les unites disciplinaires en 1914

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Scolari
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Re: les unites disciplinaires en 1914

Message par Scolari »

Bonjour Zéphyr,
ce soldat rentre t'il dans votre cadre ?Image

je découvre un monde que je ne connaissais pas du tout : les exclus de l'armée.
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Cordialement
Frédéric
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zephyr joyeux
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Re: les unites disciplinaires en 1914

Message par zephyr joyeux »

Bonsoir Monsieur.Cet homme est bien un "joyeux";je n arrive pas a voir s il a été envoye a la Section Speciale du corps lorsqu il est arrive de Tunisie, mais d ordinaire pour les délinquants de ce profil,c était presqu une obligation,car on ne pouvait pas les mettre en contact immediat avec le reste de la troupe,ou le nombre de "durs" et de "justiciers" était tres eleve.La SS du 1er BMILA était dirigee a cette epoque la par un vieux lieutenant alsacien qui dressait sa troupe a la cravache et qui aurait organise quelques sceances de "bal",punition collective interdite par la suite.Le mois de septembre 1916 est l un des pires qu ait vecu le GBA en 14 18.
Au mois de mai ,le GBA avait du colmater le breche du" bois Camard" sur la cote 304, et avait été cite a l ordre de l armee.Les pertes avaient été tres lourdes,notamment au sein de la 1ere compagnie (dix survivants).Au niveau des cadres,il avait fallu restructurer le bataillon assez rapidement -ce qui fut fait pendant le sejour pres de Badonviller-pour le relancer sur la Somme, et integrer des "jeunes", sortis des maisons de correction.En septembre,le GBA est engage dans les combats de Rancourt-Bouchavesnes ou il enleve les tranchees 1154 et Jastow.Mais les pertes en cadres ont laisse la voie libre aux sous officiers ,qui n avaient pas tous de bonnes notions de topographie,et le dernier assaut avait glisse excessivement sur la droite.La troupe a profite du desordre pour executer les prisonniers et les depouiller,ce qui a cause un mini scandale.Dans les jours qui ont suivi,comme si les récents evenements ne les avaient pas assez gaves de violence,les vieux ont voulu dresser les jeunes "joyeux",qui en general ne sont pas des "bleus malléables", et de nombreuses rixes sanglantes ont eclate,ce qui a oblige le commandement a mettre le GBA en "alerte".Cordialement.
zephyr joyeux
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Re: les unites disciplinaires en 1914

Message par Scolari »

Bonsoir Monsieur,
Ce soldat est né le 11 mai 1889, il est classé soutien indispensable de famille
Classé 1e partie de la liste de 1910.
le texte se répète un peu.
-------------------------
Condamné par jugement de la Cour d’Assises
D’Indre et Loire, le 27 septembre 1910 à Cinq années
de réclusions avec dispense de l’interdiction de séjour pour
« attentat à la pudeur ». Devenu exclu de l’armée
Par Don en date du 24 octobre 1910. Immatriculé aux
Sections métropolitaines d’exclus le 14 novembre
1910, sous le n° 6484. Affecté au dépôt des sections
d’exclus métropolitains d’exclus à Mers-el-kébir
---- [changement de couleur écriture]----
Dirigé sur le Petit Dépôt des Exclus de Collioure, le 14 juillet
1914. Arrivé au Corps le 17 juillet 1914 a obtenu la
remise du restant de sa peine par décret en date
du 9 juillet 1914 et dirigé le dit jour sur Collioure à
destination du dépôt des sections métropoli-
taines d’exclus à Mers-el-Kébir, y arrive le 27 juillet
1914 pour compter du 14 juillet 1914. Nommé suppléant
de chef d’Escouade à compter du 21 mars 1916.
Autorisé à contracter un engagement pour la durée
de la guerre dans un bataillon d’Infanterie légère d’Afri-
que. ( Don melle n°6121 2/10 du 1er avril 1916). Engagé volon-
taire pour la durée de la guerre du 19 avril 1916 à la
Mairie de Saida ( ?) au titre du 5e baton d’Infie légère d’A-
frique à Gabès. Mis en route le 22 avril 1916 sur ce corps.
Arrivé au corps le 26 avril 1916 n°10950. Passé à la 8e
compagnie par don du Comt du dépôt en date du 15
juin 1916. Détaché au 1er bataillon de marche d’Afrique
suivant télégramme n°292/20 s.a. du 25 mai
1916 du Général Commandant la D.O.T ? Embarqué
à Tunis le 15 juin 1916. Détaché au 1er bataillon
de marche d’infanterie légère d’Afrique le 15
juin 1916. Arrivé au corps et chasseur de 2e classe
Mort pour la France le 12 septembre 1916.
-------------------
2 extraits de sa fiche Mémoire des Hommes
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zephyr joyeux
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Re: les unites disciplinaires en 1914

Message par zephyr joyeux »

Bonsoir,la denomination "sections" n était pas tres heureuse,car il s agissait en fait de plusieurs milliers d hommes.Le petit depot de Collioure ouvrait la voie a la reinsertion,celui de Mers El Kebir a l attente,et celui d Ain El Hadjar était uniquement repressif.Cordialement.
zephyr joyeux
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Re: les unites disciplinaires en 1914

Message par zephyr joyeux »

Bonjour,il est a noter qu il est passe par Saida, ou il y avait a l epoque un depot de la Legion.En 1916,ce depot avait recu pour consigne de refouler les candidatures d hommes "tares" et de n accepter celles des sujets venant des corps d "epreuve" qu apres toutes les verifications nécessaires.Cordialement.
zephyr joyeux
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Re: les unites disciplinaires en 1914

Message par Scolari »

Bonjour,
merci pour vos précisions et vos éclairages qui me sont précieux.
J’ai masqué le patronyme de cette personne, car n’ayant aucun lien avec lui, il apparait dans l’étude que je mène. Par respect pour ce patronyme, il y a des personnes de nos jours qui portent ce nom dans l’Indre et Loire et Loir et Cher, je ne souhaiterais pas leur porter préjudices.

Dans le cas de cette personne, on peut estimer qu’en attendant son procès, il était en prison, ce qui retarde son intégration à la caserne.
Puis à la suite du jugement, de condamné de droit commun il devient « Exclu de l’armée régulière».
[ je découvre un terme, ils sont qualifiés: les Apaches]
La commission de l’armée a en février 1910 a approuvé les dispositions d’un projet de loi :
Les condamnés à +3 mois de prison pour faits d’improbités ou d’immoralités seraient exclus de l’armée régulière et envoyé dans les bataillons d’Afrique (Bat’ d’Af). ‘source : « Aux vents des puissances, Hommage à Jean-Claude Allain : article « les indésirables » de la mobilisation à la veille de la Grande Guerre »
Ainsi notre exclu est affecté du 14 novembre 1910 au 14 juillet 1914 au dépôt des sections
d’exclus métropolitains d’exclus à Mers-el-Kébir (Algérie): (S.E.M)
Il obtient une remise du restant de sa peine par décret le 9 juillet 1914.
Il est dirigé vers le petit dépôt des Exclus de Collioure, à partir du 14 juillet 1914, il semble y arriver le 27 juillet 1914.
[une question quelle est l’unité qui encadre les exclus ? à Mers-el-Kébir et Collioure.]
Il semble monter en grade [serait-il devenu à son tour encadrant des SEM ??]
Il est autorisé à s’engager dans un B.I.L.A le 1 avril 1916.
Il s’engage volontairement à Saïda (Algérie), le 19 avril 1916. [de ce fait, il est resté proche de l’armée entre 1914-1916] [ Zéphyr indique présence d’un dépôt de la Légion]
----------
Il y a un flou, entre 27 juillet 1914 et le 19 avril 1916,
Aurait-il une porosité entre les SEM, les encadrants des SEM et la légion ??

Cordialement
Frédéric
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zephyr joyeux
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Re: les unites disciplinaires en 1914

Message par zephyr joyeux »

Bonsoir.C est un secret pour personne, la Legion Etrangere et les BILA ont toujours vu defiler des cas sociaux et judiciaires.Lorsqu en 1831,on crea la Legion avec des bataillons de nationalites, l espoir du gouvernement,renseigne par la Police, était d eliminer les immigres les plus encombrants,notamment dans les grandes villes.La creation des BILA,l annee suivante, vise a transporter en Algerie la population penale militaire francaise,qui donnait beaucoup de travail aux commissariats de Police et aux cours d assises.Ces troupes spéciales offrent l avantage d etre tres aguerries-elles sont toujours en campagne- et d etre hermétiques aux courants d opinion qui secouent la vie politique.La contrepartie,c est que le service y est plus dur qu ailleurs,et que les résultats sont toujours tres bons.La loi Gouvion St Cyr avait prevu l arrivee de la "faune" et avait bien specifie que les hommes condamnes a des peines "afflictives et infamantes" seraient exclus de l armee.Mais la Gendarmerie n avait pas les moyens de distinguer les espagnols qui fuyaient la guerre civile des evades du bagne de Carthagène.En outre,les BILA avaient le droit d accueillir les "engages volontaires" qui n etaient pas capables de produire des actes d etat civil ou des attestations de moralite.Les registres des bagnes de Guyane contiennent de nombreuses fiches relatives a ces soldats français ou etrangers,qui un temps "bons soldats",ont ensuite completement chute.Lorsque le legislateur republicain,soumis a la pression de la morale bourgeoise, cree les sections d exclus,que vise t il ? A dispenser du service arme les condamnes les plus lourds ? C est une faute enorme,car on sait tres bien qu a la premiere hecatombe, la presse va emouvoir l opinion publique en relatant que les détenus échappent aux massacres qui déciment les classes de gens honnêtes.La Grande Guerre, qui decuple les effectifs de la Legion,lui permet des 1916 de se passer des sujets qualifies de "tares" ou issus des unites d epreuve(BILA,SE).Mais des 1919,elle reprend ses vieilles habitudes,et recoit dans ses rangs les soldats dont les demandes de rengagement sont refusees.Les BILA-qui occupaient souvent le devant de la scène dans les faits divers-etant voues a disparaitre,qui pouvait donc recycler leur vivier de population ? La Legion continua donc d accueillir des français,dont des anciens des BILA,qui produisaient des "certificats de bonne conduite", en estimant qu il valait mieux mener au feu un voyou qui avait une ame,qu un petit saint qui n en avait pas.Comme les "peres la morale" sévissaient beaucoup dans les ministeres,on eut l idee en 1939 de refuser le retour a la Legion des anciens légionnaires reservistes dont les casiers judiciaires etaient tres lourds...On les a donc envoyes au 28eme BILA,qui a laisse un sacre souvenir a la Wehrmacht. Cordialement.
zephyr joyeux
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Re: les unites disciplinaires en 1914

Message par zephyr joyeux »

Bonjour.Le petit depot de Collioure disposait d un poste de Gendarmerie,fourni par la Legion du 16eme CA (Perpignan,Montpellier) et d une section du 24eme RIC,futur 24eme RTS.Le depot de Mers El Kebir était encadre par des elements de la division d Oran et sans doute par un peloton de Spahis pour les déplacements entre la maison centrale de Relizane (reclusionnaires) et le depot de MEK.Cordialement.
zephyr joyeux
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