Re: PHŒBÉ ― Cargo ― Cie française des chemins de fer de Paris-Orléans.
Publié : mar. nov. 05, 2013 12:38 pm
Bonjour à tous,
PHOEBE – Avarie par mine le 20 Janvier 1917
Rapport du capitaine BOCHER
Quitté Saint Nazaire avec 33 hommes d’équipage le 19 Janvier à 15h30, sur ballasts. Sorti des bouées à 16h30. Reçu alors d’un arraisonneur l’ordre de revenir à Saint Nazaire. Viré de bord et mouillé sur rade à 17h20. A 18h00, reçu l’ordre de repartir.
Débarqué le pilote à 19h00. Passé la Lambarde à 19h30 et la Banche à 20h10. Temps brumeux.
Contourné Belle Ile à 9,5 milles, puis passé à 10 milles de Penmarch. Vu les feux du raz de Sein à 06h00 le 20 Janvier.
A 07h20, ressenti une formidable explosion à l’avant. Le navire est alors à 1 mille dans le SSE de La Vieille. Les panneaux de la cale 1 volent en éclat et le navire apique de l’avant. Stoppé la machine. Les canonniers sont à leurs pièces, mais rien en vue ce qui fait soupçonner la présence d’une mine. Amené les embarcations en vue d’une évacuation. Tout l’équipage est sauf. L’avarie est localisée à la cale 1 et la cloison étanche résiste à la pression de l’eau. Remis alors l’équipage à son poste et remis la machine « En avant lente » car il y a trois trous béants sur l’avant.
Franchi difficilement le raz de Sein, l’hélice étant presque hors de l’eau et le navire gouvernant très mal. Nous avons un courant de flot.
Signalé au sémaphore « Avons touché mine. Prévenez Brest ».
Epontillé la cloison entre cales 1 et 2 avec des madriers car elle commençait à céder. Rencontré L’INCONSTANT à 09h00, qui offre de nous escorter. Accepté et mouillé à 13h30 en rade de Brest. Prévenu autorités militaires et maritimes.
Le sang froid dont ont fait preuve les officiers a permis de maintenir toute la confiance des hommes. Mes ordres ont été exécutés avec promptitude dans ces parages dangereux, très près de terre, où le navire peu manœuvrant risquait d’être drossé sur les rochers par le courant. Mais nous avons pu le ramener sain et sauf et en lieu sûr.
Au départ de Saint Nazaire nous avions
TE AV 2,70 m TE AR 4 m
A l’arrivée à Brest ils étaient devenus
TE AV 4,63 m TE AR 2,80 m
Le navire a été ébranlé dans toutes ses parties.
Rapport de l’officier enquêteur
PHOEBE Société Maritime Auxiliaire de Transports
Traversée Saint Nazaire – Barry Docks via Brest pour recevoir des ordres
Capitaine Eugène BOCHER Paimpol n° 155 Lieutenant de Vaisseau de Réserve
Interrogé
- Lieutenant de quart LE BRAZ Alfred Lannion n° 145
- Maître d’équipage GUILLOU Yves-Marie Paimpol n° 18826 (à la passerelle)
- Canonnier breveté RACON Louis (de veille au canon de 90 arrière)
C’est en entrant dans le ras de Sein à 07h15, à 1 mille dans le S005E de la Vieille, que l’explosion, très violente, s’est produite.
Le déroulement des faits est exactement conforme au récit du commandant.
Le canonnier Racon a été projeté de la dunette sur le pont arrière, deux mètres plus bas. Il est aussitôt remonté à sa pièce qu’il a mise en état de tirer.
L’épontillage de la cloison a été fait très vite et très bien.
La déchirure est énorme à l’avant. Le bâtiment est entré au bassin et l’on recherche au milieu d’un fouillis de tôles tordues et éventrées les morceaux de métal qui permettraient d’identifier l’engin.
Une pièce, examinée par un officier du Front de Mer, a été reconnue comme faisant partie du mécanisme de déclenchement des mines allemandes.
Propositions de récompenses
Citation à l’Ordre de la Division
BOCHER Eugène CLC LV de Réserve Capitaine Paimpol n° 155
Pour le sang froid, l’énergie et l’habileté professionnelle dont il a fait preuve en ramenant du raz de Sein à Brest son navire gravement endommagé par une mine.
Citation à l’Ordre de la Brigade
RACON Louis Canonnier breveté 2e dépôt
A fait preuve d’énergie et de qualités militaires lors de l’explosion d’une mine contre son bâtiment.
Témoignage officiel de Satisfaction du Ministre
Vapeur PHOEBE
Pour la discipline et l’énergie dont a fait preuve son équipage après l’explosion d’une mine le 20 Janvier 1917.
Signé : De Bon
Le sous-marin mouilleur de la mine
Comme l’a signalé Yves, c’était donc l’UC 18 de l’OL Wilhelm KIEL. Il devait disparaître un mois plus tard, le 19 Février, en Manche.
La position très exacte donnée par le capitaine Bocher doit permettre de préciser le numéro du barrage.
Cdlt
PHOEBE – Avarie par mine le 20 Janvier 1917
Rapport du capitaine BOCHER
Quitté Saint Nazaire avec 33 hommes d’équipage le 19 Janvier à 15h30, sur ballasts. Sorti des bouées à 16h30. Reçu alors d’un arraisonneur l’ordre de revenir à Saint Nazaire. Viré de bord et mouillé sur rade à 17h20. A 18h00, reçu l’ordre de repartir.
Débarqué le pilote à 19h00. Passé la Lambarde à 19h30 et la Banche à 20h10. Temps brumeux.
Contourné Belle Ile à 9,5 milles, puis passé à 10 milles de Penmarch. Vu les feux du raz de Sein à 06h00 le 20 Janvier.
A 07h20, ressenti une formidable explosion à l’avant. Le navire est alors à 1 mille dans le SSE de La Vieille. Les panneaux de la cale 1 volent en éclat et le navire apique de l’avant. Stoppé la machine. Les canonniers sont à leurs pièces, mais rien en vue ce qui fait soupçonner la présence d’une mine. Amené les embarcations en vue d’une évacuation. Tout l’équipage est sauf. L’avarie est localisée à la cale 1 et la cloison étanche résiste à la pression de l’eau. Remis alors l’équipage à son poste et remis la machine « En avant lente » car il y a trois trous béants sur l’avant.
Franchi difficilement le raz de Sein, l’hélice étant presque hors de l’eau et le navire gouvernant très mal. Nous avons un courant de flot.
Signalé au sémaphore « Avons touché mine. Prévenez Brest ».
Epontillé la cloison entre cales 1 et 2 avec des madriers car elle commençait à céder. Rencontré L’INCONSTANT à 09h00, qui offre de nous escorter. Accepté et mouillé à 13h30 en rade de Brest. Prévenu autorités militaires et maritimes.
Le sang froid dont ont fait preuve les officiers a permis de maintenir toute la confiance des hommes. Mes ordres ont été exécutés avec promptitude dans ces parages dangereux, très près de terre, où le navire peu manœuvrant risquait d’être drossé sur les rochers par le courant. Mais nous avons pu le ramener sain et sauf et en lieu sûr.
Au départ de Saint Nazaire nous avions
TE AV 2,70 m TE AR 4 m
A l’arrivée à Brest ils étaient devenus
TE AV 4,63 m TE AR 2,80 m
Le navire a été ébranlé dans toutes ses parties.
Rapport de l’officier enquêteur
PHOEBE Société Maritime Auxiliaire de Transports
Traversée Saint Nazaire – Barry Docks via Brest pour recevoir des ordres
Capitaine Eugène BOCHER Paimpol n° 155 Lieutenant de Vaisseau de Réserve
Interrogé
- Lieutenant de quart LE BRAZ Alfred Lannion n° 145
- Maître d’équipage GUILLOU Yves-Marie Paimpol n° 18826 (à la passerelle)
- Canonnier breveté RACON Louis (de veille au canon de 90 arrière)
C’est en entrant dans le ras de Sein à 07h15, à 1 mille dans le S005E de la Vieille, que l’explosion, très violente, s’est produite.
Le déroulement des faits est exactement conforme au récit du commandant.
Le canonnier Racon a été projeté de la dunette sur le pont arrière, deux mètres plus bas. Il est aussitôt remonté à sa pièce qu’il a mise en état de tirer.
L’épontillage de la cloison a été fait très vite et très bien.
La déchirure est énorme à l’avant. Le bâtiment est entré au bassin et l’on recherche au milieu d’un fouillis de tôles tordues et éventrées les morceaux de métal qui permettraient d’identifier l’engin.
Une pièce, examinée par un officier du Front de Mer, a été reconnue comme faisant partie du mécanisme de déclenchement des mines allemandes.
Propositions de récompenses
Citation à l’Ordre de la Division
BOCHER Eugène CLC LV de Réserve Capitaine Paimpol n° 155
Pour le sang froid, l’énergie et l’habileté professionnelle dont il a fait preuve en ramenant du raz de Sein à Brest son navire gravement endommagé par une mine.
Citation à l’Ordre de la Brigade
RACON Louis Canonnier breveté 2e dépôt
A fait preuve d’énergie et de qualités militaires lors de l’explosion d’une mine contre son bâtiment.
Témoignage officiel de Satisfaction du Ministre
Vapeur PHOEBE
Pour la discipline et l’énergie dont a fait preuve son équipage après l’explosion d’une mine le 20 Janvier 1917.
Signé : De Bon
Le sous-marin mouilleur de la mine
Comme l’a signalé Yves, c’était donc l’UC 18 de l’OL Wilhelm KIEL. Il devait disparaître un mois plus tard, le 19 Février, en Manche.
La position très exacte donnée par le capitaine Bocher doit permettre de préciser le numéro du barrage.
Cdlt