Forum PAGES 14-18

Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir P. Mercadal,

Moi aussi, j'ai été surprise en lisant les légendes des photos de gallica indiquant que des ambulances russes avaient été offertes à la France, en 1915. En effet, j'ai souvent lu que la Russie manquait de matériel et la France manquait d'hommes et que des accords auraient été conclus : en contre-partie de l'envoi de matériel (mais quel matériel?) français, la Russie envoyait un grand nombre de volontaires sur le front français.

Je viens de relire les légendes photos de gallica: deux cérémonies officielles ont eu lieu dans la cour des Invalides, en présence d'officiels, et même Millerand, lors de la remise d'ambulances russes à la France. Ces cérémonies me semblent être le signe qu'un accord a été conclu.
Votre remarque est intéressante car on peut se demander si les Russes en France ont participé ou si c'était uniquement une "offre" de la Russie.

Pour accéder à ces 21 photos de gallica, voici comment j'ai procédé:
- "Recherche avancée" : http://gallica.bnf.fr/advancedsearch?lang=FR
- dans la case en face de "table des matières/légendes" écrivez : ambulances russes
- dans l'encadré "Par type de document", cochez uniquement : image
- puis cliquez sur : "lancez la recherche"

Voici quelques photos et leurs légendes que j'ai sélectionnées qui indiquent le "cadeau" des officiels Russes, mais qui ne précisent pas quel était le "cadeau" en retour des Français !

Le 12 juillet 1915
"Les autos ambulances russes aux Invalides, 12 juillet 1915 [vue générale] [photographie de presse] / [Agence Rol] "
En plus des ambulances, il y a de l'artillerie (je ne m'y connais vraiment pas en artillerie et je ne saurais dire si elle est française ou russe) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6908400q

"Aux Invalides, le colonel Osnobichine présente à Millerand les autos ambulances russes [12 juillet 1915] : [photographie de presse] / [Agence Rol] http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69083968

Le 14 mars 1915
"[14-3-1915] Aux Invalides, les autos ambulances russes sont présentées à Mr Millerand [en présence d'un officier russe] [photographie de presse] / [Agence Rol] " http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69336013

Le 18 avril 1915 et le 5 septembre 1915: photos des cérémonies de bénédiction des ambulances partant vers le front

Après études, si nous avons besoin d'une information supplémentaire, il est toujours possible de poser une question aux bibliothécaires de la bnf, en passant par leur blog

Sur un autre site, encore une photo et sa légende : "Une des ambulances offertes par la tsarine de Russie à la France. Paris, 1915." © Maurice Branger / Roger-Viollet
http://www.parisenimages.fr/fr/popup-ph ... to=1022-15

Cordialement
Geneviève
J'ai oublié d'écrire: à côté des ambulances et de l'artillerie, il y a deux avions dans la cour des Invalides

Bonjour

le remarquable travail d'identification de cette photo prenant de l'ampleur au sein du fil générique pages1418/forum-pages-histoire/Generali ... 9073_1.htm, la modération a décidé de l'isoler dans un fil dédié.

Bonne continuation !

Bernard, modérateur

Bonjour,
En tout cas, bravo à tous les contributeurs de ce sujet et particulièrment M. P. Mercadal.
Cela en fait une bien belle étude.
Pat72

Bonjour

Peut être pour compléter la contribution de P. Mercadal,
Sur ce site
http://www.forum-auto.com/automobiles-m ... 90-525.htm
un historique chaotique de la marque qui oscilla entre CGV et Charron, avec et sans lui à la tête de l'entreprise, et qui pendant la période de guerre connu peut-être sa période la plus prospère. Apparemment les patrons étaient plus attachés à l'argent qu'au nom de l'entreprise (qui dit qu'aujourd'hui ce n'est plus pareil qu'avant ?…).

Il y est dit aussi «En octobre 1917, des bolchéviques "avertis" s'emparèrent des automobiles impériales et les utilisèrent pour parader en grande classe dans les rues de la capitale comme avec cette CGV»



Pour ma part, et bien que le logo ne soit pas lisible, je ne suis pas sur que l'ovale corresponde exactement à celui présenté dans ce forum qui lui semble être un ovale quelque peu écrasé…
Cordialement
JF Genet

Bonjour Geneviève, bonjour à tous,

L'absence de marmousets sur les casques indique qu'il ne s'agit pas de cuirassiers, mais bien de Dragons. Côté "fusil" l'extrémité visible est tout à fait caractéristique des carabines de cavalerie françaises modèle 1890 ( le bois montait très haut, elles n'étaient pas pourvues de tenon de baïonnette ).

Cette photo a fait l'objet d'un étude dans le livre d'Alain Gougaud : l'AUBE DE LA GLOIRE, Les autos mitrailleuses et les chars français pendant la grande Guerre. Ouvrage qui a été publié en 1987. Je vous livre la teneur de l'article qui apporte quelques informations complémentaires très intéressantes et qui renvoie aux immatriculations .

Bien cordialement,
Joël

AUTO MITRAILLEUSE RENAULT

Cette photographie est bien connue, il s'agit d'une grosse torpédo RENAULT apparemment de 40 cv, type E T dont le châssis est semblable à celui de la voiture, appartenant à la famille SUCHET D'ALBUFERA, attribuée au Général Joffre. L'Auto Mitrailleuse est immatriculée très récemment par la Préfecture de Police à Paris qui disposait des lettres E.F.G.I.et X; les célèbres taxis de la Marne étaient, pour la plupart dans la série G.7. La voiture porte très visiblement une colonne GENTY. Si le conducteur, en képi appartient très certainement au service automobile, l'un des Dragons laisse deviner à son collet le numéro du 18ème Régiment dont le quartier était à MELUN et qui formait, avec le 11ème Régiment, la 8ème Brigade de Dragons qui appartenait à la 8ème Division de Cavalerie.
Peut-être s'agit-il d'une Auto Mitrailleuse ayant combattu avec le 3ème Groupe d'Autos Canons affecté à la 8ème Division de Cavalerie.
On trouve par ailleurs une commande de Novembre 1914 pour 10 châssis de 40 CV destinés à des Autos Mitrailleuses fournies sans pneus au prix de 16.870 Frs.

Bonsoir,

Merci Joël, je comprends mieux l’appellation de la compagnie des taxis G7 qui avait pour ainsi dire le monopole des taxis parisiens dans les années 60.

Amicalement

Gilles

Bonjour Joël, bonjour à tous,

Merci Joël pour ce complément d'informations qui relancent bien le sujet et qui ouvrent la voie à d'autres questions, pistes de recherches et même à de nouveaux sujets, liés à la Cavalerie.

Ma contribution du jour : un logo Charron qui serait bien en place sur le capot de l'automobile, à Amiens, en août 1914:


Bon dimanche
Geneviève

à nouveau bonjour,
Je "galère" tellement à insérer une photo que j'en ai oublié la suite de mon message: ...

- Renault, jusqu'à la mobilisation, fabrique peu par elle-même, achète aux différents groupes automobiles (même à Ford) et soustraite beaucoup. Cette automobile peut donc comporter des pièces Charron.
- Louis Renault a gagné une course avec un moteur De Dion et il a même débauché : "le meilleur motoriste des usines De Dion, l'ingénieur Paul Viet". Dominique l'avait justement remarqué, elle ressemble à une De Dion-Bouton.
- A savoir: " Renault dépose des brevets qui tomberont dans le domaine public en février 1914".
- Cette photo n'est pas reprise dans les deux livres de l'ETAI ! (les éditions du Service de documentation des Archives de Renault).



Concernant le message de Joël et la citation du livre, j'ai cherché dans les livres de l'ETAI, il n'y a aucune photo de la 40 CV de Type ET.
Les auteurs précisent : "les spécialistes ont bien du mal à s'y retrouver: la refonte par les pouvoirs publics du calcul de la puissance fiscale complexifie la nomenclature de production de toutes les marques. (...) La gamme Renault ... le client a de quoi s'y perdre puisque la CE 20 CV devient la DP 22 CV ... la 40 CV, nouvellement baptisée DT conserve son gros moteur six cylindres ...".



En ce qui concerne la stratégie commerciale, jusqu'à la mobilisation, Louis Renault s'est essentiellement consacré :

1 / à l'exportation et à l'importation à l'étranger : ...
" en 1909, la marque est présente en Angleterre, Allemagne, Belgique, ... exporte en Suisse, Autriche-Hongrie, Argentine,... "En 1913, il (Louis Renault) réorganise sa filiale de Berlin, puis installe une autre filiale à Budapest, avant de se rendre à Moscou afin de négocier directement avec le tsar Nicolas II l'implantation de la marque en Russie ... la Roussky Renault et ouvre la première usine à Petrograd ... avec l'appui de Basil Zaharoff "... Il y en aura d'autres.

2 / aux véhicules utilitaires : de transport routier de marchandises et transports en commun:
" taxis, d'autobus, de camionettes, de camions, de moteurs d'avions, moteurs marins, du ferroviaire, de véhicules sanitaires..." ... ou auto ambulances.

En ce qui concerne la rédaction des légendes photos des deux sites, voici une information: l'Humanité avait édité un journal "Le Bolchevik" pendant les grèves Renault de 1917.

Cordialement
Geneviève

Bonjour P. Mercadal,

P. Mercadal a écrit : "Pour ce qui concerne Charron cela me surprendrait beaucoup; néanmoins avez-vous des exemples précis concernant la fourniture ( à l'exception de ce qui touche à l'allumage, aux accessoires d'éclairage et aux pneumatiques ) de sous-ensemble provenant d'autres maisons ?"
Pour vous répondre exactement, il faudrait que je me replonge dans le livre : "Louis Renault" par Jean-Noël Mouret, Gallimard, 2009, collection folio biographies N°51. Je me souviens qu'il en parle.
Je vous conseille donc ce livre qui tient dans la poche, bien écrit et surtout très documenté. Il fournit ses sources pour chaque citation et elles sont nombreuses, surtout celles du S.H.G.R., Boulogne -Billancourt. Il indique même le numéro du carton !

Non seulement, il aborde toute l'histoire de Renault (même l'arbre généalogique) les brevets de Louis, les relations familiales et politiques, mais également toutes ses relations avec les constructeurs français et étrangers, qui achète à qui et quoi, les copies, les procès, l'ACF, les essais militaires avec les constructeurs. Il replace toujours ces informations dans le contexte social, politique et industriel de l'époque... Sans parti pris aucun.

Juste un exemple, page 46, j'ai noté : A la mobilisation, l'usine Renault est fermée. Les mobilisables: Louis Renault, les directeurs, les 4 900 ouvriers.
Louis Renault simple soldat de 2e classe, est affecté à la territoriale du 1er Groupe Aéronautique de Saint-Cyr, comme sapeur-aérostier ...

La réponse à votre question est dans ce livre, à plusieurs endroits, dans les 378 pages. Désolée de ne pas vous en dire plus pour le moment. Ce livre, je l'avais emprunté à la bibliothèque et il ne me reste que mes notes sur des feuillets et quelques photocopie.

Dernière précision: Les passages que j'ai cités, dans mon dernier message, concernent uniquement la période avant le 31 août 1914, période où a été prise la photo du tout premier sujet.

P. Mercadal a écrit : Chez Renault, la tendance est plutôt à l'intégration: voyez P.Fridenson p.66 et suivantes, tendance que la Grande Guerre va amplifier
Evidement, l'expérience de la guerre va se ressentir. Après guerre, il va s'organiser autrement, tout concentrer et instaurer un véritable "travail à la chaîne" (de mémoire, vers 1924).
Je n'ai pas lu le livre que vous m'indiquez ici, ni le précédemment cité. me les conseillez-vous ?

Cordialement
Geneviève

Bonsoir,

J'ai oublié de donner deux références:

- RENAULT un siècle de création automobile. J.-L. Loubet et C. Le Maître, édition ETAI
Mais seulement 4 pages pour la période 1914 à 1918. Aussi des fiches avec les caractéristiques précises et photo ... J'ai des photocopies, mais l'éditeur interdit toute reproduction sans leur autorisation, même à titre non commercial.

- Travail à la chaine. RENAULT 1898-1947. A.P. Michel, édition ETAI
Voir résumé : http://www.etai.fr/go_to.asp?go_m=pas&go_s=1
Citation : "Le travail à la chaîne est mis en place chez Renault dès 1917 pour répondre aux besoins massifs de la Grande Guerre. (...) Jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’essentiel du travail n’est pas fait à la chaîne, ... La chaîne de Renault n’est explicitement présentée comme telle que dans un article de 1922. ".

Vu sur gallica :

Est-ce bien l'allure d'une grosse Torpédo ?

Cordialement
Geneviève