les femmes pendant la Grande Guerre (+ accès au sommaire)

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re
Régis, grand merci pour cette étude très fouillée et richement argumentée
Je vous cite : « Une employée de maison peut être : femme de service, de chambre, de ménage, de garde, servante, cuisinière, lingère, bonne à tout faire, etc… » Dans sa thèse, Emmanuelle Carle a noté que Gabrielle Duchêne « découvre un problème sérieux : de nombreuses femmes aisées confectionnent des vêtements pour les soldats et certaines obligent même leur femmes de chambre de participer à ce travail. »
Votre grand- mère a très bien pu faire partie de cette cohorte de femmes.
« la diversité des métiers (il n’y a ni répertoire ROM définissant les métiers et leurs compétences, ni conventions collectives) brouille aussi toute comparaison. » […] « Les salaires restent disparates, toujours selon les régions, et selon les qualifications demandées. »
Les solutions que G.Duchêne avait proposées avant la guerre étaient basées sur les expériences de l’Angleterre et l’Australie qui avaient mis en place des comités de salaires afin d’établir une norme selon les professions. De toute évidence, la France a eu bien du mal à trouver le chemin pour réguler les choses sur son territoire.

Avant la guerre,G Duchêne avait aussi noté le travail effectué dans les prisons et les couvents qui constitue « une main d’œuvre quasi gratuite »
cordialement
Brigitte
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bonjour à toutes et tous,
;) Régis, je ne sais pas si les ouvrières de Plougastel qui travaillaient dans la Poudrerie St Nicolas gagnaient leurs 4Frs/ jour... j'ai cherché... mais, rien trouvé, si ce n'est qu'elles ont fait grève pendant 5 jours en 1917 (pour augmentation de salaire)

Voici quelques précisions concernant la discussion précédente:
J'avais zappé le fait qu'entre Plougastel et Brest, via Kerhuon, il n'y avait pas de pont à l'époque de la Grande Guerre. J'ai toujours connu le "pont de Plougastel" (maintenant pont de l'Iroise) qui fut construit en 1930. J'ai donc fait quelques recherches.

*En 1906, il existe un bac à rames, il est remplacé par un bac à vapeur. Les habitants de Plougastel peuvent rejoindre Kerhuon pour dix centimes par personne. « Ce bac à vapeur, mis en service en juin 1907 ne fonctionnait qu'à certaines heures du jour, ce qui souleva des protestations des habitants, mécontents de la raréfaction du service et de l'augmentation du coût du passage, réclamant même la remise en service du bac à rames qui assurait un passage toutes les demi-heures dans la journée. ».
Sur la photo du bac à vapeur,on peut voir une "vraie" coiffe de Plougastel.
Image
Il n'y a pas beaucoup de place sur ce bac, je comprends que les riverains aient râlé pour obtenir davantage de passages.

* sur cette carte (récente), la poudrerie de Saint Nicolas est à droite en rose, Plougastel est pile en face, sur l'autre rive de l'Elorn.
Image

Je suppose que les femmes de Plougastel trouvaient plus de facilités à travailler dans la poudrerie de Saint Nicolas que dans celle de l’arsenal de Brest. Après avoir pris le bac pour traverser la rivière Elorn, il leur restait environ 600m à effectuer à pied pour rejoindre l'usine. Les choses sont compliquées: alors que la poudrerie Saint Nicolas est toute proche de Kerhuon, elle se situe sur Guipavas.

L'agrandissement de la carte, ci-dessous, permet de mieux comprendre les lieux : l'emplacement de l'ancien bac est visible sur la carte agrandie, il est appelé, de manière identique sur les deux rives de l'Elorn : "le passage"
Image

sources
http://www.letelegramme.fr/local/finist ... 407780.php
http://www.mairie-relecq-kerhuon.fr/le- ... il-des-ans
source https://actu.fr/bretagne/brest_29019/au ... 25833.html
http://dictionnaire.sensagent.leparisie ... uon/fr-fr/

photo du bac: éditions cartes postales Le Doaré (Châteaulin)

cordialement
Brigitte
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Toute la différence entre des industriels classés comme d'affreux capitalistes malgré les infirmeries, crèches, réfectoires et lieux de repos des usines comme chez Schneider et Citroën (et d'autres) et les "margoulins" obtenant des marchés juteux par l'intercession de l'entourage des Ministres de l'Armement successifs!
Doit-on rappeler que le Directeur de l'Artillerie ayant tout misé sur Citroën fut chassé ignominieusement de son poste en 1915 par des Parlementaires dont l'un passa devant la Cour de Justice en 1918 et que Schneider se voyait refuser en 1915 le retour à l'arrière de monteurs d'artillerie qu'il faut des années pour former.
Mais nous nous éloignons de la condition des ouvrières des Industries d'Armement...
bonjour à toutes et tous,
Il est pour le moins "regrettable" que le Directeur de l'Artillerie ait été chassé! Guy François, à mon sens, nous ne nous éloignons pas de la condition des femmes : la connaissance de l'environnement est incontournable pour accéder à une compréhension moins sectaire et plus solide.

Petit retour sur le vécu des munitionnettes dans les usines Citroën.

1] on peut se référer au document de Laura Lee Downs (page 16 à 20) Conférence- débat du 29 novembre 2009, organisée par le groupe régional du Comité d’histoire d’Ile de France au sujet d’ Albert Thomas, ministre de l’armement de 1915 à 1917. Le lien pour accéder au texte complet est hélas devenu inactif mais j'avais conservé quelques extraits : Laura Lee Downs donne lecture d’une description de l’usine Citroën faite par le médecin Clothilde Mulon. Cette femme médecin avait été invitée à visiter l’usine construite par Citroën en 1915.
* Extrait : p16 [ …] « en ce qui concerne la « nouvelle usine », c’est à dire l’usine moderne, prônée par Albert Thomas, c’est l’usine Citroën du quai de Javel qui est toujours prise comme exemple »[ … avec crèche, pouponnière, chambre d’allaitement, réfectoire [… ] « Toutes les usines ne sont pas parvenues à la réalisation des mêmes perfectionnements que les usines de Javel » (p 18)

2] illustrations par l'image: lavabos modernes pour l'époque + vestiaires ! Il faut bien admettre qu' André Citroën était particulièrement en avance. Notons également la rapidité avec laquelle l'usine de Javel fut, non seulement construite, mais savamment conçue.
Image

3] cette voiturette de chez Citroën est tout simplement époustouflante:
Image

sources :
photo 1 (lavabos) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8 ... angFR.zoom ( tout l'album est intéressant, en le consultant, on remarque que les tenues portées par les femmes sont spécifiques aux fonctions qu'elles occupent dans l'usine)
photo 2 (voiturette) (même remarque)
ces sources viennent de cette discussion
cordialement
Brigitte
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bonjour à toutes et tous,

Blanche Maupas, le combat d'une veuve obstinéeImage

L'affaire est compliquée, sur le plan juridique, elle est pointue. En conséquence, si vous remarquez des termes inadéquats, des dates ou des faits erronés, n'hésitez pas à les signaler.
Le combat de Blanche Maupas sera traité en plusieurs épisodes, les principales sources de lecture apparaitront à mon dernier paragraphe.


1] L’affaire des fusillés de Souain (bref rappel)
La 21ème compagnie du 336è RI, au sein de laquelle sert le caporal Théophile Maupas, se trouve dans le secteur de Souain. 9 mars 1915 : ordre est donné d’attaquer et de sortir des tranchées. Ceux qui sortent sont fauchés par les mitrailleuses allemandes, les autres ne sortent pas. 10 mars : mêmes conditions, même résultat. La compagnie qui est épuisée au-delà de l'imaginable, est dirigée vers Suippes où siège le Commandement qui considère que c’est un cas de « refus d’obéissance en présence de l’ennemi ». Le général Reveilhac veut rétablir la discipline, il donne l’ordre de choisir au hasard 18 soldats parmi les plus jeunes et 6 caporaux. Depuis Septembre 1914, les « Conseils de Guerre spéciaux » peuvent punir de façon exemplaire à l’aide d’une procédure simplifiée, avec application de la sentence d'exécution dans les 24 heures. Le 16 mars 1915 le Conseil de Guerre se réunit, les 18 soldats sont relaxés, 2 caporaux sont disculpés. Quatre caporaux, condamnés à mort, sont exécutés le lendemain, parmi eux Théophile Maupas, le mari de Blanche.

Je me suis instruite à la lecture de: http://prisme1418.blogspot.fr/search/label/1915 qui mène une étude sérieuse sur la question des fusillés de la Grande Guerre. Théophile Maupas, ses trois compagnons de destin, sont des «fusillés pour l’exemple». Ils pourront faire partie des «réhabilités» puisqu’il y a eu procès (article de prisme:"année 1915, cohorte de mars")

2] Le combat de Blanche

Préambule : j’ai volontairement choisi de ne pas dissocier les actions multiples de Blanche et les avancées de la justice. L’ensemble est, certes, plus compliqué à lire mais la chronologie évènementielle montre l’âpreté du combat et la constante détermination de Blanche qui eut, en outre, à se battre contre de graves accidents de santé.

D’une part, Blanche connait la personnalité de son époux, d’autre part elle a reçu des lettres de Théophile en provenance du front. Elle peut se faire une petite idée du contexte.

Extraits des lettre de Théophile :
*déc. 1914 : « je ferai mon devoir tout simplement, ce qui me permettra de répondre, la tête haute à toutes les injustices qu’il y a autour de moi ». *Janvier 1915 : « j’ai assisté à une bien triste cérémonie…un soldat a été fusillé pour abandon de poste… c’est lugubre… »
*16 mars 1915 : « …je n’ai rien à me reprocher, je n’ai ni tué ni volé, je n’ai sali ni l’honneur ni la réputation de personne. Je puis marcher la tête haute »

Des témoins de l’exécution ont rapporté qu’au moment de son exécution, Maupas aurait demandé à ses camarades de témoigner pour sa réhabilitation.
*En tout cas, dès le 22 mars, une lettre est écrite à Blanche, dans laquelle plusieurs soldats s’engagent à témoigner quand le moment sera venu.
* le 26 mars,quand elle reçoit cette lettre, l'institutrice au Chefresne, ne sait pas encore que son mari a été fusillé. Dans un premier temps, l’exécution a été tenue secrète aux civils.

Image

Dès qu'il apprend les circonstances de la mort de l'instituteur Maupas, l'Inspecteur d’Académie suggère de muter Blanche dans une autre école, afin qu’elle ne subisse pas, de la part de la population, une mise à l’index humiliante. Mais des lettres venues du front sont déjà parvenues à une population qui est bienveillante à l’égard de Blanche.
Le maire du Chefresne explique à l’inspecteur que personne ne désire le départ de l’institutrice, d’ailleurs le curé, dans son sermon, a déjà fait des vœux pour la réhabilitation de Théophile (28 mars) (c'est la version des archives départementales de la Manche qui proposent des courriers)
Une version différente: (site officiel du Chefresne) : « Le dimanche qui suivit, il y eut beaucoup de restriction pour annoncer en chaire le décès de l’instituteur. Son nom ne fut pas prononcé. Singulière recommandation, le Maire fit aussi comprendre [à Blanche] par ses insinuations qu’il souhaitait son départ. Elle fut soutenue par l’inspection académique. « Je ne partirais pas dit-elle, il est plus facile de se débarrasser d’une histoire que de défendre et soutenir une veuve de fusillé innocent. »

Quoiqu'il en soit, Blanche entend défendre l’honneur de son mari, mais aussi le sien et celui de ses enfants. Dans la France de l’Union Sacrée, être l’épouse d’un lâche était une situation invivable.
Les années qui passent font tomber les choses dans l’oubli. Blanche commence un combat qui durera pratiquement 20 ans, elle orchestre dans la durée, une véritable propagande construite sur des actions publiques aussi variées que régulières.

Cordialement
Brigitte
Source photo de Blanche : la Gazette de la Manche, archives départementales de la Manche
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*
bonjour à toutes et tous,
Pour le moment, je concentre mes recherches sur Blanche mais j'ai noté que la sœur d'un des quatre caporaux, quoique plus discrète (ou probablement moins soutenue que Blanche) a aussi œuvré pour l'honneur de son frère.

Blanche Maupas (épisode 2)
Image

d'avril 1915 à 1919
Blanche s’informe, elle retrouve la trace des 18 soldats relaxés et des 2 caporaux disculpés, ce qui n'est pas une mince affaire. Elle parvient aussi à trouver d’autres témoins qui, malgré la censure et les risques qu’ils encourent, accepteront d’écrire des attestations. Elle œuvre pour constituer un dossier conséquent qui sera ultérieurement exploitable.
Année 1915
*Avril : après avoir contacté l’Amicale des instituteurs (les Maupas sont tous deux instituteurs) pour un soutien juridique, Blanche se tourne vers la Ligue des Droits de l’Homme.

Année 1916.
*Août : Blanche transmet à la LDH des témoignages (38 sont conservés à la BDIC)

Année 1918
Blanche est sérieusement atteinte par la grippe espagnole

Année 1919
«disparition d’un rapport ». Avant sa mort au front en octobre 1918, l’instituteur Leforestier (c'est lui qui a écrit la lettre du 22 mars 1915) lieutenant au 336è RI, avait confié un document conséquent à l’inspecteur de l’Enseignement Primaire de St Lô. Ce dossier/ rapport transite jusqu’à l’Inspecteur d’Académie, il aurait ensuite été déposé auprès de Paul-Meunier.Cet avocat/ député a inlassablement dénoncé la brutalité des Conseils de Guerre, il sera emprisonné arbitrairement (pour raison d’Etat) en nov. 1919. Après des perquisitions, menées par l’autorité militaire au domicile de l’avocat, le rapport "aurait" disparu. (source unique : les archives départementale de la Manche)
source photo (ce site ne précise pas la source de sa photo, dommage. J'ai cherché... :( mais pas trouvé)

cordialement
Brigitte
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*
Bonsoir à toutes et tous,

merci/ merci :bounce: pour toutes les interventions, analyses, photos...(indexées dans le sommaire)
Si vous repérez des oublis, erreurs de classement, titres inadéquats, liens qui ne fonctionnent pas ou autres anomalies, je serais bien contente que vous m'en avertissiez.
Par avance merci

Cordialement
Brigitte
oups, désolée : j'ai oublié de préciser que le sommaire est directement accessible en cliquant sur le texte bleu dans ma signature, en bas de ce post.
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demonts
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https://www.letemps.ch/culture/2016/01/ ... mie-arabes

Bonjour,

Voici une femme d'influence, Gertrude BELL, exploratrice, diplomate et agent secret en 1915 au service de sa gracieuse majesté. Elle a beaucoup influencé Thomas Edward Lawrence dit Lawrence d'Arabie.

Image


Bonne lecture.

François
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par Skellbraz . »

*
bonjour à toutes et tous
Bonjour François,
Gertrud Bell figure déjà dans le sommaire, mais ta recherche n'a pas été pas vaine : cette photo, je ne l'avais pas. En aurais-tu gardé la source?

Je profite de ce post pour vous dire, participant(e)s, de ne pas hésiter à poster le fruit de vos recherches...Le sommaire est devenu d'une telle complexité !
Bon, je m'y retrouve : je le connais quasi par coeur et je sais tout de suite de quoi il en retourne. Si par hasard, votre participation est identique à une autre, je vous le signalerai par MP et vous pourrez l'ôter, sauf si elle a donné lieu à une discussion ou à des précisions.

Je suis aux anges avec l'entraide généreuse et conviviale qui caractérise ce fil, on est dans un écrin.
merci à chacune et chacun
:hello: Brigitte
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

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*
Bonjour à toutes et tous

Blanche Maupas
(épisode 3) d'octobre 1919 au 11 novembre 1920

Année 1919
* 24 octobre : vote d’une loi d’amnistie qui interdit toute poursuite contre le commandement militaire. Toute demande de réexamen d’une condamnation prononcée par le Conseil de Guerre doit présenter un fait nouveau. (source: archives de la Manche)

Année 1920
* 31 Janvier : Blanche Maupas et la Ligue des Droits des Hommes déposent, auprès du Garde des Sceaux, une demande officielle de révision du jugement du Conseil de Guerre. Le dossier est conséquent, il rassemble de nombreuses lettres de témoins qui connaissent les circonstances de la condamnation. On croit en la révision possible du procès mais, les mois passent sans qu’aucune réponse ne soit apportée.
Il semblerait bien qu’en haut lieu on compte sur un lâcher-prise par épuisement.
* Mai : la LDH réagit et demande que le dossier des fusillés de Souain soit mis à sa disposition.
* Juin : la Chancellerie répond enfin : elle transmet la demande au Ministre de la Guerre, seul habilité à autoriser une telle communication.
*Juillet : par deux fois, la LDH récidive dans sa requête. C’est une véritable guerre d’usure qui a commencé
* 11 Août : après huit mois d’attente, Blanche et ceux qui la soutiennent obtiennent enfin une réponse. Le directeur des affaires criminelles et des grâces, a rejeté la demande en révision.
* Décembre 1920 : Léon Quesnel, curé et brancardier dans la 60e D.I. (celle de Maupas) transmet pourtant à la LDH, un témoignage détaillé sur la tenue du Conseil de guerre de Suippes.
Il n’y a plus d’issue juridique.
Pour poursuivre il est, plus que jamais, nécessaire de s’en remettre la puissance de l’opinion publique. On organise de larges campagnes de presse afin de maintenir la population en éveil. Pour que la mort de Théophile Maupas ne soit pas oubliée, il faut que sa Veuve saisisse toutes les occasions où elle peut se faire voir et entendre par des foules.
Lors des prises de décisions de construction de Monuments aux Morts, partout où elle estime que le nom de son mari doit figurer, elle s’invite. Elle harcèle les décideurs à tel point qu’un jour, excédé, son Inspecteur d’Académie lui écrira : «Non, je n’ai pas qualité pour trancher la question. Prière d’en prendre bonne note une fois pour toutes ».
Pourquoi Blanche concentre- t- elle son énergie sur les MAM ?
Pour l’honneur de Théophile, sans aucun doute, mais aussi parce qu’elle sait parfaitement que, précisément là, elle peut atteindre un large public. Des milliers de familles n’ont pas pu procéder au rituel essentiel qu’est la cérémonie d’enterrement. D’ailleurs, les décisions de construction de monuments aux morts se multiplient, tant dans les petites communes que dans les grandes villes.
Certaine d’être entendue par le plus grand nombre, Blanche va se servir de ces occasions qui, de surcroit, sont chargées d'un intense impact émotionnel.
Officiellement Théophile ne fait pas partie des Morts pour la France. Que Blanche obtienne ou non gain de cause, le but est atteint : on aura parlé de Théophile. Parmi les croisades à destination des MAM, la plus ardue sera celle de Saint Lô.
Pourquoi Saint Lô ?
C’est là que se situe l’école normale d’instituteurs qui a formé Théophile.
Image
(source photo: un site de vente bien connu)

- 1] Tout d’abord, il faut prendre en compte l’état d’esprit qui anime les instituteurs. Depuis bien longtemps ils ont tissé des liens entre eux et se sont constitués en Amicales reliées entre elles par des Fédérations. Ils ont de l'expérience quant aux débats, à l’organisation de congrès, aux diffusions de journaux et, ils sont nombreux à posséder un sérieux savoir-faire. Théophile est l’un des leurs, Blanche est institutrice, elle dispose ainsi d’une solide structure préexistante.
( https://www.cairn.info/revue-le-telemaq ... age-67.htm.)
C’est d’ailleurs un instituteur qui, depuis le front, avait écrit à Blanche cette lettre dans laquelle figurait le nom de trois autres instituteurs.Tous avaient déjà à l’esprit l’idée que leurs témoignages pourraient être précieux. 5 jours après l’exécution de Théophile, le processus était déjà enclenché.

- 2] Quel est le lien avec un MAM à Saint Lô ?
Année 1919
* Janvier: le Ministre de l’Instruction Publique a adressé à chaque Ecole Normale une médaille de bronze avec le nom des élèves tombés au Champ d’Honneur. La remise des médailles donne lieu à des cérémonies.
* Juin: Celle de Saint Lô est présidée par le Préfet. Il n’est pas nécessaire de chercher un local, la salle des fêtes du Collège est parfaite, elle accueille plus de 700 personnes. Sur la médaille de l’Ecole Normale de Saint Lô, le nom de Maupas ne figure pas.
Les Amicales des Instituteurs ne vont pas s’en tenir à une médaille, l’idée d’un MAM est déjà dans leur esprit.

Année 1920
* Juin: sous l’autorité de personnalités comme le Préfet, le Recteur d’Académie, le principe de la construction d’un monument dédié aux élèves tués pendant la guerre est arrêté. Il sera érigé dans la Cour d’Honneur de l’Ecole Normale. L'inscription ou non inscription de Maupas sur la liste va durablement embarrasser l’administration.
La campagne de propagande a porté ses fruits, au-delà de la Manche et au-delà du cercle des instituteurs :
* 11 novembre : un ancien combattant de Reims, qui ne connait pas les Maupas, arbore devant sa maison un drapeau portant l’inscription : « 11 novembre 1918 Honneur au caporal Maupas et à ses compagnons martyrs Souain, Vingré, Flirey Souvenons-nous ».
Nous pouvons noter que, si les autres fusillés ne sont pas oubliés, seul le nom de Maupas apparaît. Cela signifie (ce n’est pas rien) que d'anciens combattants sont sensibles au combat de la Veuve Maupas.
Blanche pourra compter sur le soutien des Associations d’Anciens Combattants.

cordialement
Brigitte
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par demonts »

http://www.apocalypseww1.com/blanche-la ... seau-bleu/

Les infirmières militaires canadiennes, appelées les Oiseaux bleus surnom qui évoque la couleur de leur uniforme, sont le visage humain durant la guerre 1914-1918. Des femmes désireuses de faire leur part patriotique et qui ont le goût de l’aventure. Parmi elles : Blanche Olive Lavallée.

En 1918, elle est l’une des deux infirmières militaires canadiennes déléguées à Washington pour convaincre le Congrès que les infirmières américaines devraient avoir le rang d’officiers, principe obtenu en 1920. Elle demande aussi l’équité salariale avec les hommes du même rang, ce est finalement accordé durant la Deuxième Guerre mondiale.

Image

Bonne lecture.

François
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