Forum PAGES 14-18

Bonsoir,

Je me permets juste de rappeler que les soldats étaient formés au tir de masse à très grande distance, que le but - comme l'a rappelé Pierre - était avant tout psychologique, et que la hausse d'un fusil modèle 1886/93 est graduée jusqu'à 2400 (deux-mille-quatre-cent!) mètres.
Alors avec un tir à 750 mètres "seulement" on doit être bien loin du "record" en la matière.

Cordialement,
Marc

Bonsoir,

Je me permets juste de rappeler que les soldats étaient formés au tir de masse à très grande distance, que le but - comme l'a rappelé Pierre - était avant tout psychologique, et que la hausse d'un fusil modèle 1886/93 est graduée jusqu'à 2400 (deux-mille-quatre-cent!) mètres.
Alors avec un tir à 750 mètres "seulement" on doit être bien loin du "record" en la matière.

Cordialement,
Marc

Bonjour
Et que la portée théorique du Lebel est de plus de 3000 mètres.
Trouvé dans le manuel du chef de section d'infanterie: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... /f37.image
Préconisation vue page 48: Pour un tireur isolé, de 0 à 600 mètres prendre la hausse, au delà de 600 mètres, ne jamais tirer.
Ce qui est valable pour un tireur isolé, ne l'est pas pour un tir groupé de plusieurs tireurs.

Dans les manuels de sous-officiers d'infanterie, on retrouve des grilles de carnets de tir allant jusqu'à 2000 mètres.

Cordialement
Jérôme Charraud

Bonjour à toutes et à tous.

Le tir à 1000 m, cela n’avait rien d’exceptionnel. Je me souviens d’un brave adjudant-chef qui était de la classe 32. C’était au milieu des années 60 à 70. Il nous avait conté que, dans ses débuts, il avait été entrainé au tir à 1000m, sur silhouette d’homme à cheval. Il disait que le plus pénible, dans cet exercice, c’était d’aller aux résultats, et de revenir, à pieds naturellement.
Ça c’était du tir sportif.

Cordialement.

Bonsoir,

Je ne peux que confirmer l'exécution de tirs à grande distance dans les Armées européennes et singulièrement françaises et allemandes.
Dès le Second Empire, l'Armée française pratique le tir individuel d'instruction à 1200 mètres sur cible mesurant (2 m X 4 m) et le tir en feux de tirailleurs entre 500 et 1000 mètres (avec le fusil Chassepot). Cette pratique continue après 1870.
Il existe des manuels de tir pour les instructeurs où le "tir scientifique" est à l'honneur. On y trouve des éléments précis permettant même le tir masqué sur la contre-pente opposée!
Il faut cesser de juger le tir de l'Armée française à l'aune des souvenirs de l'instruction du tir lamentable des années 1960-1990!
Je rappelle que je possède l'ensemble des instructions, règlements et manuels de tirs de l'Armée française de 1845 à nos jours, y compris les ouvrages "scientifiques" destinés aux instructeurs et que tous ces ouvrages détaillent la nature des tirs à effectuer. Il est vrai que l'instruction du tir devient moins "élitiste" à partir de 1902 mais les tirs collectifs à grande distance sont encore prévus.
Ceci me permet d'affirmer que l'instruction du tir de l'infanterie française a été vraiment "à la hauteur" des enjeux, de 1850 à 1880 surtout, mais qu'il y avait encore de "beaux restes" jusqu'en 1914.
Les pertes allemandes à Gravelotte, de la Garde prussienne sur le glacis de Saint-Privat en 1870 et celles de la même Garde prussienne à Colonfay en août 1914 sont des faits qui prouvent que l'instruction du tir de l'Armée française a permis d'enregistrer des résultats considérables en pratique qui n'ont rien à envier aux récits britanniques ou américains en ces domaines.
Cordialement,
Guy François.

Bonjour à tous,

Si je puis me permettre d'ajouter une petite chose je dirai qu'à Lagarde, le 11 août 1914, la cavalerie allemande a cher payé cette discipline de tir pratiquée par les soldats du 58°RI qu'on disait en débandade.
Cette charge est considérée comme un jour noir par les allemands

Extrait:

Pendant ce temps un regroupement s’opère devant la Mairie : 5° compagnie plus section Bellat, plus, un peu en retrait, les sections Michel et Macé.
Une masse d’hommes qui devrait tenter une charge pour percer vers l’ouest.

Soudain, de la sortie du village, débouche une charge de cavalerie par deux, c’est l’escadron Kiliani du Premier Uhlan qui après s’être stupidement bloqué, d’abord devant la tranchée de la route de Xures, puis sur le mur de soutien du canal, fonce furieusement vers le village entre route et canal sur l’étroite bande de terre.
Massacrant tout ce qu’ils rencontrent sur leur passage ils s’engouffrent dans le village croyant la partie terminée….La 5° compagnie reçoit les cavaliers par un feu de salve terrible. C’est un véritable massacre. Hommes et chevaux culbutent dans la rue, le sang coule... Les rescapés sont abattus cinquante mètres plus loin par les sections Bellat, Michel et Macé qui remontent la rue,
La marche en avant de cette troupe reprend par-dessus les cadavres lorsque surgit une seconde charge (point M) c’est un nouveau massacre.
L’escadron Paraquin du Premier Uhlans est décimé, le Général von Redwitz tué.

L’orgueilleuse cavalerie allemande découvre ce jour là ce que des hommes disciplinés peuvent faire.

Amère consolation pour les Français !

Pertes
1er Uhlan: 55 morts dont 7 officiers 61 blessés
2° Uhlan: 51 morts dont 7 officiers 27 blessés

http://www.provence14-18.org/lagarde/

A bientôt.


CC

Bonjour à tous,

On peut dire que les charges de cavalerie était un héritage du siècle précédent, et que
face à une troupe éduquée au feu de salves et disposant du fusil à répétition, le résultat ne pouvait
être qu'en faveur de l'infanterie.
C'est d'ailleurs surprenant que des soldats professionnels prussiens aient pu se tromper à ce point
sur la tactique à employer ; enthousiasme du début de guerre sans doute !
Ceci dit, dans le même temps, l'infanterie française s'apprêtait à avancer à decouvert et en ligne vers des positions tenues par des mitrailleurs et couvertes par une artillerie moderne ( Bataille de Morhange), le pompon étant le pantalon garance bien pratique pour la prise de visée et le comptage des buts.

Bon Centenaire.