Bonjour à tous,
pour donner une idée des sommes dépensées, un ouvrier mécanicien d'aviation chez Voisin gagnait 91 francs par semaine ( pour 61 heures de travail ) en avril 1918.
Voir ici : viewtopic.php?p=573767&hilit=fiche+salaire#p573767
Le coût d'une offensive à objectifs limités
Re: Le coût d'une offensive à objectifs limités
Bonsoir,
J'ai eu la bonne idée de me replonger dans un article que j'ai rédigé en 2007 pour le colloque "1917, des Monts de Champagne à Verdun" placé sous la direction du professeur François-Cochet à Mourmelon et Verdun et publié sous l'égide de la défunte revue "14-18 éditions".
En effet, j'avais utilisé quelques données tirées du livre du général Herr "L'Artillerie, ce qu'elle a été, ce qu'elle est, ce quelle doit être"-Berger-Levrault-1923. L'ancien Inspecteur général de l'artillerie s'est appuyé sur de solides dossiers pour étayer les arguments de son livre.
Il écrit notamment page 89 à propos des opérations à objectif limité:
"Ces actions d'artillerie sont effroyablement dispendieuses. L'attaque de Verdun a coûté, rien qu'en projectiles d'artillerie, plus de 700 millions de francs; celle de La Malmaison environ 500 millions. Il n'est pas de finances, si brillantes soient-elles, qui puissent subvenir longtemps à de pareilles prodigalités".
Consommations de munitions d'artillerie:
-Verdun (20 août 1917) sur un front d'attaque de 17 km: 120.000 tonnes de munitions, acheminées par 360 trains de 30 wagons.
-La Malmaison (23 octobre 1917) sur un front d'attaque de 10 km seulement: 80.000 tonnes de munitions, 266 trains de 30 wagons. L'ennemi a 8.000 tués, 30.000 blessés, 12.000 prisonniers et abandonne 200 canons.
Cordialement,
Guy François
J'ai eu la bonne idée de me replonger dans un article que j'ai rédigé en 2007 pour le colloque "1917, des Monts de Champagne à Verdun" placé sous la direction du professeur François-Cochet à Mourmelon et Verdun et publié sous l'égide de la défunte revue "14-18 éditions".
En effet, j'avais utilisé quelques données tirées du livre du général Herr "L'Artillerie, ce qu'elle a été, ce qu'elle est, ce quelle doit être"-Berger-Levrault-1923. L'ancien Inspecteur général de l'artillerie s'est appuyé sur de solides dossiers pour étayer les arguments de son livre.
Il écrit notamment page 89 à propos des opérations à objectif limité:
"Ces actions d'artillerie sont effroyablement dispendieuses. L'attaque de Verdun a coûté, rien qu'en projectiles d'artillerie, plus de 700 millions de francs; celle de La Malmaison environ 500 millions. Il n'est pas de finances, si brillantes soient-elles, qui puissent subvenir longtemps à de pareilles prodigalités".
Consommations de munitions d'artillerie:
-Verdun (20 août 1917) sur un front d'attaque de 17 km: 120.000 tonnes de munitions, acheminées par 360 trains de 30 wagons.
-La Malmaison (23 octobre 1917) sur un front d'attaque de 10 km seulement: 80.000 tonnes de munitions, 266 trains de 30 wagons. L'ennemi a 8.000 tués, 30.000 blessés, 12.000 prisonniers et abandonne 200 canons.
Cordialement,
Guy François
Re: Le coût d'une offensive à objectifs limités
Bonjour,
Le coût financier avancé par le général Pershing, 750 millions de dollars, doit plutôt se lire en francs, et donc proche de celui retrouvé par Guy François. En effet, la parité de l'époque est d'environ 5 francs pour 1 dollar, ce qui conduirait à une somme astronomique !
Sur l'offensive "à objectifs limités", la lecture de "La guerre au jour le jour" du lieutenant-colonel Rousset paru pendant le conflit et commentant le communiqué, montre une action offensive qui se prolonge jusqu'en septembre :
- 20 août 1917 : reprise du bois d’Avocourt, du Mort-Homme, des bois des Corbeaux et de Cumières, de la côte de Talou, des villages de Champs et de Champneuville, de la côte 344, de la côte 240
- 21 août 1917 : reprise de la côte de l’Oie du village de Régnéville et de Samogneux
- 24 août 1917 : reprise de la totalité de la côte 304
- 26 août 1917 : reprise des bois des Fosses et de Beaumont
- 8 septembre 1917 : reprise du bois le Chaume
Le tout ponctué de fortes contre-attaques allemandes jusqu'à mi octobre.
En août 1917, 3 millions d'obus représentent 15 jours de production (cf "Mobilisation industrielle, tome 1", lt-col. Reboul, 1925). Ou le salaire annuel de 7 000 instituteurs...
Cordialement,
Régis R
Le coût financier avancé par le général Pershing, 750 millions de dollars, doit plutôt se lire en francs, et donc proche de celui retrouvé par Guy François. En effet, la parité de l'époque est d'environ 5 francs pour 1 dollar, ce qui conduirait à une somme astronomique !
Sur l'offensive "à objectifs limités", la lecture de "La guerre au jour le jour" du lieutenant-colonel Rousset paru pendant le conflit et commentant le communiqué, montre une action offensive qui se prolonge jusqu'en septembre :
- 20 août 1917 : reprise du bois d’Avocourt, du Mort-Homme, des bois des Corbeaux et de Cumières, de la côte de Talou, des villages de Champs et de Champneuville, de la côte 344, de la côte 240
- 21 août 1917 : reprise de la côte de l’Oie du village de Régnéville et de Samogneux
- 24 août 1917 : reprise de la totalité de la côte 304
- 26 août 1917 : reprise des bois des Fosses et de Beaumont
- 8 septembre 1917 : reprise du bois le Chaume
Le tout ponctué de fortes contre-attaques allemandes jusqu'à mi octobre.
En août 1917, 3 millions d'obus représentent 15 jours de production (cf "Mobilisation industrielle, tome 1", lt-col. Reboul, 1925). Ou le salaire annuel de 7 000 instituteurs...
Cordialement,
Régis R
Dernière modification par air339 le ven. janv. 24, 2025 9:32 am, modifié 1 fois.
Re: Le coût d'une offensive à objectifs limités
Bonsoir,
Je pense plutôt aux salaires annuels de 70.000 instituteurs!
Cordialement,
Guy François.
Je pense plutôt aux salaires annuels de 70.000 instituteurs!
Cordialement,
Guy François.
Re: Le coût d'une offensive à objectifs limités
Bonjour,
Merci d'avoir corrigé le tir !
Un instituteur gagne un peu plus de 2000 francs par an, et on entre dans la bonne société avec un revenu supérieur à 5000 francs par an.
Cordialement,
Régis R.
Oui, exact, j'ai mensualisé ce qui est annuel : je rejoins le général Pershing dans la confusion des chiffres...Je pense plutôt aux salaires annuels de 70.000 instituteurs!
Merci d'avoir corrigé le tir !
Un instituteur gagne un peu plus de 2000 francs par an, et on entre dans la bonne société avec un revenu supérieur à 5000 francs par an.
Cordialement,
Régis R.