Je reprends une vieille habitude d'été:
Ces soldats se réjouissent d'une prise de choix le 12 juin 1918.
Les deux questions de ce quizz sont simples:
-localisation de cette scène?
-type exact de ce rare modèle de pièce d'artillerie?
bonjour à vous,
pour le 1er, ne serais ce pas une version d'un obusier autrichien SKODA 100mm Mle 16
et le second un cal 75 ou 77mm utilisé en version antiaérienne
Cordialement
Diable Noir
Voilà un quizz qui n'a pas duré bien longtemps!
-Marc avait largement répondu à la première question, oui, cette photographie est bien prise à l'Armée d'Orient. La date fait penser à la bataille du Skra di Legen du mois précédent car, si cette opération a eu pour but essentiel de montrer la valeur de la "nouvelle" Armée grecque (celle de Vénizélos et pas celle du germanophile roi Constantin), l'appui français, notamment en artillerie, a été un élément décisif de cette victoire.
L'utilisation d'un bovin pour traîner la pièce est l'une des caractéristiques fréquentes de l'artillerie sur le front de Macédoine où la pauvreté de la remonte est notable, notamment chez les bulgares.
-Diable Noir a donné l'essentiel de la réponse à la seconde question. Oui, il s'agit d'un obusier de montagne Skoda M 16 de 10 cm.
Il faut rappeler que c'est la France qui est à la base de la création de l'artillerie de montagne à l'époque du général Bugeaud qui voulait un "canon qui passe partout où passe l'homme" sur les terrains montagneux de l'Algérie. L'Autriche a développé elle-aussi très tôt une gamme remarquable de matériels d'artillerie de montagne, surtout dans les années de 1910 à 1918 (faut-il rappeler que l'Armée allemande a commencé la Grande Guerre sans artillerie de montagne alors que plusieurs massifs montagneux existent à sa frontière!).
L'obusier de montagne M 16 de 10 cm de Skoda dérive directement de l'obusier de campagne de 10 cm M 14.
C'est un matériel lourd et pas entièrement démontable, un handicap pour une pièce de montagne, mais il peut pointer jusqu'à 70°. En 1914-1918, l'Autriche est véritablement la seule puissance à développer des pièces lourdes d'artillerie de montagne modernes (la France n'adoptera l'obusier de montagne Schneider de 105 qu'en 1919).
Concernant la localisation exacte du cliché à l'Armée d'Orient, je n'ai pas la réponse exacte. J'ai trois photos prises le même jour de ce matériel de prise, l'une porte la mention "Staroya", lieu que je n'identifie pas formellement.
Merci de votre intérêt et de votre participation à ce quizz!
Cordialement,
Guy François.
Pour la localisation de « Staroya », je n'ai trouvé qu'un Starova juste à côté de Pogradets (Pogradec), au bord du lac d'Ohrid, au sud. On le voit par exemple sur cette carte : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b ... 24/f1.zoom
Autre piste : Starove, en Albanie, à l'ouest de Berat. Des troupes françaises sont passées dans le secteur en juillet 1918. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6286452v/f960
(AFGG, Tome VIII, 8,3,Annexes1, p. 944)
Oui, Yves, Staroya, au sud du lac d'Ochrida semble particulièrement à privilégier car, à l'ouest de cette zone, l'Armée d'Orient est au contact direct de divisions autrichiennes en 1918. Il y a bien un combat important dans le massif de la Kamia en juin 1918 où nous capturons 428 prisonniers autrichiens et 6 canons dont 2 lourds.
Voir l'historique du 372e R.I en l'absence du JMO de ce régiment.
Cordialement,
Guy François
Voir le détail des opérations du massif de la Kamia dans le JMO de l'Armée française d'Orient en fin du JMO, référence 26 N 85/3, notamment aux pages 377 à 384 où il est fait état de la prise d'obusiers de 100 ce qui semble bien confirmer les hypothèses ci-dessus mentionnées.
Cordialement,
Guy François.
