Valeur combattive des régiments

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LABARBE Bernard
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Re: Valeur combattive des régiments

Message par LABARBE Bernard »

Bonjour à tous,

J'avoue que les réputations de combativité et résistance des régiments me laissent un peu sceptique quant à leur bien-fondé. Brosse à reluire pour les "bons", coup de bâton pour les "mauvais" ?
La citation du 57 à l'ordre d'Historia de Bernard vaut son pesant de graisse de canard ! [Et Ratineau s'emmêle les crayons en citant le Limousin du 12°CA, 34 morts au 57 sur 2800) et omettant la Gironde (961 !)]
L'offensive va marcher. G...le sait et même il le croit. Elle ira loin. Surtout si le 57°, le glorieux 57° s'en mêle. G... C'est Guignol ? :whistle:


Laurent: Comment expliquer qu'un régiment pouvait rester plus de 9 mois dans un même secteur alors que d'autres étaient sur tous les fronts ?
Claude: Rester longtemps dans un secteur tenait peut-être à la capacité de l'organiser...je dis peut-être.... Certains régiments ayant la réputation de bien creuser et surtout aux bons endroits..
Le 57 pour ne citer que lui du 18ème CA est resté dans le secteur de Verneuil (entre Aisne et chemin des Dames) du 18 octobre 1914 au 16 avril 1916... Parti d'un réseau insignifiant de tranchées en 1914, il en a fait une toile d'araignée avec centres de résistance, abris profonds etc, ouvrages qui ont fait l'admiration des troupes de relève quand il est parti... pour Verdun. Alors pourquoi changer "une équipe qui gagne" alors qu'elle est en plein travail ? (14 et 15). Le CA était le seul à occuper cette rive nord de l'Aisne, et "faire tourner" aurait peut-être désorganisé les travaux en cours dans cette région convoitée par l'ennemi (nombreuses attaques repoussées fin 14 et début 15, obus par centaines au quotidien durant toute la période dans ce secteur)

P. Mercadal: cela arrive, on peut embobiner un " poireau " quand on connaît ses goûts. Excellent et tellement vrai ! :lol:

Stephan: Toujours le 129e R.I. : après les combats de la Caillette, Mangin demande une citation à l'ordre de l'Armée pour ce régiment. Retoquée. Le surlendemain, il profite d'un repas pris en compagnie de Nivelle et de Pétain pour revenir à la charge ; il parvient cette fois-ci à faire passer la citation. Pour en revenir aux bonnes ou mauvaises réputations des unités, je pense avant tout que dans les Q.G. et autre réunion informelles, beaucoup de choses se disaient... oralement.
Et oui... Les relations, les rencontres (le repas, toujours poser la question au dessert ou au pousse-café), les qui sont dans les bons papiers du décideur... J'imagine... "Mon cher Untel, votre régiment aura la citation que vous méritez en tant que chef."
Sujet délicat car on pourrait penser que certains régiments ont obtenu une citation par piston alors que d'autres qui "en avait plus fait" n'ont rien eu, loin de moi cette pensée mais les "relations", cela a du jouer c'est certain. On pourrait d'ailleurs faire le parallèle avec certains décorés et ce jusqu'à la légion d'honneur.

Claude: Je rajoute une toute petite chose: il est fort probable que les Poilus n'avaient rien à faire de la réputation de leur régiment, pas plus qu'ils aimaient porter ou pas une fourragère.
Là je ne suis pas d'accord. La troupe, constituée pour majorité d'hommes intellectuellement modestes, sans pour cela être des idiots, complètement incapable d'analyser comme nous le faisons aujourd'hui (et à grand peine !), était sensible je crois à ce genre de réputation ou distinction. Toutes ne furent pas bien entendu décernées par piston, alors dans le coeur des combattants, plus tard, citations, fourragère et centaines de morts laissés sur le terrain ici ou là, pour une victoire avec des souffrances indicibles, ça laissait des traces.

Pour finir (j'ai peut-être oublié quelques citations pertinentes qui mériteraient commentaire), qu'avait donc fait le 57 pour que Guignol annonce qu'il va intervenir lors de l'offensive Nivelle (un autre G...) et que ça va chier ?!
"Le terrible que rien n'arrête" à la Favorite en 1797 ? Le drapeau pris aux prussiens en 1870 ?
1914: Dérouillée comme tout le monde en Belgique, retraite, remontée lors de La Marne puis il est vrai combats acharnés région Corbény Craonne etc.
Fin 14 début 16, Secteur Verneuil déjà cité.
1916: Verdun puis l'Argonne, lourdes pertes à Verdun en mai 16, mais comme tout le monde...
1917; La Somme, bouillasse, glace et pieds gelés, bombardements, comme tout le monde...
Et nous voilà en avril ! Mais surtout les 5 et 6 mai, dernière tentative de l'obstiné-abruti Nivelle avant d'être viré, mais vivant. Attention le 57 arrive. Bernard: On connait la suite...

Les citations du régiment:
- A l'ordre du 18ème C.A: septembre 1914 (Corbény, Craonne)
- A l'ordre de la 3ème armée: mars 1918 (Noyon, Mont-Renaud
- A l'ordre de la 1ère armée: août-septembre 1918 (Rouy-le-Petit, côte 77, Somme)

Cordialement,
Bernard

Additif après lecture du message de Claude, les chefs... Et oui les chefs ! Et nullement l'origine géographique, Gascons ou Charentais comme dit Guignol. Il n'est que de voir d'ailleurs les brassages, les nouveaux venus d'autres départements à partir de 1915 ou 16 ( http://pagesperso-orange.fr/memoire-57r ... f57ri.html )
chanteloube
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Re: Valeur combattive des régiments

Message par chanteloube »

Bonjour Bernard,
Je vous suis sauf quand vous ne me suivez pas.....bon d'accord c'est pas terrible....

fourragère = casse pipe nous sommes d'accord....la-dessus....

Avez-vous beaucoup lu de correspondances venant d'homme du rang se féliciter, passé septembre 14, de monter en ligne..tout court? à fortiori pour une attaque.....Passé 1915...plus personne ne marchait dans "on les aura" .
Le "on les aura... les pieds gelés" dit bien ce qu'il veut dire!
Peut-être qu'en début 17 les soldats ont cru " que cette fois c'était la bonne "...peut-être...et on sait ce qu'il est advenu...échec et un peu plus tard
"grève des tranchées" ( trés trés excellent bouquin de Denis Rolland).
Moi, ce que j'ai trouvé parfois c'est:"il faudra bien qu'ils la finissent leur guerre" ou même "il faudra bien qu'ils s'arrêtent quand leur bourse aura baissé " ....remarquez que j'ai aussi trouvé pis que pendre sur les pacifistes accusés de défaitisme....
Non.... Non, je ne crois pas que les hommes du rang tombaient si facilement dans le panneau des hochets, quand on les laissait claquer du bec en plein hiver avec des godillots en carton et une paire de bottes pour 10 hommes voire une peau de mouton pour 20. De la même façon tous avaient compris ce que signifiait une distribution de gnole ou une double ration de pinard.....les courriers des Simples Poilus montrent alors une sorte de résignation...parfois "espérons que cette fois ce sera la bonne " , rarement " enfin... on va attaquer...
Il en va différemment pour les couriers des officiers parfois un peu plus belliqueux mais souvent très lucides...

Vous dites "dans le coeur des combattants, plus tard, citations, fourragère et centaines de morts laissés sur le terrain ici ou là, pour une victoire avec des souffrances indicibles, ça laissait des traces...."
plus tard....là, je suis absolument de votre avis.
Défiler avec une fourragère....avec le sentiment qu'on avait fait la guerre dans un régiment "glorieux" oui, certainement... mais sur le moment....bof bof....

Cordialement
CC
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Laurent59
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Re: Valeur combattive des régiments

Message par Laurent59 »





Est-ce une erreur ? A-t-il eu la fourragère ?

Cordialement

yann
le 272e oui mais pas le 72e.
Image

Laurent :hello:
Histoire du soldat François Louchart 72ème RI .
Pages du 72e et 272e RI [https://www.facebook.com/laurentsoyer59[/url].
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LABARBE Bernard
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Re: Valeur combattive des régiments

Message par LABARBE Bernard »

Re,
Claude, on s'éloigne...
Vous dites "dans le coeur des combattants, plus tard, citations, fourragère et centaines de morts laissés sur le terrain ici ou là, pour une victoire avec des souffrances indicibles, ça laissait des traces...."
plus tard....là, je suis absolument de votre avis.
Hébé oui , c'est ce que j'ai dit, "plus tard", la guerre finie.
Quand aux doubles rations de pinard ou gnôle avant les attaques, je ne veux pas changer de sujet mais ça me parait du pipo, du moins quant à l'efficacité. Pourtant j'ai lu ça quelque part aussi. M'en aurait fallu plus qu'une double à moi pour sortir de la tranchée avec enthousiasme grâce à ça ! La seule trace trouvée de double ration d'eau de vie (de vie !...) pour le 57, c'est après les 5 et 6 mai 17, plateau des Casemates (chemin des Dames). APRES et pas avant. Avant, vu la ration allouée, il en aurait fallu !...
Cordialement,
Bernard
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