Re: LES BALÉARES — Cargo — Compagnie des chargeurs algériens réunis.
Publié : mer. avr. 02, 2014 8:16 pm
Bonjour Yves, bonjour à tous,
Effectivement, plus aucun doute d'autant plus que la description donnée par les hommes de JEAN PIERRE le lendemain confirme la chose.
Voici un complément sur LES BALEARES
Vapeur LES BALEARES. Rapport de mer du capitaine LETERRIER. 20 Novembre 1918
Le 18 Novembre 1918 à 09h53, à 1 mille dans le NE du bateau-feu n°1 Black Deep, vu un point noir flottant sur l’eau, sur bâbord avant. Reconnu une énorme mine flottante. Stoppé à 150 m et fait monter à la passerelle les deux fusils Lebel et des cartouches. Fait braquer l’une des pièces de l’arrière pour tirer à obus si nécessaire. Le second et moi-même avons tiré au fusil sur la mine. Au 7e coup ; la mine explose avec fracas, soulevant une énorme gerbe d’eau et de fumée et projetant très haut des débris de ferraille. Remis en route. Le gardien du bateau-feu nous a crié avoir entendu et vu l’explosion et faire un rapport aux autorités.
Le même jour à 10h15, aperçu une autre mine sur bâbord. Signalé au torpilleur anglais D2 qui la fait exploser. Signaler l’incident à 11h00 au bateau arraisonneur de Black Deep et continué vers les Dunes.
A 13h15, à 2 milles dans le quart NE du bateau-feu Tongue, aperçu une nouvelle mine sur tribord. Effectué la même manœuvre que le matin et ouvert le feu d’une distance de 300 ml avec le fusil Lebel. Elle explose au 15e coup avec les mêmes effets que la précédente.
Remis en route et aperçu une autre mine sur tribord, que je signale au torpilleur anglais TB 33, accouru au bruit de la 1ère explosion. Il pat à sa recherche pour la détruire.
Mouillé sur rade des Dunes à 17h00, où je juge plus prudent de passer la nuit. Appareillé le 19 Novembre à 07h15 par temps brumeux et visibilité limitée. Après le bateau-feu Folkestone, pris la route pour traverser le Pas de Calais.
A 09h25, une mine est signalée par tribord. Ouvert le feu avec canon et fusils Lebel à 300 m. La mine s’enfonce graduellement. Un chalutier patrouilleur anglais accoure au bruit des détonations et va continuer la destruction.
Nouvelle mine à 10h15, que l’on fait exploser au 4e coup de fusil.
A 10h45, à 2 milles dans le NE du bateau-feu du Colbart, aperçu une 3e mine très grosse, de couleur grisâtre et munie de fortes antennes. Tiré à coups de fusils et de canon sur cette mine qui finalement s’incline et coule.
Veille attentive jusqu’à la rade du Havre où nous arrivons sans incident le 20 Novembre à 03h30.
Note de la Société « Les Affrêteurs Réunis » au Ministre. 23 Novembre 1918.
Nous avons l’honneur de vous transmettre le rapport de mer du capitaine Leterrier, commandant notre vapeur LES BALEARES, concernant sa dernière traversée Angleterre – France.
Vous remarquerez que, grâce à une surveillance constante, le capitaine Leterrier a pu non seulement préserver son navire, mais a encore détruit plusieurs mines flottantes et a signalé aux dragueurs de mines celles qu’il n’avait pu détruire.
Nous espérons que vous apprécierez comme il convient les faits signalés et accorderez à ce capitaine la récompense qu’il nous paraît avoir méritée.
Commentaire manuscrit porté sur cette lettre :
« Aucune suite. A classer ».
Cdlt
Effectivement, plus aucun doute d'autant plus que la description donnée par les hommes de JEAN PIERRE le lendemain confirme la chose.
Voici un complément sur LES BALEARES
Vapeur LES BALEARES. Rapport de mer du capitaine LETERRIER. 20 Novembre 1918
Le 18 Novembre 1918 à 09h53, à 1 mille dans le NE du bateau-feu n°1 Black Deep, vu un point noir flottant sur l’eau, sur bâbord avant. Reconnu une énorme mine flottante. Stoppé à 150 m et fait monter à la passerelle les deux fusils Lebel et des cartouches. Fait braquer l’une des pièces de l’arrière pour tirer à obus si nécessaire. Le second et moi-même avons tiré au fusil sur la mine. Au 7e coup ; la mine explose avec fracas, soulevant une énorme gerbe d’eau et de fumée et projetant très haut des débris de ferraille. Remis en route. Le gardien du bateau-feu nous a crié avoir entendu et vu l’explosion et faire un rapport aux autorités.
Le même jour à 10h15, aperçu une autre mine sur bâbord. Signalé au torpilleur anglais D2 qui la fait exploser. Signaler l’incident à 11h00 au bateau arraisonneur de Black Deep et continué vers les Dunes.
A 13h15, à 2 milles dans le quart NE du bateau-feu Tongue, aperçu une nouvelle mine sur tribord. Effectué la même manœuvre que le matin et ouvert le feu d’une distance de 300 ml avec le fusil Lebel. Elle explose au 15e coup avec les mêmes effets que la précédente.
Remis en route et aperçu une autre mine sur tribord, que je signale au torpilleur anglais TB 33, accouru au bruit de la 1ère explosion. Il pat à sa recherche pour la détruire.
Mouillé sur rade des Dunes à 17h00, où je juge plus prudent de passer la nuit. Appareillé le 19 Novembre à 07h15 par temps brumeux et visibilité limitée. Après le bateau-feu Folkestone, pris la route pour traverser le Pas de Calais.
A 09h25, une mine est signalée par tribord. Ouvert le feu avec canon et fusils Lebel à 300 m. La mine s’enfonce graduellement. Un chalutier patrouilleur anglais accoure au bruit des détonations et va continuer la destruction.
Nouvelle mine à 10h15, que l’on fait exploser au 4e coup de fusil.
A 10h45, à 2 milles dans le NE du bateau-feu du Colbart, aperçu une 3e mine très grosse, de couleur grisâtre et munie de fortes antennes. Tiré à coups de fusils et de canon sur cette mine qui finalement s’incline et coule.
Veille attentive jusqu’à la rade du Havre où nous arrivons sans incident le 20 Novembre à 03h30.
Note de la Société « Les Affrêteurs Réunis » au Ministre. 23 Novembre 1918.
Nous avons l’honneur de vous transmettre le rapport de mer du capitaine Leterrier, commandant notre vapeur LES BALEARES, concernant sa dernière traversée Angleterre – France.
Vous remarquerez que, grâce à une surveillance constante, le capitaine Leterrier a pu non seulement préserver son navire, mais a encore détruit plusieurs mines flottantes et a signalé aux dragueurs de mines celles qu’il n’avait pu détruire.
Nous espérons que vous apprécierez comme il convient les faits signalés et accorderez à ce capitaine la récompense qu’il nous paraît avoir méritée.
Commentaire manuscrit porté sur cette lettre :
« Aucune suite. A classer ».
Cdlt