Bonjour à tous,
Jean-Luc contributeur et lecteur assidu du blog du 409è RI, m'informe que ce régiment est évoqué dans l'ouvrage " Oublier l'apocalypse - Loisirs et distractions des combattants de la Grande Guerre " de Thierry HAGIER et Jean-François JAGIELSKI.
Les auteurs citent un extrait d'un autre livre publié en 1930 par Jean MAROT : Belhumeur, du nom du commandant du 334è RI :
" [...] Le record est tenu, de très loin, par les exploits d'un régiment de marche, celui qui a pillé les Docks. Ce sont les entrepôts d'une société de consommation. Il y avait encore, au printemps de 1917, quantités énormes de denrées alimentaires et de boisson. Vint le 409è qui entreprit l'exploitation en grand de ces ressources. Une bande arriva un soir, cerna le logement des veilleurs, pilla le champagne, les vins fins, l'épicerie, la confiserie, le magasin de chaussures. Les gardiens essayèrent de protester ; on leur mit un pistolet sous le nez, ils se turent. Le lendemain, ils furent bloqués chez eux par une salve de grenades. Ils firent venir les gendarmes ; ceux-ci restèrent cois quand ils entendirent éclater les grenades offensives. Ce n'est pas musique pour gendarmes. Puis ce fut un fusil mitrailleur. Cela dura huit jours. Huit jours où les gardiens et la maréchaussée n'en menaient pas large. Le dernier soir, les pirates avalèrent les dernières des 4.500 bouteilles de la cave. Puis, ayant pillé le magasin de jouets, ils défilèrent, en colonne par quatre, devant les trois veilleurs et les quinze gendarmes, en portant sur l'épaule de petits fusils de bois. [...] "
Ces pillards auraient profité de la destruction partielle des Docks lors des bombardements allemands.
Aucun JMO (régiment, division, prévôté) ne fait allusion à ce qui s'est passé à Reims au cours de cette période. On relève seulement la mention de 5 déserteurs à l'intérieur parmi les 11 disparus figurant sur l'état des pertes du JMO de la 167è DI.
Le 409è RI arrive à Reims fin juin 1917 et quitte le secteur le 19 août 1917. Il cantonne entre autres aux caves Heidsieck, Mumm et à Bézannes (où vient le Cardinal Luçon).
Dans le fascicule Henri RAMBAULT écrit par l'Abbé BRILLAUD, je relève :
" [...] Dans son sermon hebdomadaire, il [l'Abbé RAMBAULT] mettait en garde contre la tentation, si forte par cette température de juillet, de visiter les nombreuses caves où s'étageaient des millions de bouteilles de champagne.
Je ne voudrais pas assurer que son discours portât : ce que je sais, c'est que des gendarmes vinrent trop tard pour monter une garde vigilante au pied des immeubles abandonnés. [...] "
Dans le Journal de la guerre 1914-1918 du Cardinal Luçon, une allusion possible, à la date du 27 juillet 1917 :
[...] Nuit tranquille en ville. Escarmouche aux environs de Reims. +14°. Bombardement du Faubourg de Laon. Visite de M. LEMMON : récit d'indiscipline et actes de sauvageries. [...]
Peut-être connaîtriez-vous d'autres sources qui permettraient de recouper ?
Cordialement
Christophe
Été 1917 : 8 jours de pillage à Reims
- christophe lagrange
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Re: Été 1917 : 8 jours de pillage à Reims
Bonjour Christophe,
Dans les quelques paragraphes qui précèdent, Marot décrit la "montée en puissance" du phénomène : "Le diable veille, et nous pousse à dépasser les bornes de l'utile pour chiper le superflu. Un coup de pouce et nous voici au chapardage ; encore un peu et vient le vol, enfin le pillage à main armée." Et plus loin : "Et tout le monde fait comme nous, usant de toutes ces choses qui se perdent, et qui nous manquent, à nous. Les gardiens même de l'ordre public ne s'en gênent pas ; Poncet, l'ordonnance du colonel, se trouve soudain, dans une maison qu'il fouille, nez à nez avec un gendarme chargé d'une pendule."
On trouve parfois des allusions à ce type de pratiques dans des sources inattendues, des JMO d'ambulances, par exemple. A suivre, avec un peu de chance...
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Dans les quelques paragraphes qui précèdent, Marot décrit la "montée en puissance" du phénomène : "Le diable veille, et nous pousse à dépasser les bornes de l'utile pour chiper le superflu. Un coup de pouce et nous voici au chapardage ; encore un peu et vient le vol, enfin le pillage à main armée." Et plus loin : "Et tout le monde fait comme nous, usant de toutes ces choses qui se perdent, et qui nous manquent, à nous. Les gardiens même de l'ordre public ne s'en gênent pas ; Poncet, l'ordonnance du colonel, se trouve soudain, dans une maison qu'il fouille, nez à nez avec un gendarme chargé d'une pendule."
On trouve parfois des allusions à ce type de pratiques dans des sources inattendues, des JMO d'ambulances, par exemple. A suivre, avec un peu de chance...
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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Re: Été 1917 : 8 jours de pillage à Reims
Bonjour Éric
Merci pour ce complément.
Ce qui me surprend dans cette histoire, c'est la taille des docks rémois qui s'étendaient sur près de 11 ha (une vue aérienne sur carte postale) et qu'un article du Monde illustré de 1920 (relevé sur Gallica BNF) indique que dès 14 et les premiers bombardements, les entrepôts avaient été vidés et le contenu dirigés sur deux annexes à Epernay et Pantin.
Ces entrepôts étaient situés à 1,5 km des lignes et constituaient une cible de choix pour l'artillerie allemande.
Une autre carte postale montre un tas important de bouteilles brisées avec une légende 1914-1917.
Bien cordialement
Christophe
Merci pour ce complément.
Ce qui me surprend dans cette histoire, c'est la taille des docks rémois qui s'étendaient sur près de 11 ha (une vue aérienne sur carte postale) et qu'un article du Monde illustré de 1920 (relevé sur Gallica BNF) indique que dès 14 et les premiers bombardements, les entrepôts avaient été vidés et le contenu dirigés sur deux annexes à Epernay et Pantin.
Ces entrepôts étaient situés à 1,5 km des lignes et constituaient une cible de choix pour l'artillerie allemande.
Une autre carte postale montre un tas important de bouteilles brisées avec une légende 1914-1917.
Bien cordialement
Christophe
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Re: Été 1917 : 8 jours de pillage à Reims
Bonjour,
Flaubert ! Sors de ce corps !
Cdlt
Christophe
Flaubert ! Sors de ce corps !
Cdlt
Christophe
Re: Été 1917 : 8 jours de pillage à Reims
Bonjour Christophe
A l'époque Reims était la capitale de l'épicerie. Plusieurs gros épiciers fondèrent Les Docks Rémois qui livraient les magasins Familistère puis d'autres marques apparurent comme Goulet Turpin. Ce qui explique je pense la taille énorme de ces docks.
Cordialement
FABRICE
A l'époque Reims était la capitale de l'épicerie. Plusieurs gros épiciers fondèrent Les Docks Rémois qui livraient les magasins Familistère puis d'autres marques apparurent comme Goulet Turpin. Ce qui explique je pense la taille énorme de ces docks.
Cordialement
FABRICE
Re: Été 1917 : 8 jours de pillage à Reims
Bonjour
La première maison d'alimentation à succursales multiples a été créée à Reims en 1866 par Étienne Lesage. Les petits épiciers détaillants, après avoir longtemps souffert de la concurrence s'unissent en un groupement d'achats en commun. ... Des maisons d'épicerie en gros de Reims, voyant leurs clients de détail diminuer, groupent leurs capitaux et fondent les « Docks Rémois» qui ont donné les succursales à l'enseigne du « Familistère ».
Source: http://www.leroy-goulet-turpin.com/index.php?p=histoire
Cdt
Armand
La première maison d'alimentation à succursales multiples a été créée à Reims en 1866 par Étienne Lesage. Les petits épiciers détaillants, après avoir longtemps souffert de la concurrence s'unissent en un groupement d'achats en commun. ... Des maisons d'épicerie en gros de Reims, voyant leurs clients de détail diminuer, groupent leurs capitaux et fondent les « Docks Rémois» qui ont donné les succursales à l'enseigne du « Familistère ».
Source: http://www.leroy-goulet-turpin.com/index.php?p=histoire
c'est ce qu'on voit sur les plans et canevas de tir. Il y a meme un tranchée dite des docks.Ce qui me surprend dans cette histoire, c'est la taille des docks rémois qui s'étendaient sur près de 11 ha (une vue aérienne sur carte postale)
Cdt
Armand
Sur les traces du 132ème RI " Un contre Huit " et du 294ème RI (le "29-4")
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Re: Été 1917 : 8 jours de pillage à Reims
bonjour,
Mais restait-il beaucoup de "choses" à la suite du passage rapide des Allemands en 1914?
A bientôt.
CC
Mais restait-il beaucoup de "choses" à la suite du passage rapide des Allemands en 1914?
A bientôt.
CC
- christophe lagrange
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Re: Été 1917 : 8 jours de pillage à Reims
Bonsoir,
Je ne pense pas car dès les premiers bombardements les entrepôts semblent avoir été vidés vers deux autres comme l'indique l'article précité (publié en 1920).
Je cherche une éventuelle autre trace de la relation de ce pillage.
Peut-être au travers de souvenirs d'anciens rémois, de publication locales...
Vu la superficie et la durée indiquée (8 jours) je m'interroge sur l'absence d'autres sources (à découvrir) que ce récit publié en 1930.
Cordialement
Christophe
Je ne pense pas car dès les premiers bombardements les entrepôts semblent avoir été vidés vers deux autres comme l'indique l'article précité (publié en 1920).
Je cherche une éventuelle autre trace de la relation de ce pillage.
Peut-être au travers de souvenirs d'anciens rémois, de publication locales...
Vu la superficie et la durée indiquée (8 jours) je m'interroge sur l'absence d'autres sources (à découvrir) que ce récit publié en 1930.
Cordialement
Christophe
- Arnaud Carobbi
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Re: Été 1917 : 8 jours de pillage à Reims
Bonjour à tous,
Il y a forcément des rapport de la maréchaussée sur l'incident. Des rapports quotidiens étaient transmis à la préfecture et sont donc disponibles aux AD dans la série M... mais pour les départements de la zone intérieure. Je ne sais pas si une telle source existe pour la zone des armées.
Amicalement,
Arnaud
Il y a forcément des rapport de la maréchaussée sur l'incident. Des rapports quotidiens étaient transmis à la préfecture et sont donc disponibles aux AD dans la série M... mais pour les départements de la zone intérieure. Je ne sais pas si une telle source existe pour la zone des armées.
Amicalement,
Arnaud
Le site du Parcours du combattant de 14-18 : Recherche de l'identité de l'auteur d'un album photo avec T. Vallé. 10/03/2024.