Re: CAMBRAI - Compagnie des Bateaux à Vapeur du Nord
Publié : mar. sept. 12, 2017 10:20 am
Bonjour à tous,
Torpillage du 3 Août 1918

Rapport du Second Capitaine Lucien GENS
Nous sommes partis de Rouen, sur lest, le 31 Juillet 1918 à 08h00 du matin à destination de Sunderland. Sur rades des Dunes le 1er Août à 12h00, nous avons reçu l’ordre de continuer notre route sans passer par Humbert. Mouillé à Osferness le 1er à 21h00.
Appareillé le 2 Août à 08h30 et arrivé à Yarmouth à 13h30. Mouillé à 20h00 dans la Race Bank.
Appareillé le 3 Août à 04h00 du matin et gouverné le chenal des bouées. Le temps pluvieux ne nous permettait de voir qu’à 2,5 milles. Vers 11h30, changement de route pour rallier la terre le plus possible. Aperçu la terre de Flamborough et la bouée rouge marquant son travers. On s’estimait à 2,5 milles de terre.
A 11h40, alors que nous avions doublé cette bouée et qu’on allait encore changer de route pour suivre la côte, j’entendis d’un homme de veille le seul mot « Torpille ! » L’explosion eut lieu au même instant. Je fus projeté avec la passerelle dans le vide qu’avait fait la torpille qui avait frappé entre la passerelle et la cheminée. Je ne remontai à la surface qu’après bien des efforts, vomissant du sang par la bouche, le nez et les oreilles. Je fus recueilli à 01h30 le 4 par le chalutier anglais n° 428 sur lequel on me donna les premiers soins. Je fus ensuite conduit dans un hôpital et admis d’urgence avec le quartier maître chef de section Edouard HERPE, seul survivant du navire avec moi.
Note du CA MERCIER de LOSTENDE, Attaché Naval à Londres, au Ministre. 26 Août 1918
J’ai l’honneur de vous rendre compte que le vapeur français CAMBRAI, torpillé le 3 Août au large de Flamborough, avait été expédié isolément sans escorte car son capitaine avait déclaré à Ramsgate que sa vitesse était inférieure à 7 nœuds, limite des convois de la côte Est.
L’Amirauté fait observer que ce même CAMBRAI avait, au cours des voyages précédents, toujours déclaré une vitesse supérieure et qu’il est possible que ce soit intentionnellement que le capitaine ait indiqué cette fois une vitesse inférieure afin d’éviter son incorporation dans le convoi. Elle croit devoir vous faire part de ce soupçon pour le cas où vous estimeriez utile de l’élucider.
Rapport de la Commission d’enquête
En l’absence du capitaine, la commission a interrogé le second capitaine Lucien GENS.
Les renseignements obtenus sont à peu près nuls. Le bâtiment a sombré en quelques secondes, coulé par une torpille qui n’a été vue qu’au dernier moment. Le sous-marin était en plongée et personne n’a vu le périscope.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’UB 104 de l’Oblt Thomas BIEBER.
Cdlt
Torpillage du 3 Août 1918

Rapport du Second Capitaine Lucien GENS
Nous sommes partis de Rouen, sur lest, le 31 Juillet 1918 à 08h00 du matin à destination de Sunderland. Sur rades des Dunes le 1er Août à 12h00, nous avons reçu l’ordre de continuer notre route sans passer par Humbert. Mouillé à Osferness le 1er à 21h00.
Appareillé le 2 Août à 08h30 et arrivé à Yarmouth à 13h30. Mouillé à 20h00 dans la Race Bank.
Appareillé le 3 Août à 04h00 du matin et gouverné le chenal des bouées. Le temps pluvieux ne nous permettait de voir qu’à 2,5 milles. Vers 11h30, changement de route pour rallier la terre le plus possible. Aperçu la terre de Flamborough et la bouée rouge marquant son travers. On s’estimait à 2,5 milles de terre.
A 11h40, alors que nous avions doublé cette bouée et qu’on allait encore changer de route pour suivre la côte, j’entendis d’un homme de veille le seul mot « Torpille ! » L’explosion eut lieu au même instant. Je fus projeté avec la passerelle dans le vide qu’avait fait la torpille qui avait frappé entre la passerelle et la cheminée. Je ne remontai à la surface qu’après bien des efforts, vomissant du sang par la bouche, le nez et les oreilles. Je fus recueilli à 01h30 le 4 par le chalutier anglais n° 428 sur lequel on me donna les premiers soins. Je fus ensuite conduit dans un hôpital et admis d’urgence avec le quartier maître chef de section Edouard HERPE, seul survivant du navire avec moi.
Note du CA MERCIER de LOSTENDE, Attaché Naval à Londres, au Ministre. 26 Août 1918
J’ai l’honneur de vous rendre compte que le vapeur français CAMBRAI, torpillé le 3 Août au large de Flamborough, avait été expédié isolément sans escorte car son capitaine avait déclaré à Ramsgate que sa vitesse était inférieure à 7 nœuds, limite des convois de la côte Est.
L’Amirauté fait observer que ce même CAMBRAI avait, au cours des voyages précédents, toujours déclaré une vitesse supérieure et qu’il est possible que ce soit intentionnellement que le capitaine ait indiqué cette fois une vitesse inférieure afin d’éviter son incorporation dans le convoi. Elle croit devoir vous faire part de ce soupçon pour le cas où vous estimeriez utile de l’élucider.
Rapport de la Commission d’enquête
En l’absence du capitaine, la commission a interrogé le second capitaine Lucien GENS.
Les renseignements obtenus sont à peu près nuls. Le bâtiment a sombré en quelques secondes, coulé par une torpille qui n’a été vue qu’au dernier moment. Le sous-marin était en plongée et personne n’a vu le périscope.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’UB 104 de l’Oblt Thomas BIEBER.
Cdlt