Bonjour à tous,
Quelques précisions sur le naufrage du CONDOR
Ce voilier avait un tonnage brut de 734 tx et un port en lourd de 1200 t.
Armateur – affréteur Etablissement Henri HAMELLE 29 Bd Jules Ferry PARIS
Allant du Havre à New York sur lest, non armé.
Capitaine Julien LAROQUE de Regneville sur mer (près de Montmartin. Manche)
Le 21 Octobre 1916 le CONDOR faisait route à l’ouest à 7 nœuds et se trouvait à 08h30 à 10’ dans le NW des Casquets.
Il y avait deux sous-marins en train de couler un navire norvégien. L’un d’eux se rapprocha du CONDOR qui le prit tout d’abord pour un canot à voile. Mais à 2 milles environ, le capitaine reconnut un sous-marin avec pavillon de guerre allemand sur l’arrière du kiosque et marchant à 10 ou 11 nœuds.
Il fit alors déborder les embarcations. Le sous-marin tira deux coups de semonce : un court dont l’obus tomba à 20m du bord et un très long dont l’obus passa à travers la mâture. L’équipage embarqua alors dans les chaloupes, capitaine et 7 hommes dans l’une, second et 8 hommes dans l’autre.
Le sous-marin s’approcha et prit le canot du capitaine en remorque. Le capitaine fut prié de monter sur le sous-marin pour être interrogé. Il apostropha alors son homologue allemand en lâchant : « Saleté »
Celui-ci répondit dans un excellent français, sans accent : « - Vous savez, nous ne voulons pas cela… »
Il y avait trois officiers, jeunes, grands, blonds, qui parlaient tous français. Les hommes étaient en vêtement de cuir ou en ciré. Deux marins allemands prirent place dans le canot, porteurs de deux bombes cylindriques de 20 cm de long et 10 cm de diamètre, munie d’une mèche.
Le voilier s’étant éloigné, le sous-marin commença à remorquer le canot, mais la bosse cassa. En dix secondes le sous-marin passa de marche AV en marche AR. Finalement les Allemands disposèrent les bombes sur le CONDOR, une à l’avant et une à l’arrière.
Il y avait autour du CONDOR
- un cargo norvégien en train de couler (nota : le RABBI)
- le voilier français BRIZEUX à 15’ dans l’est, faisant route à l’ouest.
- Le MASSANA ? (nota : plus probablement le MATIANA qui sera coulé le 1/5/18 au large de Tunis par l’UC 27)
Après avoir coulé le CONDOR, le sous-marin se dirigea sur le BRIZEUX et le coula de la même façon.
Puis les deux sous-marins s’éloignèrent, l’un vers l’est, l’autre vers l’ouest.
Le canot du capitaine fut recueilli à 7’ dans le NW des Casquets par un vapeur anglais et les naufragés furent transférés à 17h00 sur le PERTUISANE. Le canot du second fut récupéré en début d’après midi par un petit voilier.
Le capitaine ignore ce que sont devenus les canots du norvégien et du BRIZEUX.
Ce récit du capitaine Laroque appelle les commentaires suivants :
Le CONDOR fut coulé par bombe et non par canonnage.
Il parle de deux sous-marins, mais la d-base d’Yves donne les navires RABBI, CONDOR et BRIZEUX tous coulés par l’UB 18 d’Otto Steinbrinck. Trois victimes en une seule matinée !
Quel était le second sous-marin, si toutefois il ne s’agit pas d’un mirage ? Peut-être une petite enquête pourrait-elle éclaircir ce point

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Enfin, il se confirme que Steinbrinck parlait très bien le français (voir rapport du CANNEBIERE)
Cdlt