Bonjour,
Je me joins aux posteurs précédents pour exprimer mon ras-le-bol devant cette tarte à la crème du "tabou" à propos de thèmes tels que les fusillés pour l'exemple (objet d'un film désormais diffusé et rediffusé et brandi tous les quatre matins, ainsi que d'un certain nombre de livres trouvables dans n'importe quelle librairie), la prostitution (compagne inévitable de toutes les armées depuis l'aube des temps) et enfin, cerise sur le gâteau, les fraternisations.
Dans le premier livre sur la Première guerre que j'ai lu, cad le volume concerné de "La vie privée des hommes", cad que je devais avoir 8 ou 9 ans, et donc il y a 25 ans, les fraternisations étaient évoquées entre autres par une illustration grand format (une demi-page entière). Un peu raté pour le tabou qu'on aurait lourdement censuré jusqu'à l'héroïque sortie du film ou plutôt de la collection de poncifs appelée "Joyeux Noël".
J'ajoute qu'il y a la place pour à peu près toute l'épaisseur humaine de la guerre entre se concentrer sur ces trois thèmes prétendûment "passés sous silence" et "admirer des défilés militaires".
M. Profiler, si vous voulez évoquer un thème qui est, lui, rigoureusement tabou à notre époque qui se bouche le nez avec fureur devant toutes autres idées que les siennes, je vous propose d'aborder la question du "pourquoi ils ont tenu" et de répondre autre chose que "mais enfin, ils auraient tous jeté leur fusil avec joie dès le 3 août 14 à midi s'il n'y avait pas eu le risque d'être un fusillé pour l'exemple, il suffit de lire les carnets du tonnelier Barthas, ce héros de la parole libre et vraie".
Là, je vous garantis que vous irez pour de bon à contre-courant, voire même que vous risquerez la forme la plus actuelle de censure.
Par contre, c'est sûr, ce n'est pas ce qu'attend le public, par définition.
Cdlt
Cyrille
"Sur un banc étaient rangés quinze ou vingt bonshommes qui avaient bien une douzaine de jambes à eux tous." (Duhamel)