Bonjour à tous,
■ Historique (complément).
— 21 mai 1916 : Alors que le bâtiment se trouve à quai au Bassin Freycinet du port de Dunkerque, une bombe lâchée par un avion allemand tombe à l’eau à 13 h. 37, à environ 2 m. du bord, par le travers du tube lance-torpille tribord avant, tuant trois hommes et en blessant neuf autres, dont cinq grièvement.
La ville et ses environs avaient déjà été bombardés par des avions allemands la veille, de 1 h. 45 à 3 h. 15, puis à 20 h. 15.
• Torpilleur d’escadre Intrépide — alors commandé par le lieutenant de vaisseau Victor Charles Hip-polyte D’ÉTROYAT — Journal de bord n° 21 / 1915 — 1er ~ 30 mai 1916 — : Service historique de la Défense, Cote SS Y 279, p. num. 592 et 593 (extrait).
« Bassin Freycinet (Quai 8) à Dunkerque.
Dimanche 21 mai 1916.
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De 13 h. 15 à 14 h. 00, des avions ennemis survolent la ville et les environs. A 13 h. 15 une bombe tombe à l’eau sur notre arrière à 15 m. et éclate.
A 13 h. 37, une autre bombe tombe à l’eau à environ 2 m. du bord, par le travers du tube lance-torpille tribord avant, tuant trois hommes :
— OMNÈS François Henri, quartier-maître armurier, n° matricule U 613 ;
— SIBIRIL Louis Désiré, matelot fourrier, n° matricule 38.946 – 1 ;
— COFFORNIC Pierre Marie, matelot sans spécialité, n° matricule 3.262 – V ;
et en blessant neuf autres, dont cinq grièvement :
— LE BOURHIS, quartier-maître (décédé le lendemain) ;
— PAIN, quartier-maître ;
— AUBERT, matelot chauffeur ;
— HURTEAU, matelot canonnier (décédé le lendemain) ;
— JAMET, matelot torpilleur.
Le médecin et les voitures d’ambulance ont été demandés aussitôt. Les infirmiers des contre-torpilleurs sont venus, ainsi que ceux des Textiles.
15 h. 00 — Départ des blessés.
15 h. 45 — Départ des morts.
Cette bombe causa des dégâts matériels insignifiants : nombreux trous dans la coque ; cheminées 1 et 2 ; chambre de veille ; toile des cuisines, tuyaux des cuisines ; brise cinq carreaux à l’abri de navigation et perfore le cône de charge de la torpille tribord avant.
Visites : MM. Le Général commandant le 37e Corps, Vice-amiral RONARC’H, Capitaine de vaisseau, chef de division. »
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Les victimes
— COFFOURNIC Pierre Marie Henry, né le 10 octobre 1892 à Sarzeau (Morbihan), au lieu-dit « Brillac », tué à bord le 21 mai 1916 par l’explosion de la bombe. Matelot de 3e classe sans spécialité ; classe 1912, n° 1.918 au recrutement de Vannes ; inscrit le 13 février 1912 au quartier de Vannes, n° 3.262 (Acte de décès établi le 22 mai 1916 à Dunkerque : Registre des actes de décès de la ville de Dunkerque, Année 1916, f° 60, acte n° 252).
• Fils de Joachim Marie COFFOURNIC, né le 22 novembre 1860 à Sarzeau, marin, et de Marie Anne DINAN, née le 31 décembre 1865 à Pluneret (Morbihan), « ménagère » ; époux ayant contracté mariage à Sarzeau, le 10 février 1886 (Registre des actes de mariage de la commune de Sarzeau, Année 1886, f° 5, acte n° 8 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Sarzeau, Année 1892, f° 19, acte n° 71).
— HURTAUD Gabriel Eugène, né le 29 juin 1889 à Champagné-les-Marais (Vendée) et domicilié à Charron (– d° –), décédé le 21 mai 1916 à l’hôpital militaire de Dunkerque (Nord), des suites de blessures provoquées par l’explosion de la bombe. Matelot de 2e classe canonnier, Matricule n° 12.326 – 4 (Acte de décès établi le 22 mai 1916 à Dunkerque : Registre des actes de décès de la ville de Dunkerque, Année 1916, f° 59, acte n° 247).
• Fils naturel reconnu de Rose Eugénie Augustine BENÉTEAU (Registre des actes de naissance de la commune de Champagné-les-Marais, Année 1889, f° 6, acte n° 19, et f° 7, acte n° 21). Légitimé par le mariage de sa mère avec Jérôme Isaac HURTAUD, célébré le 16 février 1895 à Charron (Charente-Inférieure — aujourd’hui Charente-Maritime). Célibataire.
— LE BOURHIS Louis Marie, né le 14 janvier 1889 à Quimperlé (Finistère) et y domicilié, décédé le 26 mai 1916 à l’Hôpital auxiliaire n° 32 de Rosendaël (Nord) [Hôpital civil de Dunkerque, sis au 92, route Nationale] des suites de blessures provoquées par l’explosion de la bombe. Quartier-maître canonnier ; classe 1909, n° 2.361 au recrutement de Quimper ; inscrit le 14 janvier 1909 au quartier de Lorient, n° 9.606 (Acte de décès transcrit à Quimperlé, le 16 nov. 1916).
• Fils de Roland LE BOURHIS, né vers 1851, cultivateur, et de Marie Josèphe QUENTEL, née vers 1859, cultivatrice, son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Quimperlé, Année 1889, f° 3, acte n° 10).
— OMNÈS François Henri, né le 4 avril 1896 à Lambézellec — aujourd’hui quartier de Brest — (Finistère), tué à bord le 21 mai 1916 par l’explosion de la bombe. Quartier-maître armurier, Matricule n° U. 613 (Acte de décès établi le 22 mai 1916 à Dunkerque : Registre des actes de décès de la ville de Dunkerque, Année 1916, f° 60, acte n° 253, transcrit à Lambézellec, le 28 août 1916).
• Fils de François Marie OMNÈS et de Marie Jeanne BOLIVEN, son épouse. Célibataire. (Ibid.).
— SIBIRIL Louis Désiré, né le 12 mars 1896 à Saint-Denis (Seine — aujourd’hui Seine-Saint-Denis) et domicilié à l’Île-Saint-Louis (– d° –), tué à bord le 21 mai 1916 par l’explosion de la bombe. Matelot de 2e classe fourrier breveté, Matricule n° 38.946 – 1 (Acte de décès établi le 22 mai 1916 à Dunkerque : Registre des actes de décès de la ville de Dunkerque, Année 1916, f° 61, acte n° 254, transcrit à Lambézellec, le 28 août 1916).
• Fils de Désiré Marie SIBIRIL, journalier, et de Florence Marie COLOMBATTI, son épouse. Célibataire. (Ibid.).
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Distinctions posthumes
□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 12 décembre 1921 (art. 2 ; J.O. 24 déc. 1921, p. 14.007 et 14.011), ces marins — hormis Gabriel Eugène HURTAUD — furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :