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Re: Sous-secrétaires d'Etat du Service de Santé militaire
Publié : ven. août 27, 2010 5:47 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,
Petit complément :
Justin François Pierre Marie GODART
Né le 26 novembre 1871 à Lyon (Rhône) ; décédé le 13 décembre 1956 à Paris.
● Mandats à la Chambre des députés.
― 20 mai 1906 – 31 mai 1910 : Rhône - Gauche radicale-socialiste.
― 8 mai 1910 – 31 mai 1914 : Rhône - Républicains radicaux-socialistes.
― 26 avril 1914 – 7 décembre 1919 : Rhône - Parti républicain radical et radical socialiste.
― 16 novembre 1919 – 31 mai 1924 : Rhône - Parti radical et radical socialiste.
― 11 mai 1924 – 16 mai 1926 : Rhône - Radical et radical-socialiste.
● Mandats au Sénat.
― Sénateur du 1er janvier 1926 au 1er janvier 1940.
BIOGRAPHIE
[Biographie extraite du Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 sous la direction de Jean Jolly]
« Né le 26 novembre 1871 à Lyon (Rhône).
― Député du Rhône de 1906 à 1926.
― Sénateur du Rhône de 1926 à 1940.
― Sous-secrétaire d’Etat du Service de santé militaire au Ministère de la Guerre du 1er juillet 1915 au 19 janvier 1920.
― Ministre du Travail, de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales du 14 juin 1924 au 17 avril 1925.
― Ministre de la Santé publique du 3 juin au 18 décembre 1932.
Justin Godart fut, dès son adolescence, attiré par le droit. Après le doctorat, il s’inscrivit tout naturellement au barreau de Lyon où il commença une carrière d’avocat à la Cour d’appel, sans pour autant se désintéresser de la vie politique locale. On le vit accéder en 1904 au conseil municipal de la grande cité rhodanienne qui l’avait vu naître ; il avait été élu sous l’étiquette radicale et cette élection allait être le prélude à une longue carrière politique qui devait se dérouler dans le sillage d’Édouard Herriot. Il fut immédiatement élu adjoint au maire.
Ainsi lancé dans la vie politique, il allait y manifester toute sa vitalité et son besoin d’activité qui étaient immenses l’un et l’autre et cette carrière politique allait lui donner autant de satisfaction que celle d'avocat. En entrant au Palais Bourbon en 1906, il se préparait à une longue existence parlementaire puisqu’il fut député vingt ans et sénateur quatorze ans, de 1906 à 1940. Il devait en outre occuper dans huit cabinets ministériels des postes gouvernementaux. Il fut en effet sous-secrétaire d'État au Service de santé au Ministère de la Guerre, sans interruption du 1er juillet 1915 au 19 janvier 1920 dans les cabinets Viviani, Briand, Ribot, Painlevé, Clemenceau. Par la suite, il fut ministre du Travail, de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales dans le premier cabinet Herriot, et ministre de la Santé publique dans le troisième cabinet Herriot.
Justin Godart avait été élu député pour la première fois le 20 mai 1906 au deuxième tour de scrutin qui, sur 8.692 suffrages exprimés, lui donna 4.863 voix contre 3.808 à Louis Reynaud.
Il fut réélu une première fois le 8 mai 1910, également au deuxième tour de scrutin, par 4.396 voix contre 3.850 à Reynaud, sur 8.238 suffrages exprimés. Il fut réélu une deuxième fois le 26 avril 1914, dès le premier tour cette fois, par 4.892 voix contre 3.470 à Victor Dumont, sur 8.779 suffrages exprimés.
Aux élections du 16 novembre 1919, le scrutin d’arrondissement laissa la place au scrutin proportionnel de liste. Le nombre des inscrits dans le département du Rhône étant de 222.695 et celui des suffrages exprimés de 154.303, la majorité absolue était de 77.152, chiffre qu’aucun candidat ne put atteindre. L’attribution des sièges se fit au quotient électoral et Justin Godart fut élu avec 41.364 voix tandis que le chef de file de la liste radicale, Édouard Herriot, en obtenait 45.712.
Aux élections du 11 mai 1924, tandis qu’Édouard Herriot obtenait 112.793 voix sur 225.472 inscrits et 193.540 suffrages exprimés, Justin Godart venait en deuxième position avec 111.897 voix.
Suivant un processus qui fut assez habituel dans les milieux parlementaires de la IIIe République, Justin Godart, en 1926, décida de quitter le Palais Bourbon, attiré qu’il était par le Luxembourg. Il profita d’une élection partielle dans son Rhône natal, à la suite du décès d’Antonin Gourju, pour se faire élire sénateur le 16 mai 1926. Là encore, il fut élu au deuxième tour par 462 voix contre 305 à Jean Jard. Au deuxième tour également, il revient au Sénat en 1927, en seconde position derrière Lacroix. Le 20 octobre 1933, il ne fut réélu qu’au troisième tour de scrutin, par 453 voix.
Au Palais Bourbon, la confiance de ses collègues le fit élire vice-président huit ans après sa première élection, le 4 juin 1914, et ce fut le 10 juillet 1914 qu’il présida pour la première fois cette assemblée. Il fut réélu à ce poste de vice-président à deux reprises, en 1915 et en 1924.
A la Chambre, il appartint au groupe radical et radical-socialiste. Il fit partie de la commission du travail pendant tous ses mandats de député, commission dont il fut élu vice-président en 1912 et président en 1925.
C’est également au titre de député qu'il fut à de nombreuses reprises élu membre du conseil supérieur du travail, en 1911, 1915, 1921 et 1925.
En 1924, il fut un des chefs de file du cartel des gauches dans la région lyonnaise. »
_____________________________
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Re: Sous-secrétaires d'Etat du Service de Santé militaire
Publié : ven. août 27, 2010 6:40 pm
par Ol2vier
Précis et parfait merci ... à corriger sur Wikipédia
Re: Sous-secrétaires d'Etat du Service de Santé militaire
Publié : ven. août 27, 2010 9:24 pm
par Rutilius
Bonsoir à tous,
Louis Frédéric MOURIER
Né à Vézénobres (Gard), le 8 octobre 1873 ; décédé à Paris, le 20 février 1960.
● Mandats à la Chambre des députés.
― 10 mai 1914 – 7 décembre 1919 : Gard – Parti républicain radical et radical socialiste.
― 16 novembre 1919 – 31 mai 1924 : Gard – Parti radical et radical socialiste.
● Mandat au Sénat.
― Sénateur du 1er janvier 1939 au 1er janvier 1945.
BIOGRAPHIE
● Biographie figurant dans le Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940, sous la direction de Jean Jolly, Tome VII, p. 2.533.
« Né le 8 octobre 1873 à Vézénobres (Gard).
― Député du Gard de 1914 à 1924.
― Sénateur du Gard de 1939 à 1945.
― Sous-secrétaire d’État chargé de l’Administration générale de l’Armée du 12 septembre au 16 novembre 1917.
― Sous-secrétaire d’État chargé du Service de santé militaire du 5 février 1918 au 20 janvier 1920.
Louis Mourier fit ses études à la faculté de médecine de Montpellier, où il fut préparateur de physiologie après avoir obtenu le diplôme de docteur en médecine. Il exerçait à Vézenobres, son village natal, quand il fut élu au Conseil général, le 24 septembre 1905. Cette assemblée l’appela à sa présidence en 1918 ; il remplit cette fonction avec une autorité incontestée jusqu'en 1940.
Après un échec en 1910, il fut élu député radical-socialiste de la 1re circonscription d’Alès le 10 mai 1914, au second tour de scrutin, par 6.377 voix sur 15.625 votants. Il devait être réélu le 16 novembre 1919, sur la liste d’entente républicaine, par 26.191 voix sur 83.815 votants.
A la Chambre, il prit diverses initiatives pour venir en aide aux viticulteurs du Gard ; mais surtout il fit tout en son pouvoir pour obtenir la meilleure utilisation possible des effectifs militaires. Il multipliait les propositions de résolution et les interpellations en ce sens. Les longues interventions, dans lesquelles il invitait le gouvernement à réviser systématiquement la situation des sursitaires et des affectés spéciaux, étaient vivement applaudies. Enfin, il obtint en 1917 le vote d’une proposition de loi dont il était l’auteur, qui envoyait au combat tous les hommes jeunes et valides et plaçait dans les formations à l’arrière les mobilisés pères de 4 enfants.
Le 12 septembre 1917, le président Painlevé l’appelait au sous-secrétariat d’État à l’administration de la guerre pour appliquer cette loi que tout le monde appelait la " Loi Mourier ".
Deux mois plus tard, il était chargé par Clemenceau du sous-secrétariat d’État au service de santé militaire, dont il assuma la responsabilité jusqu'en janvier 1920.
Le 15 novembre de la même année, un arrêté du ministre de la Santé publique le nomma directeur général de l’administration de l’Assistance publique à Paris. Accaparé par ces nouvelles fonctions, il ne sollicita pas en 1924 le renouvellement de son mandat de député, mais il accomplit, à la tête de l’Assistance publique, une œuvre considérable, ainsi résumée par la notice nécrologique que Le Monde lui a consacrée : " On lui doit la construction de l’hôpital Beaujon à Clichy, la reconstruction des hôpitaux : Bichat, Broussais, Claude-Bernard ; l’hôpital Raymond-Poincaré à Garches ; les sanatoriums : Paul-Doumer à La Bruyère ; Joffre à Champrosay ; Georges Clemenceau à Champeneil, ainsi que la réorganisation des services économiques de l’Assistance publique." L’équipement hospitalier de la région parisienne avait accompli d’immenses progrès lorsqu’il prit sa retraite en octobre 1938.
Il avait succédé à Clemenceau, à l’Académie de médecine, le 3 avril 1930.
A peine déchargé de sa tâche d’administrateur, il se présente aux élections sénatoriales dans le Gard, sur la liste radicale-socialiste, et fut élu dès le premier tour, le 23 octobre 1938, par 425 voix sur 828 votants. Au Sénat, il déposa en 1939 deux propositions de loi, relatives : l’une à l’organisation du corps de santé militaire, l’autre à l’utilisation rationnelle des mobilisés. La commission de l’armée le chargea de rapporter la seconde, qu’il fit adopter après de longues discussions. Elle reprenait, en les rajeunissant, les principales dispositions de la " Loi Mourier " de 1917.
Le 10 juillet 1940, Louis Mourier vota le projet de loi accordant les pouvoirs spéciaux au maréchal Pétain. »
● Biographie figurant dans le Dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La Documentation française).
« Né le 8 octobre 1873 à Vézénobres (Gard).
Décédé le 20 février 1960 à Paris (16e).
― Député du Gard de 1914 à 1924.
― Sous-secrétaire d’État chargé de l‘administration de l’armée du 12 septembre au 16 novembre 1917.
― Sous-secrétaire d’État chargé du service de santé militaire du 5 février 1918 au 20 janvier 1920.
― Sénateur du Gard de 1939 à 1945.
Le 10 juillet 1940, Louis Mourier vote le projet de loi accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. En vertu de l'ordonnance du 21 avril 1944, il est relevé par le préfet du Gard de l’inéligibilité qui le frappe en raison de ce vote.
Retiré de la vie politique, il meurt le 20 février 1960 à Paris. »
_____________________________
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Re: Sous-secrétaires d'Etat du Service de Santé militaire
Publié : ven. août 27, 2010 10:13 pm
par MP 92
Bonjour à tous,
Petit complément :
Justin François Pierre Marie GODART
Né le 26 novembre 1871 à Lyon (Rhône) ; décédé le 13 décembre 1956 à Paris.
● Mandats à la Chambre des députés.
― 20 mai 1906 – 31 mai 1910 : Rhône - Gauche radicale-socialiste.
― 8 mai 1910 – 31 mai 1914 : Rhône - Républicains radicaux-socialistes.
― 26 avril 1914 – 7 décembre 1919 : Rhône - Parti républicain radical et radical socialiste.
― 16 novembre 1919 – 31 mai 1924 : Rhône - Parti radical et radical socialiste.
― 11 mai 1924 – 16 mai 1926 : Rhône - Radical et radical-socialiste.
● Mandats au Sénat.
― Sénateur du 1er janvier 1926 au 1er janvier 1940.
BIOGRAPHIE
[Biographie extraite du Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 sous la direction de Jean Jolly]
« Né le 26 novembre 1871 à Lyon (Rhône).
― Député du Rhône de 1906 à 1926.
― Sénateur du Rhône de 1926 à 1940.
― Sous-secrétaire d’Etat du Service de santé militaire au Ministère de la Guerre du 1er juillet 1915 au 19 janvier 1920.
― Ministre du Travail, de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales du 14 juin 1924 au 17 avril 1925.
― Ministre de la Santé publique du 3 juin au 18 décembre 1932.
Justin Godart fut, dès son adolescence, attiré par le droit. Après le doctorat, il s’inscrivit tout naturellement au barreau de Lyon où il commença une carrière d’avocat à la Cour d’appel, sans pour autant se désintéresser de la vie politique locale. On le vit accéder en 1904 au conseil municipal de la grande cité rhodanienne qui l’avait vu naître ; il avait été élu sous l’étiquette radicale et cette élection allait être le prélude à une longue carrière politique qui devait se dérouler dans le sillage d’Édouard Herriot. Il fut immédiatement élu adjoint au maire.
Ainsi lancé dans la vie politique, il allait y manifester toute sa vitalité et son besoin d’activité qui étaient immenses l’un et l’autre et cette carrière politique allait lui donner autant de satisfaction que celle d'avocat. En entrant au Palais Bourbon en 1906, il se préparait à une longue existence parlementaire puisqu’il fut député vingt ans et sénateur quatorze ans, de 1906 à 1940. Il devait en outre occuper dans huit cabinets ministériels des postes gouvernementaux. Il fut en effet sous-secrétaire d'État au Service de santé au Ministère de la Guerre, sans interruption du 1er juillet 1915 au 19 janvier 1920 dans les cabinets Viviani, Briand, Ribot, Painlevé, Clemenceau. Par la suite, il fut ministre du Travail, de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales dans le premier cabinet Herriot, et ministre de la Santé publique dans le troisième cabinet Herriot.
Justin Godart avait été élu député pour la première fois le 20 mai 1906 au deuxième tour de scrutin qui, sur 8.692 suffrages exprimés, lui donna 4.863 voix contre 3.808 à Louis Reynaud.
Il fut réélu une première fois le 8 mai 1910, également au deuxième tour de scrutin, par 4.396 voix contre 3.850 à Reynaud, sur 8.238 suffrages exprimés. Il fut réélu une deuxième fois le 26 avril 1914, dès le premier tour cette fois, par 4.892 voix contre 3.470 à Victor Dumont, sur 8.779 suffrages exprimés.
Aux élections du 16 novembre 1919, le scrutin d’arrondissement laissa la place au scrutin proportionnel de liste. Le nombre des inscrits dans le département du Rhône étant de 222.695 et celui des suffrages exprimés de 154.303, la majorité absolue était de 77.152, chiffre qu’aucun candidat ne put atteindre. L’attribution des sièges se fit au quotient électoral et Justin Godart fut élu avec 41.364 voix tandis que le chef de file de la liste radicale, Édouard Herriot, en obtenait 45.712.
Aux élections du 11 mai 1924, tandis qu’Édouard Herriot obtenait 112.793 voix sur 225.472 inscrits et 193.540 suffrages exprimés, Justin Godart venait en deuxième position avec 111.897 voix.
Suivant un processus qui fut assez habituel dans les milieux parlementaires de la IIIe République, Justin Godart, en 1926, décida de quitter le Palais Bourbon, attiré qu’il était par le Luxembourg. Il profita d’une élection partielle dans son Rhône natal, à la suite du décès d’Antonin Gourju, pour se faire élire sénateur le 16 mai 1926. Là encore, il fut élu au deuxième tour par 462 voix contre 305 à Jean Jard. Au deuxième tour également, il revient au Sénat en 1927, en seconde position derrière Lacroix. Le 20 octobre 1933, il ne fut réélu qu’au troisième tour de scrutin, par 453 voix.
Au Palais Bourbon, la confiance de ses collègues le fit élire vice-président huit ans après sa première élection, le 4 juin 1914, et ce fut le 10 juillet 1914 qu’il présida pour la première fois cette assemblée. Il fut réélu à ce poste de vice-président à deux reprises, en 1915 et en 1924.
A la Chambre, il appartint au groupe radical et radical-socialiste. Il fit partie de la commission du travail pendant tous ses mandats de député, commission dont il fut élu vice-président en 1912 et président en 1925.
C’est également au titre de député qu'il fut à de nombreuses reprises élu membre du conseil supérieur du travail, en 1911, 1915, 1921 et 1925.
En 1924, il fut un des chefs de file du cartel des gauches dans la région lyonnaise. »
_____________________________
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Bonsoir Rutilius, bonsoir à tous,
Bravo pour ces réponses très documentées et précises mais je me permets de vous faire remarquer qu'autant je suis pleinement d'accord avec votre première intervention, autant, une fois plus, je vois que l'on colporte dans votre deuxième réponse (dictionnaire parlementaire), cette date du 19/1/1920 complément fausse ! C'est peut-être cette source qui est la source de tous les maux ???
Enfin, pour la petite histoire et à l'attention de tous les curieux, je précise qu'en février 1918 après sa démission J.G. avait certainement besoin de se changer les idées car il se lança rapidement dans plusieurs voyages à l'étranger et au printemps 1919, compte tenu de tout son vécu terrain durant la Grande Guerre, il décida de lancer ce qui allait devenir quelques années plus tard LA LIGUE NATIONALE CONTRE LE CANCER ...
Bien cordialement,
Re: Sous-secrétaires d'Etat du Service de Santé militaire
Publié : sam. août 28, 2010 8:54 pm
par Rutilius
Bonsoir Michel
Bonsoir à tous,
« ... je me permets de vous faire remarquer qu'autant je suis pleinement d'accord avec votre première intervention, autant, une fois plus, je vois que l'on colporte dans votre deuxième réponse (dictionnaire parlementaire), cette date du 19/1/1920 complément fausse ! C'est peut-être cette source qui est la source de tous les maux. »
L'extrait du Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 figurant ci-dessus ― extrait qui, au demeurant, constitue une simple citation, tel qu'il résulte nécessairement de l'emploi des guillemets et des caractères italiques ― ne saurait en aucun cas être considéré comme « ma » réponse à l'interrogation à l'origine du présent sujet, mais plus exactement comme un simple éclairage sur la vie et l'oeuvre de Justin Godart.
Comme vous le soulignez, il est vraisemblable que l'erreur manifeste que comporte cette notice biographique quant à la date de cessation des fonctions de ce secrétaire d'État est directement à l'origine de l'erreur identique qui l'on retrouve parfois dans certains écrits ultérieurs à lui consacrés.
Et, pour être très exact, les fonctions ministérielles de Justin Godart prirent juridiquement fin le Vendredi 1er février 1918, à 20 heures : c'est en effet à cet instant précis qu'il remit sa démission à Georges Clemenceau, alors que ce dernier rentrait au Ministère de la Guerre, de retour de Versailles où il venait de présider le Conseil de guerre interallié.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Re: Sous-secrétaires d'Etat du Service de Santé militaire
Publié : mer. sept. 01, 2010 5:20 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,
Petit complément :
Les circonstances de la démission de Lucien Godard (1er février 1918)
● Le Temps, n° 20.665, Dimanche 2 février 1918, p. 2, en rubrique « Journée parlementaire – La Chambre » :
« SÉANCE DU VENDREDI 1er FÉVRIER
Séance d’interpellations. M. Paul Deschanel, président.
Le départ de M. Justin Godart
La première interpellation inscrite était de M. Tournade ; elle s’adressait à M. Justin Godart, sous-secrétaire d’État de service de santé, qu’elle invitait à s’expliquer sur le cas " d’un militaire qui a pu exercer impunément et illégalement les fonctions de médecin militaire ". (1)
A peine le président en a-t-il lu le délibéré que M. Justin Godart se lève :
M. Justin Godart, sous-secrétaire d’État de service de santé. ― Lorsque j’ai accepté l’interpellation, je l’ai fait sous réserve que serait terminée l’instruction ouverte devant le conseil de guerre de la 15e région.
Cette instruction n’étant pas terminée et n’ayant pas en mains les éléments nécessaires d’une réponse, je demande l’ajournement de l’interpellation. (Très bien ! Très bien !)
Cette réponse ne satisfait pas tout le monde, et c’est entre M. Godart et plusieurs membres de l’Assemblée un dialogue qui se termine bientôt assez sèchement.
M. Jean Bon. ― C’est une réponse commode ; vous avez sans doute donné des ordres à la justice militaire et ils ont été dans le sens de la rapidité.
M. Tournade. ― Dès à présent, je prends l’engagement de ne rien dire qui gêne l’instruc-tion en cours devant le conseil de guerre de la 15e région. Les événements sont anciens de plus d’un mois. J’ai consenti à un premier ajournement, mais, depuis, d’autres fais analogues se sont produits. Une région de l’intérieur est pleine de faux médecins. Il y a certainement lieu de demander des explications au gouvernement sur les négligences certaines du service de santé. (Très bien ! Très bien !)
Le sous-secrétaire d’État. ― J’ai été interpellé sur le cas d’un militaire déterminé. Une instruction est en cours. Elle révélera les fautes commises et permettra de prendre des sanctions. (Interruptions)
A gauche. ― C’est vous qui avez à fournir des explications !
Le sous-secrétaire d’État. ― Alors posez la question nettement, mais il est impossible, à propos d’un fait particulier, de faire dévier le débat. (Très bien ! Très bien !)
M. Navarre. ― Je crois qu’il est urgent d’indiquer au gouvernement que des faits semblables ne peuvent pas continuer. Il s’agit de la santé de nos malades et de nos blessés. (Très bien ! Très bien ! sur divers bancs)
M. Gilbert Laurent. ― J’ai appelé l’attention de M. le sous-secrétaire d’État sur divers faits analogues. Il y a dans des hôpitaux d’une région de pseudo-médecins, dont plusieurs ne sont même pas français. Il est certain que, lorsque l’interpellation viendra en discussion, le gouvernement devra fournir des explications sur ces faits. (Très bien ! Très bien !)
Le sous-secrétaire d’État. ― J’ai souci autant que n’importe qui de la santé de nos soldats. Que me demande-t-on ? D’accepter une interpellation sur des faits dont je ne suis pas saisi, à propos d’une interpellation qui vise un cas déterminé.
M. Gilbert Laurent a parlé d’autres faits qu’il m’aurait signalés. Ces faits sont à l’étude, mais je puis dire à M. Gilbert Laurent qu’il a été mal renseigné. Je demande encore une fois, de prononcer l’ajournement de l’interpellation.
La Chambre, consultée, décide de ne pas prononcer l’ajournement.
Là-dessus, M. Godart se lève et s’en va.
Vif mouvement de surprise. Pendant que les commentaires vont bon train, le président appelle à la tribune M. Deguise, second interpellateur. » [sur le régime des pensions]
___________________________________________________________________________
(1) Affaire du faux médecin-major Vachier, qui exerçait illégalement à Nice. Cf. Le Temps, n° 20.632, Mardi 1er janv. 1918, p. 2, en rubrique « Faits divers » :
« Un faux médecin-major dirigeait trois hôpitaux. ― On signalait dernièrement, à Nice, la disparition du médecin-major de 2e classe Vachier, médecin-chef des hôpitaux Lenval, Belgravia et Continental. A la suite de l’enquête ouverte par le service de la Sûreté, il fut établi que le disparu n’avait jamais été docteur et qu’il avait usurpé le nom de Vachier ; il était simple garçon de droguerie, et faisait usage de faux papiers, il avait trompé le service de santé de la 15e région, qui le fit nommer au grade d’aide-major de 1re classe, puis de médecin-major de 2e classe et enfin lui confia la direction des trois hôpitaux niçois. Le pseudo-docteur avait même été proposé pour la Légion d'honneur.
Vachier est parti muni d'un ordre de transport signé par lui. »
___________________________________________________________________________
● Le Temps, n° 20.665, Dimanche 2 février 1918, p. 2, en rubrique « Nouvelles du jour » :
« La démission de M. Justin Godart
A la suite d’un incident survenu hier à la séance de la Chambre et dont on lira plus loin les détails dans la Journée parlementaire, M. Justin Godart a donné sa démission de sous-secrétaire d’État de la santé militaire.
Il a remis cette démission à M. Clemenceau, hier soir à huit heures, au moment où le président du conseil, revenant de présider à Versailles le conseil de guerre interallié, rentrait au ministère de la guerre.
M. Clemenceau a accepté la démission et s’occupera ultérieurement du choix du remplaçant de M. Godart.
M. Godart occupait ses fonctions depuis le 1er juillet 1915, dans le cabinet Viviani. »
● Le Temps, n° 20.668, Mardi 6 février 1918, p. 4, en rubrique « Dernières nouvelles– Conseil des ministres » :
« Le conseil des ministre s’est réuni ce matin au palais de l’Elysée, sous la présidence de M. Raymond Poincaré. [...]
Le sous-secrétaire d’État au service de santé
Le conseil a choisi M. Mourier, député du Gard, comme sous-secrétaire d’État au service de santé, en remplacement de M. Justin Godart, démissionnaire.
M. Mourier est médecin. Il est entré à la Chambre aux élections générales de 1914 comme député de le 1re circonscription d’Alais (Gard). Il appartient au groupe radical socialiste, et a été le promoteur de la loi à laquelle il a attaché son nom et qui a pour but de compléter la loi Dalbiez par la récupération d’hommes enlevés au service du front.
Pendant les deux mois qu’a duré le cabinet Painlevé, M. Mourier a été sous-secrétaire d’État à la guerre, chargé du service des effectifs. »
_____________________________
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Re: Sous-secrétaires d'Etat du Service de Santé militaire
Publié : mer. sept. 01, 2010 6:38 pm
par Ol2vier
Nombreuses photos de J.G. dans l'exercice de ses fonctions
http://www.culture.fr/recherche/?typeSe ... _Site_Note
Re: Sous-secrétaires d'Etat du Service de Santé militaire
Publié : mer. sept. 08, 2010 11:36 pm
par Rutilius
Bonsoir à tous,
Les Invalides, 12 juillet 1915 – Présentation à M. Justin Godart
des autos-ambulances offertes par la Russie à la France.
Les Invalides, 19 septembre 1915 – Présentation à MM. Alexandre Millerand
et Justin Godart des citernes à eau potable offertes par le
Touring Club de France aux soldats du front.
Gallica – Bibliothèque nationale de France
Photographies de presse de l'Agence Rol.
Portrait postérieur de Justin Godart.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Re: Sous-secrétaires d'Etat du Service de Santé militaire
Publié : lun. janv. 20, 2014 10:05 am
par IM Louis Jean
Bonjour à toutes et à tous,
Dans ses "mémoires improvisées", le docteur Edmond Locard raconte que Justin Godard a institué des centres médico-légaux dans les Armées.
Il aurait été rapporté à Justin Godard que l'on fusillait des arabes pour mutilation volontaire en se coupant un doigt ; or les arabes avaient l'habitude, lorsqu'ils étaient à un créneau, de poser le canon entre deux doigts qui se trouvaient ainsi exposés à être coupés par une balle de "sniper" allemand tirant dans l'ouverture. Il aurait donc imposé la présence d'un médecin spécialiste par Armée, en mesure d'apporter un éclairage médico-légal sur les blessures suspectes. Ces centres évolueront aussi vers l'expertise en matière de gaz de combat.
Toujours selon Edmond Locard, Justin Godard serait titulaire de deux citations à l'ordre de l'Armée avec croix de guerre.
source
Mémoires improvisées du docteur Edmond Locard sur ina.fr à 50' 20"
Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir