Forum PAGES 14-18

Re Bjr Monte-au-créneau,

A mon sens : coin sérieux le plus immobile du front : La Main :

La main de Massige! Redoutable forteresse naturelle!

Meme les Marsouins s'y sont cassé les dents (Fev. 1915)... Après les combats de 14-15 les poilus n'ont plus trop osé s'y frotter!
Enfin c'est un autre sujet...

Cdlt,
Dzoler

Bonsoir à tous,

Je cherche à savoir si les tranchées françaises et allemandes ont été déjà prévues et creusées avant les déclarations de guerre

A mon avis, les allemands avaient creusé des tranchées avant le début des hostilités. Tout d'abord dans les camps retranchés autour des villes annexées comme Stasbourg, Metz et Thionville mais aussi dans les intervalles fortifiés comme la position de la Bruche et le Donon.
Ils devaient en avoir creusé également dans les secteurs où l'armée française ne manquerait pas de s'engager (comme à Morhange).

En ce qui concerne l'armée française, l'emploi de la tranchée est décrit dans les manuels d'infanterie du début du XXème siècle. Toutefois, l'accent est bien mis sur le caractère provisoire de la fortification de campagne :
"Si la puissance de l'armement et les guerres récentes ont montré la nécessité pour les troupes d'infanterie de faire un usage fréquent de la fortification de champ de bataille, il convient aussi de ne pas perdre de vue que la protection à rechercher contre les projectiles ne doit en aucun cas diminuer l'esprit d'offensive de notre infanterie, ni entraver son aptitude au mouvement…………La fortification n'est qu'un moyen et non un but. Il faut en user en se conformant avant tout aux nécessités tactiques et ne jamais hésiter, soit à renoncer à la protection qu'elle procure, soit à abandonner des installations déjà créées pour en recommencer de nouvelles ailleurs…….."

En 1914, la tranchée est formée par la réunion de trous creusés par les fantassins avec leur outil individuel. Une fois la ligne ébauchée, son aménagement varie selon le temps dont dispose le fantassin avant la reprise de la progression sur le terrain :
Tranchée pour tireur assis : 20' à 1 h.
Tranchée pour tireur à genoux : 30' à 1h30.
Tranchée pour tireur debout : 1h15 à 2h30.
S'il dispose de plus de temps, il aménage des sapes, des traverses, des passages couverts……
C'est ainsi que 3 mois plus tard, malgré les recommandations des manuels, la guerre prend une toute autre tournure que celle imaginée par les meilleurs stratèges de l'époque.

Bonne soirée,
J-Luc

Bonsoir Jean-Luc,
Très intéressantes, vos remarques, sur les tranchées, répondent bien à mes questions. Merci beaucoup à vous. Donc, je présume que les tranchèes déjà crées avant cette guerre, ont été renforcées et solidifiées, car, malgré le traité de Francfort(10-5-1871), les 2 pays ennemis, craignant de se retrouver de nouveau face à face, ont certainement préparé leur revanche.
Merci et bien amicalement. Gérard

Bonjour à tous,
Bonjour J-L Jalabert.
Je serais beaucoup prudent que vous concernant la mise en oeuvre et l'établissement de tranchées.
L'excellent document proposé par JLK ne montre pas une tranchée mais des positions de tir aménagées à priori et incluses dans un système de défense prédéfini. Ces positions dites "positions auxiliaires" permettent aux troupes de la garnison de combattre et de tenir des glacis aménagés.

Dans le cas de la tranchée tel que nous l'entendons, j'attire votre attention qu'en effet, si on signale dans les manuels antérieurs à 1913 et destinés aux officiers d'infanterie la possibilité de s'enterrer un peu, ces dispositions ne s'appliquent qu'au sein d'un corps expéditionnaire, pour une troupe isolée ne pouvant attendre aucun appui etc. Le discours officiel appliqué sur le théâtre européen au sein de l'Armée Française est totalement différent : la pelle "cet instrument propre à avilir les âmes (sic) " est bannie (et c'est rien de le dire !!).
Cordialement,
Louis.

Bonsoir Louis,

Mes informations proviennent du "Manuel d'instruction militaire" édition 1914 sous-titre "l'infanterie en un volume"
Ce manuel de 1138 pages n'est pas destiné aux corps expéditionnaires. Il s'adresse aux candidats aux écoles de St-Maxent et St-Cyr.
La photo de JLK représente un bel exemple de retranchement bétonné placé au devant d'un abri d'infanterie pour une compagnie. Au devant de ce retranchement un glacis et un réseau de fil de fer. Entre, des batteries, puis des forts, des magasins.......
Ce sont là des ouvrages de fortification permanente, que l'on ne peut comparer avec des tranchées d'infanterie, considérées comme fortification de campagne ( donc temporaire).

Cordialement,
J-Luc
PS : Pour la petite histoire, c'est Gilles, notre modo sur la photo de JLK (de dos, à gauche

Jean-Luc, CAFTEUR ! Oui, je sais, c'est un vieux terme.



Amitiés

Gilles [:gilles roland]

Bonsoir
Certes ma vue représente "un retranchement"
c'est une subtilité de vocabulaire désignant une véritable tranchée (de paix?) pour faire la guerre.
La seule tranchée de paix que je connaisse est celle de Calonne, dont le nom est devenu célèbre grâce à la guerre... presque 300 ans après sa création.
Je ne vais pas pousser la dialectique dans ses derniers retranchements, mais l'emplacement qui est représenté avec ma photo est relié par un boyau à l'abri de combat... et je me le demande avec mes tripes, cette liaison est-elle de 1916?
Ce n'est pas une question bidon, quoique question bidon je rejoins bientôt Gilles avec ma retraite qui approche.
quelle belle langue que celle de Molière

Amicalement
Jean-Luc kaluzko

PS : Pour la petite histoire, c'est Gilles, notre modo sur la photo de JLK (de dos, à gauche

C'est faux, Gilles a toujours une bière à la main

Bonjour à tous,
Bonjour J-Luc,
je me suis égaré, et je vous prie de bien vouloir me le pardonner,
en tous points, vous avez raison.

Bonne journée,
Louis.

Bonjour

Parfois une image vaut mieux qu'un long discours.
Ces vues sont extraites de plaques d'observation aérienne de 1917.
A gauche, secteur calme, les retranchements destinés à la défense de la batterie ne sont pas reliés par des boyaux à un abri. Ceux de MF1 MF2 et du Bourvaux (encore visibles) l'ont été et ceux que j'ai mené sur le terrain confirmeront l'existence de ces communications faites pendant la guerre.
A droite, l'aspect de tranchées de guerre avec la forme qui évite le tir en enfilade.
Il me semble que dans un ancien fil, nous avions parlé de machines plus ou moins efficaces pour creuser les tranchées.
Cordialement
JLK