Re: Sergent pionnier
Publié : sam. mai 27, 2006 9:15 am
Bonjour à tous,
Un petit topo sur le Génie, pour y voir plus clair.
(source O.Douge du 6ème RG que je remercie chaleureusement)
1/ORGANISATION
a) A la veille de la guerre, le génie comporte :
En métropole
Vingt et un bataillons de corps d’armée portant le numéro du corps d’armée d’affectation.
Six bataillons de plates-formes ou de défense des Alpes
Trois bataillons de chemins de fer
Quatre bataillons de télégraphistes ;
Au total trente-quatre bataillons, dont trente-deux regroupés en onze régiments et deux bataillons autonomes ( 7ème bataillon formant corps Besançon, 28ème bataillon Belfort).
En Afrique du nord, deux autres bataillons autonomes : 19ème bataillon Hussein-Dey, 29ème bataillon Tunisie.
b) A la mobilisation, les bataillons de corps d’armée éclatent pour donner naissance :
1/ au profit de chaque division d’active, à une compagnie de sapeurs-mineurs.
2/ au profit du corps d’armée, à deux compagnies de sapeurs-mineurs, dont une créée à la mobilisation , à une compagnie d’équipage de pont et à une compagnie de parc.
3/ au profit de la division de réserve mise sur pied sur le territoire du corps d’armée, à une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie d’équipage de pont et une compagnie de parc, toutes trois de nouvelle création.
Ces diverses compagnies sont désignées par un numéro fractionnaire dont le numérateur est le numéro du bataillon d’origine (celui du corps d’armée) et le dénominateur celui de l’unité intéressé.
Les dénominateurs : 1 et 2 sont réservés aux sapeurs-mineurs des divisions d’active, 3 et 4 à ceux des corps d’armée, 13 à ceux de la division de réserve : 16 aux compagnies de parc d’active et 24 aux compagnies de parc de réserve. C’est ainsi que l’on trouve :
- à la 15ème DI la compagnie 8/1 (sapeurs-mineurs)
-
- à la 16ème DI la compagnie 8/2 (sapeurs-mineurs)
- à l’échelon corps d’armée : les compagnies 8/3 et 8/4 (sapeurs-mineurs), 8/16 (équipage de pont d’active), 8/21 (compagnie de parc).
- A la 58ème DI, les compagnies 8/13 (sapeurs-mineurs), 8/19 (équipage de pont), 8/24 (compagnie de parc).
c) De 1915 à 1918, les effectifs du génie s’accroissent par la création de nouveaux corps d’armée, de nouvelles divisions et le dédoublement des compagnies divisionnaires de sapeurs-mineurs ; les compagnies dédoublées prennent le numéro de leur compagnie mère avec la mention bis, puis en 1916 ce même numéro majoré de 50, et sans mention bis.
c) A la fin de la guerre, le génie est organisé comme suit :
1) à la division
un commandant du génie divisionnaire,
deux compagnies de sapeurs-mineurs,
une compagnie de parc,
une section de projecteurs de campagne,
un détachement de télégraphistes.
2) au corps d’armée
un commandant du génie,
deux compagnies de sapeurs-mineurs
une compagnie d’équipage de pont,
une compagnie de télégraphistes.
3) à l’armée
le général commandant le génie et son état-major,
un directeur du service du génie,
sapeurs-mineurs, sapeurs-pontonniers, équipages de pont, compagnie d’électriciens, compagnies de sapeurs-télégraphistes, détachements radio (deux), sections de projecteurs de campagne,
un parc du génie.
2/ EMPLOI
La guerre de stabilisation multiplie les missions du génie en tant qu’arme et service :
- dans les grandes unités de l’avant, le génie, en tant qu’arme, dirige et exécute avec les autres armes l’équipement du champ de bataille (position, abris, observatoires) ; il prépare et met en œuvre les destructions, mène la guerre des mines ; après la reprise du mouvement en avant, il participe au rétablissement des communications.
- à tous les échelons du commandement, et en particulier au niveau de l’armée et de la direction de l’arrière, le génie :
- entretient et rétablit les voies de communications (routes et ponts), prépare et met en œuvre les destructions,
- met en œuvre les moyens de transmissions des grandes unités. Ravitaille les unités de toutes armes en matériels du génie (outillage et matériaux),
- équipe le champ de bataille en eau et électricité,
- assume la construction, l’entretien et la gestion des cantonnements de l’arrière,
Cinq services du génie de l’armée se sont particulièrement développés :
1) le service routier, dont l’importance croit avec le développement considérable du service automobile et dont le rôle a été primordial pendant la bataille de Verdun pour l’entretien de la « voie sacrée » (support d’un trafic journalier de cinq à six mille voitures).
2) Le service des eaux, dirigé par des techniciens qualifiés, réalise une œuvre peu connue et considérable pour assurer l’approvisionnement des troupes en eau potable. En Champagne dès 1915, sur la Somme en 1916, dans les régions ou l’eau est rare et profonde, il faut installer de très nombreuses pompes à moteur ou à bras.
3) Le service forestier : l’instruction du 16 septembre 1916 prescrit, pour une meilleure sauvegarde du domaine forestier, la création dans chaque armée d’un certain nombre de « secteur forestier » ; les chefs de secteurs, en cas de déplacement de l’armée, resteront sur place.
4) Le service électrique : un officier de l’état-major du général commandant le génie de l’armée dirige les travaux et dispose d’une compagnie d’électriciens, afin de distribuer la lumière électrique qui, seule, ne vicie pas l’atmosphère dans les grands abris.
5) Le service des camps et cantonnements : un « major supérieur des camps et cantonnements », du grade de général de brigade, dirige l’ensemble du service. Le territoire est réparti en un certain nombre de zones ayant chacune à leur tête un « major de zone » et chaque groupe de cantonnements possède un « major de cantonnement », flanquées par le service du génie, et le casernier gère un petit magasin pourvu de paillasses supplémentaires, moyens d’éclairage, outils.
A la mémoire des soldats du génie confinés dans des tâches ingrates et que l'histoire a parfois tendance à oublier, et en particulier au soldat Eugène Decriem, du 6ème Génie, tombé à la Cote du Poivre le 30 mai 1916.
Cordialement,
Franck
Un petit topo sur le Génie, pour y voir plus clair.
(source O.Douge du 6ème RG que je remercie chaleureusement)
1/ORGANISATION
a) A la veille de la guerre, le génie comporte :
En métropole
Vingt et un bataillons de corps d’armée portant le numéro du corps d’armée d’affectation.
Six bataillons de plates-formes ou de défense des Alpes
Trois bataillons de chemins de fer
Quatre bataillons de télégraphistes ;
Au total trente-quatre bataillons, dont trente-deux regroupés en onze régiments et deux bataillons autonomes ( 7ème bataillon formant corps Besançon, 28ème bataillon Belfort).
En Afrique du nord, deux autres bataillons autonomes : 19ème bataillon Hussein-Dey, 29ème bataillon Tunisie.
b) A la mobilisation, les bataillons de corps d’armée éclatent pour donner naissance :
1/ au profit de chaque division d’active, à une compagnie de sapeurs-mineurs.
2/ au profit du corps d’armée, à deux compagnies de sapeurs-mineurs, dont une créée à la mobilisation , à une compagnie d’équipage de pont et à une compagnie de parc.
3/ au profit de la division de réserve mise sur pied sur le territoire du corps d’armée, à une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie d’équipage de pont et une compagnie de parc, toutes trois de nouvelle création.
Ces diverses compagnies sont désignées par un numéro fractionnaire dont le numérateur est le numéro du bataillon d’origine (celui du corps d’armée) et le dénominateur celui de l’unité intéressé.
Les dénominateurs : 1 et 2 sont réservés aux sapeurs-mineurs des divisions d’active, 3 et 4 à ceux des corps d’armée, 13 à ceux de la division de réserve : 16 aux compagnies de parc d’active et 24 aux compagnies de parc de réserve. C’est ainsi que l’on trouve :
- à la 15ème DI la compagnie 8/1 (sapeurs-mineurs)
-
- à la 16ème DI la compagnie 8/2 (sapeurs-mineurs)
- à l’échelon corps d’armée : les compagnies 8/3 et 8/4 (sapeurs-mineurs), 8/16 (équipage de pont d’active), 8/21 (compagnie de parc).
- A la 58ème DI, les compagnies 8/13 (sapeurs-mineurs), 8/19 (équipage de pont), 8/24 (compagnie de parc).
c) De 1915 à 1918, les effectifs du génie s’accroissent par la création de nouveaux corps d’armée, de nouvelles divisions et le dédoublement des compagnies divisionnaires de sapeurs-mineurs ; les compagnies dédoublées prennent le numéro de leur compagnie mère avec la mention bis, puis en 1916 ce même numéro majoré de 50, et sans mention bis.
c) A la fin de la guerre, le génie est organisé comme suit :
1) à la division
un commandant du génie divisionnaire,
deux compagnies de sapeurs-mineurs,
une compagnie de parc,
une section de projecteurs de campagne,
un détachement de télégraphistes.
2) au corps d’armée
un commandant du génie,
deux compagnies de sapeurs-mineurs
une compagnie d’équipage de pont,
une compagnie de télégraphistes.
3) à l’armée
le général commandant le génie et son état-major,
un directeur du service du génie,
sapeurs-mineurs, sapeurs-pontonniers, équipages de pont, compagnie d’électriciens, compagnies de sapeurs-télégraphistes, détachements radio (deux), sections de projecteurs de campagne,
un parc du génie.
2/ EMPLOI
La guerre de stabilisation multiplie les missions du génie en tant qu’arme et service :
- dans les grandes unités de l’avant, le génie, en tant qu’arme, dirige et exécute avec les autres armes l’équipement du champ de bataille (position, abris, observatoires) ; il prépare et met en œuvre les destructions, mène la guerre des mines ; après la reprise du mouvement en avant, il participe au rétablissement des communications.
- à tous les échelons du commandement, et en particulier au niveau de l’armée et de la direction de l’arrière, le génie :
- entretient et rétablit les voies de communications (routes et ponts), prépare et met en œuvre les destructions,
- met en œuvre les moyens de transmissions des grandes unités. Ravitaille les unités de toutes armes en matériels du génie (outillage et matériaux),
- équipe le champ de bataille en eau et électricité,
- assume la construction, l’entretien et la gestion des cantonnements de l’arrière,
Cinq services du génie de l’armée se sont particulièrement développés :
1) le service routier, dont l’importance croit avec le développement considérable du service automobile et dont le rôle a été primordial pendant la bataille de Verdun pour l’entretien de la « voie sacrée » (support d’un trafic journalier de cinq à six mille voitures).
2) Le service des eaux, dirigé par des techniciens qualifiés, réalise une œuvre peu connue et considérable pour assurer l’approvisionnement des troupes en eau potable. En Champagne dès 1915, sur la Somme en 1916, dans les régions ou l’eau est rare et profonde, il faut installer de très nombreuses pompes à moteur ou à bras.
3) Le service forestier : l’instruction du 16 septembre 1916 prescrit, pour une meilleure sauvegarde du domaine forestier, la création dans chaque armée d’un certain nombre de « secteur forestier » ; les chefs de secteurs, en cas de déplacement de l’armée, resteront sur place.
4) Le service électrique : un officier de l’état-major du général commandant le génie de l’armée dirige les travaux et dispose d’une compagnie d’électriciens, afin de distribuer la lumière électrique qui, seule, ne vicie pas l’atmosphère dans les grands abris.
5) Le service des camps et cantonnements : un « major supérieur des camps et cantonnements », du grade de général de brigade, dirige l’ensemble du service. Le territoire est réparti en un certain nombre de zones ayant chacune à leur tête un « major de zone » et chaque groupe de cantonnements possède un « major de cantonnement », flanquées par le service du génie, et le casernier gère un petit magasin pourvu de paillasses supplémentaires, moyens d’éclairage, outils.
A la mémoire des soldats du génie confinés dans des tâches ingrates et que l'histoire a parfois tendance à oublier, et en particulier au soldat Eugène Decriem, du 6ème Génie, tombé à la Cote du Poivre le 30 mai 1916.
Cordialement,
Franck