Bonjour à tous,
ALBATROS
Trois-mâts goélette de 181 tx JB du port de La Rochelle
Armateur Louis Bigard Paris
Effectue une traversée Swansea – La Rochelle via Falmouth avec 544 tonnes de charbon en briquettes.
Armé d’un canon américain de 57 mm placé en retrait sur la dunette
Deux appareils Berger non utilisés
Rencontre avec un sous-marin le 2 Mars 1918. Rapport du capitaine
Quitté Swansea le 25 Février 1918 avec un chargement de briquettes pour La Rochelle. Arrivé à Falmouth le 27 Février à 18h00 sans avoir rien de particulier à signaler. Quitté Falmouth le 2 Mars à 14h00. Mis en panne en dehors du barrage pour attendre les convoyeurs. A 16h30 fait route au S11W pour atteindre le chenal du Four par brise de NE fraîche et mer grosse.
A 18h20, aperçu dans l’Est une embarcation à la voile et, la trouvant suspecte car la navigation isolée n’existe plus, j’ai fait mettre l’équipage aux postes de combat. A 18h30 le sous-marin – car c’en est bien un- tire dans ma direction un obus à mitraille qui éclate à 800 m du navire à une hauteur de 30 m.
J’ai fait ouvrir immédiatement le feu sur le pirate avec une hausse de 3500 m. Après deux coups, constaté que le sous-marin s’écartait et réglé la hausse à 4500 m et envoyé un nouveau projectile. Le sous-marin répond en envoyant deux obus qui n’ont pas atteint le navire. La distance paraissant augmenter, envoyé encore deux obus avec une hausse de 5000 m. Le sous-marin disparaît.
Vu l’état de la mer et la tombée de la nuit, je ne peux dire si le sous-marin a été atteint.
Position de l’attaque : 49°46 N 07°17 W Paris.
Voici l’organisation du convoi
Dans ce convoi figuraient, outre EMILE et ALBATROS, les voiliers français LES JUMELLES, SAINT CHARLES, LOUVOIS et LOUSTIC.
Quelques instants après l’attaque, constaté la disparition du loch à hélice, la ligne ayant été coupée à 2 m du couronnement.
Le trois-mâts EMILE a tiré également sur le sous-marin.
Je signale l’entrain et la bonne volonté dont tout mon équipage a fait preuve pendant l’action.
Note de l’officier enquêteur
Le convoi dont faisait partie ALBATROS comprenait 18 voiliers (trois-mâts goélettes, brick goélettes, goélettes et dundees). Un seul patrouilleur anglais se tenait à 1800/2000 m sous le vent.
L’action s’est bornée à une canonnade échangée à grande distance entre ALBATROS et EMILE d’un côté et le sous-marin de l’autre. En raison de l’é »tat de la mer et du violent roulis le tir a été très lent. Après avoir tiré 3 ou 4 coups en 7 minutes, le sous-marin a plongé. L’intervention du chalutier d’escorte ainsi que l’état du temps a mis fin au combat. A noter la déclaration du capitaine Quesnel concernant le camouflage du sous-marin.
Note de l’officier AMBC
Le sous-marin a été aperçu 10 minutes avant qu’il n’ouvre le feu. Il avait deux voiles auriques et le capitaine l’a trouvé suspect. Il a fait mettre l’équipage aux postes de combat.
Dès l’éclatement du 1er obus, ALBATROS a répondu. Il a tiré 5 coups et, comme le sous-marin semblait s’éloigner a pris des hausses de 3500, 4500 et 5000 m. Tir très lent, retardé par l’état de la mer qui était grosse. Aucun point de chute visible. A part le premier, les coups tirés par le sous-marin n’ont pas été visibles non plus.
Le sous-marin rencontré
Etait très certainement l’U 55 du Kptlt Wilhelm WERNER (voir fiche de MOUCHE)
Cdlt