Re: La Grande Guerre falsifiée.
Publié : dim. janv. 26, 2014 5:41 pm
Bonjour,
Concernant la connaissance des effets à long termes des toxiques je m’inscrirai un peu en faux, nous en connaissons les effets
L’ypérite (dont d’ailleurs des composées de la même famille sont utilisés en cancérologie pour leurs effets de poison cellulaire) est connue, on sait qu’elle peut être à l’origine de cancers (cutanés, muqueuses, poumons..) idem pour le chlore etc. De même que l’on connait parfaitement les effets du tabac !
Mais en l’occurrence nous avons affaire à des êtres humains et un homme ne réagit pas systématiquement de la même façon exposé à un toxique (pour le tabac il en est de même l’un fera un cancer, l’autre un infarctus et le troisième vivra centenaire pour le même nombre de cigarettes par jour (étant entendu qu’en outre le centenaire en aura fumé éventuellement deux fois plus longtemps sans conséquences) il en est de même pour l’amiante (tout le monde ne meure pas d’une exposition à l’amiante même forte ! et heureusement)
Dans le cadre des effets des « gaz » s’ajoute aussi les habitudes de vie ainsi l’ypérite peut générer des cancers du poumon, mais chez un fumeur (à l’époque l’homme fume du tabac assez « rude » et les cigarettes n’ont pas de papier « allégé ») quelle est la part du facteur aggravant du tabac ?
Si on prend le cas de cancers du larynx, l’ypérite peut en être la cause mais c’est aussi un cancer de l’alcoolo tabagique (mis à part quelques « malchanceux c’est un cancer ciblé) chez un alcoolo tabagique ancien combattant un tel cancer est il du à l’ypérite ou à ses habitudes de consommation ?
Un cancer de la peau peu être induit par l’ypérite mais dans une population agricole travailler torse nu au soleil peut avoir un effet d’autant plus fort que l’on est plus clair (blond peau claire) et donc un cancer d ela peau chez un agriculteur??? on sait parfaitement qu’exposer au lacrymogène CS un européen blanc pourra avoir des brulures de la peau sur les zone de contact alors qu’un individu noir sera vraisemblablement épargné (on a des études sur le sujet.) donc il y a aussi des différences de sensibilité aux toxiques
Par ailleurs par exemple la tuberculose un « gazé » qui ferait une tuberculose 15 ans après est ce du à l’ypérite ? Peut être car il peut y avoir eu des destructions d’alvéoles pulmonaires avec création de cavités non fonctionnelles sur le plan respiratoire dans lequel le BK pourra proliférer, mais cette affection n’a pu survenir que parce que cette maladie était courante à l’époque et donc le risque de contagion existait, (non exposé au bacille il n’aurait pas fait de tuberculose) peut on affirmer que sans cette exposition à l'ypérite durant la guerre il n’aurait pas fait la maladie ? Non, d’autant que la tuberculose est une maladie fréquente dans les milieux défavorisés (mal alimentés, promiscuité etc.)
Concernant la toxicité des bromoacetone et chloroacetone, j’apporterai un petit correctif certes ils sont mortels en milieu clos mais TOUS les incapacitants en milieu clos et selon leur concentration peuvent être mortels.
Dans le cas du bromoacetone( expérience AEGLs acute exposure guideline levels) par exemple des rats exposés 30 minutes à une concentration de 28 mg /M3 meurent dans 2 cas sur 5, si la concentration est de 51mg en 30 minutes 3 rats sur 5 meurent et à 131 mg en 10 minutes 100% des rats meurent ( il est difficile d’extrapoler à l’homme ces chiffres car la dose varie avec le poids) , mais ce produit à l’origine a été envisagé pour intervenir en cas de forcené ou de terroriste retranché et a pour but d’obliger celui-ci à sortir (en fait c’est le même principe que celui qui consiste à enfumer une grotte) donc en théorie il devrait sortir avant de mourir (peut être pour tomber sous les balles de la police mais ceci est une autre histoire), bien évidemment en plein air il faut pour obtenir de telles concentrations des volumes importants de produit.
Concernant le chloroacetone, même remarques pour les rats on arrive à 10% de létalité pour 2,27g pendant 10 minutes ! (ou 600mg pendant 1 heure) et 100% de mortalité pour 2g/m3 pendant 1 heure. Donc certes le composé est mortel mais à des doses assez fortes en milieu clos. Ceci explique son utilisation durant des années (et encore actuellement dans certains pays) comme lacrymogène sous le nom de CN
De nos jours on utilise plutôt le CS mais celui-ci bien que moins toxique l’est aussi ainsi des rats exposes à 500mg/M3 durant 90 minutes ont un taux de mortalité de 50% dans les 3 jours ! Et si on se réfère à la prise de la grande mosquée de la Mecque par des terroristes ceux-ci se sont rendus après avoir subi des pertes du fait de l’utilisation du CS à forte dose dans les caves !
Donc il n’y a pas d’incapacitant ou d’agents antiémeutes anodins et totalement incapacitants sans « dégâts collatéraux »
Concernant les statistiques américaines sont elles aussi fiables que cela ? cela peut se discuter il faudrait étudier toutes les fiches de blessés et voir ce que cela recouvre. Je m’explique au début de ma carrière servant en unité para nous n’avions pas beaucoup de consultants parmi nos recrues pour des ampoules au pied et pourtant nos jeunes marchaient, affecté plus tard dans les forces de manœuvre je croulais sous les visites pour cette pathologie est ce à dire que les pieds d’une recrue « longue capote » étaient plus sensibles ? Que les souliers portes étaient différents ? Non. Que l’entrainement était plus dur ? Certainement pas et loin de là, alors ? J’ai une explication qui vaut ce qu’elle vaut : on consultait moins chez les TAP (influence de l’encadrement ? peur ? envie de passer le brevet) que chez les autres moins motivés.
dans le cas américain versus français, les US arrivent en France avec des services déjà surdimensionnés, pour avoir travaillé avec eux sur des théâtres d’opération j’ai toujours été surpris par leur « fragilité » par rapport à nos personnels (je ne parle pas là des « rangers » et autres SF ou navy seals) on peut penser que dans le cas d’une contamination cutanée à l’ypérite là où pour des phlyctènes le soldat français ne consultera pas (l’ampoule passera…) le soldat US lui consultera il y a peut être là un biais à ces statistiques, on peut aussi penser que pour de petites phlyctènes le soldat français consultant aurait été renvoyé dans son unité avec un coup de pied au…(question de culture)
Brian Bloodget (professeur à l’American Military University (West Point ) donc au fait des études américaines écrit :
« Effectiveness of Chemical Warfare
« Nombre d’historiens ont publié différentes estimations du nombre de blessés et de tués causés par l’usage des gaz par les allemands durant la guerre Le nombre de blessés varie entre 300 000 et 900 000 ; le nombre de mort varie selon les pays. La Russie a probablement le ratio de morts le plus élevé alors que les américains ont le ratio le plus bas. Il est important de noter aussi que le ratio le plus élevé est au début de la guerre, mais au fur et à mesure que la guerre progressait et que les mesures de protection évoluaient ce ratio diminuait.
Le problème rendant difficile les évaluation est multifactoriel.
Au début les bléssés étaient étiquetés « autre cause » et le nombre de blessés dus au gaz au début est relativement imprècis
Les soldats disant avoir été gazés utilisaient aussi cet argument pour avoir un répit éloigné de la ligne de front.
Bien que souvent les médecins ultérieurement détermineraient si le soldat avait ou non été exposé aux gaz, dans le registre de leur unité ils seraient enregistrés comme gazés
Un troisième problème est le manque de dossiers fiables tenus par les différents dossiers et le fait que certains pays n’ont pas comptabilisé le nombre de blessés (la Russie en est un exemple flagrant)
Les gaz ont-ils eu un effet « multiplicateur de force »: Le général John J. Pershing a déclaré « le gaz est une arme importante, mais pas en tant que producteur de morts au combat »
Le gaz a été efficace car il a rendu le combat plus difficile ? Porter un masque gène le tir, entrave le système de communications…. »
Concernant l’utilisation des gaz, les lacrymogènes ont été utilisés par les français en aout 1914 mais sans aucun effet, les allemands auraient eux tirés des obus explosifs contenant un irritant sur les lignes britanniques en octobre 1914 à Neuve Chapelle sans aucun effet du fait de la faible concentration. La première attaque a lieu le 31 janvier 1915 avec le bromure de Xylil les allemands tirent sur les russes 18 000 obus sans effet (du fait du froid)
Mais ces usages ne sont pas réellement en contradiction avec les conventions de la Haye il ne s’agit ni de poison ni de toxique (dans les conditions usuelles d’utilisation) de même que de nos jours utiliser contre des manifestants des projectiles au CN ne pourrait pas être considéré comme un crime de guerre à l’inverse de l’utilisation d’ypérite de chlore, de phosgène, et ce quand bien même un manifestant en mourrait.
Cordialement
Pierre
Concernant la connaissance des effets à long termes des toxiques je m’inscrirai un peu en faux, nous en connaissons les effets
L’ypérite (dont d’ailleurs des composées de la même famille sont utilisés en cancérologie pour leurs effets de poison cellulaire) est connue, on sait qu’elle peut être à l’origine de cancers (cutanés, muqueuses, poumons..) idem pour le chlore etc. De même que l’on connait parfaitement les effets du tabac !
Mais en l’occurrence nous avons affaire à des êtres humains et un homme ne réagit pas systématiquement de la même façon exposé à un toxique (pour le tabac il en est de même l’un fera un cancer, l’autre un infarctus et le troisième vivra centenaire pour le même nombre de cigarettes par jour (étant entendu qu’en outre le centenaire en aura fumé éventuellement deux fois plus longtemps sans conséquences) il en est de même pour l’amiante (tout le monde ne meure pas d’une exposition à l’amiante même forte ! et heureusement)
Dans le cadre des effets des « gaz » s’ajoute aussi les habitudes de vie ainsi l’ypérite peut générer des cancers du poumon, mais chez un fumeur (à l’époque l’homme fume du tabac assez « rude » et les cigarettes n’ont pas de papier « allégé ») quelle est la part du facteur aggravant du tabac ?
Si on prend le cas de cancers du larynx, l’ypérite peut en être la cause mais c’est aussi un cancer de l’alcoolo tabagique (mis à part quelques « malchanceux c’est un cancer ciblé) chez un alcoolo tabagique ancien combattant un tel cancer est il du à l’ypérite ou à ses habitudes de consommation ?
Un cancer de la peau peu être induit par l’ypérite mais dans une population agricole travailler torse nu au soleil peut avoir un effet d’autant plus fort que l’on est plus clair (blond peau claire) et donc un cancer d ela peau chez un agriculteur??? on sait parfaitement qu’exposer au lacrymogène CS un européen blanc pourra avoir des brulures de la peau sur les zone de contact alors qu’un individu noir sera vraisemblablement épargné (on a des études sur le sujet.) donc il y a aussi des différences de sensibilité aux toxiques
Par ailleurs par exemple la tuberculose un « gazé » qui ferait une tuberculose 15 ans après est ce du à l’ypérite ? Peut être car il peut y avoir eu des destructions d’alvéoles pulmonaires avec création de cavités non fonctionnelles sur le plan respiratoire dans lequel le BK pourra proliférer, mais cette affection n’a pu survenir que parce que cette maladie était courante à l’époque et donc le risque de contagion existait, (non exposé au bacille il n’aurait pas fait de tuberculose) peut on affirmer que sans cette exposition à l'ypérite durant la guerre il n’aurait pas fait la maladie ? Non, d’autant que la tuberculose est une maladie fréquente dans les milieux défavorisés (mal alimentés, promiscuité etc.)
Concernant la toxicité des bromoacetone et chloroacetone, j’apporterai un petit correctif certes ils sont mortels en milieu clos mais TOUS les incapacitants en milieu clos et selon leur concentration peuvent être mortels.
Dans le cas du bromoacetone( expérience AEGLs acute exposure guideline levels) par exemple des rats exposés 30 minutes à une concentration de 28 mg /M3 meurent dans 2 cas sur 5, si la concentration est de 51mg en 30 minutes 3 rats sur 5 meurent et à 131 mg en 10 minutes 100% des rats meurent ( il est difficile d’extrapoler à l’homme ces chiffres car la dose varie avec le poids) , mais ce produit à l’origine a été envisagé pour intervenir en cas de forcené ou de terroriste retranché et a pour but d’obliger celui-ci à sortir (en fait c’est le même principe que celui qui consiste à enfumer une grotte) donc en théorie il devrait sortir avant de mourir (peut être pour tomber sous les balles de la police mais ceci est une autre histoire), bien évidemment en plein air il faut pour obtenir de telles concentrations des volumes importants de produit.
Concernant le chloroacetone, même remarques pour les rats on arrive à 10% de létalité pour 2,27g pendant 10 minutes ! (ou 600mg pendant 1 heure) et 100% de mortalité pour 2g/m3 pendant 1 heure. Donc certes le composé est mortel mais à des doses assez fortes en milieu clos. Ceci explique son utilisation durant des années (et encore actuellement dans certains pays) comme lacrymogène sous le nom de CN
De nos jours on utilise plutôt le CS mais celui-ci bien que moins toxique l’est aussi ainsi des rats exposes à 500mg/M3 durant 90 minutes ont un taux de mortalité de 50% dans les 3 jours ! Et si on se réfère à la prise de la grande mosquée de la Mecque par des terroristes ceux-ci se sont rendus après avoir subi des pertes du fait de l’utilisation du CS à forte dose dans les caves !
Donc il n’y a pas d’incapacitant ou d’agents antiémeutes anodins et totalement incapacitants sans « dégâts collatéraux »
Concernant les statistiques américaines sont elles aussi fiables que cela ? cela peut se discuter il faudrait étudier toutes les fiches de blessés et voir ce que cela recouvre. Je m’explique au début de ma carrière servant en unité para nous n’avions pas beaucoup de consultants parmi nos recrues pour des ampoules au pied et pourtant nos jeunes marchaient, affecté plus tard dans les forces de manœuvre je croulais sous les visites pour cette pathologie est ce à dire que les pieds d’une recrue « longue capote » étaient plus sensibles ? Que les souliers portes étaient différents ? Non. Que l’entrainement était plus dur ? Certainement pas et loin de là, alors ? J’ai une explication qui vaut ce qu’elle vaut : on consultait moins chez les TAP (influence de l’encadrement ? peur ? envie de passer le brevet) que chez les autres moins motivés.
dans le cas américain versus français, les US arrivent en France avec des services déjà surdimensionnés, pour avoir travaillé avec eux sur des théâtres d’opération j’ai toujours été surpris par leur « fragilité » par rapport à nos personnels (je ne parle pas là des « rangers » et autres SF ou navy seals) on peut penser que dans le cas d’une contamination cutanée à l’ypérite là où pour des phlyctènes le soldat français ne consultera pas (l’ampoule passera…) le soldat US lui consultera il y a peut être là un biais à ces statistiques, on peut aussi penser que pour de petites phlyctènes le soldat français consultant aurait été renvoyé dans son unité avec un coup de pied au…(question de culture)
Brian Bloodget (professeur à l’American Military University (West Point ) donc au fait des études américaines écrit :
« Effectiveness of Chemical Warfare
« Nombre d’historiens ont publié différentes estimations du nombre de blessés et de tués causés par l’usage des gaz par les allemands durant la guerre Le nombre de blessés varie entre 300 000 et 900 000 ; le nombre de mort varie selon les pays. La Russie a probablement le ratio de morts le plus élevé alors que les américains ont le ratio le plus bas. Il est important de noter aussi que le ratio le plus élevé est au début de la guerre, mais au fur et à mesure que la guerre progressait et que les mesures de protection évoluaient ce ratio diminuait.
Le problème rendant difficile les évaluation est multifactoriel.
Au début les bléssés étaient étiquetés « autre cause » et le nombre de blessés dus au gaz au début est relativement imprècis
Les soldats disant avoir été gazés utilisaient aussi cet argument pour avoir un répit éloigné de la ligne de front.
Bien que souvent les médecins ultérieurement détermineraient si le soldat avait ou non été exposé aux gaz, dans le registre de leur unité ils seraient enregistrés comme gazés
Un troisième problème est le manque de dossiers fiables tenus par les différents dossiers et le fait que certains pays n’ont pas comptabilisé le nombre de blessés (la Russie en est un exemple flagrant)
Les gaz ont-ils eu un effet « multiplicateur de force »: Le général John J. Pershing a déclaré « le gaz est une arme importante, mais pas en tant que producteur de morts au combat »
Le gaz a été efficace car il a rendu le combat plus difficile ? Porter un masque gène le tir, entrave le système de communications…. »
Concernant l’utilisation des gaz, les lacrymogènes ont été utilisés par les français en aout 1914 mais sans aucun effet, les allemands auraient eux tirés des obus explosifs contenant un irritant sur les lignes britanniques en octobre 1914 à Neuve Chapelle sans aucun effet du fait de la faible concentration. La première attaque a lieu le 31 janvier 1915 avec le bromure de Xylil les allemands tirent sur les russes 18 000 obus sans effet (du fait du froid)
Mais ces usages ne sont pas réellement en contradiction avec les conventions de la Haye il ne s’agit ni de poison ni de toxique (dans les conditions usuelles d’utilisation) de même que de nos jours utiliser contre des manifestants des projectiles au CN ne pourrait pas être considéré comme un crime de guerre à l’inverse de l’utilisation d’ypérite de chlore, de phosgène, et ce quand bien même un manifestant en mourrait.
Cordialement
Pierre