Crimes aux armées

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valier
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Re: Crimes aux armées

Message par valier »

Bonjour à tous,

Les récents évènements survenus au sein des Forces Françaises au Tchad m'ont fait exhumer cet état des pertes du 2er Spahis. Parmi les différentes causes, on trouve, en date du 1er octobre 1915, un crime.

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Le JMO ne dit rien d'autre sur ce point. J'imagine que l'affaire a été confiée à la Prévôté puis à la Justice militaire.

Il ne me parait pas tellement étonnant de trouver de tels faits, toute les catégories de la population étant représentées dans les unités. Et puis la mort était tellement présente, qu'elle devait se banaliser.

Avez-vous d'autres exemples et y-a-t-il une littérature sur le sujet ?

Bonne journée

Jacques

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Un Homme n'est jamais tout à fait mort tant qu'il y a quelqu'un pour prononcer son nom.
albert-louis
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Re: Crimes aux armées

Message par albert-louis »

Bonsoir,

Dans ses carnets de guerre, LOUIS BARTHAS évoque le crime dont s'est rendu coupable un caporal nommé MULLER,
parisien d'origine qu'il décrit comme étant un homme "pratiquant toutes les débauches des bas-fonds de la capitale, alcoolique,
inverti, amateur de cocaïne" les faits eurent lieu le 4 décembre 1916 à SALOUEL (Somme) lorsqu'il tua d'un coup de révolver
une enfant de 15 ans.

LOUIS BARTHAS écrit :

"C'était le soir dans un estaminet. Le caporal MULLER ivre maniait un révolver et le braqua sur la petite fille de la
tenancière en lui disant "dis chiche !" L'enfant croyant à une plaisanterie s'écria "chiche !". Muller pressa la détente
de son arme qu'il croyait dit-il vide et une balle partit tranchant l'artère du cou. Sans un cri une parole la jeune fille
tomba morte".

".... ce caporal fut arrêté aussitôt et traduit quelques jours après en conseil de guerre."

MULLER ne fut condamné qu'à 2 ans de prison.

Cordialement et à bientôt.


rolando
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Re: Crimes aux armées

Message par rolando »

Bonjour valier, bonjour à toutes et à tous,

J’ai trouvé au cours de mes lectures, une relation concernant un crime et une exéction d’un soldat américain.

“ Cette occupation laissera parmi la population un tragique souvenir que je tiens à relater. Un crime monstrueux devait en effet y être commis le 20 octobre (1917) : un soldat américain mexicain d’origine, surexcité par la boisson, après avoir violé une fillette de sept ans, l’avait étranglée pour dissimuler ensuite le cadavre dans l’écurie de la maison.
Le 22 octobre la Cour martiale américaine se réunissait à la mairie (Givrauval), comprenant 20 officiers dont un général, et prononçait contre l’assassin la sentence de mort par pendaison.
Le coupable étroitement gardé au n° 42 de la grand’rue occupée par le poste de police, fut exécuté le 5 novembre. Les jours précédents une voiture le conduisit dans les villages voisins : Menaucourt, Naix, Tréveray, pour servir de leçon ; puis ramené accompagné d’un aumônier sur la place publique de Givrauval ou avait été dressée, la veille, une potence monumentale.
Suivant le désir et l’invitation des officiers supérieurs, la place et les rues adjacentes étaient couvertes de monde : officiers et soldats, gens du pays, des villages voisins et surtout de Ligny, se pressaient pour assister à l’exécution.
A l’heure précise, trois heures de l’après-midi, le condamné était monté sur la plate-forme, bras et pieds liés et la tête couverte d’un voile noir. La corde au cou il fut placé debout sur la trappe qui au signal donné, se déroba sous ses pieds. Le corps précipité dans le vide resta suspendu environ une demi-heure jusqu’à constatation de la mort par un médecin. Le corps fut ensuite enfermé dans un cercueil et emmené par la voiture américaine pour être enterré. Aussitôt après, la potence fut démontée et la foule s’écoula sous le coup d’une violente émotion.”

D’après Jolibois (Lieutenant) : Au 29e B.C.P. Souvenirs d’un chef de section, Bar-le-Duc, imprimerie Comte-Jacquet, 1929.

Bien cordialement,
Caballero.
Caballero
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yamadori
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Re: Crimes aux armées

Message par yamadori »

Bonsoir,

Dans ses carnets de guerre, LOUIS BARTHAS évoque le crime dont s'est rendu coupable un caporal nommé MULLER,
parisien d'origine qu'il décrit comme étant un homme "pratiquant toutes les débauches des bas-fonds de la capitale, alcoolique,
inverti, amateur de cocaïne" les faits eurent lieu le 4 décembre 1916 à SALOUEL (Somme) lorsqu'il tua d'un coup de révolver
une enfant de 15 ans.

LOUIS BARTHAS écrit :

"C'était le soir dans un estaminet. Le caporal MULLER ivre maniait un révolver et le braqua sur la petite fille de la
tenancière en lui disant "dis chiche !" L'enfant croyant à une plaisanterie s'écria "chiche !". Muller pressa la détente
de son arme qu'il croyait dit-il vide et une balle partit tranchant l'artère du cou. Sans un cri une parole la jeune fille
tomba morte".

".... ce caporal fut arrêté aussitôt et traduit quelques jours après en conseil de guerre."

MULLER ne fut condamné qu'à 2 ans de prison.

Cordialement et à bientôt.

Bonjour,

Dire qu'on a fusillé des innocents pour moins que ça...

David
Toi qui est de Dijon, si tu reviens de la guerre, dis à ma femme de quelle façon je suis mort.
Rutilius
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Re: Crimes aux armées

Message par Rutilius »

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Bonjour à tous,


Soldats ou marins victimes de meurtres ou d’homicides


Soldats


― BAROTTI Antoine, né le 21 juillet 1878 à Bevilaco (Italie), décédé le 18 mars 1917 à Taza (Maroc), tué par un « coup de feu tiré par un camarade ivre », Soldat de 2e classe, 1er Régiment de marche de la Légion étrangère, 1re Compagnie, matricule n° 18.553 au corps, engagé volontaire en 1914, n° L.M. 25 au recrutement de Montpellier [Acte transcrit à Paris (1er Arr.), le 30 avr. 1917].


— BUFFETAUT Alphonse Louis, né le 27 octobre 1887 à Paris (XIXe Arr.), décédé le 11 juillet 1915 à l’Hôpital Lariboisière, Sapeur de 2e classe, 1er Régiment du génie, matricule n° 2.735 au corps, classe 1901, n° 3.834 au recrutement de la seine, 1er Bureau. [Non déclaré « Mort pour la France »].


Le Temps, n° 19.729, Mardi 13 juillet 1915, p. 3, en rubrique « Faits divers ».


« Soldat du génie tué par un réformé

Un individu qui prenait la fuite, dans la nuit de samedi à dimanche, boulevard de la Chapelle, fut poursuivi et arrêté par des agents au moment où il pénétrait dans la rue de Maubeuge. Conduit au commissariat de la Goutte-d’Or, il déclara se nommer René Guillemain, vingt-trois ans, originaire de Lalobbe (Ardennes), et avoua qu’à la suite d’une scène motivée par la jalousie, il venait de frapper de deux coups de couteau un de ses camarades, Alphonse Buffetaut, originaire de Paris, soldat au 1er génie de Versailles. Ces faits furent reconnus exacts. Transporté à l’hôpital Lariboisière, quelques instants avant l’arrestation de son meurtrier, le soldat Buffetaut y a succombé presque aussitôt. L’enquête ouverte a établi que Guillemain avait été tout d’abord incorporé aux bataillons d’Afrique. Dès le début des hostilités, il avait fait courageusement son devoir. Et, le 15 mars dernier, il était réformé n° 1, pour blessures de guerre, après avoir subi l’amputation du bras droit. »



— MULOT Marie Joseph, né le 8 octobre 1880 à Landaville (Vosges), décédé le 31 juillet 1915 à Bernécourt (Meurthe-et-Moselle), « tué d’un coup de couteau par un de ses camarades dans une rixe », 2e canonnier servant, 2e Régiment d’artillerie de campagne, 104e Batterie, matricule n° 3.727 au corps, classe 1900, n° 956 au recrutement de Neufchâteau. [Non déclaré « Mort pour la France »].


Marins


— MOREL Victor Louis, né le 3 novembre 1890 à Lyon (IIIe Arr. ; Rhône) et y domicilié, décédé le 5 mai 1918 à l’Hôpital maritime de Brest, des suites d’une « plaie par balle à la poitrine ayant intéressé le poumon et les gros vaisseaux du cœur (Décédé suite de crime) ». Matelot de 1re classe mécanicien, Matricule n° 49.950 – 5, Division des patrouilles de Bretagne, Centre d’Audierne ; classe 1910, n° 1.941 au recrutement de Lyon-Central (Acte de décès établi le 5 mai 1918 à Brest : Registre des actes de décès de la ville de Brest, Année 1918, Vol. II., f° 41, acte n° 876). [Non déclaré « Mort pour la France »].
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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