, 2006 4:42 pm
par Zoof
Bonjour tout le monde, bonjour Eric,

Encore quelques témoignages contradictoires sur la date (26 ou 27) mais moins sur les faits :

Dans le livre sur Saint Benoît (Société Philomatique Vosgienne, Coll. Temps de Guerre, 2006), page 31, sans source :
Le 110eme régiment de grenadiers badois est lancé à l'attaque de la cote 451 (421) au nord du village le 27 août et subit de lourdes pertes. Une patrouille, prise au piège par les français dans le débit de boisson Ruyer à Saint Benoit, périt dans les flammes, cernée.
Dans les carnets de Emile Maline, 2e Section, 4eme Compagnie du 20e BCP à la date du 26 août 1914 (in Képis bleus de Lorraine 1914-1916, Carnets de chasseurs à pieds lorrains dans la bataille des frontières et de l'Artois (Société Philomatique Vosgienne, Coll. Temps de Guerre, 2001), page 133:
Mais nous apprenons que la route entre la Chipotte et Saint-Benoît vient d’être coupée et que ce village est déjà occupe par les Allemands. Notre flanc gauche est donc serieusement menacé d’être tourné. Le général de division arrive et donne l'ordre de tenir bon. Il vient d’envoyer la brigade coloniale a rattaque de Saint-Benoît.
Quelques instants après parviennent jusqu’à nous les cris feroces que poussent nos braves marsouins en attaquant le village à la baïonnette. En moins de trois quarts d’heure, ils réussissent a reprendre complètement Saint Benoît, dans lequel les Allemands perdent un très grand nombre d’hommes et la communication par la route est retablie.
Dans la deuxième ferme à gauche en venant de la Chipotte, une trentaine de soldats allemands, sous le commandement d’un adjudant, s’etaient installés et, par des créneaux pratiques dans les murs, rendaient difficiles la marche des coloniaux. Ceux-ci purent s’approcher de la ferme par les bois et l’entourer. lls sommèrent alors les Allemands de se rendre. Devant le refus de ces derniers, le feu fut mis à la ferme et six d’entre eux qui essayèrent d’en sortir reçurent des coups de fusil ; ils furent blessés et faits prisonniers. Leurs camarades furent brûlés vifs et quelques instants apres, on ne distinguait plus d’eux qu’un amas d’os et les parties en metal de leurs effets d’habillement et d’équipement et de leurs armes. Leurs cartouches éclataient dans le feu.
Difficile de conclure mais je dirais pour résumé
(a) l'incident est probablement du 26 août 1914 entre 15h et 17h
(b) il s'agit d'une patrouille isolée du 110e, 112e ou 142e IR badois
(c) les français sont soit du 21e RI soit du 6e RIC, soit un peu des deux...

Et donc, pour répondre à Yves, l'anectode est vérifiée.

Joyeux Noel et bonne année à tous

Adrien

Re: Marsouins à La Chipotte

Publié : dim. mai 25, 2008 2:30 am
par laurent14
Bonsoir.

Un amis m'a prêté le carnet de guerre de son grand-père, brigadier au 59° RAC.
Il relate une ancedote sur les combat de La Chipotte, je vous la livre :

" 29 Août.Nous reculons jusqu’au col de la Chipotte, là après un dur combat, nous arrivons au village dit de St Benoît, les boches se rendent maîtres du village qui est ensuite repris par les marsouins, dans une auberge 80 allemands sont retranchés, les coloniaux entourent la maison, les boches ne voulant pas se rendre les coloniaux mettent le feu et à mesure qu’un boche sort pour se rendre il est fusillé."

Cette anecdote est-elle connue et vérifiée.

Cordialement.

Yves Thoër