Re: Chef de bataillon DEVILLE - 220ème RI
Publié : lun. janv. 23, 2012 11:43 am
Bonjour à toutes et à tous,
Le nom du commandant Deville apparait dans l'ouvrage de Jacques Rivière "Carnet de guerre août-septembre 1914" aux éditions de la belle page.
L'attaque du 24 août est très bien décrite par l'auteur qui sera fait prisonnier le lendemain.
Hélas pas de prénom du commandant dans ce livre !
Voici le passage :
" ...Ballotté entre les deux lisières du bois par toutes les fluctuations de la mitraille. Je la fuis d'un côté ; aussitôt il me semble qu'elle n'arrive plus que de l'autre. Essais pour combiner comme abris les arbres et la levée de terre de la lisière. Aux endroits où je me retrouve, en me réveillant, des visages à chaque fois autour de moi, jamais les mêmes. Une fois Meyer qui me montre son pied traversé d'une balle. Une autre fois, un inconnu blessé également au pied...
... Ceci déjà sur l'autre côté de la route. Je ne me rappelle plus quand j'ai traversé. Peut-être à la suite des officiers, que j'avais trouvé tout près de moi, à l'un de mes réveils : capitaine Ploquet, commandant Deville, lieutenant Lormeau, lieutenant mitrailleur. Je me rappelle un moment où ils nous traînaient dans la partie droite du bois, vaguemement vers l'intérieur. C'est sans doute après être revenu sur le premier côté de la route que s'est passé l'incident avec le commandant Deville. Les officiers assis au pied des arbres; bonne impression du capitaine. C'est sans doute lui qui a suggéré au commandant de nous mener à la lisière pour nous faire tirer sur le flanc des Allemands qui arrivaient. Collard tenant le cheval du capitaine. Le regard que nous échangeons. Je me retire un peu vers le haut du bois. C'est pendant toute cette fin de soirée que je me senti le plus près de la mort...
... Enfin tombée du jour. C'est le moment où les Allemands sont arrivés à notre hauteur. Une petite troupe a dû passer sur la route centrale. J'ai entendu un commandement dur, la première voix allemande. Pas silentieux. Déjà ils ne pouvaient plus nous voir dans le taillis où nous étions cachés, bien qu'il n'y eût guère plus de trente mètres jusqu'à la route. Un moment auparavant, le soleil déjà couché, mais le ciel encore à peine voilé. Tout à coup, à l'endroit où la route sortait du bois, nous avions entendus des cris épouvantables, des cris d'assassinés. J'ai toujours supposé que c'étaient les officiers qui avaient essayé de rejoindre les lignes françaises et qui s'étaient fait tuer. En tout cas, je ne les ai plus revus...
Pour ce qui est du livre d'or des enfants du département du Lot-et-Garonne morts pour la patrie1914-1918, que je viens de regarder, son nom est évoqué dans l'historique du régiment. En effet, les historiques des régiments de ce département se trouvent également dans cet ouvrage. J'ai trouvé deux Deville dans les listes des différentes communes, mais rien a voir avec le commandant Deville.
Bien cordialement,
Denis
Le nom du commandant Deville apparait dans l'ouvrage de Jacques Rivière "Carnet de guerre août-septembre 1914" aux éditions de la belle page.
L'attaque du 24 août est très bien décrite par l'auteur qui sera fait prisonnier le lendemain.
Hélas pas de prénom du commandant dans ce livre !
Voici le passage :
" ...Ballotté entre les deux lisières du bois par toutes les fluctuations de la mitraille. Je la fuis d'un côté ; aussitôt il me semble qu'elle n'arrive plus que de l'autre. Essais pour combiner comme abris les arbres et la levée de terre de la lisière. Aux endroits où je me retrouve, en me réveillant, des visages à chaque fois autour de moi, jamais les mêmes. Une fois Meyer qui me montre son pied traversé d'une balle. Une autre fois, un inconnu blessé également au pied...
... Ceci déjà sur l'autre côté de la route. Je ne me rappelle plus quand j'ai traversé. Peut-être à la suite des officiers, que j'avais trouvé tout près de moi, à l'un de mes réveils : capitaine Ploquet, commandant Deville, lieutenant Lormeau, lieutenant mitrailleur. Je me rappelle un moment où ils nous traînaient dans la partie droite du bois, vaguemement vers l'intérieur. C'est sans doute après être revenu sur le premier côté de la route que s'est passé l'incident avec le commandant Deville. Les officiers assis au pied des arbres; bonne impression du capitaine. C'est sans doute lui qui a suggéré au commandant de nous mener à la lisière pour nous faire tirer sur le flanc des Allemands qui arrivaient. Collard tenant le cheval du capitaine. Le regard que nous échangeons. Je me retire un peu vers le haut du bois. C'est pendant toute cette fin de soirée que je me senti le plus près de la mort...
... Enfin tombée du jour. C'est le moment où les Allemands sont arrivés à notre hauteur. Une petite troupe a dû passer sur la route centrale. J'ai entendu un commandement dur, la première voix allemande. Pas silentieux. Déjà ils ne pouvaient plus nous voir dans le taillis où nous étions cachés, bien qu'il n'y eût guère plus de trente mètres jusqu'à la route. Un moment auparavant, le soleil déjà couché, mais le ciel encore à peine voilé. Tout à coup, à l'endroit où la route sortait du bois, nous avions entendus des cris épouvantables, des cris d'assassinés. J'ai toujours supposé que c'étaient les officiers qui avaient essayé de rejoindre les lignes françaises et qui s'étaient fait tuer. En tout cas, je ne les ai plus revus...
Pour ce qui est du livre d'or des enfants du département du Lot-et-Garonne morts pour la patrie1914-1918, que je viens de regarder, son nom est évoqué dans l'historique du régiment. En effet, les historiques des régiments de ce département se trouvent également dans cet ouvrage. J'ai trouvé deux Deville dans les listes des différentes communes, mais rien a voir avec le commandant Deville.
Bien cordialement,
Denis