Fernand Marche, un héros de Verdun.

[rslc55]

Bonjour

Merci pour toutes ces réponses qui vont au-delà de ce que j' espérai.
Cordialement
Pierre

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

BÉLAIR Achille


Né le 5 mars 1889 à Walincourt (Nord), rue des Ormes, décédé le 18 octobre 1918 à l’Ambulance 10/5 alors établie à Sézanne (Marne) des suites de maladie contractée en service, Lieutenant, 130e Régiment d’infanterie, matricule au corps ..., classe 1909, n° L.M. 59 au recrutement de ...

Fils de Jean Baptiste Gustave BÉLAIR, né vers 1859, représentant de commerce, et d’Adèle Catherine Marie GALIÈGUE, née vers 1868, employée de commerce, son épouse (Registre des actes d’état civil de la commune de Walincourt, Année 1889, acte n° 20).

— Engagé volontaire en ...

— Par décret du Président de la République en date du 3 avril 1917 (J.O. 6 avr. 1917, p. 2.710), nommé à titre définitif au grade de sous-lieutenant de réserve d’infanterie à compter du 27 janvier 1917. Alors sous-lieutenant de réserve à titre temporaire au 130e Régiment d’infanterie. Ancienneté dans ce grade fixée au 21 mai 1915 (J.O. 28 oct. 1917, p. 8.579) en application de la loi du 10 août 1917.

— ... / ...

— Cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 29 avr. 1919, p. 4.449) :

[b sonneck]

Bonjour,

Dans la lettre du lieutenant-colonel Lebaud évoquée par l'Echo de Paris, il est dit que Fernand Marche était un des coureurs faisant la navette entre le retranchement Z, où se trouvait le PC du régiment, et les carrières de Bras, où aboutissait la ligne téléphonique reliée au PC de la brigade, à MF 2.
Ces carrières sont par ailleurs mentionnées à plusieurs reprises dans les JMO des unités qui se sont succédées dans le secteur (ouvrage de Thiaumont) en juin-juillet et août 1916 ; dont, bien sûr, celui du 130e RI.
Problème : je ne les trouve sur aucune des cartes que j'ai pu consulter, tant dans les JMO que dans celles des AFGG. Quelqu'un aurait-il eu plus de chance ?
J'ai bien ma petite idée, mais je la conserve provisoirement par devers moi, pour ne pas influencer ceux qui pourraient répondre.

Cordialement
Bernard

[pierreth1]

Bonjour,
je vais être "iconoclaste" mais sans remettre aucunement en doute la bravoure de ce soldat, car il fallait du courage pour sortir de sa tranchée et cheminer sous les bombardement pour apporter un pli, (l'esperance de vie d'un porteur de pli était des plus faible) il me semble difficile d'admettre que le bras de ce soldat mort ait pu rester levé tenant dans sa main le message et ce pour une raison toute simple lors du décès il y a un relachement musculaire et les membres suivent la loi de la gravitation universelle, il est certes possible qu'une main reste levée mais un membre supérieur?? la rigidité cadaverique met un certain temps à apparaitre or seule celle ci peut rigifier un membre. Par contre que ce soldat ait serré dans sa main ce message est tout à fait possible mais pas le bras levé tel que le montre la statue....
Cordialement
Pierre

[b sonneck]

Bonjour,

S'il n'y avait que cela ! Lisez bien la lettre du lieutenant-colonel Lebaud et celle du capitaine Enguerand. Le héros est le même,, mais les circonstances radicalement différentes : les trajets sont en sens inverses et l'action ne se passe pas du même côté de la Meuse ! La version Enguerand a été fortement arrangée : le sacrifice du héros a sauvé le Mort-Homme ! C'est plus "vendeur" qu'un coureur tombé sur une piste quelque part devant Thiaumont (c'est où çà ?), en portant un message dont personne ne se soucie...
Cela dit, ne faisons pas la fine bouche : tant mieux pour la famille et les proches de Fernand Marche.

Cordialement
Bernard

[girodacle]

Bonsoir,
de la main tenant encore le pli au bras levé il n'y a qu'un pas. MARCHE est le "porte-drapeau" des coureurs qui ont tant donné, parfois seulement pour annoncer un rab de pinard et de gnole. MARCHE ou crève! En passant à la postérité, il a drainé avec lui tous les Inconnus tombés, porteurs de messages et surtout tout ceux qui sont tombés durant les 52 mois de ce terrible conflit.
Cordialemenjt
Alain

[b sonneck]

Bonsoir,

Tout à fait d'accord avec vous, Alain.
Qu'il soit devenu un symbole, ce n'est pas un ancien transmetteur, instruit dans la religion du message dont l'acheminement devait être assuré à tout prix, qui vous dira le contraire.
Il faut d'ailleurs reconnaître que sans la version "améliorée" du capitaine Enguerrand, le monument n'aurait sans doute jamais vu le jour.

Cela dit, je reste avec mon interrogation sur la localisation de cette "carrière de Bras", où était établi le relai téléphonique.

Cordialement
Bernard

[Yv']

Bonsoir Bernard,

Vous voyez les 2e et 3e bataillons du 60e à droite ? Eh bien c'est exactement là.


Source : Revue militaire française (1926), http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1 ... as%22.zoom

Je ne sais pas s'il s'agit de l'ancienne carrière qui figure sur la carte IGN : http://geoportail.fr/url/7Fm5Ol
Dans le JMO du 60e RI, il est question de la « carrière S. de la Côte du Poivre » (si j'ai bien lu). http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 8cd28729b7

Cordialement,
Yves

[b sonneck]

Bonjour Yves,

Hélas non, il ne peut pas s'agir de celle-là. La carrière sud de la côte du Poivre est bien indiquée sur les cartes disponibles dans AFGG (j'ai sous les yeux la carte 8 du Tome IV, volume 2 : situation sur la rive droite avant l'attaque du 23 juin. Le croquis de la Revue militaire française est erroné : la côte du Poivre se trouve plus au nord (au dessus du parallèle de Vacherauville) et la carrière est sensiblement à la hauteur de Vacherauville, pas de Bras.
A l'emplacement où sont placés, sur le croquis, les 2e et 3e bataillons du 60e RI, il y avait une autre carrière, mentionnée dans le JMO d'un des régiments de la 60e DI (qui a tenu le secteur "Marguerite" juste avant la 8e DI), à proximité du boyau des Caurettes, dans la zone comprise entre le ravin du Bois en T et le ravin du bois des trois cornes. Mais celle-là aussi serait trop au nord par rapport au trajet supposé de Fernand Marche, trajet qui devait le mener à un relai téléphonique placé entre le retranchement Z et le PC de la brigade, à MF 2 (celui-ci au sud-ouest de l'ouvrage de Froideterre).
Dans ces mêmes JMO (j'ai regardé ceux de la division, des 2 brigades, des 4 régiments et des ENE de la division), il n'y a malheureusement pas de carte. Mais il est indiqué quelque part que le PC des carrières était dans le ravin de la Folie. Lequel ravin est celui immédiatement au sud de celui du bois des trois cornes.
Ce qui me conduit à penser que c'est sur l'emplacement de ces carrières qu'avait dû être établi l'ouvrage dit Saint-Vaast, figurant sur les cartes.
Mais ce n'est là que supposition, qui gagnerait à être confirmée par une carte où une carrière se trouverait indiquée sensiblement au même endroit.
Si donc quelqu'un avait vu, ou voyait passer sous yeux une telle carte, je suis preneur de l'information.
A défaut, j'en resterai à mon hypothèse, associée à l'usage du conditionnel.

Edité pour ajouter l'extrait de carte, où j'ai tracé le parcours supposé de la piste des coureurs ; d'après un croquis du lt-colonel Lebaud, qui désigne le point relai par "carrières" et non "ouvrage de Saint-Vaast". D'où la possibilité qu'il s'agisse de points différents...
Cordialement
Bernard

[alain chaupin]

Bonjour à tous
Pour avoir étudié la personnalité de Fernand Marche, je puis vous dire qu'il était mineur de fond père de 2 enfants lorsqu'il est mobilisé.
Surnommé le "Coureur de Verdun" bien après la guerre, c'est à l'initiative de Louis Mercier Directeur de la Cie des Mines de Béthune dont le siège social se trouvait à Bully-les-Mines que l'on doit l'érection de cette statue.
La Cie des Mines de Béthune comprenait avant la guerre 12 fosses et employait environ 2.500 personnes, 945 d'entre elles perdirent la vie lors de cette guerre, Louis Mercier personne influente s'il en est a fait jouer ses relations au plus haut niveau afin que le sacrifice de cette corporation minière puisse être magnifiée, le soldat Marche devint celui qui en serait le porte flambeau.
Les comptes rendus qui furent faits ultérieurement par ses supérieurs ont divinisé cet acte et abouti à l'érection de ce monument. Un comité d'érection du monument fut créé en 1923 il avait comme Président le Général de Casrelnau - Vice-Président Plichon Sénateur et et PDG de la Cie des Mines de Béthune Secrétaire Trésorier Louis Mercier et entre autres membres, le capitaine F.Engerand, lors de la réunion le Général de Castelnau se proposa d'obtenir l'accord du Ministère de la Guerre afin d'être autorisé à organiser une souscription. Sur un budget de 109.000 frs la souscription rapporta 1.232 frs le reste étant supporté par la Cie. Il est bon de signaler que c'est à l'initiative de Louis Mercier que fut construit la basilique de ND de Lorette et qu'il en devint le mécène - trésorier
Fernand Marche devint ce héros "Malgré lui" , son geste ultime sursaut de l'agonie, restera fixer dans le bronze pour l'éternité.
Si vous passez par Bully-les-Mines arrêtez vous à la Maison du Centenaire où se trouve l'une des 3 maquettes en bronze, et vous pourrez y voir la plan relief des combats d'Artois.
Amicalement
Alain