118 ème RI

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Robin Denoyelle
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Re: 118 ème RI

Message par Robin Denoyelle »

Bonjour à tous et à toutes,
Je recherches des informations sur le 118ème RI, plus précisement la description de la journée du 7 octobre 1918, des jours précèdents et suivants.
Merci d'avance.
Bien à vous, Robin.
L'Humanité est maudite, si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement.
Jean JAURES
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Terraillon Marc
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Re: 118 ème RI

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

Extrait de l'historique :

"Le 4 octobre, le régiment (118e), encadré à droite par le 62e R.I., à gauche par le 19e R.I., a pour base de départ les organisations de la tranchée d'Essen. Les bataillons sont échelonnés dans l'ordre suivant, à 500 mètres de distance :

3e bataillon, capitaine Boisseille;
1er bataillon, commandant Linou;
2e bataillon, capitaine Lagarrigue.

A l'heure H. (10 heures), les bataillons dépassent dans le boyau de Passau, les éléments du 64e R.I. et du 10e B.C.P.

Ce dépassement n'est pas aussitôt fait, qu'ils sont soumis à des feux de mitrailleuses violents qui, ce jour-là, comme dans tous les autres, vont être la cause première des enrayages dans le mouvement et aussi de pertes sensibles.

En cette mauvaise situation, harcelés par les feux des mitrailleurs ennemis, qui font une guerre défensive facile à travers un pays vallonné et semé de bosquets de sapins, les bataillons arrivent néanmoins à gagner le boyau de Nuremberg et la voie Decauville voisine.

A ce moment, la liaison est parfaite, avec le 19e R.I, elle est perdue avec le 62e R.I. ; ce dernier régiment a rencontré sur son front plusieurs blockhaus de mitrailleuses qui le clouent sur place ; il manoeuvrera toute la journée pour faire tomber cette résistance et ses pertes seront sérieuses.

Le 118e R.I. a continué sa marche, imprudemment découvert à droite, emporté par la gauche de l'attaque qui avance ; devant lui, la résistance est vaincue, mais l'ennemi, nous venons de le dire, tient plus à droite, et instinctivement, le régiment glisse plus à l'Ouest ; le 19e R.I. a suivi le même degré d'obliquité. Il faut éviter les centres de résistance, d'après les bons principes reçus, s'infiltrer et avancer.

Il est 11 h. 1/2, le Boche partout recule, mais pas à pas. Un escadron de cavalerie, qui essaie de dépasser, subit des pertes.

De 12 heures à 16 h. 1/2, la marche continue lente et toujours avec obligation de dériver vers l'Ouest. A la tombée de la nuit, les bataillons peuvent s'établir dans les bois W 94 et ouvrages dans ces bois, après un combat, au cours duquel ils capturent deux mitrailleuses. A ce moment, la liaison restée toujours intime avec le 19e R.I. s'est rétablie avec le 62e.

5 octobre. - Ordre est donné aux bataillons de se redresser avant le jour et de reprendre le couloir de marche assigné au régiment et dont il a fallu s'écarter pour les raisons exposées plus haut.

Ce redressement se fait en prenant pied dans la tranchée de Saint-Pierre, d'où l'on déloge les fractions ennemies.

Après cette installation de la nouvelle base de départ, l'heure H. est donnée à 7 h. 30, en liaison pleine avec les 62e et 19e R.I.

Même lenteur de marche que la veille et pour les mêmes raisons les bois sont piquetés de quantités de nids de mitrailleuses ; l'artillerie ennemie réagit faiblement.

Après trois heures de marche, on atteint le bord sud du ravin de l'Arnes, entre Saint-Pierre et Saint-Étienne. La résistance de l'ennemi devient plus opiniâtre ; Vouziers, pivot de leur nouvelle ligne de résistance, est menacé et les Allemands réagiront très fortement bientôt.

Leur artillerie bombarde les bosquets de sapins, repères faciles et seuls couverts pour notre infanterie. La progression doit se faire lentement par groupes de quelques hommes ; on gagne la rivière de l'Arnes ; dans la période de descente vers cette rivière, en vue des crêtes occupées par l'ennemi, les effets de l'artillerie se font de plus en plus vivement sentir, toujours joints au tir continu et inquiétant des mitrailleuses qui se révèlent plus nombreuses de partout.

C'est avec des pertes sensibles que les bataillons Boisseille et Linou atteignent la route et la rivière, puis filtrent sur le glacis de la rive nord. Le 19e R.I., un peu retardé à l'approche de Saint-Pierre-à-Arnes, est en retrait de 500 mètres; le 62e R.I. est à notre hauteur.

Après trois heures de cette filtration, le bataillon de tête parvient à sauter dans les organisations sud des tranchées de Marre.

Il est 17 h. 30, les bataillons de soutien et de queue doivent serrer sur lui pour sortir du glacis dénudé au nord de l'Arnes.

Le P.C. du Colonel s'était établi à partir de 9 heures dans les abris en X 205, d'où la vue pouvait facilement embrasser tout le panorama du combat par un temps particulièrement clair.

C'est certainement grâce à l'avantage de ces conditions atmosphériques que les groupes d'A.C. Laboureux et Lacassin ont pu efficacement appuyer notre progression, qui s'est effectuée sur un tel glacis avec le minimum de pertes.

6 octobre. - Ordre envoyé dans la nuit de progresser vers le nord avec heure H. (4 heures).

La progression ne peut avoir lieu ; elle se heurte dès le début à l'occupation fortement organisée des tranchées nord de Marre. Le régiment se trouve en flèche, en mauvaise posture ; sa droite est complètement en l'air jusqu'à Saint-Etienne-sur-Arnes qui, contre-attaqué par l'ennemi, passe successivement des mains de celui-ci à celles du 62e R.I.

A gauche, la liaison existe heureusement avec le 19 R.I.

Les bataillons serrés les uns contre les autres sont cloués sur place par le feu intense de mitrailleuses et de l'artillerie, et la situation est telle que le colonel est obligé de rendre compte de l'impossibilité complète de se porter en avant.

Les pertes sont sérieuses ; les hommes tombent ci et là.

Le capitaine Besson tombe frappé mortellement, victime de sa témérité, dédaignant les rafales de balles ennemies.

7 octobre. - Nouvelle tentative de progression. Le bataillon Boisseille étant en première ligne depuis le 4 octobre, les bataillons Licou et Lagarrigue reçoivent l'ordre de dépasser ses lignes à 10 heures du matin.

A 10 heures, l'attaque se déclenche ; le bataillon Lagarligue ne peut déboucher, la crête est balayée par un feu précis de mitrailleuses; les premiers rangs sont fauchés, les pertes sont fortes, impossible de déboucher. Le bataillon Linon rencontre la même résistance, mais il avait au préalable, avant le jour, gagné sa base de départ ; à l'heure H, quelques groupes de la compagnie Seguin parviennent à progresser en liaison avec le 19e R.I. qui, lui, profite d'un terrain plus favorable à la progression; ils font prisonniers : 1 officier et 69 hommes, mais des
contre-attaques violentes les rejettent bientôt.

La progression est une fois de plus arrêtée.

Dans l'après-midi parvient la nouvelle que le régiment sera relevé dans la nuit par le 104e R.I.

Dans cette période du 4 au 7 octobre, les pertes du 118 R.I. ont été de :
1 officier tué, capitaine Besson;
4 officiers blessés;
27 soldats tués;
145 soldats blessés;
Au total : 177.

Dans la nuit du 7 au 8 octobre, relève par le 104e R.I. Les bataillons viennent bivouaquer dans le bois au sud-ouest de Saint-Étienne-à-Arnes, sous le feu des batteries ennemies, dont la réaction est toujours aussi soutenue.

Le lieutenant Seguin est blessé, 2 hommes sont tués, 15 blessés.

10 octobre. - A 13 heures, ordre de se porter par Saint-Clément-sur-Arnes vers le nord - nord-ouest.

Dans la dernière partie de la nuit, les régiments relèvent ceux du 264 R.I.

Le 11, au point du jour, les bataillons dans l'ordre : bataillon Lagarrigue, bataillon Boisseille, bataillon Linon, reçoivent d'ordre de passer la rivière Retourne et de progresser vers le Nord-Ouest, direction d'Ambly-Haut.
La progression se fait au cours de la journée sans difficultés.

A 15 heures, le bataillon de tête est à 300 mètres de l'Aisne, que ses patrouilles reconnaissent.

A cette heure, le 118e a, du 26 au 30 septembre, conquis 6 kilomètres de terrain (tranchées de départ à tranchée du Pacha).

Du 5 au 10 octobre, il a progressé de 4 kilomètres et demi.

Dans la tournée du 11, il a gagné en profondeur 9 kilomètres (de la Retourne à l'Aisne).

L'addition de ces gains successifs de terrain donne un total de 20 kilomètres.

Les pertes du régiment se totalisent ainsi
Officiers : 5 tués, 26 blessés, 1 disparu blessé ;
Troupe : 99 tués, 604 blessés, 181 disparus.

..."

J. PRIGENT pourra probablement vous donner plus d'information

Cordialement



Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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RIO Jean-Yves
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Re: 118 ème RI

Message par RIO Jean-Yves »

Bonsoir à tous
bonsoir Robin .

Euh, pour faire simple, l'Historique du 118e RI est ici (comme d'hab. suis-je tenté d'écrire) :
http://cecile_meunier.club.fr/historiques/historiques/RI-118.pdf
Cordialement :hello:
Jean-Yves

Recherches sur les régiments vannetais (116e & 316e RI, 28e & 35e RAC) et l'histoire de VANNES
http://vannes1418.canalblog.com/
Yves Thoer
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Re: 118 ème RI

Message par Yves Thoer »

Bonjour.

Une liste des MPF du 118 RI, tiré de l'historique, pour cette période de combat sur l' Arnes.

04 octobre1918

GINET François
MOLLAT Félix François
ROBINET Alphonse Marie Fernand

05 octobre 1918

ADAM Adrien André
COLOMB François Marie
JUILLARD Francisque Henri
PILORGET Henri
TRÉMOLIÉRES Auguste Henri Emile

6 octobre 1918

ANDRE Octave Pascal Désiré
BÉRARD Adolphe
BESSON Raoul Etienne
COURTOY Gaston Eugène Albert
FLEURY Ernest
FRACHON Leygas Frédéric
JOSSO Pierre Marie
LAGAROSSE Jean
LAGATIE Camille Léon
OGER Désiré Ange Victor
ROUSSET Eugène Henri Baptiste
SAUDAX Joseph Arthur
TIREL Louis Marie Emile Alexandre
VIAUD Auguste

7 octobre 1918

BRÉHAMET Pierre Auguste
BRIN Auguste Firmin Amboise
CHATELAIN Albert Jules
CHENY Joseph Marie
COQUIN Albert Jules
DUTHIL Jean
FOUILLET Louis Henri
GARIOU Louis Joseph
NARBONNE Alphonse Dominique
RICOUR Alexis

8 octobre

BRICHE Maurice Juste Auguste
CAILLIEZ Anatole Augustin Georges
COBIGO Joseph Mathurin Marie
FAVENNEC Jean
GATINOIS René Lucien
GRAVOT Jean François
QUATANNENS Pierre Adolphe Léon
SINOU Yves

9 octobre

ARNOULD
BILLOT
DESCHENAUX
SALESSE
SIDEBOURG


Cordialement
Yves
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Robin Denoyelle
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Re: 118 ème RI

Message par Robin Denoyelle »

Bonjour à tous et à toutes,
Merci à vous trois.
J'ai en effet retrouvé l'historique sur le site de Cécile Meunier. Concernant les MPF, j'étudie le cas d'un médecin aide Major de 2ème Classe, Valère FONTAINE, mort des suites de blessures de guerre. Je voudrais connaître les circonstances de sa mort (j'ai déjà consulté ses états de service et sa fiche MDH) ; l'historique me donne idée du contexte, mais j'aimerais en savoir plus. Où puis-je me renseigner ?
Merci d'avance.
Bien à vous, Robin.
L'Humanité est maudite, si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement.
Jean JAURES
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Jean RIOTTE
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Re: 118 ème RI

Message par Jean RIOTTE »

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Robin,
Vous trouverez peut-être des renseignements dans le JMO ( 26 N 682 au SHD Château de Vincennes) ou au Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées (SAMHA) BP 15 - 87998 Limoges Armées Tel. 05 55 12 12 40 (standard) 05 55 12 12 46 (exploitation) Fax O5 55 12 12 57 Mel. [email protected]
Bonnes recherches.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Yves Thoer
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Re: 118 ème RI

Message par Yves Thoer »

Bonsoir.

L'historique indique l'adresse du Hôpital VG 5, 19 rue Audineau, Paris.

Je vous remercie, il était le seul officier pour lequel je n'avait pas trouvé la fiche MDH, l'historique de donnant pas son prénom.

Cordialement.
Yves
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Robin Denoyelle
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Re: 118 ème RI

Message par Robin Denoyelle »

il était le seul officier pour lequel je n'avait pas trouvé la fiche MDH, l'historique de donnant pas son prénom.

Cordialement.
Yves
Bonsoir Yves,
Je peux vous transmettre ses états de service si vous le souhaitez.
Bonne soirée, Robin.
L'Humanité est maudite, si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement.
Jean JAURES
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christophe lagrange
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Re: 118 ème RI

Message par christophe lagrange »

Bonsoir,

Je remonte ce sujet au cas où...Dans le n° 27 de Batailles, figure une vue intérieure du Musée du Sommepy-Tahure : on peut y voir une liste des morts du 118è RI QUIMPER de septembre 1918.
Vous pouvez me contacter par MP, si vous êtes intéressé.
Amicalement,
Christophe
lenaig
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Re: 118 ème RI

Message par lenaig »

Bonjour à tous,

après plusieurs semaines de galère informatique, je viens enfin de mettre en ligne un blog consacré au 118 ème RI. Je suis intéressée par tous les éléments que vous pourrez m'apporter pour étoffer ce blog. Merci d'avance.

Cordialement.
Lénaïg
Sur les traces des poilus du Léon (Finistère) en général et du Folgoët en particulier

https://surleurstraces.wordpress.com/
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