Re: Tempête sur Vincennes
Publié : lun. juil. 01, 2013 9:12 pm
Bonjour,
Il est vrai que la question du fonctionnement du SHD a été évoquée sur plusieurs fils mais peu de nous ont donné un avis sur ce qui est en cause: un débat qui dépasse largement les querelles entre civils et militaires. Il s'agit en fait de savoir ce que l'on veut faire des archives et ce que l'on attend de leur communication au grand public. Savoir s'il faut classifier ou non les archives portant le mot "dissuasion" lorsqu'on découvre aujourd'hui que les Américains nous espionnent, cache un problème plus grave. Faut-il oui ou non ouvrir les Archives au plus grand nombre dans les délais prescrits par la loi?
Plusieurs conceptions s'affrontent. Ou l'on a une vision démocratique et optimiste de la nature humaine et l'on répond oui, ou on n'a pas confiance dans les capacités de discernement du Peuple et l'on a tendance à restreindre les communications.
Pour être tout à fait clair je prendrais trois exemples.
A:L'affaire Papon, B: un sujet dont nous avons débattu ici même, C: les ouvrages d'universitaires publiés sur la collaboration économique pendant la seconde guerre.
A: L'affaire Papon.
La communication des Archives et les minutes du procès publiées montrent un personnage assez différent de ce que l'on croyait.
On peut ne pas être en accord avec le jugement et même le déplorer mais on ne peut pas nier qu'il y a un certain doute.
B: La Publication des minutes des procès des accusés de rébellion collective" de 1916.
On l'a vu ici, ce sujet soulève des questions .......et cristallise des oppositions. Il semble même que l'on rencontrerait plus de résistances chez les politiques ou pour des raisons politiques (non avouées) que chez les militaires.
C: La collaboration économique.
L'ouverture des archives a montré que bien des entreprises françaises avaient collaboré au-delà de ce que l'occupant attendait d'elles et pas uniquement pour des questions de survie des outils de production. Le cas des banques est flagrant. Un certain nombre d'entreprises ont fermé leurs archives aux chercheurs pour des raisons évidentes (je ne cite aucun nom). D'autres ont laissé l'accès libre aux chercheurs...
La communication des Archives et la facilitation de cette communication sont des enjeux de société qu'il faut bien mesurer.
A mon avis, un peuple a besoin de tout connaître de son histoire. Il est assez lamentable de constater que le SHD n'a pas mis en place des dispositions particulières à l'occasion des commémorations, multiplier les salles de consultation par exemple, pour faciliter le travail de mémoire des familles. C'eût été une initiative heureuse et bien vu par le public.
Voyez avec quel acharnement les Chiliens cherchent à comprendre ce qui leur est arrivé!
Voyez avec quel acharnement les nostalgiques de Franco tentent de brouiller ou de retarder les recherches sur les exactions des armées républicaines comme sur celles des putschistes franquistes. ( Affaire du juge Garcōn )
Bien cordialement
CC
Il est vrai que la question du fonctionnement du SHD a été évoquée sur plusieurs fils mais peu de nous ont donné un avis sur ce qui est en cause: un débat qui dépasse largement les querelles entre civils et militaires. Il s'agit en fait de savoir ce que l'on veut faire des archives et ce que l'on attend de leur communication au grand public. Savoir s'il faut classifier ou non les archives portant le mot "dissuasion" lorsqu'on découvre aujourd'hui que les Américains nous espionnent, cache un problème plus grave. Faut-il oui ou non ouvrir les Archives au plus grand nombre dans les délais prescrits par la loi?
Plusieurs conceptions s'affrontent. Ou l'on a une vision démocratique et optimiste de la nature humaine et l'on répond oui, ou on n'a pas confiance dans les capacités de discernement du Peuple et l'on a tendance à restreindre les communications.
Pour être tout à fait clair je prendrais trois exemples.
A:L'affaire Papon, B: un sujet dont nous avons débattu ici même, C: les ouvrages d'universitaires publiés sur la collaboration économique pendant la seconde guerre.
A: L'affaire Papon.
La communication des Archives et les minutes du procès publiées montrent un personnage assez différent de ce que l'on croyait.
On peut ne pas être en accord avec le jugement et même le déplorer mais on ne peut pas nier qu'il y a un certain doute.
B: La Publication des minutes des procès des accusés de rébellion collective" de 1916.
On l'a vu ici, ce sujet soulève des questions .......et cristallise des oppositions. Il semble même que l'on rencontrerait plus de résistances chez les politiques ou pour des raisons politiques (non avouées) que chez les militaires.
C: La collaboration économique.
L'ouverture des archives a montré que bien des entreprises françaises avaient collaboré au-delà de ce que l'occupant attendait d'elles et pas uniquement pour des questions de survie des outils de production. Le cas des banques est flagrant. Un certain nombre d'entreprises ont fermé leurs archives aux chercheurs pour des raisons évidentes (je ne cite aucun nom). D'autres ont laissé l'accès libre aux chercheurs...
La communication des Archives et la facilitation de cette communication sont des enjeux de société qu'il faut bien mesurer.
A mon avis, un peuple a besoin de tout connaître de son histoire. Il est assez lamentable de constater que le SHD n'a pas mis en place des dispositions particulières à l'occasion des commémorations, multiplier les salles de consultation par exemple, pour faciliter le travail de mémoire des familles. C'eût été une initiative heureuse et bien vu par le public.
Voyez avec quel acharnement les Chiliens cherchent à comprendre ce qui leur est arrivé!
Voyez avec quel acharnement les nostalgiques de Franco tentent de brouiller ou de retarder les recherches sur les exactions des armées républicaines comme sur celles des putschistes franquistes. ( Affaire du juge Garcōn )
Bien cordialement
CC