Forum PAGES 14-18

Bonjour,

j'envisage de me rendre au SHD d'ici une semaine ou deux. Si quelqu'un se rendant au SHD cette semaine avait l'amabilité de relever les cotes du dossier de cet officier, je pourrais réserver et photographier ce dossier lors de ma visite à Vincennes.

Merci d'avance

Jean-François

Bonjour ,
J'ai essayé de joindre la mairie mais pour le moment personne ne répond il est peu probable qu'il y ait un personnel à plein temps c'est vraiment un petit village .J'ai également adressé un mail au superbe site sur tralonca transmis par geojeff si ce site est encore suivi par son concepteur j'aurai peut être une réponse .Merci également à bonifacio ça va être très utile d'avoir une aide en Corse .
Christophe

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Christophe,

Votre recherche me posait un problème.

En effet, dans l'Annuaire officiel de l'armée française, dans lequel on retrouve l'ensemble des officiers (active, réserve, territoriale) de l'Armée de Terre (troupes métropolitaines et coloniales) à la date du 31 décembre 1913, on ne trouve que quatre GUERRINI.

Trois d'entre eux ont les prénoms mentionnés. Aucune trace d'un Jean Simon...

Par contre, le quatrième doit être votre homme.

Un "GUERRINI" adjudant-chef au 124e RI aurait été nommé sous-lieutenant (pas d'affectation donnée)

Grâce à l'Annuaire spécial des officiers d'infanterie pour 1914, on apprend que tous les sous-officiers devenus sous-lieutenant, et visibles dans l'annuaire ci-dessus, ont été promus par le décret du 24 janvier 1914 (toujours pas d'affectation)

Dans le Journal Officiel du 25 janvier 1914 (page 681)

"Par décret en date du 23 janvier 1914, les sous-officiers dont les noms suivent sont nommés au grade de sous-lieutenant et, par décision ministérielle du même jour, reçoivent les affectations suivantes :"


Et vu que le 7e RMZ est formé des :

• 6e bataillon du 4e zouaves

Il y a donc de fortes chances pour que le GUERRINI que vous recherchez soit celui-ci. Malheureusement les prénoms ne sont jamais cités.

De plus, s'il était au 1er zouaves, il n'est pas cité dans le JMO du 14e bataillon à la date du 9 juin 1915, donc par déduction, il devait être au 6e bataillon du 1er zouaves. Malheureusement, le JMO n'existe pas.

Raisonnement qu'il faut prendre avec des pincettes, mais cela semble tenir la route.

Je sais, cela ne vous aide pas dans la recherche d'éventuels descendants, mais, on ne sait jamais, si les recherches du côté de la Corse ne donnent rien, peut-être (peu de chances...) du côté du 124e RI de Laval...??? Autre précision qu'il ne faut pas négliger. L'acte de décès a été retranscrit à Alger, or le 4e zouaves était à Tunis... Ceci accrédite la thèse du 1er zouaves qui lui était bien à Alger, et donc du 6e bataillon par élimination...

Amicalement

Guilhem

Re,

Autre précision qu'il ne faut pas négliger. L'acte de décès a été retranscrit à Alger, or le 4e zouaves était à Tunis... Ceci accrédite la thèse du 1er zouaves qui lui était bien à Alger, et donc du 6e bataillon par élimination...

Je persiste et signe, ce GUERRINI appartenait au 6e bataillon du 1er zouaves, voir ci-dessous, son emplacement.



Pour moi : Jean Simon GUERRINI, ex adjudant-chef au 124e RI, sous-lieutenant au 1er RZ par décret du 23 janvier 1914, a été mobilisé au 6e bataillon, 21e ou 23e compagnie situées à Fort National (Algérois), lieu de résidence de cet officier durant le premier semestre 1914. Il deviendra assez rapidement, lieutenant et enfin capitaine, dans ce même bataillon afin de faire face aux pertes nombreuses en officiers (à vérifier). Décédé le 9 juin 1915.

Avez-vous des informations sur le bataillon de votre arrière-grand-père ?

Amicalement



Guilhem

Bonjour à tous ,
bonjour Laurent
Je suis assez impressionné par ces recherches malheureusement de mon côté je n'avance pas beaucoup il faut que je me replonge dans la correspondance pour trouver une trace du bataillon si elle existe .
Par contre je trouve dans son livret militaire qu'il a été affecté le 6 nov 1914 au 1er zouave :3em Bat et dans un extrait d'acte de décès / 7em zouave 4e Compagnie 45 division d'infanterie 91em brigade .
Amicalement .
Christophe

Re , Je ne résite pas à vous passer un petit extrait d'un livre que j'ai retrouvé de Louis Botti "Avec Les Zouaves" journal d'un mitrailleur et je redécouvre qu'il parlait de mon arrière-grand-père mais également de ce Guerrini .
Extrait en date du 29 avril :"Une salve de 105 fusant éclate dans les arbres.Auraient-ils déja repéré notre emplacement de réserve?...Nous nous retrouvons quelques-uns avec joie, Lemaître , Arbelot,Guérrini .Nous songeons moins à parler des souffrances et des deuils qu'à nous réjouir de pouvoir nous dégourdir les jambes entre la berge et la route d'Ypres .Nous vivons ! O mânes des camarades tombés , pardonnez-nous !
Nous vivons; le carcan d'acier qui nous étranglait tout ces jours est ouvert . Nous voulons jouir de l'honeur de vivre !
Il en est auquels il faut les plaisirs du monde pour goûter la vie : le vin , les chevaux, les femmes,l'or...Nous ne résistons pas au désir de faire un tour sur la route d'Ypres . Que risque-t-on? Un obus malencontreux! Nous en avons vu bien d'autres .La route , si fréquentée il y a quelques jours encore , est jonchée de branches coupées en pleine sèves. Le colonel Etienne, sa haute taille courbée ,semblant tout les deuils du régiments, passe accompagné du lieutenant Girard, son adjoint: Passent aussi un zouave et un prisonnier :un Allemand immense et casqué, jeune, bel homme. Au moment ou ils arrivent à notre hauteur , Lemaître bondit et hors de lui, apostrophe violement le Boche: Vous ne pouvez pas saluer !
L'homme au garde-à-vous _ qu'il a pris d'instinct _ est immobile ; il entend bien qu'on le tance , mais, visiblement, il ne comprend pas pourquoi.Lemaître, toujours furieux, le congédie vertement et commence à m'expliquer sa rancune.
_Ces cochons-là....
Il semble si monté que je pense qu'il ne servirait de rien de lui démontrer qu'il s'est donné la peine d'un geste inutile.

Bonjour Christophe, bonjour à tous

Pour confirmer l'analyse de Guilhem, le sous-lieutenant Guerrini appartient bien au début de la guerre au 1er régiment de marche de zouaves de la 45e DI (89e BI, puis 91e BI à partir du 6 novembre 1914). En effet, il est signalé dans le JMO de la 91e brigade comme officier d'appoint à l'état-major du bataillon H (en fait le 6e bataillon du 1er RZ), a priori avec une petite erreur d'orthographe (il est nommé Guarrini).
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 004__T.JPG

Si il est affecté le 6 novembre 1914 au 3e bataillon du 1er RMZ, cela veut dire qu'il rejoint le 6e bataillon du 4e RZ à cette date. Mais le JMO de ce bataillon n'en parle pas et, d'une manière générale, il est très avare d'état nominatif d'encadrement.
Toutefois, cette affectation me paraît étrange parce que, le 20 novembre 1914, le JMO du 14/1 RZ cite une attaque allemande sur la compagnie Guerini (24e compagnie du 1er bataillon - 6/1 RZ) : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 023__T.JPG
Était-il déjà commandant de compagnie en titre ou commandant provisoirement la compagnie suite à l'indisponibilité du titulaire ?
En tout état de cause, je ne pense pas qu'il soit passé d'un bataillon à un autre deux fois en moins de quinze jours.

Pour en revenir au 9 juin 1915, date du décès du capitaine Guerrini, les éléments à prendre en compte sont les suivants :
- Le 7 juin 1915, le 7e RMZ (cette appellation lui a été attribuée le 21 décembre 1914) a relevé le 418e RI dans le secteur . Il a deux bataillons en 1ère ligne (les 1er et 2e bataillons = 6/1 au sud et 14/1 RZ au nord) et un bataillon en réserve de sous-secteur, entre Woesten et Elverdinghe (le 3e bataillon = 6/4e RZ). Dans le JMO du 418e RI, une carte des positions tenues par ce régiment avant relève par le 7e RMZ : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 037__T.JPG
- Le JMO de la 91e brigade signale un bombardement par minenwerfer des tranchées de 1ère ligne dans la partie comprise entre Het Sas et Steenstraat pendant la nuit du 8 au 9, puis des bombardements des tranchées de Steenstraat et du pont route de Boesinghe (hors zone du 7e RMZ) dans l'après-midi du 9 juin et une partie de la nuit du 9 au 10 juin : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 084__T.JPG
Mais il ne dit rien des pertes ce jour là alors que le décès du capitaine Guerrini apparaît à cette même date sur le JMO de la 45e DI : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 055__T.JPG.
- le JMO du 6/4 RZ (3e bataillon) ne signale pas de pertes chez lui le 9 juin 1915. Mais comme je l'ai dit plus haut il n'en signale presque jamais et pour le coup cela semble normal car ses positions ne sont pas bombardées.
- le JMO du 14/1 signale pour cette journée 1 tué et deux blessés mais pas d'officier.

Il semble donc que le capitaine Guerrini soit bien, là encore, au sein du 1er bataillon du 7e RMZ (6/1 RZ) et qu'il soit victime d'un bombardement.
Dernier élément qui pourrait confirmer la présence du capitaine Guerrini au 1er bataillon : le sergent Ardelot nommé sous-lieutenant le 20 février 1915, passe de la 9e compagnie (3e bataillon) à la 4e compagnie (1er bataillon, ex 24e compagnie du 6/1er RZ). Si ce sous-lieutenant Ardelot est celui que vous citez, Christophe, dans votre premier post comme étant votre arrière-grand-père, cela ne peut que renforcer ma certitude.

Enfin il faut souligner quel soldat exceptionnel il devait être car il a eu un avancement particulièrement rapide en passant de sous-lieutenant à titre définitif à capitaine à titre temporaire en moins de 16 mois et à peine 10 mois de guerre.
A ce sujet, voir le JMO du 14/1 qui rappelle sa promotion au grade de capitaine (vraisemblablement à titre temporaire) libérant une place de lieutenant : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 061__T.JPG

Cordialement
Eric

Bonjour Eric, bonjour à tous
C’est vraiment une mine d’informations qui j’espère pourront un jour être transmises à la descendance de ce Guerrini car je ne vois pas comment il pourrait ne pas être le bon tous les faits semblent concorder.
Pour ce qui est de la carte relatant l’emplacement du régiment c’est vraiment un passionnant et on voit que depuis la fameuse attaque du 22 avril dont la 1er utilisation des Gaz par les Allemands avait crée un effet de surprise entraînant un retrait des lignes à l’Ouest du canal. A la date du 30 mai les multiples contres offensives avaient fini pas repousser les lignes Allemandes à l’est du canal au niveau de l’écluse d’Het-Sas .C’est très émouvant de voir ce croquis car 2 de mes arrière-grands-pères sont mort à quelques centaines de mètres le long de ce canal .
Alexandre Arbelot le 17 mai sur une position que se situe environ à 500 m sud du pont Boesinghe (enterré dans le parc du château et malheureusement porté disparu à la fin de la guerre) et mon aïeul Marcel Layer qui d’après mes recherches a été tué lors d’une attaque le 28 mai (9 RMZ) pour reprendre position sur la partie ouest du canal face à l’écluse (c’était la tête de pont Allemande en date du 24 avril).
Quelqu'un a parlé de la bataille oublié en parlant de la bataille d’Ypres c’est vrai que l’on en parle pas beaucoup dans nos manuels d’histoires et pourtant des hommes y sont morts .

Merci encore Eric pour toutes ces recherches.



Amicalement.
Christophe

bravo eric pour tous ces renseignements
c'est la bible du forum

Effectivement merci encore à tous pour ces recherches j'y découvre chaques fois de nouvelles informations.
Cordialement.
Christophe