EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Rutilius
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Re: EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,

EXTRAITS DU RÔLE D’ÉQUIPAGE AFFÉRENT
AU DERNIER VOYAGE DE L’EUGÈNE-PERGELINE


(à partir d’une fort mauvaise copie de ce document)


― Armé au long-cours au Havre le 27 septembre 1915 sous le n° 233.

Apostille : « Autorisé à se rendre en Nouvelle-Calédonie. Télégramme ministériel du 29 mai 1915. Nantes, le 30 mai 1916. » ; signature illisible.

― Désarmé à Nantes le 22 mars 1917 sous le n° 95.


■ CAPITAINE.

― GORGUÈS Eugène Marie, né le 9 mai 1881 à Plévenon (Côtes-du-Nord – désormais Côtes-d’Armor –), capitaine au long-cours inscrit à Saint-Brieuc, f ° ..., n° ... (n° 1 sur le rôle d’équipage).

Engagé au prix de 300 fr. par mois.

■ SECOND.

● Du 9 novembre 1915 au 26 février 1916 :

― TÉMERY Étienne Henry, né le 13 août 1880 à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), capitaine au cabotage inscrit à La Trinité-sur-Mer, f ° 85, n° 1.044.

Embarqué au Havre le 9 novembre 1915, au prix de 225 fr. par mois (n° 21 sur le rôle d’équipage).

Débarqué à Nantes le 26 février 1916.

● Du 27 février 1916 au .. avril 1916 :

― MOISAN Eugène André, né le 31 janvier 1881 à Bazoche-au-Houlme (Orne), inscrit au Havre sous le n° 81 (n° 16 sur le rôle d’équipage).

Lieutenant nommé second à compter du 27 févier 1916, au prix de 225 fr. par mois.

Hospitalisé le 28 avril 1916 à ...

● Du 15 mai 1916 au 22 mars 1917 :

― BOUTON Léonard, né le 14 août 1885 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord – désormais Côtes-d’Armor –), lieutenant au long-cours inscrit à Saint-Brieuc, f ° 150, n° 299.

Embarqué à Nantes le 15 mai 1916, au prix de 275 fr. par mois (n° 50 sur le rôle d’équipage).

« Présent à bord le 15 mars 1917 », jour où le bâtiment fut torpillé.

■ LIEUTENANT.

● Du 21 octobre 1915 au 27 février 1916 :

― MOISAN Eugène André, né le 31 janvier 1881 à Bazoche-au-Houlme (Orne), inscrit au Havre sous le n° 81.

Embarqué au Havre le 21 octobre 1915 en qualité de lieutenant (n° 16 sur le rôle d’équipage).

Le 8 février 1916, à Chantenay, est « piqué à la main droite par un fil de fer rouillé alors qu’il s’occupait à débarrasser une partie du gréement avariée ; cette piqûre par la suite lui a occasionné plusieurs plaies nécessitant traitement suivant ordonnance Aumaître de Nantes qui l’a consulté à trois reprises différentes », les témoins de l’évènement étant Témery Henri, second, et Pohic Jean (Rapport détaillé de blessure, maladie ou décès établi par Eugène Gorguès, en date, à Nantes, du 29 janvier 1916).

Nommé second capitaine à compter du 27 février 1916 (V. ci-dessus).

● Du 21 octobre 1915 au 27 février 1916 :

― CHEVALIER Eugène François Marie, né le 6 janvier 1884 à Ploubazlanec (Côtes-du-Nord – désormais Côtes-d’Armor –), capitaine au cabotage inscrit à Paimpol sous le n° 590.

Embarqué à Nantes le 25 avril 1916 (n° 44 sur le rôle d’équipage).

Payé à Nantes le 4 mai 1916.

● Du 25 mai 1916 au 22 mars 1917 :

― MAROT Yves Marie, né le 22 décembre 18.. à Yv... (Côtes-du-Nord – désormais Côtes-d’Armor –), inscrit à Paimpol sous le n° 13.526 (n° 7 sur le rôle d’équipage).

Nommé lieutenant à compter du 25 mai 1916.

« Présent à bord le 15 mars 1917 ».

■ MAÎTRE D’ÉQUIPAGE.

● Du .. octobre 1915 au 25 mai 1916 :

― MAROT Yves Marie, né le 22 décembre 18.. à Yv... (Côtes-du-Nord – désormais Côtes-d’Armor –), inscrit à Paimpol sous le n° 13.526 (n° 7 sur le rôle d’équipage).

Nommé lieutenant à compter du 25 mai 1916 (V. ci-dessus).

● Du 25 mai 1916 au 4 novembre 1916 :

MAGUER Louis, né le 1er septembre 1874 à Servel (aujourd’hui Lannion ; Côtes-du-Nord – désormais Côtes-d’Armor –), inscrit à Lannion sous le n° 754.

Embarqué au Havre le 8 avril 1916 en qualité de second maître, au prix de 130 fr. par mois (n° 34 sur le rôle d’équipage).

Passé maître le 25 mai 1916, au prix de 150 fr..

Débarqué à Houaïlou (Nouvelle-Calédonie) le 4 novembre 1916.

● Du 5 novembre 1916 au 22 mars 1917 :

― MAHÉ Jules Pierre, né le 2 novembre 1855 à Saint-Joachim (Loire-Inférieure – désormais Loire-Atlantique –) et y domicilié, inscrit à Saint-Nazaire sous le n° 3.393/393.

Embarqué à Nantes le 13 avril 1916 en qualité de matelot de ... classe, au prix de 100 fr. par mois (n° 37 sur le rôle d’équipage).

Nommé maître d’équipage à compter du 5 novembre 1916, au prix de 150 fr. par mois.

« Présent à bord le 15 mars 1917 ».

■ CHAUFFEUR et BOULANGER.

― DUPOURE Louis Paul, né le 20 juin 1869 à Saint-Denis-de-la-Réunion (La Réunion), inscrit à Saint-Denis-de-la-Réunion sous le n° 218.

Embarqué en qualité de matelot de 3e classe chauffeur, au prix de 125 fr. par mois (n° 26 sur le rôle d’équipage). « Complément de 20 fr. par mois pour faire le pain à partir du 12 novembre 1916. »

« Présent à bord le 15 mars 1917 ».

■ CUISINIER.

● Du 27 septembre 1915 au 9 août 1916 :

― NEPVEUR Pierre, fils d’ Auguste et de GAGERET Marie Florentine, né le 31 juillet 1867 à Triel [ ?] (Seine-Inférieure – désormais Seine-Maritime –) et domicilié à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine), inscrit à Dieppe sous le n° 773, décédé le 9 août 1916 en mer, le bâtiment étant par 41° 10’ S. et 28° 30’ E. (Acte établi par le capitaine E. Gorguès le jour même et annexé au rôle d’équipage)

Embarqué au Havre le 27 septembre 1915 en qualité de cuisinier, au prix de 120 fr. par mois (n° 45 sur le rôle d’équipage).

● Du 9 août au 10 octobre 1916 :

― SIBERIL [?] Gabriel, né le 18 septembre [?] 1900 à Noirmoutier (Vendée) et y domicilié, inscrit à Noirmoutier sous le n° 674/2.253 [?].

Embarqué à Nantes le 27 avril 1916 en qualité de novice, au prix de 55 fr. par mois (n° 45 sur le rôle d’équipage).

« Gratification de 30 fr. par mois après la mort du cuisinier pour faire la cuisine : du 9 août au 10 octobre 1916 ».

« Présent à bord le 15 mars 1917 ».

● Du 10 octobre 1916 au 22 mars 1917 :

― CARBONERO ..., né le 24 octobre 1861 à ... (Italie), non inscrit.

Embarqué à Thio (Nouvelle-Calédonie) le 10 octobre 1916 en qualité de cuisinier, au prix de 180 [?] fr. par mois (n° 53 sur le rôle d’équipage).

« Présent à bord le 15 mars 1917. Payé à Cork, le 19 mars 1917. ».

■ MAÎTRE D’HÔTEL.

― FARCY Jules Henri, né le 20 octobre 1873 à Paris (XVIIe Arr.), inscrit au Havre sous le n° 4.335.

Embarqué au Havre le 9 novembre 1915 – pour compter du 22 octobre 1916 – en qualité de maître d’hôtel, au prix de 80 fr. par mois (n° 20 sur le rôle d’équipage).

« Présent à bord le 15 mars 1917 ».

■ MATELOTS PRÉSENTS À BORD LE 15 MARS 1917.

― BONNEC Pierre Marie, né le 15 septembre 1898 à Saint-Pierre-de-Quiberon (Morbihan), inscrit à Auray, f ° 1840, n° 7.357.

Embarqué à Nantes le 21 avril 1916 en qualité de matelot léger « Apte pour le quart de nuit », au prix de 70 fr. par mois (n° 42 sur le rôle d’équipage).

BUZARÉ Guillaume, né le 6 janvier 1877 à Posporder (Finistère), inscrit au Conquet sous le n° 7.123.

Embarqué à Nantes le 28 mars 1916 en qualité de matelot de 3e classe sans spécialité, au prix de 100 fr. par mois (n° 30 sur le rôle d’équipage).

― CHENICLET Albert Auguste, né à une date indéterminée à Mo... (Haute-Savoie), non inscrit.

Embarqué à Poro [?] le 10 novembre 1916 en qualité de matelot, au prix de 80 fr. par mois (n° 56 sur le rôle d’équipage).

― DANIELO Julien, né le 17 mars 1887 à Plougoumelen (Morbihan) et y domicilié, inscrit à Auray sous le n° 6.320.

Embarqué à Nantes le 21 avril 1916 en qualité de matelot de 2e classe sans spécialité, au prix de 100 fr. par mois (n° 40 sur le rôle d’équipage).

― JACOB Yves Marie, né le 28 août 1897 à Lannion (Côtes-du-Nord – désormais Côtes-d’Armor –), inscrit à Lannion sous le n° 8.525.

Embarqué à Nantes le 21 avril 1916 en qualité matelot léger, au prix de 100 fr. par mois (n° 41 sur le rôle d’équipage).

― MARTIN Auguste Edouard, né le 13 juin 1897 à Plévenon (Côtes-du-Nord – désormais Côtes-d’Armor –), inscrit à Saint-Brieuc sous le n° 44.214.

Embarqué au Havre le 6 novembre 1915 en qualité matelot de 3e classe sans spécialité (n° 15 sur le rôle d’équipage).

― NOGUES Guillaume, né le 15 septembre 1897 à Piriac (Loire-Inférieure – désormais Loire-Atlantique –) et y domicilié, inscrit au Croisic, f ° 1.449, n° 296.

Embarqué au prix de 100 fr. par mois (n° 32 sur le rôle d’équipage).

― PALSEUR Louis Alexandre, né le 24 janvier 1892 à Vertailles [?] (– ?– ), inscrit à Dunkerque sous le n° 4.835.

Embarqué en qualité de matelot, au prix de 100 fr. par mois (n° 36 sur le rôle d’équipage).

― RIO Louis Marie, né le 18 septembre 1874 à Saint-Pierre-de-Quiberon (Morbihan) et domicilié à Kerhostin (Morbihan), inscrit à Auray sous le n° 1.972.

Embarqué à Nantes le 26 mai 1916 en qualité de matelot de 1re classe sans spécialité, au prix de 100 fr. par mois (n° 51 sur le rôle d’équipage).

― RIVET ... , né le 1er novembre 1882 à Chantenay (Loire-Inférieure – désormais Loire-Atlantique –), inscrit à Nantes, f ° 4.217 [?], n° 712 [?].

Embarqué en qualité de matelot sans spécialité, au prix de 120 fr. par mois (n° 2 sur le rôle d’équipage).

― SCHWARTZ Charles, né le 11 mai 1874 à Montbronn (Alsace-Lorraine – désormais Moselle –), non inscrit.

Embarqué à Poro [?] le 9 [?] novembre [?] 1916 en qualité de matelot, au prix de 100 fr. par mois (n° 55 sur le rôle d’équipage).

― THIBAUD Pierre Philbert, né le 6 septembre 1899 à Noirmoutier (Vendée) et domicilié à La Guérinière (Vendée), inscrit à Noirmoutier sous le n° 635/2.174.

Embarqué à Nantes le 27 avril 1916 en qualité de matelot léger, au prix de 80 fr. par mois (n° 47 sur le rôle d’équipage).

― VERPY Eugène, né le 3 mai 1871 à Paris (... Arr.), non inscrit.

Embarqué à Thio (Nouvelle-Calédonie) le 10 octobre 1916 en qualité de matelot, au prix de 80 fr. par mois (n° 54 sur le rôle d’équipage).

― YVEN Jean Marie, né le 2. [?] juillet 1886 à Plogoff (Finistère) et y domicilié, inscrit à Audierne sous le n° 1.219.

Embarqué à Nantes le 29 mars 1916 en qualité de matelot, au prix de 100 fr. par mois (n° 31 sur le rôle d’équipage).

■ NOVICES PRÉSENTS À BORD LE 15 MARS 1917.

― CONAN Georges Pierre Eugène, né le 2 décembre 1900 à Locmaria (Morbihan) et y domicilié, inscrit à Belle-Île sous le n° 1.526.

Embarqué à Nantes le 26 mai 1916 en qualité de novice, au prix de 55 fr. par mois (n° 52 sur le rôle d’équipage).

― SIBERIL [?] Gabriel, né le 18 septembre [?] 1900 à Noirmoutier (Vendée) et y domicilié, inscrit à Noirmoutier sous le n° 674/2.253 [?].

Embarqué à Nantes le 27 avril 1916 en qualité de novice, au prix de 55 fr. par mois (n° 45 sur le rôle d’équipage).

■ MOUSSE PRÉSENT À BORD LE 15 MARS 1917.

― TRANCHANT Joseph Edouard, né le 28 juillet 1901 à Plévenon (Côtes-du-Nord – désormais Côtes-d’Armor –), inscrit à Saint-Brieuc, sous le n° 40.236.

Embarqué au Havre le 6 novembre 1915 en qualité de mousse (n° 17 sur le rôle d’équipage).
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Message par Rutilius »


Bonsoir Olivier,
Bonsoir à tous,

« ... Eugène Donatien Pergeline (1827 Montrelan / 1910 Nantes) ... »

Ne s'agit-il pas de Montrelais, canton de Varades (Loire-Atlantique), ou plus exactement de la section de la commune de Montrelais alors dénommée « Rue du Fresne », devenue commune autonome en vertu du décret du 13 décembre 1903, puis renommée « Le Fresne-sur-Loire » en 1924 ? (*)

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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(*) Dont je suis au demeurant contribuable !
olivier 12
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Re: EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour Daniel, bonjour à tous,

Concernant Eugène Pergeline, il est bien né à Montrelais (les copies aux lettres baveuses sont parfois bien difficiles à déchiffrer). C'est donc effectivement l'un de vos compatriotes...

Merci également pour cette liste d'équipage de l'EUGENE PERGELINE que je n'avais pu me procurer.

On y trouve le maître d'équipage Louis MAGUER (ou LE MAGUER sur d'autres documents) né en 1874 à Servel.
Ce marin était embarqué en 1905/1906 comme maître d'équipage sur le BABIN CHEVAYE. On peut le voir sur le cliché que j'ai mis à la fiche de ce voilier. C'est le 4e homme debout à partir de la droite. Il a les deux mains posées sur les marins assis devant lui et se trouve juste à côté des 3 officiers.

Sait-on pourquoi il a débarqué en Nouvelle Calédonie ?

Cordialement
olivier
Rutilius
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Re: EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Message par Rutilius »


Bonjour Olivier,
Bonjour à tous,

Les éléments dont je dispose sur l'Eugène-Pergeline et son équipage proviennent des papiers d'un ancien commandant des Chargeurs de l'Ouest, issu d'une famille de marins de la région de Paimpol, et demeurant toujours dans la bonne ville de Nantes. Chose étonnante, il les avait réunis pour répondre à une demande des descendants d'Eugène Gorguès !

Quant à Eugène Pergeline, il semble désormais bien oublié des habitants du Fresne-sur-Loire. Il faudra que je m'en ouvre tôt ou tard au maire de cette commune, afin que soit réparée cette injustice !

Louis Maguer – ou plus certainement, comme vous le soulignez, Louis Le Maguer, le patronyme « Maguer » étant alors essentiellement porté dans le Finistère, si l’on s’en tient aux données de la base « Mémoire des hommes », qui constitue à cet égard une excellente référence – a vraisemblablement été débarqué pour cause de maladie ou de blessure. Le rôle d'équipage ne comporte aucune indication à ce propos.

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Message par Memgam »

Bonjour,

Rapport sur le décès accidentel d'un matelot à bord d'un grand voilier en route vers le Chili (1911).

Je soussigné Eugène Marie G. capitaine au long cours, (né le 9 mai 1881 à Plévenon (Côtes du Nord), inscrit à Saint-Brieuc, f° 71 n° 141 de la matricule des capitaines), embarqué sur le trois-mâts Eugène Pergeline (navire immatriculé à Nantes, f° 187 n° 538, appartenant à la S.A. des Voiliers Nantais et armé au long cours à Dublin le 10 mai 1911), certifie que le 24 juillet 1911, à 6 h 50 du matin, étant à la mer par 32° 45 de latitude Sud et par 48° 28 de longitude Ouest, le sieur Joseph R., né le 7 février 1874 à Saint-Pierre Quilbignon (Finistère), inscrit à Brest n° 1726 de la matricule des matelots et officiers mariniers (grade à l'Etat : matelot de 3ème classe, canonnier auxiliaire), était employé avec les tribordais à serrer le petit hunier volant sous les ordres du lieutenant Lucien M, (né le 6 août 1886 au Havre (Seine Inférieure), inscrit n° 6814), maître au cabotage, et du maître d'équipage Alexandre G. (né le 12 septembre 1877 à Pornic (Loire Inférieure), inscrit à Noirmoutier, f° 548 n° 150) ; par suite d'un violent coup de tangage, d'une secousse de la vergue et d'un battement de la voile, il a été précipité des marchepieds de la vergue sur le gaillard d'avant, se brisant dans sa chute les deux jambes et un bras, et ayant au front une pronfonde blessure qui a du causer sa mort immédiatement. Etant à ce moment près du timonier à veiller la route, et prévenu de l'accident par le lieutenant, je me suis aussitôt rendu devant où j'ai constaté qu'il avait cessé de vivre, en présence de toute la bordée. Je l'ai fait ensuite transporter sous le gaillard à l'abri, où j'ai lavé et pansé ses blessures. Il a été ensuite sous ma direction installé dans l'hopital du bord, l'état de la mer rendant le transport du corps dans une cabine de l'arrière excessivement dangereux. Le corps a été immergé le 25 juillet à 1 heure 20 après midi. Les témoins de l'événement sont Lucien M. (lieutenant), Prosper G. (matelot, ayant le même patronyme que le maître d'équipage), Paul L. (matelot léger). En foi de quoi j'ai rédigé le présent rapport en double expédition. A la mer, le 25 juillet 1911, Le Capitaine, vu et contresigné par l'Agent Consulaire de France à Antofagasta (Chili).
Archives du SHD, Cherbourg, 13P7-45.

Cet extrait, pages 272-273, provient de l'ouvrage de Jean-Louis Lenhof, Les hommes en mer, de Trafalgar au Vendée Globe, Armand Colin, 2005, chapitre 5, Les mondes de la Marine marchande, 1880-1914, sous-chapitre, Le transport de marchandises entre voile et vapeur, les derniers grands voiliers, paragraphe, une navigation dangereuse ?
Le rapport ci-dessus cité et ceux des trois témoins font l'objet d'une longue exégèse, l'auteur considérant que "les accidents du travail furent exceptionnels à bord des derniers grands voiliers", citant 0,3 % de perte (hors un naufrage) pour l'année 1903 pour quarante navires désarmés à Dunkerque.

Cordialement
Memgam
Memgam
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Re: EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Message par Memgam »

Bonjour,

La suite de l'événement de mer présenté par Marc Terraillon, ci-dessus.

Illustrations dans Louis Lacroix, Les Tragédies de la Mer aux derniers jours de la voile, L. Durance, 1958.

Cordialement

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Memgam
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Re: EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Message par Memgam »

Bonjour,

C'est au retour de Nouvelle Calédonie, chargé de nickel, que l'Eugène Pergeline au mouillage devant le Havre, a chassé sur ses ancres et s'est échoué sous les falaises d'Octeville, le 3 octobre 1906. Au cours de la nuit du 4 au 5 octobre, dans le mauvais temps, le matelot Doumel, 21 ans de Port-Louis, sera noyé en tentant de porter une amarre à terre pour évacuer l'équipage. Le voilier sera dégagé le lendemain par les Abeilles du Havre.

Source : Ouest-Eclair (Rennes), des 4, 5, 6, 7 octobre 1906.

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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Re: EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,

Éléments complémentaires en majeure partie empruntés à :

— Henri RAYNARD, ancien directeur général de la Compagnie nantaise des Chargeurs de l’Ouest : « Historique des navires (à voile et à vapeur) ayant appartenu au groupe de la " Nantaise " – Premier dossier : Société des voiliers nantais », Monographie dactylographiée, 15 déc. 1975, 45 p.


- – — < ● > — – -


Eugène-Pergeline — Trois-mâts barque en acier commandé par la Société des voiliers nantais à la Société anonyme des chantiers nantais de constructions maritimes, établie à Chantenay-sur-Loire – aujourd’hui Nantes – (Loire-Atlantique). Lancé le 27 septembre 1900 et baptisé le 14 novembre suivant ; parrain, M. Eugène Pergeline fils, président de la Société des voiliers nantais ; marraine, son épouse. Port d’attache : Nantes.

Après l’absorption de la Société des voiliers nantais par la Société des chargeurs de l’Ouest, propriété du bâtiment transférée à la société absorbante le 3 octobre 1913.

Caractéristiques.

— Longueur hors-tout ............................................. : 80,18 m.
— Largeur totale .................................................... : 12,26 m.
— Creux ................................................................ : 7,29 m.
— Surface des voiles ............................................... : 2.631 m².
— Port en lourd ...................................................... : 3.100 t.
— Jauge brute ........................................................ : 2.309 tx.
— Jauge nette ........................................................ : 1.739,36 tx.

Équipage.

Équipage normalement constitué de 24 hommes, soit : un capitaine ; un second-capitaine ; un lieutenant ; un maître ; un cuisinier ; un charpentier ; un mécanicien ; 13 matelots ; trois novices ; un mousse.

● Exemples de voyages.

— 16 novembre 1900 ~ 11 août 1902 : Nantes ~ Adelaïde ~ Melbourne ~ Falmouth ~ Liverpool ~ San-Francisco ~ Anvers.

— 6 décembre 1906 ~ 22 juillet 1907 : Le Havre ~ Melbourne ~ Anvers.

— 8 octobre 1908 ~ 28 juin 1909 : Dublin ~ Adelaïde ~ Hambourg.

— 24 juillet 1909 ~ 18 avril 1910 : Hambourg ~ Cherbourg ~ Hobart ~ Thio ~ Glasgow.

— 13 mai 1911 ~ 8 novembre 1912 : Dublin ~ Cardiff ~ Antofagasta ~ Falmouth.

— 11 juillet 1914 ~ 19 août 1915 : Falmouth ~ Birkenhead ~ Liverpool ~ Montevideo ~ Thio ~ Le Havre.

● Principaux événements.

— 6 octobre 1906 : S’échoue devant Le Havre ; est remis à flot par l’Abeille X, l’Abeille XI et l’Abeille XII.

— Décembre 1915 : Subit de graves avaries lors d’une tempête dans le golfe de Gascogne ; immobilisé pour réparations durant 5 mois à Nantes– leur coût s’éleva à 200.000 fr., soit une somme supérieure à la valeur du bâtiment !

— 15 mars 1917 : Coulé au canon par le sous-marin allemand U-54 (Kapitänleutnant Volhard Freiherr von Bothmer), à 25 milles dans le S.S.-E. de Fastnet Rock.


- – — < ● > — – -


Rapport de mer du 19 mars 1917.


Je, soussigné E. Gorguès, capitaine au long-cours, commandant le navire Eugène-Pergeline, certifie que, le 15 mars 1917, à 11 heures du matin, ledit trois-mâts français a sombré après avoir été canonné par un sous-marin allemand à 25 milles dans le S.S.-E. de Fastnet Rock. Le navire a commencé à couler par l’avant, démâtant du mât de misaine, puis du grand mât, et une violente explosion a fait sauter toutes les superstructures et le pont arrière. Le mât d’artimon s’est enfoncé avec le navire et le pavillon français flottant à la corne a disparu le dernier. La perte du navire est totale ; de la cargaison et du matériel, rien n’a été sauvé.

Tout l’équipage, embarqué dans la baleinière de tribord, a été recueilli à 9 h du soir par un navire patrouilleur et est sain et sauf, mais les sacs des hommes ainsi que tous les objets d’armement ont été perdus, et il n’y a eu absolument rien de sauvé.

En foi de quoi j’ai fait le présent rapport que je certifie exact.

Fait en double à Cork, le 19 mars 1917.

Le capitaine : E. Gorguès.



Nota : Pour la perte totale de l’Eugène-Pergeline, les assureurs indemnisèrent la Société anonyme des chargeurs de l’Ouest de la somme de 160.000 fr. (même source).

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


Le capitaine au long-cours Eugène Gorguès fit de nouveau naufrage le 31 décembre 1921, près de la Jamaïque, alors qu’il commandait la goélette Roi-René.

L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, Dimanche 8 octobre 1922, p. 7, en rubrique « Nouvelles maritimes ~ Marine de commerce ~ Nouvelles diverses ».

« CONSEIL MARITIME COMMERCIAL DE BREST. — Naufrage. — Le 31 décembre 1921, le trois-mâts Roi-René, commandé par le capitaine au long-cours Gorguès Eugène, inscrit à Saint-Brieuc, s’est échoué et perdu sur les récifs Montant-Cays, près de la Jamaïque. La commission d’enquête estime que la responsabilité du capitaine Gorguès se trouve engagée dans cet accident de mer. Le capitaine Gorguès est condamné à 6 mois de retrait de commandement avec sursis. »

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: EUGENE PERGELINE Trois-mâts barque

Message par Memgam »

Bonjour,

Eugène Pergeline a fait une dizaine de fois les voyages d'Australie, escalant dans différents ports, sous les capitaines Bernard, Le Normand, Gorguès, Aubert et Duris. Dans ces deux derniers cas, le voyage aller se fera avec du bois du Nord, chargé à Fredericstadt, et retour sur l'Angleterre avec du blé, chargement lors du torpillage en 1917.
Comme d'autres voiliers nantais, Eugène Pergeline ira au Chili pour du nitrate (1911) en Nouvelle Calédonie pour du nickel.
Le capitaine Gorguès viendra deux fois à Sydney, venant de New York, en octobre 1912 et en janvier 1914.

Source : Patrick Ahern, French sailing ships at Australian Ports, arrivals and departures 1898-1925, Patrick Ahern, 2010.

Cordialement.
Memgam
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