[quotemsg=16499,10,4738]Bonjour à toutes et à toutes
Bonjour Marc
Merci pour votre contribution.
Quant à jimbo, il n'a pas posté de message sur le Forum depuis 2008
Marc. Sur le premier document que vous nous faites partager, "Dans les tranchées d'Alsace", Charlotte Maître est en tenue de Chasseurs Alpins. Il me semble que le choix de cette représentation est à l'image de la conception de son rôle d'infirmière: celui d'un soldat avant tout. Elle l'exprime clairement dans les entretiens qu'elle accorde au journaliste Paul Fuchs dans le n°143 de Je sais tout du 15 octobre 1917. (voir les extraits en fin de mon message)
Tout laisse à penser que ce texte ainsi que la photo datent d'après-guerre. Qu'en pensez-vous?
Si cela vous est possible, pourriez-vous nous indiquer la source ainsi que la date de publication?
Sauriez-vous à quelle époque et à quelle formation alpine était rattachée Charlotte Maître?
Sur gallica, les occurrences sont nombreuses:
- 22 résultats en inscrivant ""Maître infirmière" :
http://gallica.bnf.fr/services/engine/s ... &suggest=0
- 6 articles de presse de l'époque en inscrivant "Charlotte Maître" :
http://gallica.bnf.fr/services/engine/s ... scicule%22
- Trois photos de Charlotte Maître, en 1917, lors de la remise de la Légion d'Honneur aux Invalides par le général Parreau Jean-Eugène (1854-1929) en 1917 :
http://gallica.bnf.fr/services/engine/s ... ultat-id-1
Entre autres, la photo où ses décorations sont visibles :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53003659m
mesimages/4738/MadameCharlotteMaitreinf ... 03659m.jpg
Un agrandissement d'une photo où les décorations sont plus contrastées. Photo qui date également d'août 1917, publiée dans l'hebdomadaire "L'Image de la guerre" :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65086763
mesimages/4738/C.Maitre3medaillesRevuegallica.jpg
Charlotte Maître se considérait avant tout comme un soldat.
Site des infirmiers sapeur pompier :
http://www.infirmiersapeurpompier.com/c ... tie-2.html
CITATION :
Charlotte Maître, infirmière militaire pendant la Grande Guerre, précisait lors d’un entretien avec le journaliste Paul Fuchs - Nous étions incorporés dans l’Armée, et soldat en tout et pour tout. Assimilées aux officiers subalternes, nous touchions les mêmes rations, nous voyagions avec les mêmes feuilles de route, Nous n’avions sur eux qu’un avantage, une indemnité d’habillement de cent francs par an.
BnF - La guerre de 14-18 Charlotte Maître
http://expositions.bnf.fr/guerre14/grand/g14_379.htm
Madame [Charlotte] Maïtre [infirmière militaire] est décorée aux Invalides
Rol, agence photographique, Paris, 1914.
Négatif sur verre, 13 x 18 cm
BnF, département Estampes et photographie, EI-13 (575)
© Bibliothèque nationale de France
CITATION :
Mme Charlotte Maître, épouse d’un député de Saône et Loire, engagée volontaire en 1914, infirmière militaire sur le front, se considère comme un soldat mais est présentée par la presse comme le modèle de la femme française pendant la Grande Guerre : « De taille moyenne, d’aspect plutôt frêle, le geste rare et gracieux, l’œil clair et le regard très doux, rien ne révèle en elle l’héroïne qu’aucun danger ne fit reculer, et seules, les multiples décorations épinglées sur le corsage de soie claire (…) évoquent le souvenir de ses exploits » Paul Fuchs, extrait du n°143 de Je sais tout du 15 octobre 1917.
Infirmière est en effet le seul métier au plus proche du front et de la guerre que les femmes françaises peuvent exercer pendant la Première Guerre mondiale, le rôle de combattant leur étant refusé. D’ailleurs, ce sont parmi les infirmières que l’on trouve les quelques grandes figures d’héroïnes de cette période, certaines devenues espionnes comme Louise de Bettignies. Infirmières militaires appartenant au service de santé des armées, infirmières volontaires ou bénévoles de la Croix Rouge (de la Société française de secours aux blessés militaires, de l’Union des femmes de France ou de l’Association des Dames françaises) ou infirmières religieuses (au total, environ 100 000 Françaises), elles deviennent de véritables icônes, comme le montre cette photographie de presse.
L’ange blanc, dont le voile ressemble à celui que portent les religieuses, réalise véritablement la fusion entre la Vierge Marie et la Marianne, symbole de l’Union sacrée. L’infirmière constitue le modèle de féminité, à la fois vertueuse, chaste et patriote risquant sa vie (10% des infirmières engagées perdent la vie au front). Mais avec l’augmentation du nombre d’infirmières et leur recrutement parmi les classes moyennes au cours de la guerre, leur image se ternit, caricaturées dans la presse et accusées d’immoralité sexuelle, de vanité frivole (leur uniforme n’étant qu’une coquetterie leur permettant de trouver un mari) ou de cruauté sadique. Pourtant l’infirmière crée le lien entre le front et l’arrière, entre les hommes et les femmes pendant la guerre. Mais à la fois participante active et témoin passif, l’infirmière se trouve dans une position bien inconfortable pour faire valoir son courage, même si après-guerre, trois monuments sont érigés pour témoigner de la reconnaissance des soldats.
Un autre extrait :
Charlotte Maître, entretien avec Paul Fuchs, n°143 de Je sais tout du 15 octobre 1917.
« Si d’autres femmes se sentaient le cœur d’affronter de pareilles luttes, il faudrait tout au moins exercer parmi les postulantes une sélection sévère, n’accepter que celles qui, familiarisées déjà avec le danger seraient d’une santé de fer, d’un sang-froid absolu et enfin d’une moralité capable d’inspirer à tous le respect. […] J’ai vu se tourner vers moi des regards de reconnaissance muette dont le souvenir me bouleverse encore, récompense plus précieuse que les distinctions officielles. Ce que je vais faire, désormais ? Des inspections au front. Je suis soldat. J’obéis. »
L'article de Paul Fuchs, extrait du n°143 de Je sais tout du 15 octobre 1917 n'est pas numérisé sur gallica : gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32795534m/date
Il serait intéressant de lire l'article en entier. Alors, si l'un d'entre vous avait ce numéro, ce serait bien de nous faire partager l'article en entier. Merci par avance
Bien cordialement
Geneviève.
Bonsoir Geneviève, bonsoir à toutes et à tous,
Voici la photo de la couverture de l'ouvrage en question.
Charlotte MAITRE y apparaît en bas à droite en tenue des Alpins, sa tenue de prédilection.
L'ouvrage au service de la France, réalisé après guerre, est sorti à l'époque en 6 volumes de 100 pages, contenant les noms et les notices de près de 10.000 Femmes décorées pour faits de guerre.
Je n'ai pas trouvé la date de parution de la série, mais je creuse.
Charlotte MAITRE engagée volontaire et épouse d'un député de Saône et Loire.
B R et B C.
Marc.
