Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

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Arnaud Carobbi
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Re: Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

Message par Arnaud Carobbi »

Bonjour à tous,

On imagine communément que la date du 2 août 1914 marque le début de la Première Guerre mondiale pour la France. Ce n'est pourtant que la date de la mobilisation et, comme Poincaré l'a écrit dans la proclamation qui accompagne l'ordre de mobilisation – espoir de courte durée – dans une phrase restée célèbre : « La mobilisation n'est pas la guerre. Dans les circonstances présentes, elle apparaît, au contraire, comme le meilleur moyen d'assurer la paix dans l'honneur. ».
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La guerre ne commence effectivement que le lendemain.
Comment se fait-il alors que certains JMO commencent non le 2 août ou le 3 mais dès le 25 juillet ? Excès de zèle de l'officier rédacteur ? Raison plus officielle ?
  • Tableau des JMO dont la date de rédaction commence avant le 2 août 1914 :
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Méthodologie : les JMO des Armée, des Corps d'Armée, des Divisions, des Brigades d'infanterie, régiments d'infanterie d'active et BCP ont tous été consultés et tous les JMO commençant avant le 2 août ont été listés. De ce fait, n'apparaissent pas les unités ayant débuté leur JMO à partir du 2 août et ultérieurement ni les régiment de réserve ou territoriaux, non consultés et théoriquement mis en place à partir de la mobilisation. Des unités n'ayant pas de JMO numérisé, ils n'apparaissent pas dans le tableau, ce qui rend difficile l'établissement de statistiques précises sur la question.
  • L'aboutissement d'une crise :
Le 28 juin 1914 est l'étincelle qui met le feu aux poudres dans une Europe puissante mais divisée. Pendant le mois qui sépare l'assassinat de l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie et l'embrasement généralisé de l'Europe, la diplomatie des différents Etats s'active : ultimatum, discussions, menaces, soutiens... Une tension diplomatique qui trouve son aboutissement dans les différents ordres de mobilisation fin juillet début août. Ces ordres de mobilisation sont la dernière étape avant la guerre, mais cela ne veut pas dire que rien n'ait été préparé avant.
Le tableau suivant met en parallèle les étapes de l'engrenage qui mène à la guerre face au dispositif militaire mis en place par le gouvernement français et le GQG.
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  • Premiers actes :
Messimy, ministre de la guerre en France au moment de la crise diplomatique, explique que toutes les décisions prises avant le retour de Poincaré et de Viviani – qui se trouvent en voyage d'Etat en Russie - ont été guidées par un double objectif : ne pas prendre de retard sur les préparatifs allemands, mais ne pas passer pour l'agresseur.
La première étape de la préparation de l'armée à toute éventualité a lieu de 25 juillet : à 22h15 est prise la décision de rappeler tous les officiers généraux et chefs de corps. Le télégramme arrive le lendemain matin comme l'indique le JMO de la 43e DI :
26 juillet, 5h00 : "Ministre de la guerre télégraphie : Prenez mesure pour que officiers généraux et chefs de corps rejoignent leur poste sans délai. Les autres officiers et hommes de troupe actuellement en permission ne seront pas rappelés pour l'instant.
Aucune permission nouvelle ne sera accordée sauf cas de force majeure. Rendre compte au général commandant le 21e Corps d'armée présence de leur général et chef de corps."
Le même jour, à 21h45 est reçu un nouveau télégramme :
« Le ministre télégraphie : rappeler immédiatement officiers en permission. ».
Le rappel est effectif le lendemain. On trouve mention de ces rappels dans les mémoires de certains officiers : ainsi Foch, commandant le 20e CA, rentre en urgence de Bretagne le 26 ; le sous-lieutenant Olivier Guilleux reçoit son télégramme le dimanche 26 en fin de journée lui incombant de revenir au 115e RI le plus vite possible.

Conformément aux instructions du 26 juillet, les troupes en déplacement doivent cesser immédiatement programme de marches, d'exercices ou les manœuvres en cours pour rentrer dans la journée. C'est le cas du 158e RI qui informe la 85e brigade de l'heure prévue de retour des différents bataillons le 27 juillet.

Ce même jour est envoyé un autre télégramme qui marque une nouvelle étape dans les préparatifs :
« Le ministre télégraphie : rappeler tous les permissionnaires ; prévenir pour exécution tous les corps et services de la place. »
Le rappel qui début le lendemain n'est pas anodin : en cette période des moissons, avant les manœuvres d'automne, les permissions ont été largement attribuées. Le 60e RI nous donne une idée du niveau de permissionnaires : 469 permissionnaires sont absents au 28 juillet, soit plus de 25% de l'effectif général du temps de paix.
Au niveau humain, la prochaine étape sera obligatoirement le rappel des réservistes. Toutefois quelques jours vont s'écouler avant ce rappel et ils vont être mis à profit pour sécuriser le processus de mobilisation.
  • Empêcher une attaque brusquée :
Quand, le 30 juillet, le gouvernement décide de mettre une partie des troupes de couverture en état d'alerte, il s'agit bien d'empêcher une attaque brusquée crainte en raison des préparatifs perçus du côté allemand. Un tel dispositif a pour objectif de mettre en place à la frontière un rideau de troupe empêchant toute attaque surprise pendant que le gros de l'armée française mobilise ses réservistes, achemine et met en place ses unités.
Les troupes de couverture, comme elles l'indiquent souvent dans leur JMO, reçoivent le télégramme le 30 juillet à 23h30 pour un départ sur les positions prévues le lendemain. Fort logiquement, la majorité de ces troupes de couvertures (division, brigade ou régiment) ouvrent un JMO afin d'y consigner réglementairement les opérations qui commencent. Le départ des troupes de couvertures n'est, une fois encore, que la dernière étape des préparatifs. Dès le 28 juillet, le gouvernement met en état d'alerte les douaniers, gendarmes et forestiers à la frontière : il s'agit de renforcer la surveillance et de mettre les barrières aux points surveillés par les douaniers. Le JMO du 224e RI indique que ce même jour, le dépôt commun des 24e RI et 224e RI procède à une série de vérifications concernant la mobilisation :
I. Révision des journaux et dossiers de mobilisation ;
II. Reconnaissance des cantonnements de mobilisation ;
III. Visite du matériel de mobilisation ;
IV. Contrôle des approvisionnements ;
V. Révision des dispositions prises en vue du fonctionnement à la 1ère heure de la mobilisation du service de protection des voies de communication et des points importants du littoral.
Faut-il voir ici l'application de l'ordre d'exécuter le memento A (1-2-3) reçu le 28 juillet et les mementos B, C, D, E, reçu le 29 mentionnés par la 7e brigade d'infanterie ? Ou s'agit-il de l'application d'une seule partie, le memento E étant relié dans un autre JMO à l'achat de chevaux ?
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Le 29 juillet, les unités doivent « prendre les dispositifs de sécurité autour des garnisons ». C'est le 30 qu'une accélération est visible : les unités doivent se procurer les animaux nécessaires en cas de mobilisation par la location (qui sera transformée en réquisition en cas de mobilisation). Il y a donc la volonté d'anticiper les préparatifs nécessaires. Un autre télégramme invite à prendre contact avec les maires pour qu'ils préviennent « discrètement » les propriétaires ayant soit des animaux soit des voitures devant être réquisitionnés. Pas de préparation de la guerre, juste une volonté de ne pas perdre de temps lorsque la mobilisation sera décrétée avec l'angoisse en arrière-plan du gouvernement et du GQG que quelque chose ne vienne enrayer la mécanique de précision qu'est la mobilisation.

Le 30 juillet, les unités à la frontière reçoivent un télégramme du ministère de la guerre dont la 25e brigade d'infanterie nous donne le détail :
« 1° Un télégramme du Ministre de la guerre à Général commandant Corps d'armée, prescrivant d'exécuter mesures préparatoires aux opérations N°24, exercice de mobilisation, garnison extrême frontière, visé annexe 2, instruction 15 février 1909. »
La 4e Division de cavalerie reçoit le même type d'ordre de son corps d'armée :
"Mobilisez tous les éléments actifs premiers échelons de la garnison, sans rappeler réservistes [ni] gardes de communications. (…)".
Des ordres dans le même esprit sont mentionnés dans quelques JMO, dont celui du 15e BCP :
"Le 31 à 11h30, arrivée de l'ordre suivant :
"Alerte, distribuez la tenue de guerre, les cartouches et les vivres de réserve".
Cet ordre fut exécuté avec calme, ordre et silence. l'exécution était terminée à 17h00."
On notera les délais différents entre les différentes unités. Le 15e BCP se trouve prêt en fait pour le départ en couverture le 31 au soir quand la 4e Division de cavalerie ou la 25e Brigade d'infanterie sont en position dès le matin du 31.

Il s'agit ici de la première mesure prise pour empêcher une attaque brusquée comme l'indique Foch dans ses mémoires :
« Le 30, dans la soirée, le 20e corps d’armée est alerté et les troupes de couverture, faisant mouvement par voie de terre, gagnent les emplacements assignés pour le cas d’attaque brusquée »
Seules les troupes à la frontière doivent prendre position. Cet ordre ne concerne pas les unités du reste du pays. Ce n'est que le 31, en fin de journée, que le dispositif de couverture est généralisé : toutes les unités du dispositif rejoignent leurs positions et non plus seulement celles pouvant le faire par voie de terre comme c'était le cas le 30.

Si les premiers préparatifs de l'armée n'avaient pu passer inaperçu, en particulier en raison de la location de chevaux et de voitures, la sortie des unités des casernes montre qu'une nouvelle étape est franchie.
  • Les troupes en couverture :
Même si Messimy indique que Joffre obtint que la limite des 10 kilomètres ne soit pas d'un strict absolu, force est de constater que les consignes furent clairement exposées et appliquées sur place dans la mesure du possible : un grand nombre de JMO des troupes concernées indiquent les dispositifs établis, le secteur à ne pas dépasser et les consignes données. La palme va au JMO du 2e BCP qui développe en 14 pages la seule journée du 31 juillet.

Voici un exemple de mise en œuvre de ces mesures prises à partir du 30 juillet : le secteur de la 81e brigade d'infanterie.
Dans les Vosges, les choses sont compliquées au niveau du respect des 10 kilomètres comme on peut le constater sur cette première carte où a été tracée la ligne officielle ne devant pas être franchie par les Français. On est plus à 5 kilomètres que 10 et parfois moins, mais c'est dans la latitude laissée à Joffre pour couvrir la frontière : dans les Vosges, certaines villes importantes sont à moins de 10 kilomètres de la frontières et il semble logique de ne pas les abandonner. Il faut y voir une adaptation à des circonstances particulières plutôt qu'à une volonté de provoquer les Allemands. La carte montre les premières positions occupées par les troupes frontalières dans le cadre de l'alerte du 30 juillet.
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La journée du 1er août voit le 152e RI prendre des positions qui ne respectent plus la ligne à ne pas dépasser. Au point que la nuit du 1er au 2 août va être animé au col de la Schlucht et au Collet : les Français essuient de nombreux tirs venant des postes allemands. Une balle touche l'arbre devant le quel se trouve le colonel du 152e RI, quelques mètres au-dessus de sa tête. Ces positions trop avancées de troupes françaises, probablement en raison d'un ordre mal respecté par le commandant de la 81e brigade qui dirige ce groupe de couverture. La réaction est hiérarchique : dans l'après-midi, le général commandant la division constate que deux bataillons sont trop avancés. Il en réfère au commandant du 7e Corps d'armée à 19h30 qui répond par téléphone :
« (…) recommandations nouvelles et formelles du Ministre de la Guerre de ne pas faire franchir la ligne fixée ci-dessus, même par des isolés et de l'ordre impératif de ramener immédiatement sur cette ligne les éléments qui l'auraient dépassée vers l'Est. (...) »
Ordre est donné par téléphone puis par écrit aux trois commandants des groupes de couverture de prendre les dispositions nécessaires pour se conformer à la ligne fixée. A 5h20, le 2 août, les commandants rendent compte de l'exécution.
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Dernière étape, les 2 et 3 août :
C'est sur ces positions que les troupes apprennent que le décret de mobilisation générale a été publié. La mobilisation ne change rien au positionnement, elle permet juste de recevoir dès le 2 au soir les renforts nécessaires pour que les unités soient à leur effectif de guerre.

A 22h10, la 41e DI reçoit le message suivant:
« Le général commandant en chef le groupe d'Armée du NE lève l'interdiction de dépasser vers l'Est la ligne fixée comme limite aux éléments avancés et prescrit d'appliquer le 3 août dès le jour le dispositif de couverture prévu au plan XVII. »
L'ambassadeur d'Allemagne ayant demandé à récupérer son passeport, les relations diplomatiques étant rompues entre les deux pays, l'étape finale qu'est la guerre ne semble plus faire de doute dans l'esprit du gouvernement. Il ne s'agit donc pas ici d'anticiper l'entrée en guerre, mais bien de s'adapter à une situation qui peut changer très vite, d'autant plus que les informations arrivent parfois avec beaucoup de retard aux unités en position de couverture.

Dès le 3 août, si l'interdiction de franchir la frontière n'est pas levée, les troupes se mettent en position défensive à la frontière ce qui donne le déploiement suivant :
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La division n'apprend l'entrée en guerre que le 4 août au matin (à la 43e DI, l'information n'arrive qu' à 12h30). Commence alors une autre période, celle d'une couverture plus offensive, où quelques points stratégiques à proximité de la frontière sont atteints. Mais c'est un autre sujet.
  • Petit aparté : avant les charges à la baïonnette, la guerre de tranchée !
Le sous-titre est provocateur, volontairement. Si au niveau stratégique, l'offensive à outrance était le dogme, au niveau tactique, les choses étaient un peu plus nuancées. Pendant la période de couverture, l'armée française est dans une position défensive. C'est pourquoi, dès le 31 juillet, les troupes creusent des tranchées afin de défendre les secteurs sous leur contrôle. Évidemment, il ne faut pas imaginer les réseaux interminables, imbriqués qui se mettront peu à peu en place à partir de septembre et octobre 1914. Il s'agit de position aménagées pour un groupe d'homme, une mitrailleuse. Ce sont des éléments enseignés au cours des classes dans le cadre de l'instruction de la « tranchée de fortification de campagne légère ». Il ne s'agit en aucun cas d'une adaptation à un nouveau type de guerre imposé par les Allemands, mais bien un aménagement défensif prévu et réglementaire.

C'est dans le JMO de la 21e brigade d'infanterie que j'ai trouvé la mention la plus précoce de mise en place de tranchées : tout simplement dès le 31 juillet. Mais ce n'est vraiment pas un cas isolé tant ce travail défensif apparaît très couramment dans les JMO début août, avant la mobilisation et avant l'entrée en guerre.
La 21e brigade d'infanterie ne parle que de retranchement mais vu ce qui est réalisé dans d'autres unités, il s'agit notamment des fameuses tranchées :
« Aussitôt arrivées, les troupes procèdent à l'exécution de travaux de retranchement qui ont été étudiés et ébauchés précédemment ».
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L'exemple est plus explicite au 147e RI qui débarque du train le 1er août et fait un premier bilan des retranchements établis le 2 puis le 3.
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  • En guise de conclusion :
Aucune révélation dans ce petit article, juste une nouvelle mise en évidence de la richesse des JMO, non seulement pour comprendre le rôle d'une unité dans le conflit, mais aussi se faire, par recoupements, une idée du contexte général.
La lecture de multiples de JMO permet de voir une fois de plus l'originalité de certains, non dans le style (question qui a déjà été abordé sur le forum), mais par la mise à disposition d'une masse documentaire ou d'un récit « heure par heure ».

Les JMO montrent aussi avec beaucoup de détails comment se passa l'amalgame avec les réservistes dans les unités d'active ou la mise en place des régiments de réserve. Et tout ne se passa pas de manière idéale. Mais c'est un autre sujet... A suivre dans le « Au détour des JMO n° 26 ».
  • Et parce que nous sommes sur un forum :
La publication de cette petite recherche sur le forum permet de vous laisser le clavier :
Si vous avez des pistes pour trouver ce à quoi correspondent les Mémentos A, B, C, D et E et si vous avez d'autres pistes pour trouver des informations sur l'organisation de la mobilisation (autre que le tome 1 des AFGG), je suis preneur !
Si vous avez une lettre, une photo-carte, une carte postale, un témoignage portant sur la période qui va du 26 juillet au 1er août, je suis également curieux de voir (et je ne dois pas être le seul !).
Et si vous avez remarqué des erreurs, si vous n'êtes pas d'accord avec cette tentative de synthèse, je suis à votre écoute !

Amicalement,
Arnaud

Edition : ajout des sources !!!
1. Proclamation du gouvernement. Texte publié dans le journal Le Temps n° 19385 du 3 août 1914, page 2.
2. JMO indiqué dans la méthodologie.
3. Poincaré R., Au service de la France : neuf années de souvenirs. Tome IV, L'union sacrée, 1914. Editions Plon, Paris, 1927.
4. Récouly Raymond, Les heures tragiques d'avant-guerre, Editions La Renaissance du livre, Paris, 1922. Chapitre III, A Paris, par M. Messimy.
5. JMO de la 43e DI, SHD 26N344/1.
6. Foch Ferdinand, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre 1914-1918. T. 1, Editions Pon, Paris, 1928.
7. GUILLEUX Hélène, 1914-1918, La Grande Guerre d'Olivier Guilleux. Geste éditions, La Crèche, 2003. Page 23.
8. JMO du 224e RI, SHD 26N720/4.
9. JMO de la 7e brigade d'infanterie, SHD 26N497/9, vue 4/87.
10. JMO de la 4e division de cavalerie, SHD 26N484/1.
11. JMO du 15e BCP, SHD 26N821/1.
12. JMO de la 25e brigade d'infanterie, SHD 26N503/1.
13. JMO du 2e BCP, SHD 26N815/7.
14. Source du fond de carte des Vosges : Carte au 1/500 000e : Les Vosges, du Mont Donon au Ballon d'Alsace, Erhard imp., Paris, 1885.
- Données :
JMO de la 81e brigade d'infanterie, SHD 26N519/1.
JMO de la 41e division d'infanterie, SHD 26N340/1.
JMO du 4e escadron du 11e régiment de chasseurs à cheval, SHD 26N890/11.
15. JMO de la 21e brigade d'infanterie.
16. JMO du 151e RI, SHD 26N697/6, vues 5 et 7.
17. JMO du 147e RI, SHD 26N695/10.

Toutes ces sources sont accessibles sur le net librement et légalement (Gallica, site Mémoire des Hommes, Archives.org) à l'exception du livre d'Hélène Guilleux.
Valerie Q
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Re: Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

Message par Valerie Q »

Bonjour Arnaud
Et bien je dis... Belle synthèse !
Juste histoire de faire ma pénible... une petite carte des casernements des unités au fur et à mesure de la rédaction des JMO...
Amitiés
Valérie
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christophe lagrange
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Re: Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

Message par christophe lagrange »

Bonjour Arnaud,

Bravo pour ce travail de compilation très documenté.

Je retrouve le 147è cité parmi d'autres :bounce:, ainsi que la 4è DI et la 7è BI (unités de rattachement).
Je m'étais gardé cette période pour plus tard, préférant partir sur le recensement des MPLF puis d'un peu plus...
Encore Bravo !

Pour compléter très modestement, il y le jmo de la 5è brigade de cavalerie légère qui débute le 26 juillet 1914, en cherchant sur le 5è GCC (absence du JMO) pour tenter de retracer une partie du parcours du GP maternel (Georges CHAUVIN).
1 BCL 31/07/1914
2 BCL 01/09/1913 (!) ce n'est pas une coquille, c'est la date des manoeuvres.... puis début au 30/07/1914
3 BCL Absence
4 BCL 30/07/1914
6 BCL et 7 BCL 01/08/1914
8 BCL 31/7/1914

Amicalement,
Christophe
ALVF
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Re: Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

Message par ALVF »

Bonjour,

Merci Arnaud pour cette synthèse!
Voici un premier élément sur le Memento amené par Joffre à Messimy, Ministre de la Guerre, le 25 juillet 1914.
Sources: Général Messimy "Mes souvenirs"-Paris-Plon-1937.
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Cordialement,
Guy François.
air339
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Re: Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

Message par air339 »

Bonjour Arnaud,


Quel travail ! Bravo ! Voilà plus qu'un sujet, un véritable article rédigé avec tout le sérieux dont certains "historiens" devraient s'inspirer !

Voici une carte de Phaffans, envoyée par un soldat du 44e RI (14e DI, 7e Corps).

Le 31 juillet, le 44e RI reçoit l'ordre d’exécuter un exercice complet de mobilisation. "A 18 heure, le colonel Bouffez reçoit un télégramme : « faites partir les troupes de couverture »".

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"Chers parents. - Enfin depuis hier soir nous sommes à 5 km de la frontière. - N. sommes partis hier de Lons à 10h et arrivés à Belfort à 5h. et depuis n sommes à 10 ll de Belfort. Nous sommes dans l'attente et nous avons couché sur la paille. - Nous ne savons ce qui a car je crois que la guerre n'est pas encore déclarée. – J'espère que vous ne vous émotionnez pas sur mon sort car j'ai confiance et j'espère que je vous reverrez surtout je compte sur vous pour prier pour moi afin que rien ne m'arrive et que je revienne sain et sauf si jamais il y a guerre. – J'espère que vous êtes en bonne santé et que tout va bien. Moi je vais bien. - Si vous m'écrivez. Ecrivez toujours à Lons même adresse mais en mettant en plus 1er bataillon. Donc chers parents à bientôt dans l'espoir de vous revoir et ayant confiance en Dieu qui j'espère nous conservera je vous embrasse tous bien fort et 1000 f. de tout mon cœur.
[signature]. qui vous aime."

Sans date, je situe cette première carte d'une longue série vers le 1 ou 2 août, période pendant laquelle le 44e RI couvre l'est de Belfort de Phaffans à Jonchery, où sera tué le caporal Peugeot le 2 août.

Encore bravo pour votre travail !

Cordialement,

Régis
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laurent provost
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Re: Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

Message par laurent provost »

Bonjour,
Merci pour ce "petit plaisir", fallait bien que cela débouche sur qq chose cette boulilie de JMO ! ;)
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Arnaud Carobbi
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Re: Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

Message par Arnaud Carobbi »

Bonjour à tous,

Merci pour vos commentaires forts positifs sur ce travail.
Valérie, voici ce que cela donne pour les divisions. Les autres divisions commencent leurs JMO soit au moment de la mobilisation, soit au moment du départ voire au moment de l'arrivée dans la zone de concentration. Ce qui ne veut pas dire que les étapes décrites dans le textes n'aient pas été scrupuleusement respectées. Juste, qu'elles n'ont pas été notées dans le JMO.

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Le résultat ne paye pas de mine, mais on arrive à voir que les unités de la zone de couverture ont été celles qui ont en premières commencé leur JMO ; et j'ai en bien meilleure qualité pour qui veut, un petit mp et zou c'est parti.
Au final, cela ne fait que confirmer ce qui est assez logique. Je n'ai pas fait les autres types d'unités car c'est long, très long, pour un résultat partiel et qui dépendait beaucoup du rédacteur.

Christophe, cette période qui va de la montée des tensions jusqu'aux premiers combats est moment particulier du conflit, une étape importante qui fait la transition entre la vie d'avant et la réalité de la guerre. J'espère que tu te lanceras dans ce travail sur le début du conflit au 147e RI tôt ou tard. Pour les BCL, c'est cohérent avec les JMO des DC.

Guy, vous m'aviez indiqué cette source dans une discussion sur les effectifs au début de la guerre. Il faut vraiment que je trouve cet ouvrage. En tout cas un grand merci pour ces explications sur le Memento qui semble correspondre aux 5 étapes indiquées. C'est en tout cas cohérent avec le Memento E qui indiquait dans un JMO de louer des chevaux : il s'agit bien de la préparation. Quand aux autres étapes, on peut les mettre en relation avec des consignes notées dans certains JMO : surveillance autour des casernes, du poste de télégraphe... Je modifie le texte en conséquence.

Régis, voilà un beau document : il donne quelques indices pour une datation plus précise. Les deux bataillons du 44e RI sont transportés arrivent l'un le 1er, l'autre le 2 août (c'est en tout cas ce qu'indique la 14eDI) ; le soldat indique qu'il a fait une nuit sur la paille, mais qu'il pense que la guerre n'est pas encore déclarée. Il a donc écrit soit le 2 soit le 3 août. Si vous savez son bataillon, vous pourrez avoir une date précise.

Amicalement,
Arnaud
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LABARBE Bernard
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Re: Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

Message par LABARBE Bernard »

Bonjour à tous,
Arnaud quel travail, casque bas ! J'espère que tu vas imprimer ça. (Attention quand même à la surchauffe sous le casque :pt1cable:)
Je vais fouiller mes doc voir si infos complémentaires, ça m'étonnerait !
Cordialement,
Bernard
:jap:
Valerie Q
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Re: Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

Message par Valerie Q »

Merci Arnaud ! (euh ça faisait un peu caprice... mais merci de l'avoir fait)
Amitiés
Valérie
air339
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Re: Au détour des JMO (25) - Les 9 jours qui ont précédé la guerre

Message par air339 »

Re-bonjour Arnaud,

L'auteur de la carte appartient au 1er bataillon qui va de Lons-le-saulnier à Phaffans le 1er août : évoquant ce déplacement de la veille, la carte est donc du 2 août 1914 (la carte suivante sera du... 17 août, après quelques rudes combats...).

Merci de m'avoir remis sur la piste !

Cordialement,

Régis
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