Forum PAGES 14-18

Rebonjour à tous,
Je me suis sans doute mal exprimé : cette illustration n'est pas une couverture de la collection Patrie. Pas plus qu'elle ne sort de l'Imagerie Pellerin ou du pinceau de Comba ou de Scott. C'est écrit dessus, elle est l'oeuvre du pauvre Job, que l'histoire de l'illustration militaire semble avoir laissé dans l'oubli.
Pour les "fans" de ce type de scène, il en existe également une due à Leven & Lemonier, reproduite dans Les Grands orages sur les Vosges d'Armand Durlewanger.

Bien cordialement,
Eric Mansuy

bonjour à toutes et à tous

je vous remercie d'essayer de trouver l'origine de ce dessin,peut-être que le hasard fera qu'un jour quelqu'un(e) tombera sur la même image,parce que c'est sûr qu'il y en a eu des milliers de ce genre,alors pourquoi celle-là plus qu'une autre...
par ailleurs,j'aime beaucoup les dessins de Georges Scott,ils sont si frappants de réalisme,c'en est incroyable un tel don

je reviens sur les témoignages émouvants de François et de Bernard que je remercie d'avoir mis là
par mon travail,j'ai souvent l'occasion de reccueillir des confidences et pour certaines,difficiles,c'est comme une porte,lourde,qui s'entrebaille:on ne sait pas trop comment la maintenir ouverte et puis,elle se referme,l'instant est passé..

-ainsi la vieille dame à qui je dois poser une perfusion,je relève sa manche et je vois un drôle de numéro bleuté tatoué sur son avant-bras..je la regarde,elle me regarde,elle me dit de son accent polonais "ah c'était pendant la guerre" et elle pleure au souvenir de sa déportation qu'elle me raconte un peu

-ainsi ce vieil homme qui,la veille encore m'avait offert un chocolat,soudain bascule dans une confusion terrible pour lui dans ce sens que,se mettant à me parler en allemand,les yeux pleins de peur et de soumission,se défend avec un petit couteau en me voyant arriver:quand il me traite de "Kapo",j'ai compris...c'est le garçon déporté que j'ai devant moi
-ainsi cet homme d'une quarantaine d'années,qui parle avec un accent de l'est,qui ne comprend pas pourquoi il doit rester hospitalisé,il me le demande plusieurs fois,il s'agite un peu et puis voilà qu'il me jette "moi,je suis pas malade,moi je connais la guerre..",et comme j'attends la suite,il rajoute "chez moi,tout le monde tués,femme,les 3 enfants,grand-père,grand-mère,père,mère,tous morts...alors je sais,je suis pas malade"
j'ai devant moi un homme d'origine Kosovar,la chambre d'hôpital le rend fou,ça lui réveille tous ses cauchemars de cette guerre récente du Kosovo

et il y en a d'autres..tout est véridique..mais même en vous le racontant,pouvez-vous vous imaginer à ma place,pouvez-vous vous représenter l'échange de regards et ce moment où le temps a l'air suspendu?

voilà,je sais,c'est hors-sujet,il faut m'en excuser mais c'était juste pour illustrer que les grandes douleurs sont difficilement communicables pour ne pas dire impossibles
et que celui qui reçoit une confidence de la sorte a finalement bien de la chance d'avoir pu l'entendre,ça remet bien des choses à leur juste place
d'où ma grande admiration pour tous les anciens combattants qui ont su devenir écrivains,qui ont su nous faire ressentir le plus possible leurs anciennes douleurs...
car finalement,la plus grande guerre n'est-elle pas celle qui lutte contre l'oubli ?

amicalement,
Mireille

Bonjour,
Je pensais aussi vous trouver ça dans l'incontournable http://www.greatwardifferent.com/ mais il y en a tellement... Et comme tout le monde j'ai l'impression de connaitre cette image genre "Les diables bleus à ????" Il va falloir trouver LE fan de Job !
Comme tout le monde - mais n'est-ce pas finalement naturel -, je regrette de n'avoir pas sondé/vidé/copié toutes les mémoires des anciens que j'ai cotoyé, une sorte de pudeur des deux cotés.... J'ai pourant bossé des semaines auprès d'un oncle ébéniste qui avait été prisonnier de 1940 à 1945 .... rien ! que des plaisanteries, et finalement par une sorte de respect, pas de question ....
On sait seulement maintenant qu'il faut parler pour guérir, alors si vous en avez l'occasion, n'hésitez pas Mireille, c'est le seul moyen de faire tomber cette fausse honte qui recouvre ces années-là, il n'est jamais trop tard.
Cordialement
Alain

Bonjour les jobistes,
Le Job !... Ca me fait penser au papier à cigarette de mon pépé. C'était du Job. Ake le tabac (du gris) dans son emballage papier (en forme de cube, de mémoire...) et un bout de patate dedans pour ne pas qu'il sèche... Souvenirs... Tout petit, je regardais ses gros doigts rouler la tige, un coup de langue et hop, une clope nickel, le diamètre maxi possible. Il était champion. A l'époque où il était logé à la caserne des sapeurs-pompiers de Bordeaux, des concours de celui qui aura la plus grosse avaient lieu (on s'amuse comme on peut). Et c'était toujours lui le gagnant. La roulée durait longtemps, s'éteignait, il la gardait au coin des lèvres, et à la fin quand il la rallumait avec le briquet (à essence) il inclinait la tête pour ne pas se brûler les cils.
Bon je sais, je m'éloigne des diables bleus...

Bernard ! On avait le même Pepe !!! ( enfin moi c'était un GO, ne les ayant pas connus !) Voilà des gens qui vivaient dangereusment....
Cordialement
Alain

bonsoir à toutes et à tous


http://img214.imageshack.us/img214/733/ ... gp13ze.jpg

de mon grand-père, il ne me reste que 2 photos et son livret militaire qui est parvenu de façon un peu miraculeuse entre mes mains (qui ne risquent pas de le lâcher)

comme témoignage de sa guerre,lui le taiseux,il n'y a que ce dessin qu'il a soigneusement collé à la fin de son livret,lui-même soigneusement conservé dans une pochette.

je ne saurais jamais ce que cette scène guerrière évoquait pour lui,ces soldats français ont l'air bien féroce...

je sais juste que j'ai été très troublée de découvrir cette image
car j'ai eu l'impression qu'il m'envoyait à la figure une vérité que j'occultais:
c'était ça, sa guerre
il avait très probablement tué
il en gardait peut-être un souvenir plaisant...?

évidemment je suis peut-être dans l'erreur d'interprétation la plus totale,
une image muette ne parle qu'à celui qui veut y voir quelque chose..
que mon grand-père me pardonne de là-haut si j'ai dit n'importe quoi

voilà,je n'ai pas de lettres ni d'objets de cet homme,père de ma mère,âgé de 24 ans en 1914,qui a fait toute la campagne 14-18, croix de guerre ,qui est allé en Rhénanie ensuite jusqu'à sa démobilisation en août 1919...

juste une image qui me pose question et qui est devenue un moteur puissant pour mes recherches sans fin.

amicalement,
Mireille

Re bonjour,
Après voir lu les messages je peux vous confirmer deux choses qui se rapportent aux poilus de 14-18. D'abord que la douleur ne s'exprime pas, j'en sais quelque chose pour être victime d'une bavure médicale qui m' a rendu handicapé. Ensuite ces hommes "ont connu" l'incommunicable (M. Genevoix). Par exemple mon grand-père, au fort de Vaux à Verdun, obligé comme les autres, de boire son urine pour survivre !Ces hommes n'ont pas pu relater ces horreurs, et c'est la principale cause de la création de toutes ces asso. d'anciens combattant, car là ils pouvaient se comprendre... J'ai d'ailleurs écrit un livre sur le courrier des poilus où j'ai rassemblé des passages où ils abordent des thèmes comme la mort, l'amour, le défaitisme, etc...
Bien amicalement.


iopqur

bonjour à toutes et à tous

merci Bernard pour l'anecdocte,ça m'a rappelé mon père qui m'envoyait chercher son tabac à pipe et du haut de mes 6 ans,mon apprentissage de la lecture tout neuf,je crois bien me souvenir avoir déchiffré Job sur des paquets en vente chez le buraliste (c'était facile à lire!)...
du coup j'ai eu une idée:y aurait-il une possibilité que la marque de tabac Job ait pu offrir une image de propagande en cadeau d'achats pour ses clients pendant la guerre? un genre d'ancêtre du cadeau bonux en quelque sorte....

merci stcypre pour votre témoignage
concernant la douleur, qui est par définition profondément intime,je pense qu'elle s'exprime toujours d'une manière ou d'une autre,mais que sa difficulté est d'être entendue par autrui...

amicalement,
Mireille

Bonjour
Une viste s'impose donc là : http://www.job-paper.com/[quote]Jean Bardou signait ses livrets de ses initiales J B, entre lesquelles il plaçait le losange représentant les armes de la ville de Perpignan. Peu à peu, les clients ont lu JOB et ont ainsi créé le nom de la marque. Aujourd'hui encore, vous retrouvez cette marque sur tous les produits JOB dans le monde.[/quote]Pas de rapport donc entre la marque et Jacques Onfroy de Bréville ... et pas André Jobin ( Yakari , .....)
Cordialement
Alain

Bonjour à touzétoutes,
Merci Alain, Super ce site ! Belles affiches. J'ai vu "interdit aux moins de 18 ans" alors aussitôt... Ce forum est fou ! Parti des Diables bleus, on a failli arriver aux Diablesses roses. Mais non... Rien... Pas de quoi recevoir des spam de la même couleur. J'ai téléchargé et essayé l'économiseur d'écran (j'adore Mucha) mais bof... Il est pas top.
Mais revenons au JOB, celui qui avait une bonne plume en main pour ses dessins. Il s'agit donc d'initiales. Merci pour l'info.
Votre dévoué jobard,
Bernard

Votre dévoué jobard,

Bonjour
On s'égare (St Lazare)
mais puisqu'on en est à JOB, quelqu'un connaitrait-il l'origine (et son époque) de ce petit mot pour un (petit) boulot ???
Cordialement Alain, qui avait raté l'avertissement! j'appelle mon épouse ....