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Le trois-mâts Eugène Schneider a quitté Tocopilla le 27 juin 1914 pour l'Europe avec un chargement de nitrates. A son arrivée à Queestown, il est saisi par les autorités britanniques et sa cargaison est déchargée à Liverpool, soupçonnée d'être destinée à une firme allemande. Les armateurs seront dédommagés ultérieurement. Le navire échappera aux aléas de la guerre et arrivera bien à Pensacola à la fin décembre 1918. Il fera un voyage d'Australie en 1921, sera désarmé au canal de la Maritinière, d'où il ressortira pour faire des voyages de transport de bois depuis le Cameroun. C'est en livrant des traverses de chemin de fer pour l'Etat belge qu'il se trouvera en Manche le 24 décembre 1926. Vers 23 h 30, à 30 milles au sud-ouest de Sainte Catherine, il est abordé en plein travers par le vapeur anglais Burutu. Quatre hommes réussissent à monter à bord avant que celui-ci ne batte en arrière, faisant couler le voilier. 24 hommes dont le capitaine Govys disparurent. La mer était calme, beau clair de lune, mais c'était "Christmas...! " Car le dicton maritime : "Aux environs de Christmas, il est prudent de s'écarter de la route de tout navire anglais aperçu... surtout si c'est à lui de se déranger" se vérifie.

La revue l'Illustration y consacra un bel article, richement illustré.

Henri Picard, La fin des Cap-Horniers, Edito-Vila, 1974.

Albert Duval, CLC, A bord d'un voilier, L'Illustration n° 4376, 15 janvier 1927, pages 62 à 64.