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MADELEINE [II] — Trois-mâts carré ― Société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils (1904~1917).

Publié : ven. janv. 30, 2009 12:16 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,

Au nombre des marins victimes de l’engagement du 31 juillet 1917

— ERRÉCALDE Victor, né le 17 juillet 1898 à Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées ― aujourd’hui Pyré-nées-Atlantiques) et domicilié à Bayonne (– d ° –), décédé des suites de ses blessures le 8 août 1917 à l’Hôpital de Casablanca (Maroc). Matelot de 3e classe radiotélégraphiste, Direction des mouvements du port de Brest, matricule n° 62.915-5 (Acte de décès établi le 11 août 1917 à Casablanca).

— FRÉLAUT Georges, né le 16 septembre 1896 à Saint-Cast (Côtes-du-Nord ― aujourd’hui Côtes-d’Ar-mor) et y domicilié, tué à son poste de combat le 31 juillet 1917. Matelot, inscrit au quartier de Saint-Brieuc, n° 44.201, Centre d’armement militaire des bâtiments de commerce (A.M.B.C.) de Bordeaux (Acte de décès transcrit le 8 sept. 1917 à Saint-Cast).

Re: MADELEINE II Trois-mâts

Publié : mer. févr. 11, 2009 4:13 pm
par DOCLD27
Bonjour à tous,

En complément :

MADELEINE
3-mâts carré en acier, 2.709 t.j.b., 2.264 t.j.n. Lancé le 20 septembre 1902 par les Chan¬tiers de Saint-Nazaire, à Rouen, pour la Société de Navigation du Sud-Ouest, de Bordeaux.

Acheté par MM. Bordes en octobre 1904, le navire fut appelé MADELEINE II parce qu'il y avait déjà un quatre-mâts de ce nom dans leur flotte.
La meilleure traversée de MADELEINE II eut probablement lieu en 1913: 94 jours de la Tyne à Iquique.
Le 6 juillet 1917, le trois-mâts, commandé par le capitaine Alexandre Lévêque, appareilla sur lest, de la rade du Verdon, en compagnie de neuf autres voiliers et de trois patrouilleurs. Deux jours plus tard, les escorteurs rentrèrent à leur base et le convoi se dispersa, chaque navire se dirigeant vers sa destination ; celle de MADELEINE II était Sydney.
Le voilier se trouvait à environ 190 milles à l'ouest de Madère, le 31 juillet, quand, vers 7 heures du matin, un sous-marin allemand l'attaqua au canon. Le capitaine Lévêque se défendit pendant près de deux heures et fit tirer plus de deux cents obus par ses deux pièces de 90 mm ; mais la supériorité des canons allemands était telle qu'il dut abandonner le combat. L'équipage comptait dix-sept tués ou blessés et, parmi ces derniers, M. Lévêque avait eu la cuisse traversée par un éclat d'obus. LA MADELEINE II commençait à couler lorsque son évacuation s'acheva. Les rescapés furent recueillis quelques heures plus tard par un vapeur américain et transbordés par la suite sur le chalutier français MARAKCHI qui les débarqua à Casablanca le 7 août.
Le capitaine Lévêque et son équipage furent cités à l'ordre de l'Armée navale le 30 septembre 1917.
Le sous-marin allemand était l'U-155, commandé par le lieutenant de vaisseau Karl Meusel ; il devait couler, dans le même secteur, deux autres beaux voiliers de la maison Bordes : le quatre-mâts ALEXANDRE, le 1er août, et le quatre-mâts MARTHE, le 2 août 1917.*

*L'U-155 avait eu son heure de célébrité comme sous-marin commercial sous le nom de DEUTSCHLAND en 1916. Il fit deux voyages aux Etats-Unis très remarqués ; mais, au début de 1917, il fut transformé en sous-marin de guerre et armé de deux pièces de 155 mm et de six tubes lance-torpilles.

Sources :
La fin des Cap-Horniers, par Henri Picard, Editions Edita, 1976

Remerciements :
M. Christian Labellie, qui a la gentillesse de me transmettre ces documents
M. Michel Grimaud, chercheur et passionné d'histoire régionale à Pléneuf


Cordialement,
Franck

Re: MADELEINE II Trois-mâts

Publié : dim. juin 14, 2009 5:47 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

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Cdlt

Re: MADELEINE II Trois-mâts

Publié : sam. nov. 21, 2009 12:25 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

Une petite correction à apporter à la liste d'équipage ci-dessus.

Après étude de nouveaux documents, il y avait en fait deux mousses sur MADELEINE.

Armand GUERRIN, qui fut tué (et dont le prénom est bien Armand et dont le nom prend deux "R")
Grégoire PLANE qui était un jeune Chilien, inscrit au quartier de Bordeaux. Peut-être aidait-il le cuisinier, comme le faisaient souvent les mousses, ce qui explique l'appellation donnée par le commandant Howard, du SANTA CECILIA.
Il fut rapatrié sur Bordeaux.

Cdlt

Re: MADELEINE II Trois-mâts

Publié : jeu. mars 03, 2011 6:54 pm
par Wander
Bonjour,
Je suis l'un des neveux d'Armand GUERRIN, tué à 17 ans et demi lors de l'engagement du 31 juillet 1917. J'ai pris connaissance avec beaucoup d'intérêt des informations concernant ce drame. Je souhaiterais seulement que soit rectifié le nom de mon parent, qui prend deux R. Par ailleurs, à ma connaissance, il ne s'appelait pas autrement qu'Armand. Il était le fils d'Eugène GUERRIN, ingénieur E.C.P. et de Marguerite CHAUVELOT, installés à Arras. La guerre ayant éclaté, Armand voulait à tout prix s'engager (comme soldat), mais ses parents s'y opposaient, en raison de son jeune âge. En outre, l'un de ses frères combattait comme officier (il fut blessé d'une balle au poumon). Armand déjoua le veto familial en s'engageant comme marin "de commerce". Il est mort dans ce combat inégal, très loin de son pays.

Re: MADELEINE II Trois-mâts

Publié : jeu. mars 03, 2011 9:12 pm
par olivier 12
Bonjour à tous, bonjour Charles Guerrin,

Merci pour vos intéressantes précisions. Je corrige donc le nom de votre oncle dans le post du 21/11/2009. Sur la liste, qui est un document imprimé, c'est plus compliqué.
Effectivement, le prénom de Grégoire ne concernait pas Armand Guerrin, mais l'autre mousse, d'origine chilienne.
Sur les documents microfilmés, les noms sont parfois difficiles à déchiffrer. Et de plus, les orthographes sont bien souvent fantaisistes...

Re: MADELEINE II Trois-mâts

Publié : mar. juil. 19, 2011 8:45 pm
par archiviste
Bonjour,
Je suis l'un des neveux d'Armand GUERRIN, tué à 17 ans et demi lors de l'engagement du 31 juillet 1917. J'ai pris connaissance avec beaucoup d'intérêt des informations concernant ce drame. Je souhaiterais seulement que soit rectifié le nom de mon parent, qui prend deux R. Par ailleurs, à ma connaissance, il ne s'appelait pas autrement qu'Armand. Il était le fils d'Eugène GUERRIN, ingénieur E.C.P. et de Marguerite CHAUVELOT, installés à Arras. La guerre ayant éclaté, Armand voulait à tout prix s'engager (comme soldat), mais ses parents s'y opposaient, en raison de son jeune âge. En outre, l'un de ses frères combattait comme officier (il fut blessé d'une balle au poumon). Armand déjoua le veto familial en s'engageant comme marin "de commerce". Il est mort dans ce combat inégal, très loin de son pays.
Bonjour Olivier
Je cherche qui était l'abbé E. Guerrin, fils de Eugène Guerrin et de Marguerite Chauvelot, présent à Arras de 1916 à fin 1918, et créateur du journal Le Lion d'Arras. Etait-ce le frère combattant comme officier et blessé ?
Merci
Michel B;

Re: MADELEINE II Trois-mâts

Publié : mar. juil. 19, 2011 8:48 pm
par archiviste
Bonjour "Olivier"
Je cherche des précisions sur un abbé E. Guerrin, fils d'Eugène Guerrin et de Marguerite Chauvelot, présent à Arras de 1916 à fin 1918, et que je n'arrive pas à identifier : prénom, date de naissance, lieu de naissance, lieu et date de son ordination. Est-ce celui que vous appelez le frère aîné d'Armand, officier blessé ?
Merci d'avance pour votre réponse.
MB

Re: MADELEINE II Trois-mâts

Publié : mer. juil. 20, 2011 1:27 am
par olivier 12
Bonjour "archiviste",

Personnellement je n'ai rien écrit sur Eugène Guerrin et ne possède aucun renseignement sur cette famille Guerrin. Mieux vaut vous adresser à Charles Guerrin (Wander), neveu d'Armand Guerrin, dont vous reprenez le post. Il pourra peut-être vous renseigner.

Cdlt
Olivier

MADELEINE [II] — Trois-mâts carré ― Société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils (1904~1917).

Publié : mer. juin 19, 2013 5:52 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,

Distinctions honorifiques


Citations à l’ordre de l’armée

Journal officiel du 14 octobre 1917, p. 8.132.

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Inscriptions au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 22 octobre 1919 (J.O.16 nov. 1919, p. 12.915), le lieutenant du bâtiment fut inscrit à titre posthume dans les termes suivants au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier :

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□ Par arrêté du Ministre de la Marine date du 28 juillet 1921 (J.O. 10 août 1921, p. 9.408 et 9.411), le second capitaine fut inscrit dans les termes suivants au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier :

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Inscriptions à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 21 octobre 1919 (J.O. 4 nov. 1919, p. 12.328), les marins dont les noms suivent furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire :

« Briot (Jean), Dinan 339, matelot de la Madeleine II.
Morvan (Yves), Cancale 6.097, matelot de la Madeleine II.
Mehouas (Joseph), Saint-Brieuc 34.158, matelot de la Madeleine II.
Daron (Louis), Vannes 203, matelot de la Madeleine II.
Guérin (Armand), Bordeaux 10.334, mousse de la Madeleine II.
Chantel (Michel), Fort-de-France 633, charpentier de la Madeleine II.
Germain (Joseph), Auray 6.276, mécanicien de la Madeleine II.
Delepine (Émile), Saint-Brieuc 151, second maître d’équipage de la Madeleine II.

Morts glorieusement pour la France à leur poste au cours d’un violent combat contre un sous-marin, le 31 juillet 1917. »