KERYADO - Patrouilleur

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GENEAMAR
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Re: KERYADO - Patrouilleur

Message par GENEAMAR »

Bonjour Franck...

Je comprends mieux [:alain dubois:2] d'où le Kernevel de Lorient devenu Carnaval, et qui sait le héron au long bec emmanché de l'Ankou ?
:pt1cable: :lol: :lol: :lol: :lol:
C'est pas tout çà, v'là la procession... [:los:1] Poutounailles ariègeoises. Malou
Cordialement. Malou
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Ar Brav
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Re: KERYADO - Patrouilleur

Message par Ar Brav »

Bonjour Malou,

le Kernevel de Lorient devenu Carnaval, et qui sait le héron au long bec emmanché de l'Ankou ?

Alors là, elle est bonne celle-là ! :lol: :lol:
Va falloir que je la ressorte !

Bonne journée à vous, :hello:
Bien amicalement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Rutilius
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Re: KERYADO - Patrouilleur

Message par Rutilius »


Bonsoir Olivier,

« Le rapport suivant figure au dossier KERYADO :

" Le lieutenant de Vaisseau de Solminhiac, commandant le – nom quasiment illisible, mais il pourrait s’agir du FANFARE - au Capitaine de Vaisseau Le Vavasseur, commandant la division des patrouilleurs : ..." »


Il s'agit d'une note du lieutenant de vaisseau Auguste de Solminihac, qui commandait alors le contre-torpilleur Fanion. Vous en trouverez, ci-après, une version passablement différente, datée du 4 mai 1917.

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: KERYADO - Patrouilleur

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


Les circonstances du sauvetage du matelot Le Bihan par le contre-torpilleur Fanion.


I. – Note du lieutenant de vaisseau Auguste de Solminihac, commandant le contre-torpilleur Fanion (4 mai 1917).

(Contre-torpilleur Fanion, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment, – 1er janv. 1916 / Août 1917 –, note n° 101 : S.G.A. « Mémoire des hommes », Journaux des unités, Cote SS Y 214, p. num. 387).


« n° 101.

Le Lieutenant de vaisseau de Solminihac, Commandant le torpilleur d’escadre Fanion,
à Monsieur le Capitaine de Vaisseau, Chef de division, Commandant la Division
des Patrouilleurs de Bretagne.

Commandant,

Le 2 mai à 15 h 45, nous avons recueilli à 12 milles dans le N. 80 O. de l’île d’Yeu, le matelot sans spécialité Le Bihan, survivant du chalutier Keryado, coulé la nuit précédente par un sous-marin ennemi.
Le matelot Le Bihan m’a fourni les renseignements suivants :
Le Keryado était parti de La Pallice le 1er mai à 7 h du matin avec un convoi de quatre voiliers à destination de Belle-Isle. A minuit, le convoi faisait route au plus près tribord amures, par petite brise de N.-E., à la vitesse d’environ 3 nœuds, les bâtiments bien groupés, la Victoire en tête.
Le Keryado se tenait à 500 m par le travers du convoi, du côté du large.
Il faisait clair de lune ; tous les feux des bâtiments étaient masqués.
Sur le Keryado, le personnel suivant, non mécanicien, venait de prendre le quart :
– le second du navire ;
– le quartier-maître canonnier Baudry, sur le pont arrière ;
– le matelot Corlay, à la barre ;
– le matelot Le Rest, au bossoir ;
– le matelot Le Bihan, sur le pont milieu.
Vers minuit 15, une explosion se produisit à bâbord milieu ; le navire sembla se casser en deux, l’avant s’enfonçant le premier. Le matelot Le Bihan se porta sur l’arrière et se jeta à l’eau ; à ce moment, l’hélice sortait de l’eau et tournait encore. Le bâtiment coula quelques secondes plus tard.
Après avoir été entraîné par les remous du navire, Le Bihan revint à la surface et se retrouva sur l’eau avec le capitaine, le second et le matelot Corlay.
Le Bihan se soutenait sur un aviron ; le capitaine, dont la ceinture de sauvetage s’était cassée en deux, lui en passa une moitié.
Au bout de quelques instants, les quatre survivants réussirent à atteindre le toit de la passerelle du Keryado qui formait une sorte de radeau.
Ils causèrent pendant quelque temps : le capitaine demanda au second si le Keryado avait été coulé par une mine ou une torpille ; celui-ci répondit qu’il avait très bien vu la torpille.
Environ ¼ heure après le torpillage du Keryado, ils entendirent 3 ou 4 coups de canon tirés sur les voiliers.
Vers 1 h ou 1 h ½ du matin, le second du Keryado, qui avait été blessé à la figure dit
: " Je sens que je m’en vais. ", puis il lâcha prise et disparut.
Sa disparition fut suivie au bout d’un ¼ d’heure par celle du capitaine que Le Bihan soutint quelques minutes après qu’il eût perdu connaissance, puis, un ¼ d’heure encore plus tard, par celle du matelot Corlay.
Le matelot Le Bihan ne croit pas qu’aucun autre homme du Keryado ait pu se sauver et il a la conviction que ceux qui étaient couchés ou de quart dans la machine ont été engloutis avec leur bâtiment sans avoir eu le temps de monter sur le pont.

Bord, Lorient, le 4 mai 1917.

Le Lieutenant de vaisseau, Commandant,


Signé : de Solminihac. »


II. – Compte rendu hebdomadaire du lieutenant de vaisseau Auguste de Solminihac, commandant le contre-torpilleur Fanion (6 mai 1917).

(Contre-torpilleur Fanion, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment – 1er janv. 1916 / Août 1917 –, note n° 103 : S.G.A. « Mémoire des hommes », Journaux des unités, Cote SS Y 214, p. num. 388 et 389).


[n° 103.]
« Compte rendu hebdomadaire
du Jeudi 26 avril au Jeudi 3 mai 1917.


........................................

Dimanche 29 et Lundi 30 avril.

Dans l’avant-port de Lorient, les feux éteints.
Reçu dans la journée de Lundi l’ordre d’appareiller demain matin pour croiser entre Groix et le Pilier.

Mardi 1er mai.

9 h – Appareillé ; sorti par l’Ouest de Groix et patrouillé entre Groix et le Pilier. Ci-joint un graphique des routes suivies.
Ramassé dans le S.-O. de la Banche 2 balles de coton.
16 h – Rencontré la goélette Speranza venant de Concarneau.

Mercredi 2 mai.

Continué même croisière que la veille (Voir graphique).
10 h 55 – Nous trouvant près des Birvideaux, reçu le télégramme suivant
: " Effectuez recherches 12 milles N.-O. Île d’Yeu où patrouilleur et voiliers ont été coulés cette nuit. Reprendre à la nuit croisière prescrite."
Mis aussitôt à 200 tours et fait route sur le point signalé.
14 h 35 – A 10 milles au N. 68 O. du phare de l’ Île d’Yeu, reconnu trois épaves goélettes chavirées, distantes les unes des autres de 600 à 700 mètres.
A 1 mille ½ ou 2 milles dans le Sud de ces épaves, une quatrième submergée de quelques mètres, mais nettement visible par calme plat. Dans Sud et le S. S.-O. des goélettes, la mer est couverte de petites épaves de toutes sortes : panneaux, planches, seaux et bailles, poteaux de mine, etc. Nous ramassons un doris portant l’inscription
: " Victoire de Granville ".
15 h 40 – A 3 milles environ dans l’Ouest des épaves des goélettes, nous recueillons le matelot Le Bihan du chalutier Keryado. J’ai adressé à ce sujet une note au Chef de Division.
Continué les recherches jusqu’à 19 h 15 en allant jusqu’à la limite des épaves les plus légères et les plus sujettes à être poussées par le vent ; nous n’avons rien trouvé de nouveau, ni aucun vêtement pouvant avoir appartenu à des naufragés.
D’après les déclarations du matelot Le Bihan, il semble bien probable d’ailleurs qu’il soit le seul survivant du Keryado.
19 h 15 – Revenu vers Belle-Isle et Groix.

Bord, Lorient, le 6 mai 1917.

Le Lieutenant de vaisseau, Commandant,


Signé : de Solminihac. »
_____________________________

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Daniel.
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Re: KERYADO - Patrouilleur

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,

Selon les indications figurant sur la Liste chronologique des pertes de la Marine marchande (1914-1918) établie par J.-P. C., il est plus que probable que le Keryado escortait les quatre voiliers suivants, qui furent tous coulés au moyen de charges explosives, le 2 mai 1917, par l’UC-72, commandé par l’Oberleutnant zur See Ernst Voigt (uboat.net), à 12 milles dans le Nord-Ouest de l’Île d’Yeu :

Cancalais – Goélette – 232 tx – Armement Girard, Cancale.

Victoire – Trois-mâts goélette – 290 tx – Armement Dubastin, Paris (et non « La Victorie », comme l’indique par erreur le site uboat.net).

Il pourrait s’agir du trois-mâts goélette Victoire, endommagé à l’entrée de la Gironde le 21 janvier 1917 (Louis Lacroix : « Les écraseurs de crabes sur les derniers voiliers caboteurs », préface du Capitaine A. Marchandeau, éd. Aux portes du large, Nantes, 1947, p. 70 et 72) par l’UC-21 commandé par l’Oberleutnant zur See Reinhold Saltzwedel (uboat.net). Le tonnage donné est en effet quasi identique.

(V. le sujet qui lui est consacré).

Russie – Goélette – 127 tx – [Armement Louis Guenanten ? – A vérifier].

Yvonne – Dundee – 97 tx – Armement Pierre Hervé, Paimpol.
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Daniel.
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Yves D
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Re: KERYADO - Patrouilleur

Message par Yves D »

et non « La Victorie », comme l’indique par erreur le site uboat.net
Bonjour Daniel et à tous
J'ai corrigé l'orthographe. Désormais la goélette apparait bien sous le nom de Victoire dans uboat.net
On remarque également que cette goélette a finalement été coulée par UC 72 le 2 mai suivant.
Cdlt
Yves
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Re: KERYADO - Patrouilleur

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


■ Le matelot Francis Le Bihan cité à l'ordre de l'armée.


Journal officiel du 20 mai 1917, p. 4.019.


Image



Le Morbihannais, n° 78, Jeudi 14 juin 1917, p. 2, en rubrique « Chronique locale ~ A l’ordre du jour. ».


« Le Bihan, originaire de l’île d’Arz, a mérité cette citation à l’ordre de l’armée (attribution de la Croix de guerre) :

" Unique survivant d’un chalutier torpillé en pleine nuit, est resté pendant 15 heures à la mer avant d’être secouru ; a fait preuve du plus beau courage en soutenant sur une épave le commandant et le second de ce bâtiment et un de ses camarades, qui ont tous trois disparu peu après l’accident. "

Le matelot Le Bihan est le frère de M. l’abbé Le Bihan, vicaire à Saint-Louis de Lorient, mobilisé comme infirmier militaire à Vannes ; il a écrit une émouvante relation de son sauvetage à la protection de Sainte-Anne. Il lui avait fait vœu d’un pèlerinage qu’il accomplira prochainement. »

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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markab
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Re: KERYADO - Patrouilleur

Message par markab »

Ar Brav a écrit : lun. déc. 15, 2008 9:49 am Bonjour à tous,

La position du Keryado au moment du torpillage :

Image

Cordialement,
Franck
Bonjour,

Un lien vers la carte disparue : https://navires-14-18.com/cartes/K/KERYADO_XX_1c.jpg

A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.

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markab
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Re: KERYADO - Patrouilleur

Message par markab »

GENEAMAR a écrit : ven. juil. 18, 2008 7:58 pm Image... Le "KERYADO" avait été construit pour le compte de la pêcherie des Chalutiers de l'Ouest. il y avait 13 marins à bord et selon 4 Officiers. Son gaillard d'avant supportait un canon de 95mm et la dunette un canon de 47mm.
. Le 2 mai 1917, le chalutier (affecté à la Division des patrouilles de Gascogne) escorte un convoi de voiliers. À minuit et demi, il est torpillé par l'UC 72 à L'Ile d'YEU et coule immédiatement. Il n'y aura qu'un seul rescapé. le sous-marin allemand fera surface, pillera et coulera quatre autres voiliers dont l' "YVONNE"... Les équipages regagneront la terre sur des embarcations de sauvetage


À la liste des disparus donnée par Franck, il faut ajouter :

- AUDOUIN Pierre Marie Victor, né le 23 février 1875 à Le CROISIC (Loire-Atlantique), Quartier-Maître Canonnier.
- BAUDRY Joseph Marie, né le 21 février 1879 à Le CROISIC (Loire-Atlantique), Quartier-Maître Canonnier).
- BELZ Adrien Marie, né le 9 avril 1887 à SAINT-PIERRE-QUIBERON (Morbihan), Second Maître de manoeuvre.
- CLOCHER Georges Louis Auguste, né le 17 novembre 1887 à VINEUIL-SAINT-FIRMIN (Oise), Matelot de 2ème classe Cuisinier.
- CORLAY Jean Marie, né le 21 août 1882 à PLOUHINEC (Morbihan), Matelot sans spécialité.
- GLÉNISSON Marcel Fernand, né le 18 avril 1890 à VILLENEUVE-SAINT-GEORGES (Val-de-Marne), Quartier-Maître Mécanicien.
- HERVÉ Guy Marie, né le 10 février 1892 à LOCMARIAQUER (Morbihan).
- Le DINAHET Paul né le 7 janvier 1890 à PLOEMEUR (Morbihan), Quartier-Maître Électricien.
- LEURESTE Émile, né le 31 juillet 1894 à BOULOGNE-sur-MER (Pas-de-Calais) Matelot sans spécialité.
- MORICE Jean Marie, né le 1er mai 1874 à HERBIGNAC (Loire-Atlantique), Premier Maître Mécanicien.
- PICOL Jean François Marie, né le 20 juin 1880 à MOËLAN (Finistère), Matelot de 2ème classe Chauffeur.
- QUEMENER Yves Juvénal, né le 31 octobre 1881 à Le MOUSTOIR (Côtes d'Armor), Quartier-Maître Chauffeur.
- RAU Fleury Thomas, né le 27 octobre 1875 à l' Île aux MOINES (Morbihan), Matelot de 3ème classe sans spécialité.

Le jugement déclaratif de décès a été rendu à ROCHEFORT le 19 août 1917.--- Le Capitaine était Ollivier OGÈS, précité...
Bonjour,

La photo disparue du KERYADO :

N%20KERYADO.jpg
N%20KERYADO.jpg (80.11 Kio) Consulté 208 fois

A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.

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markab
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Re: KERYADO - Patrouilleur

Message par markab »

Bonjour,

Les récompenses à titre posthume de l'équipage publiées dans le JORF du 12 janvier 1922 (Gallica) :

KERYADO JORF 1922-01-12 A.jpg
KERYADO JORF 1922-01-12 A.jpg (153.01 Kio) Consulté 65 fois
KERYADO JORF 1922-01-12 B.jpg
KERYADO JORF 1922-01-12 B.jpg (96.59 Kio) Consulté 65 fois
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.

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