Re: Décès de m. Debry
Publié : ven. sept. 02, 2005 10:40 am
Bonjour à tous,
Un petit mot pour me ranger totalement aux côtés d'asiate, je n'ai vu aucune aigreur dans ses propos.
Excepté Jérôme qui a connu le défun, le mot "tristesse" et les formules de circonstance employées me paraissent effectivement un peu forts. Je n'ai éprouvé aucune tristesse, pas la moindre. Du détachement ? Non, rien, je dis rien. Ah si, oui, comme asiate, une pensée sur la chance de cet homme d'avoir vécu apparemment dans de bonnes conditions physiques et intellectuelles jusqu'à 107 ans, et de son entourage de l'avoir vu ainsi.
LABARBE Jean, Raymond. Né le 28 septembre 1893 à Cachen, Landes.
Incorporé le 28 novembre 1913. 57ème RI. 1ère classe en 15, caporal grenadier en 17. Envoyé en "congé illimité" le 2 septembre 1919...
Brave homme simple et honnête, paysan soldat, puis soldat du feu aux sapeurs pompiers de Bordeaux jusqu'en 1950. Mort en 1972 dans une maison "de retraite", le cerveau ravagé par une merde qui lui a oté toute dignité et jusqu'à la conscience d'exister. La chance l'a accompagné toute la guerre, lui laissant même sa signature avec une balle traversant le pan de sa capote, sans parler des bouts de ferailles invisibles mais qui frôlent la peau en faisant du vent et du chaud. Ou bien le faisant prisonnier le 3 juin 18, ayant jugé que trop c'est trop, et que sa fonction de grenadier toujours en pointe l'avait suffisament exposé comme ça depuis trop longtemps. Il aurait été tué, j'en suis certain. Elle a continué à le suivre dans ses luttes contre le feu, mais l'a plus tard abandonné, comme s'il n'était plus bon à rien, comme s'il n'en valait plus le coup.
L'intervention de Jérôme dans laquelle il dit qu'il n'a pas osé questionner Mr Debry m'a "interpellé"... Je ne me suis intéressé à la guerre 14-18 qu'après la mort de mon GP... Quand je pense à tout ce que j'aurais pu lui demander, et lui apprendre aussi, j'ose le dire, bref, un gâchis.
On ne s'intéresse jamais assez au passé glorieux des êtres chers, de leur vivant.
Mais tout ça nous éloigne de nos barbelés.
Un petit mot pour me ranger totalement aux côtés d'asiate, je n'ai vu aucune aigreur dans ses propos.
Excepté Jérôme qui a connu le défun, le mot "tristesse" et les formules de circonstance employées me paraissent effectivement un peu forts. Je n'ai éprouvé aucune tristesse, pas la moindre. Du détachement ? Non, rien, je dis rien. Ah si, oui, comme asiate, une pensée sur la chance de cet homme d'avoir vécu apparemment dans de bonnes conditions physiques et intellectuelles jusqu'à 107 ans, et de son entourage de l'avoir vu ainsi.
LABARBE Jean, Raymond. Né le 28 septembre 1893 à Cachen, Landes.
Incorporé le 28 novembre 1913. 57ème RI. 1ère classe en 15, caporal grenadier en 17. Envoyé en "congé illimité" le 2 septembre 1919...
Brave homme simple et honnête, paysan soldat, puis soldat du feu aux sapeurs pompiers de Bordeaux jusqu'en 1950. Mort en 1972 dans une maison "de retraite", le cerveau ravagé par une merde qui lui a oté toute dignité et jusqu'à la conscience d'exister. La chance l'a accompagné toute la guerre, lui laissant même sa signature avec une balle traversant le pan de sa capote, sans parler des bouts de ferailles invisibles mais qui frôlent la peau en faisant du vent et du chaud. Ou bien le faisant prisonnier le 3 juin 18, ayant jugé que trop c'est trop, et que sa fonction de grenadier toujours en pointe l'avait suffisament exposé comme ça depuis trop longtemps. Il aurait été tué, j'en suis certain. Elle a continué à le suivre dans ses luttes contre le feu, mais l'a plus tard abandonné, comme s'il n'était plus bon à rien, comme s'il n'en valait plus le coup.
L'intervention de Jérôme dans laquelle il dit qu'il n'a pas osé questionner Mr Debry m'a "interpellé"... Je ne me suis intéressé à la guerre 14-18 qu'après la mort de mon GP... Quand je pense à tout ce que j'aurais pu lui demander, et lui apprendre aussi, j'ose le dire, bref, un gâchis.
On ne s'intéresse jamais assez au passé glorieux des êtres chers, de leur vivant.
Mais tout ça nous éloigne de nos barbelés.