Bonjour Louis,
Bonjour à tous,
Je rejoins tout à fait l'avis des différents intervenants : le site des sépultures de guerre pour être fort utile n'est pas sans être entaché de défauts et n'est pas exempt de tout reproche, ainsi que l'atteste le cas du sergent Henri Lamarche du 164e RI, dont le cas est évoqué sur le fil suivant :
pages1418/Pages-memoire-necropoles-MPLF ... 1233_1.htm
Ce Henri Lamarche, inhumé à la NN de Verberie, dans l'Oise, ne figure nulle part. Sur le site des sépultures de guerre, on ne trouve mentionné que Jean Lamarche du 8e RI, qui est effectivement également inhumé à la NN de Verberie. De fait, lorsqu'on parcourt cette nécropole, on retrouve bien les deux sépultures...
Il faut par ailleurs en effet se méfier des mentions "disparu" dans les jugements déclaratifs de décès, souvent rendus aux lendemains immédiats de la guerre. Le corps de ce dernier a très bien pu être exhumé puis inhumé ultérieurement.
Quant aux nécropoles nationales de l'Oise, il faut savoir qu'elles sont aujourd'hui gérées par le service des sépultures de... Bray-sur-Somme !... De là, une possible erreur sur le nom figurant sur la plaque d'identification ou cette curieuse orientation vers la NN de Tracy-le-Mont ou Vic ?
J'avais évoqué dans le livre sur le champ de bataille de Quennevières et Puisaleine, rédigé avec Didier Guénaff, le cas du soldat Courjault, disparu le 20 septembre 1914 à la Ferme de Quennevières et dont le corps a été retrouvé, lors de travaux de terrassement en... 1999. Celui-ci, par une logique qui m'échappe, n'a pas été inhumé dans la nécropole pourtant limitrophe de Tracy-le-Mont (que vous connaissez bien, mon cher Louis), située à 1 kilomètre et demi à peine à vol d'oiseau de Quennevières, mais... à Thiescourt, à près d'une vingtaine de kilomètres du lieu de découverte... Son corps est donc passé de la rive gauche à la rive droite de l'Oise, sans qu'on ne s'explique ce tour de passe-passe...
Autre cas concret que j'ai déjà évoqué sur un autre fil : la création de la NN de Cambronne-les-Ribécourt, dans l'Oise toujours, où, outre les corps de soldats tombés dans l'Oise, on trouve les corps de militaires décédés dans la Somme, dans l'Eure, en Basse Normandie... sachant que tous les soldats de la Grande Guerre inhumés dans cette nécropole ne sont pas originaires de la région. La seule logique dans ce rapatriement de corps vers ce coin de l'Oise est qu'effectivement une grande partie des régiments d'appartenance ont effectivement combattu sur le front de l'Oise (j'ai créé un album sur la page FB de Patrimoine de la Grande Guerre, où vous pouvez retrouver la totalité de ces sépultures...). Mais, allez comprendre, là encore, la logique du service des sépultures ?
Il n'y aurait donc rien d'étonnant à ce qu'un militaire tué ou disparu et identifié ultérieurement ait été relevé et transféré par le service des sépultures dans un cimetière de regroupement, à des kilomètres de son lieu de décès et de découverte ultérieure...
Au reste, il est bien heureux que ce militaire ait une sépulture individuelle, car aujourd'hui la tendance est plutôt de mettre les corps mis à jour dans un sac poubelle (une "housse" dirons-nous pudiquement) que l'on dépose sans le moindre état d'âme dans les ossuaires des NN...
Cette hypothèse d'un transfert de corps n'est bien entendu qu'une piste de réflexion (s'appuyant sur quelques faits concrets) qui reste à confirmer...
Amitiés de Picardie !
Jean-Michel