Bonjour à tous,
Un petit complément à l'article sur le difficile début des cargos type Marie-Louise/Berthe...etc mis sur le site par Marc.
A l'époque, cette affaire déclencha passion et polémiques. A la suite des naufrages rapprochés de trois de ces navires une commission d'enquête fut constituée et les navires temporairement interdits de navigation.
Sans entrer dans les détails techniques, disons que le 1er Juin 1922 la commission rendit ses conclusions :
"Ces navires sont bien construits et stables, mais parfois difficiles à manoeuvrer. Pour armer ces charbonniers, il faut envisager le recrutement d'équipages d'élite" Sic.
Bref, tout rentrait dans l'ordre et les naufrages n'étaient dûs qu'à l'incompétence des marins.
Mais le 30 Août 1923, le "Député Emile Driant" coule par gros temps, après avoir pris une gite catastrophique dans les parages du banc du Vergoyer (Pas de Calais) Il y a 19 victimes.
Nouvelle tempête médiatique et le secrétaire d'état à la marine marchande embarque alors trois jours sur l'un de ces charbonniers, de Cardiff à Dunkerque. Ses impressions de voyage sont claires. Ces navires sont bons et en prenant des précautions ils ne couleront plus.
Une nouvelle commission d'enquête est constituée. Elle va charger au maximum les équipages, leur reprochant en particulier d'avoir l'habitude d'appareiller sans fermer correctement les cales et sans installer les prélarts de protection !
Il faut reconnaitre que cette accusation ne tient pas la route, les naufrages précédents ayant nettement incité les équipages à fermer les cales plutôt deux fois qu'une.
Aujourd'hui, les passions se sont éteintes; la raison d'état aussi (ces navires étaient construits par les arsenaux de Lorient, Cherbourg et Rochefort à des prix d'ailleurs prohibitifs) Le Berthe,construit par les chantiers de la Loire semble-t-il, était sur les mêmes plans.
C'étaient manifestement des navires ratés, roulant beaucoup et avec trop de poids dans les hauts en raison d'un système de ballasts mal étudié. Cela entraina probablement aussi des erreurs de la part des équipages. Mais des modifications ayant été apportées aux navires, on ne déplorera plus d'accidents et certains navigueront même pendant cinquante ans.
Mais peut-être faut-il chercher de ce côté la raison de la mystérieuse disparition du Berthe.
Voici un plan de ces navires sur lequel on remarque, placés au dessus des cales -hachurées- ces fameux ballasts.( Bonjour les carènes liquides!)
Cordialement
Olivier