Brûlure par vapeur de chaudière

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yvo35
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Re: Brûlure par vapeur de chaudière

Message par yvo35 »

C'est effectivement une possibilité. Seul son dossier, s'il existe encore, peut apporter la réponse.
Cordialement
Yvonnick
gildas2276
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Re: Brûlure par vapeur de chaudière

Message par gildas2276 »

Bonsoir,
en tout cas il a eu beaucoup de chance de ne pas être complètement cuit, au sens littéral du terme : une rupture de collecteur de vapeur à 14 kg/cm2 vous crée en quelques secondes un nuage de vapeur bouillante dans tout le local où se trouve cette fuite.
En passant : les abréviations d'unité ne prennent jamais de "s" au pluriel, ce lettre est utilisée pour les secondes.
Gildas
Gildas2
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alain51
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Re: Brûlure par vapeur de chaudière

Message par alain51 »

Bonjour,

S'il s'agit de vapeur saturée, sa température est de 195 degrés Celsius. Si cette vapeur a été surchauffée, elle peut être encore plus brulante. Les accidents ont été nombreux tout au long du 20ème siècle.
Alain
-FIN-
Rutilius
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Brûlures par vapeur de chaudière.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Le 3 mars 1915, le torpilleur de haute mer Trombe occupait un poste de surveillance au large de Bar-fleur. A 16 h. 30, le collecteur principal de vapeur de la chaudière arrière se rompit brusquement. Trois hommes d’équipage furent alors brûlés : très grièvement le quartier-maître chauffeur breveté réser-viste Charles Julien VERDIER et le chauffeur breveté réserviste Charles Louis LEROI, beaucoup plus légèrement le matelot chauffeur DUBOIS, tous étant demeurés à leur poste pour éviter que l’accident ne prit de plus grandes proportions et que la vapeur ne fit d’autres victimes.

Ayant hissé le signal de détresse, le bâtiment fut d’abord pris en remorque par le cargo russe Balva, puis par le torpilleur d’escadre Fauconneau et, enfin, par le remorqueur Mouflon, de la Direction des mouvements du port de Cherbourg.

Lancé le 7 septembre 1885 sous le nom d’Oliva à Wallsend-on-Tyne (Royaume-Uni) par la société Swan, Hunter & Wigham Richardson Ltd. pour le compte de l’armement Th. Rodenacker, de Dantzig (Prusse occidentale — aujourd’hui Gdańsk, Pologne), le cargo Balva jaugeait 1.165 tx jb et 680 tx jn, et avait pour signal distinctif les lettres H.D.F.N. Acquis en 1911 par l’armement P. Danneberg, de Riga (Lettonie — alors empire russe), il fut arraisonné et coulé le 16 juillet 1915 par le sous-marin allemand U-41 (Kapitänleutnant Klaus HANSEN) à 60 milles dans le S.-E. de Lerwick (Îles Shetland, Écosse, Royaume-Uni), par 59° 45’ N. et 4° 5’ E., alors qu’il allait de Leith (Écosse, Royaume-Uni) à Arkhangelsk (Empire russe) avec un chargement de charbon.


• Torpilleur de haute mer Trombe ― alors commandé par le ... BA... ―, Journal de bord n° - /1914 ― 6 nov. 1914 ~ 31 mars 1915 ―, Service historique de la Défense, Cote SS Y 601, p. num. 661.

Le 3 mars 1915. De Cherbourg à Cherbourg.

Observations sur le fonctionnement des appareils moteurs et évaporatoires

A 16 h. 40, forte fuite de vapeur dans la chaufferie. La prise de vapeur de la chaudière AR s’est dé-chirée. Éteint les feux à l’aide des extincteurs, soulagé les soupapes de sûreté, fermé les soupapes d’arrêt, les tubes de niveau alimentés de la machine à forte quantité.
Trois hommes brûlés.

Le Maître mécanicien,

Signé : Le Gro...

Journal de navigation

Vent de S.-O. à N.-N.-O. ; mer houleuse ; jolie brise.

0 h. 00 — Appareillé pour le service de patrouille. Rentré au mouillage à 2 h. 30 ; amarré sur un corps mort de la baie de Sainte-Anne.

6 h. 15 — Appareillé. Fait route à l’Est pour aller prendre le poste de surveillance dans le secteur de Barfleur. Vers 7 h. 15, la brise mollit jusqu’à petite brise ; légère houle du N.-O.

7 h. 30 — La Trombe se fait reconnaître au sémaphore de Barfleur.

7 h. 45 — Croisé le vapeur anglais Galtée.

10 h. 30 — Croisé le vapeur français Cambrai.

14 h. 40 — Échangé le № officiel avec le Fauconneau.

16 h. 30 — Avarie au collecteur de chaudière 1.

16 h. 35 — Hissé le signal de détresse N.C. + A.Z.

17 h. 10 — Le vapeur russe Balva nous prend en remorque.

17 h. 20 — Hissé le signal du Code sémaphorique 5201.

18 h. 35 — Le Balva nous largue la remorque et le Fauconneau nous la prend ensuite.

20 h. 30 — La remorque casse. Le Mouflon, remorqueur de la D.P., arrive au même moment, nous envoie un médecin et nous prend en remorque.

Les hommes blessés sont les dénommés Leroi et Dubois, matelots, et Verdier, quartier-maître chauf-feur.

Le Patron de quart,

Signé : Levêque.

Observations du commandant

Patrouillé du raz de Baunes au Reynier.

2 h. 45 — Repris poste à Sainte-Anne.

6 h. 15 — Appareillé et pris poste de surveillance de jour entre le Reynier et Barfleur. Escorté plusieurs navires.

16 h. 30 — Explosion du collecteur principal de vapeur de la chaudière AR. Trois hommes brûlés, dont deux très grièvement. Un vapeur russe Balva nous prend en remorque ; le Glaive la fait larguer à 18 h. 35 et donne l’ordre au Fauconneau de nous remorquer à Cherbourg.

20 h. 30 — La remorque casse. Au moment où le Fauconneau se dispose à nous la repasser, le Mouflon arrive avec le docteur, nous passe une grosse remorque en chanvre qui décapèle des ... Repris cette remorque sur notre chaîne tribord. Rentré à Cherbourg et amarré dans l’avant-port de guerre à minuit 30.

Le Commandant,

Signé : Ba...

Les victimes

— VERDIER Charles Julien, né le 7 décembre 1886 à Lille (Nord), décédé le ... à ... (...). Quartier-maître chauffeur réserviste, matricule n° 23.553 – 1 au 1er Dépôt des équipages de la flotte, à Cherbourg ; classe 1906, n° 3.142 au recrutement de Lille.

• Fils de Désiré Adolphe Henri VERDIER, né le 4 juillet 1864 à Lille, fileur de coton [« Déboureur » en 1908], et de Françoise Joséphine WERNER, née le 20 mars 1856 à Guebwiller (Haut-Rhin), veuve de Désiré Antoine SAMEYN, décédé le 15 janvier 1886 à Louvain (Belgique), « dévideuse » [« Ménagère » en 1908] ; époux ayant contracté mariage à Lille, le 2 avril 1888 (Registre des actes de mariage de la ville de Lille, Année 1888, Vol. I., f° 168, acte n° 330).

• Époux de Juliette Victoria Fernande OLIVIER, née le 27 août 1884 à Lille, « dévideuse », avec laquelle il avait contracté mariage dans cette ville, le 15 février 1908 (Registre des actes de mariage de la ville de Lille, Année 1908, Vol. I., f° 98, acte n° 181). Était alors embarqué en qualité de matelot de 2e classe chauffeur sur le cuirassé d’escadre Suffren, dans l’Escadre de la Méditerranée (Capitaine de vaisseau Goulven Louis PRAT, commandant).

— LEROI Charles Louis, né le 8 mars 1888 à Ouistreham (Calvados) et y domicilié, décédé le 4 mars 1915 des suites de ses blessures à l’Hôpital maritime de Cherbourg (Manche), sis rue de l’Abbaye. Matelot de ... classe chauffeur réserviste , inscrit au quartier de Caen, n° 6.390 ; classe 1908, n° 1.207 au recrutement de Rouen-Nord (Acte de décès transcrit le 4 juill. 1915 à Ouistreham : Registre des actes de décès, Année 1915, f° 9, acte n° 20).

• Fils d’Auguste Édouard LEROI, né le 1er novembre 1851 à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime), marin, et de Cécile Virginie Caroline RICARD, née le 18 novembre 1855 à Ouistreham, dentelière [Journalière en 1913] ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 22 février 1880 (Registre des actes de mariage de la commune de Ouistreham, Année 1880, f° 3, acte n° 2 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Ouistreham, Année 1888, f° 4, acte n° 7).

• Époux de Léontine Adolphine Joséphine MARIE, née le 16 octobre 1895 à Criqueville-en-Auge (Calvados), couturière, avec laquelle il avait contracté mariage à Ouistreham, le 25 octobre 1913 (Registre des actes de mariage de la commune de Ouistreham, Année 1913, f° 16, acte n° 15).

Fille de Jean-Baptiste Constant MARIE, né vers 1856, journalier, et d’Anna Marie Louise DESLIENS, née vers 1864, sans profession (Ibid.).

**********

□ Par une décision ministérielle du 4 mars 1915 (J.O. 7 mars 1915, p. 1.193), ces deux marins furent promus d’office au grade supérieur dans les termes suivants : « Ayant été grièvement blessés par l’ex-plosion d’un collecteur de vapeur, ont donné le plus bel exemple de courage en restant à leur poste et en prenant toutes les mesures nécessaires pour empêcher l’accident de prendre de plus grandes pro-portions. »

Charles Louis LEROI fut inscrit à titre posthume au tableau spécial de la médaille militaire dans les termes suivants (J.O. 12 août 1920, p. 11.780) : « Leroi (Charles-Louis), quartier-maître chauffeur, Caen 6390, torpilleur Trombe : bien que, atrocement brûlé à l’extérieur et à l’intérieur lors d’une ex-plosion de chaudière à bord de la Trombe, le 3 mars 1915, a pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du bâtiment et éviter que la vapeur ne fit de nouvelles victimes ; a accompli ces diverses opérations dans l’obscurité complète avec un ordre, un sang-froid et une précision qui com-mandent l’admiration. Est mort à l’hôpital, le 4 mars, des suites de ses blessures. A été cité. »

Charles Julien VERDIER, qui perdit l’usage d’un membre à la suite de l’accident, bénéficia d’une pension de retraite de 1.313 fr. à compter du 16 avril 1916 (D. 26 mai 1916, J.O. 15 juin 1916, p. 5.277). Ayant, à cette date, le grade de second maître chauffeur, il comptait alors 10 ans 7 mois et 1 jour de services.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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markab
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Re: Brûlure par vapeur de chaudière

Message par markab »

Bonjour Daniel, bonjour à tous,

Beau résultat d'enquête :!:

A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Rutilius
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Brûlures par vapeur de chaudière.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Le torpilleur de haute-mer Trombe en 1912


TROMBE – Torpilleur de haute mer – I – .jpeg
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Bibliothèque nationale de FranceDépartement Estampes et photographie
Photographies de presse de l’Agence Rol — Réf. Rol 22.872


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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Brûlures par vapeur de chaudière.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Le Journal de la Manche, n° 1.171, Mercredi 10 mars 1915, p. 2.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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