Artillerie Spéciale - Le char Schneider CA1, vu sur internet par " Wikimachin "

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Tanker
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Artillerie Spéciale - Le char Schneider CA1, vu sur internet par " Wikimachin "

Message par Tanker »

Bonjour,

voici une petite analyse de texte sur la genèse du char Schneider, vue, sur internet, par "Wikimachin".

Le char Schneider CA1 est un véhicule blindé et chenillé utilisé au cours de la Première Guerre mondiale.
C'est, en 1917, que le premier char de combat utilisé par l'armée française.

Il a été conçu pour ouvrir des passages à l'infanterie à travers les réseaux de fils de fer barbelés et pour détruire les nids de mitrailleuses ennemis.

Oui et cette mission était aussi parfaitement identique pour les chars Saint Chamond et Renault FT.
Après le premier engagement de chars britanniques de 1916, la menace des 76 mm Minen-Werfer et des canons de 77 mm, placés en postes antichar, aux plus près des premières lignes, viendront compléter ces objectifs. Ils seront rejoint, dès le mois Mai 1819, par la menace des fusils antichars de 13 mm et des champs de mins AC de circonstance.

Durant cette guerre, la notion d'emploi différencié pour les chars lourds, moyens ou légers n'existait pas (point développé plus loin).

400 exemplaires sont construits par SOMUA, une filiale de Schneider et Cie dans la région parisienne.

La Société SOMUA, dont l'usine était à Saint Ouen était en charge de l'assemblage final du char.
Le processus de fabrication des composants se passait dans d'autres usines du Groupe Schneider, ou chez d'autres industiels.
Tout le châssis riveté du char était construit à Creil dans l'usine Daydé, les canons étaient produits au Havre


Le char Schneider CA1, engagé sur le front pour la première fois le 16 avril 1917, sera utilisé sans interruption jusqu'à l'armistice de 1918.

Et les 60 chars Schneider M2 du Groupement AS n° IV auraient encore été engagés le 17 Novembre 1918 en Lorraine, si l'ordre d'annulation de leur déploiement, n'avait pas été annulé, au soir du 10 Novembre 1918.

Historique
Dès la fin de 1914, l'armée française recherche un moyen nouveau de contrer les mitrailleuses et les réseaux de barbelés de la guerre de tranchées.

Et c'est la Section Technique du Génie qui, dans une bonne logique (étant en charge de placer et creuser ces infrastructures), a été chargée de trouver une solution à ce vrais problème.
De fin 1914 à décembre 1915, date à laquelle cette mission est donnée à la Section Technique Automobile (créée en décembre 1915), tout une série d'engin, pour le moins peu opérationnels seront testés ou proposés.


Il ne pouvait s'agir que d'un véhicule blindé et armé capable de déplacements sur un terrain défoncé par les pilonnages d'artillerie.

Et ce n'est, au final, que la proposition du Colonel Estienne d'Octobre 1915 qui aménera une synthèse de ces différents paramêtres.
Il est ici intéressant de noter que d'autres comme le Caporal Charles Fouché (dès décembre 1914) ou le Lt Charles de Poix (en Décembre 1915) avaient aussi pris conscience que le tracteur chenillé était l'unique solution pour régler le problème.
Affecté sous les ordres du Cdt Ferrus (polytechnicien de la promo 75) qui fut de 1902 à 1913, le directeur de la revue de l'Artillerie.
A ce titre, il avait immanquable connu les idées développées par le Capitaine Levavasseur, polytechicien de la promo 1881, qui fut le premier à proposer le concept d'engin chenillé armé.
C'est le Cdt Ferrus qui présenta, au Colonel Estienne, Louis Renault et Eugène Brillié (Ingénieur de la Société Schneider).
Charles Fouché se trouvait, au sein du Service Automobile, au contact d'officiers qui aurait pu (ou du) prendre conscience dès Janvier 1915 de l'intérêt potentiel des caterpillars dont il avait connaissance. Son récit, fait au Cdt Ferrus de son rapport à la chenille montre bien qu'il en discute avec plusieurs officiers du Service Automobile.


En janvier 1915, la société Schneider et Cie s'engage dans la conception d'un nouvel engin militaire répondant à ce besoin, inspiré des tracteurs agricoles chenillés, de fabrication américaine Holt Caterpillar, utilisés pour les besoins de l'artillerie.

En Janvier 1915, l'ingénieur Brillié, est sur un projet d'Automitrailleuse à roue, avec le Capitaine Renaud (Le projet Schneider S 1552).
C'est seulement après sa visite, en Grande Bretagne de février 1915, où la Société Schneider achète un Holt 75 cv, un Holt 45 cv et la licence Holt, que ce projet d'automitrailleuse bascule sur l'emploi d'un châssis chenillé.
Fin 1914, Charles Fouché et Jacques Quellennec, en affaire avant guerre avec Eugène Brillié pour des projets d'engins agricoles, le rencontrent à Paris (probablement rue d'Anjou, au siège de la Sociéité Schneider) et lui parlent de l'emploi du tracteur Baby Holt.
A cette date, Brillié savait-il déjà qu'il allait, en Février 1915, rencontré la Société Holt en Grande-Bretagne ou, est-ce la rencontre avec Fouché qui l'a amené à s'intéresser au Caterpillar Holt et à se rendre en Angleterre ?


Sous l'impulsion du colonel Jean Baptiste Eugène Estienne, le prototype conçu par Eugène Brillié est présenté le 16 juin 1915, devant le Président de la République française, Raymond Poincaré. La démonstration ayant convaincu celui-ci, dix unités sont commandées.
Il s'agit du modèle Holt "Baby" sans roues directrices, qui avait séduit Schneider, lors d'un essai en mai 1915, au Creusot .

Ce n'est que le 1er Décembre 1915 que le Colonel Estienne se lance, avec sa lettre au Général Joffre dans, l'affaire des tracteurs caterpillar.
Le 16 Juin 1915, Eugène Brillié fait, à l'usine Schneider du Breuil (au Creusot), une présentation du caterpillars Holt 45 cv pour le président Poincarré.
Cette visite aboutira (le 7 Août 1915) à la commande 10 Holt 45 cv, à équiper du coupe-barbelé proposé par Jules-Louis Breton et, c'est aussi, au mois d'Août 1915 que la Société Schneider présentera son projet d'automitrailleuse chenillée et blindée, sur un chassis allongé de Baby-Holt.
Ce projet dénommé "Tracteur armé et blindé" comprend déjà l'allongement de 30 cm du train de roulement du Baby Holt 45 cv. Les archives parle des projets S 880 et S 882 (dont les plans ne semblent pas avoir été conservés. Seul les plans des projets S 986, S 990 et S 999, qui correspondent au projet final de Schneider CA1 ont été conservés (Fonds Albert Thomas - carton 94 AP 16)


Le développement d'un second prototype, le tracteur A, va se faire avec la Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et d'Homécourt (FAMH) à Saint-Chamond.
Après l'apparition de divergences, chaque société va développer son propre engin : le char Schneider CA1 pour Schneider et Cie, et le char Saint-Chamond pour FAMH.

La société Saint Chamond ne se penche sur le problème caterpillar qu'en Mars 1916, après les 4 premiers essais, faits au Polygone de Vincennes, avec l'unique châssis d'expertise, alors réalisé par l'équipe de mécaniciens de Charles Fouché, entre le 1er et 17 Février 1916.
Ces essais ne concernaient que le projet Schneider (Brillié/Estienne) et ce châssis d'expertise n'avait pour but que de valider les capacités de franchissement du train de roulement Holt allongé, envisagé par la Société Schneider, à franchir les barbelés et la tranchée de 1,50 m.
Le 1er février 1915, jour ou le Général Mourret donne 15 jours au S/Lt Fouché pour faire ce châssis d'expertise, la maquette bois, à échelle du chars Schneider est prête et terminé à Paris, dans les bureaux d'étude de la société Schneider de la rue de le Convention.


La commande des 400 chars est passée à la Société Schneider par Albert Thomas, le 25 Février 1916.
Le châssis d'expertise étant ensuite équipé d'une caisse copie du futur blindage du char Schneider, cet assemblage, sera alors appelé "Tracteur Estienne" , et servira dans tous les essais et présentations jusqu'en Septembre 1916.


Il y a bien eu un deuxième châssis construit par l'équipe de Fouché qui, dans l'absolu, n'avait plus aucune raison d'être monté.
Du coup, les bonnes questions sont :
- qui a demandé qu'un autre châssis soit monté ?
- qui a donné l'ordre de le monter ?
- à quelle date a-t-il été monté ?
Le "pour qui " est simple à comprendre et, dans cette affaire, les intervenants qui ont amené la société FAMH, à monter en marche dans le train des chars, sont potentiellement nombreux, à commencer par le Général Mourret.


Toutes ces histoires de divergences entre FAMH et Schneider, sur la création des chars, sont un mythe sans fondement et il est, par contre, très clair que la Société Saint Chamond a mené une opération de lobbying qui a parfaitement fonctionné.

Les premiers chars Schneider sont livrés en septembre 1916.

Non ! Les premiers Schneider sont livrés en Octobre 1916 (à Cercottes et à Marly-le-Roi)
Les 5 premiers exemplaires livrés au Fort du Trou d'Enfer sont des châssis auto-école.
En Septembre 1916, ne sont présents à Marly, que le "Tracteur Estienne" (châssis d'expertise du STA utilisé pour le Schneider) et le châssis d'expertise du STA pour Saint Chamond)


Construit pour un équipage d'un conducteur et de cinq servants, le blindé est équipé d'un canon de 75 mm BS (Blockhaus Schneider) court monté à l'avant droit et de 2 mitrailleuses Hotchkiss latérales, protégées par des boucliers hémisphériques.
L'avant est une étrave munie d'un rail d'acier qui permet de cisailler puis d'écraser les réseaux de barbelés et qui facilite aussi dans une certaine mesure le franchissement de tranchée.

Le rail dépassant à l'avant n'avait pas de capacité de cisaillement, sa hauteur permettait surtout, d'éviter que les barbelés montent sur la plage avant du char.
La fonction cisaillement, du dispositif Breton/Préteau,avait été testé, sur le "Tracteur Estienne", et non retenu, car les chenilles faisaient parfaitement le travail d'écrasement et que le sytème de cisaille, fixé sur le rail, ne répondait pas à toutes les exigences attendues.
L'emploi d'un canon de 75 mm court, à basse pression, proposé par la Société Schneider, correspondait parfaitement à la mission envisagée par le Colonel Estienne de destruction des cibles de l'avant à courte distance.


Le char Schneider montre un volume interne habitable très étroit pour un équipage de six hommes et ses capacités de ventilation ainsi que le mauvais champ de vision qu'il offre à l'équipage le rendent pénible à utiliser.

Les mauvaises capacités de ventilation sont un argument récurant et parfaitement mal analysé.
Il n'a concerné que les premiers exemplaires livrés à l'instruction à Marly et à Cercottes. La raison en était très simple, le pot d'échappement s'arrêtait horizontalement à l'arrière de la caisse. Il suffit de regarder les photos des chars auto-école et, par exemple les char numéros 1, 5 et 6, très photographiés et filmés par la SPA, au trou d'Enfer, en Décembre 1916 .
Ces chars ne sont pas équipés du pot d'échappement montant au-dessus de la caisse. La prolongation du pot d'échappement et une augmentation des ouvertures du lanterneau régleront le problème.


De plus, son blindage latéral initial trop faible (vulnérable aux balles "K" à noyau d'acier allemandes) et son réservoir d'essence initialement placé à l'avant du char le rendent très vulnérable. Dans les versions suivantes, le réservoir d'essence est déplacé à l’arrière du Schneider et sa caisse est dotée d'un surblindage de 5,5 mm.

La vulnérabilité à la balle blindés allemande ne concernait pas que les parties latérales de char. Ce sur-blindagc sera monté sur tout le char, à l'exception de l'arrière et de la partie arrière des côtés du char.
C'est ce sur-blindage qui amènera le moteur choisi a être un peu limite, par rapport au nouveau poids total du char.
Lors de l'engagement des Schneider, dans le secteur de Juvincourt,le 16 Avril 1916, tous les chars engagés avaient été équipés du sur-blindage, à l'exception de quelques uns qui n'avaient pas eu le temps de recevoir les sur-blindages du secteur des mitrailleuses.


En outre, les munitions sont par la suite stockées horizontalement, ce qui permet un gain d'espace et l'ajout d'une portière sur le flanc gauche.

Dans le Schneider M1, les caisses d'obus d'origine, simplement stockées ouverture vers le haut et sans fixations, concernaient celles du secteur de la future porte avant gauche.
L'ouverture de la porte aménera à un montage définitif et plus erganomique de toutes ces caisses.


Le moteur Schneider, les boîtes de transmission et les chenilles sont relativement fiables, ce qui explique que l'engin reste en service après la première guerre mondiale.

L'achat, après guerre, de quelques Schneider par l'Espagne et la transformation d'autres exemplaires en char de dépannage des unités de Renault FT n'est pas à proprement parler une preuve de résilience du programme du char Schneider CA1.
Ce sont plutôt les tracteurs d'artillerie Schneider CD 2, encore en service en 1940 qui en sont la preuve.
Il a, dès le départ, manqué au char Schneider un moteur plus puissant.


Char Schneider détruits par l’armée allemande.
Quatre-vingt-deux chars Schneider combattent pour la première fois le 16 avril 1917 à Berry-au-Bac, sur le Chemin des Dames.
Ce premier engagement se solde par plus de la moitié des chars engagés détruits par l'artillerie adverse.

C'est un commentaire un peu court sur l'emploi du char Schneider en 1917 et 1918, qui mérite un développement plus important. Cette partie sera abordé en fin de sujet.

Malgré l'amélioration du blindage, l'armée française s'en tient à sa commande de 400 unités à SOMUA, mais n'en commandera pas davantage.

Une deuxième commande de 400 chars Schneider a bien été passée et dès la fin des 400 premiers Schneider CA1, l'usine Daydé de Creil, qui construisait le châssis du char, a de suite été lancé sur la construction des châssis identiques du Schneider CA3, qui devait suivre le programme CA1.
Devant l'incapacité de la Société Schneider à équiper ce char, plus lourd, d'un moteur assez puissant, le programme est arrêté à la demande du général Estienne. Arrêté mais pas perdu puisque ces mêmes chassis seront ceux des tracteurs d'artillerie Schneider CD.
Il reste assez surprenant que d'autres choix de moteurs n'aient pu être proposés. Au même moment Renault équipait son tracteur d'artillerie d'un moteur de 120 cv !


Elle choisit plutôt les nouveaux chars légers Renault FT dont le nombre dépassera plus de 1 500 à la fin de la guerre.

Le programme Renault FT n'est pas un programme de substitution au programme Schneider, il est lancé en Novembre 1916, par le Général Estienne pour, en premier, fournir des chars de commandement aux unités de chars Schneider et Saint Chamond.
A partir de l'été 1918 un certain nombre de Groupes Schneider comme l'AS 4, l'AS 5, l'AS 9 . . . . sont équipés de 5 chars Renault, comme chars de commandement.
Le Cdt de Groupe, l'Adjoint et les 3 Cdt de Batterie.

L'organisation de ces Groupes pouvant être différentes (à 3 ou à 4 Batteries) avec des Batteries à :
- 1 Renault FT et 4 Schneider (Groupe à 3 Batteries avec Echelon à 3 Schneider)
- 1 Renault FT et 3 Schneider (Groupe à 4 Batteries avec Echelon à 3 Schneider)
Avec 4 Batteries, l'Adjoint ne possède pas de Renault FT.

La conséquence de cette mise en place de Renault FT, dans les Groupes est l'acquisition de la double qualification des équipages à la conduite des deux type de chars.
Dans les combats de Champagne de Septembre 1918, les chars Schneider des Groupes, étant "consommés" les deux premiers jours, une partie des personnels des Schneider a pu se mettre à la disposition de Bataillon Renault de FT, qui disposaient de chars sans équipages.
C'est, en partie ce qui a permis au FT de poursuivre 5 jours de combat


Concernant le nombre de chars Renault, construits pendant la guerre, un simple calcul donne déjà un bonne indication.
Chaque régiment constitué été armé de 3 Bataillons à 75 chars. Soit 225 chars par Régiment d'Artillerie Spéciale et, donc un total de 2025 chars pour les 9 Régiments équipés. A celà se rajoute les 225 chars donnés à l'Armée Américaine, les 120 chars d'instruction en acier doux affectés principalement à Cercottes et les quelques centaines de chars détruits au combat. c'est donc largement plus du double qui sonts construits.

Pour être très précis, la note n° 8729/AS Direction de l'Artillerie/ Sous-Direction de l'Artillerie d'Assaut du 5 Décembre 1918 (SHD carton n° 16N2130), note du Président du Conseil, au Ministre de la reconstruction, donne, au 29 Novembre 1918 :
- 3028 Renault FT canon et mitrailleuse
- 49 Renault FT TSF
- 10 Renault FT 75 BS
Cette note envisageait de pousser la production jusqu'à 3500 pour, entre autre ne pas provoquer un arrêt brutal des chaînes de montage, et continuer à produire des pièces de rechange pour les chars aux Armées, en cours de réparation.


Les chars Schneider restent en service jusqu'à l’Armistice, escortant l'infanterie et les chars FT.

N'importe quoi ! Au combat, les chars Schneider, Saint Chamond et Renault Ft assuraient exactement la même mission au profit des unités d'infanterie qu'ils appuyaient. Détruire les barbelés, et mettre hors de combats les mitrailleuses, minenwefer antichar, canon de 37 mm et éventuellement canon de 77 mm, en position antichar avancée. Les notions de chars légers moyens ou lourds n'avaient pas de sens d'emploi opérationnels tel que l'on a pu, par la suite, le comprendre.
La 1° DI américaine, engagé du 18 au 23 Juillet 1918, sur le plateau de Missy/Chaudun en est un bon exemple, car elle utilisera sur ces 6 jours les trois types de chars, sans que ce soit lié à des spécificités d'emploi de ces différents chars.


Il a notamment servi dans l’armée espagnole pendant la Guerre du Rif, et jusqu'au siège de l'Alcázar de Tolède où disparurent les derniers exemplaires espagnols.

Tout à fait !

Le seul et unique char Schneider CA1 subsistant est préservé au musée des Blindés de Saumur.
Il a été entièrement remis en état de marche avec son moteur et ses transmissions d'origine, par les équipes du Musée des blindés.
Avant son retour en France, ce char Schneider CA1 était préservé à l'United States Army Ordnance Museum" of "Aberdeen Proving Grounds" dans le Maryland, (États-Unis).

Préservé uniquement, comme le char Saint Chamond, parce qu'il s'agissait de dons de la France aux Etat-Unis.
Avec l'entrée en guerre des USA, contre le japon et l'Allemagne, la totalité des collections d'armements allemands ramenés en 1918, ont été détruites pour faire de l'acier !
En France cette même collection de toutes les pièces d'artillerie allemande de l'école de Fontainebleau taisni que le Schneider, Saint Chamond et FCM 1A de l'Ecole des Chars de Versailles, ont fini dans les haut fourneaux allemands . . . . . .


A propos du paragraphe vu, plus haut (Char Schneider détruits par l’armée allemande.)
Le premier engagement des chars Schneider, dans le secteur de Juvincourt a fait coulé beaucoup d'encre. il existe pas moins de 17 rapports sur le sujet, dont celui du Général Pétain qui venait de prendre le Commandement de l'Armée Française.

Note du 2 Juin 1917, du Général Pétain à Albert Thomas, Ministre de l'Armenment, en réponse à ses lettres des 24 et 25 Mai 1917.


" Tout d'abord, il faut faire justice une fois pour toutes de l'opinion qui semble s'établir dans certain milieu, que l'emploi des chars d'assaut, le 16 Avril, aurait abouti à un sacrifice inutile.

D'après les ordres donnés, les chars d'assaut devaient collaborer à la conquête des 3° et 4° positions après que nos troupes auraient enlevé les deux premières.

Sur la partie du champ de Bataille où le Groupement Bossut s'est engagé, c'est bien aisni que les choses se sont passées, les chars d'assaut doublant l'infanterie à hauteurs de la 2° position ennemie, ont attqué la 3° position, l'ont dépassé en faisant complètement le vide devant eux.

Mais par suite de l'insuccès des attaques sur les parties du Front voisines et notamment au Sud de l'Aisne et sur les hauteurs de Craonne, les chars d'assaut se sont trouvés en flèche dans une poche où ils ont pu être pris sous des feux croisés d'artillerie. Cette situation a empéché l'infanterie de les suivres et de profiter de leur succès.

Les pertes subies par le Groupement Bossut se sont élevées à 25% du personnel engagé, soit 25 tués, 71 blessés, 33 disparus. Comme taux, c'est déjà très inférieur aux sacrifices consentis
par l'infanterie engagée dans la même région, mais, si on ajoute que ce Groupement d'assaut a tiré 800 coups de canons, brûlé 43 000 cartouches de mitrailleuses qu'après avoir fait évacué la 3° positon ennemie, on reconnaîtra que les pertes de l'artillerie d'assaut, loin de constituer un sacrifice inutile ont été payés au contraire d'un très réel succés.

Si nos attaques avaient réusssi à droite et à gauche, comme elles ont marché dans la zone des chars d'assaut de ce Groupement, l'intervention de ceux-ci eut pu être décisive.

Les événements étant ainsi remis au point, on doit tirer de ce premier emploi des chars d'assaut, un certain nombre d'enseignements. . . . "


Il est intéressant de noter qu'avant cet engagement des chars, aucun des ordres d'opérations des deux Corps d'Armée concernés par cette attaque n'avait pris en compte que l'engagement des chars impliquait d'abord une maitrise du ciel (avions et ballons) pour rendre les réglages d'artillerie ennemi inopérant contre les chars.

Les Allemands avaient parfaitement analysé le terrain, où vont s'engager les 2 Groupements de Schneider.
A l'Ouest de Juvincourt la plaine semblait propice aux chars et c'est là qu'ont été creusées les tranchées larges (comme la tranchée de la plaine) que ne franchiront pas les Schneider du Groupement Chaubès.
Par ailleurs, tout le secteur est dominé par le plateau de Californie, où se trouvait les observatoires de l'artillerie allemande.

Il suffit :
- de monter aujourd'hui sur l'observatoire du plateau, pour voir que le Groupement Chaubès, du bois de Beaumarais à la tranchée de la plaine, défilait, comme à la parade sous les yeux des allemands.
- d'escalader la cote 108, pour voir que, là aussi, les allemands étaient en vue directe sur les chars du Groupement Bossut, de la ferme du Choléra jusqu'à au delà de la ferme Mauchamp.

Dans le secteur du Groupement Bossut, le terrain beaucoup moins ouvert, entre la Miette et l'Aisne a du faire penser aux Allemands que les chars ne s'y engageraient pas. Les tranchées n'avaient donc pas été modifiés et, par contre le terrain sera, un peu trop labouré par l'artillerie française pour convenir aux chars . . .

La double faute des Généraux commandant cette attaque est de ne pas avoir compris qu'il fallait d'abord neutraliser les observatoires du plateau de Californie (côté Craonne) et de la cote 108 (côté Berry-au-Bac), au lieu de tenter et de ne pas réussir à les prendre, au pris de milliers de morts.

Non seulement les chars du Groupement Bossut ont pris la 3° ligne allemande, mais les groupes AS 5 et AS 9 ont atteint la voie ferrée de Guignicourt, soit une percée de 7 km, depuis la ferme du Choléra et ceci sans appui de l'infanterie qui n'a pas pu suivre, après la conquête de la 2° ligne.
En effet, la cote 108 non conquise, les chars n'ont jamais pu éliminer les mitrailleuses allemandes, postées sur la rive sud de l'Aisne (de Berry-au-Bac à Guignicourt), mitrailleuses qui leurs ont permis d'empêcher l'infanterie française de suivre les chars.
A ce stade, il manquait aussi, une réserve d'unités fraîches qui auraient pu relever celles qui venaient de conquérir les 1° et 2° Lignes allemandes.

Dans sa note, le Général Pétain avait parfaitement analysé les points qui auraient du être la base de décision pour cet engagement.
Maitrise du ciel et encagement de la zone d'engagement des chars deviendront un élément clef des réglements chars, mis en place dans les semaines qui suivent.

En Avril en 1917, si le char n'était pas parfait, les équipages étaient prêts, mais le commandement n'avait pas encore pris la mesure de l'outil qui leur était confié.
Les engagements des chars Schneider en 1917 et 1918, c'est plus de 50 secteurs de combat avec l'emploi de près de 800 chars Schneider (soit le double du nombre de chars construits).


Très bonne après-midi - Michel
Dernière modification par Tanker le dim. avr. 09, 2023 10:30 am, modifié 1 fois.
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Re: Artillerie Spéciale - Le char Schneider CA1, vu sur internet par " Wikimachin "

Message par Tanker »

Bonjour,

Comme je l'ai déjà dis, problème vraiment insoluble . . . . .
et je n'ai pas encore regardé la version "Moldovalaque" de wikipédia, sur les chars français !

https://landships.activeboard.com/t6930 ... -in-china/

L'anonymat des rédacteurs de sujets et l'impossibilité de discussion préalable entre intervenants, pour figer un texte de synthèse qui se tienne, rend impossible de faire de ces types de sujets une analyse complète et définitivement incontournable.

Bon week-end - Michel
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Re: Artillerie Spéciale - Le char Schneider CA1, vu sur internet par " Wikimachin "

Message par Tanker »

Bonjour,

Pour compléter et en finir, à propos du "Système Wikipédia", la fiche du char Schneider, rédigée en anglais et un autre bon exemple.
C'est bien entendu, un autre rédacteur, et pas du tout le même texte que dans la version française !
A croire que chaque langue à sa propre vérité, ou du moins chaque créateur de fiche a sa vérité . . .

Le volume de notes et de références citées (dans la version anglo-saxonne de la fiche) donnent une impression de recherche documentaire très approfondie, mais ils s'agit toujours de tout ce qui a pu être publié sur le sujet, écrits de synthèses qui, finalement ne sont pas vérifiables pour le lecteur n'ayant pas accès aux sources mères que sont les archives du SHD de Vincennes et des Archives Nationales de Pierrefitte-sur-Seine

Cette version anglaise (un peu, récemment, réactualisée) de l'histoire du char Schneider qui, sur un certains nombre de points, présent mieux la genèse du char Schneider, contient aussi son lot d'erreurs et d'imprécisions qui brouillent le message, en particulier quand on passe d'une langue à l'autre . . . .
La version anglaise propose l'accès à 27 versions (de langues différentes) et,. pour la plupart, à l'exception des fiches allemandes ou russes, il s'agit seulement d'une version minimaliste du sujet.


L'essai de Souain du 9 Décembre 1915, abordé dans les versions des fiches anglo-saxonnes, est un bon exemple à analyser.

Cet essai est mentionné dans la fiche Schneider CA1 en anglais et dans une autre fiche, spécifique à cette journée d'essais.
Cette fiche sur les essais de Souain est présente en lien dans la fiche Schneider CA1 en anglais et aussi reprise, en partie, dans la fiche Schneider CA1 en russe !

(Texte de la fiche wikipédia, en anglais, sur le char Schneider CA 1)

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The Souain experiment
Main article : Souain experiment
On 9 December 1915 in the Souain experiment, a Schneider prototype armoured tank, a Baby Holt chassis with boiler-plate armour, was demonstrated to the French Army.
Among the onlookers were General Philippe Pétain, and Colonel Jean Baptiste Eugène Estienne - an artillery man and engineer held in very high regard throughout the army for his unmatched technological and tactical expertise.
The results of the prototype tank were, at least according to Estienne, excellent, displaying remarkable mobility in the difficult terrain of the former battlefield of Souain. The length of the Baby Holt however appeared to be too short to bridge German trenches, justifying the development of longer caterpillar tracks for the French tank project. For Estienne the vehicle shown embodied concepts about armoured fighting vehicles which he had been advocating since August 1914. Already on 1 December Estienne had proposed to the French GHQ the use of tracked armoured tractors to move infantry, equipment and cannon over the battlefield, having performed some trials with British caterpillar tractors. On 11 December Estienne let a certain lieutenant Thibier draw a sketch of two conceptions: the one of a Baby Holt chassis fitted at the front and the back with auxiliary rollers, to improve the trench-crossing capacity; the other of an elongated suspension protected by side armour.
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(Texte de la fiche wikipédia, en anglais, sur l'Essais de Souain - Cette fiche n'existe qu'en anglais)

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Souain experiment
Finally, a Baby Holt caterpillar was demonstrated at Souain on 9 December 1915, to the French Army, with the participation of commandant Ferrus, lieutenant Charles Fouché, General Philippe Pétain.
Souain was a former battlefield with rough terrain and trenches, recently recaptured from the Germans, and offered perfect conditions to test the qualities of the new tank prototype.
The results of the Baby Holt caterpillar were excellent, displaying remarkable mobility in the difficult terrain of Souain. The length of the Baby Holt however appeared to be too short to bridge German trenches, justifying the development of longer caterpillar tracks for the French tank project. The Souain prototype could effectively bridge shell holes and trenches up to 1 meter in width, with a maximum limit of 1.20 meters, but required some support to bridge wider gaps, rendering it unsatisfactory as such. According to the official report "the machine can only cross trench lines if some basic passageway across the trenches is prepared for it "
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Le Holt 45 cv de Souain n'est pas un prototype de char, mais un Holt 45 Standard et des participants, cités comme présents pour cet essai, n'y ont jamais mis les pieds

L'essai de Souain (près de la ferme Wacques) du 9 Décembre 1915 est réalisé à la demande de la Section Technique du Génie, alors missionnée pour trouver une solution au franchissement des barbelés et des tranchées de premières lignes.

Sont présents, les membres de cette commission, à savoir :
- Le Colonel Lefebvre, Cdt du Génie du VI° Corps d'Armée (président de commission)
- Le Lt Colonel Geiger, Cdt de l'Artillerie de la 60° DI (IV° CA) (membre)
- Le Capitaine Alfred Marie René de Vanssay du 8° BCP de la 42° DI (secrétaire)

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La décision de faire un essai dans vers Souain vient probablement du fait qu'il s'agissait d'un secteur libéré fin Septembre 1915, qui restait profondément marqué par les combats.
Ce sont des personnels des unités déployés dans le secteur qui sont désignés. Le secteur d'essai est alors situé dans les limites entre IV° CA à gauche et VI° CA à droite.
Le 8° BCP, qui y était stationné, venait d'être mis au repos et une partie de ses personnels sont alors chargée d'opérations d'entretien des infrastructures (tranchées, boyaux).
Le Capitaine de Vanssay, qui connaissait probablement bien le secteur, était bien placé et probablement disponible pour assurer cette mission.

Visiblement la Section Technique du Génie n'avait pas jugé utile de prendre l'affaire en main et pour cet essai, le Député Jean-Louis Breton et probablement Mr Brillié, ingénieur de la Société Schneider (qu'on ne voit pas sur les photos du Fonds Breton), venu avec le seul caterpillar Holt 45 cv alors disponible en France, n'avait sans doute pas d'avis à formuler, dans la mesure où il ne s'agissait pas du tout d'un châssis Holt allongé, équipé du coupe-cable.
Une chose est certaine, ils ne sont pas même cités dans le rapport de la commission, qui propose une description du futur projet Schneider que le Cne de Vanssay n'a pas pu inventé . . . .

Quant aux autres observateurs cités dans ces versions anglaises de wikipédia (Le Général Pétain, le Colonel Estienne, le Cdt Ferrus et le S/Lt Fouché), ils n'étaient ni présents ni même, à ce stade, concernés par l'affaire.

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A cette date d'essai, ce n'est que 8 jours plus tôt que le Colonel Estienne avait écrit sa lettre au Général Joffre et il ne sera reçu que le 12 Décembre 1915 au GQG.

Cet essai n'avait donc rien à voir avec le futur projet de char du Colonel Estienne et de l'Ingénieur Brillié.
Il s'agissait uniquement de la suite donnée la proposition de Jules-louis Breton de monter le fameux système coupe-cable sur un caterpillar Holt, et ceci, dans le cadre du projet en cours de la société Schneider d'une auto-mitrailleuse chenillée.

La Section Technique Automobile n'est créée que le 14 Janvier 1916, par Albert Thomas, par la note secrète SSEAM / SA 3 n° 01477 du 14 JANVIER 1916 (Carton n° 94 AP 16 du fonds Albert Thomas des archives de Pierrefitte-sur-Seine)
Le 25 Janvier 1916, une seconde note secrète précise que cette section sera commandée par le Cdt Ferrus et quelle restera au sein du Dépôt de Matériels Automobiles et de Personnels de Boulogne-sur-Seine.

La Section Technique Automobile s'installe, à Boulogne au 16 rue des Tourelles, et cette implantation à Boulogne de la STA explique bien le choix (non loin de là) :
- d'un hangar sur le site de l'Automobilette, pour l'équipe du S/Lt Fouché,
- de la forêt de Meudon pour quelques démonstrations du caterpillar Holt (entre autre, aux ingénieurs de FAMH),
- de l'implantation, en 1918 de la Section Technique de l'Artillerie Spéciale à Châlais-Meudon.

Le 9 Décembre 1915, le Cdt Ferrus et le S/Lt Fouché n'étaient alors pas encore directement concernés par cette affaire.

Chronologie des événements pour cette période :

Le 21 Septembre 1915, le GQG (note GQG n° 126798 du 150921) demande à Albert Thomas de passer à Holt une commande de 15 Caterpillar Holt 45 cv permettant de coupler le projet automitrailleuse et le système coupe-cable. La Société Schneider, détentrice de la licence depuis début 1915, passe commande et précise qu'il faut 10 semaines pour que cette commande soit exécuter. Les caterpillar arriveront le 1° Février et, c'est sur cette commande que le Général Mourret prendra les HOLT 45 CV que transformera le S/Lt Fouché.

01 Décembre 1915 - Lettre initiale du Colonel Estienne, au Général Joffre, décrivant son projet de char

09 Décembre 1915 - Essais à Souain du Baby-Holt de Schneider en présence de Brillié et Jules-Louis Breton. (Monsieur Brillié n'apparait pas sur les photos de cet essai, provenant du fonds Breton).

12 Décembre 1915 - Exposé du Colonel Estienne au Général Janin, puis au Général Joffre (PC de Chantilly).

Le 15 Décembre 1915, un marché de 15 caterpillar est signé avec Schneider.
La décision est prise de coupler la commande de coupe-cable Breton (initialement sur des Baby Holt standard) à la commande de 10 " Tracteur Armé et blindé " de Schneider (nom alors donné pour le projet d'Automitrailleuse du Cne Renaud).
Ce marché est signé sur la base du tracé S 980 de la Société Schneider, tracé qui est quasiment celui du futur char Schneider.

Ce projet n'est armé que de mitrailleuses. Il ne s'agit donc pas encore de char d'assaut !

20 Décembre 1915 - Le Colonel Estienne et le Capitaine Lefebvre se rendent à Paris voir le Cdt Ferrus
Rencontre avec Louis Renault le jour même, qui se dit débordé, retiendra l'idée et la travaillera sérieusement (projet de char de 40 tonnes - Tracteur d'Artillerie FP - Renault FT. . . . . .)

21 Décembre 1915 - Le Colonel Estienne et le Capitaine Lefebvre rencontrent Monsieur Brillié, ingénieur de Schneider.

A l'issue de ses discussions avec Brillié, dans le rapport du 14 janvier 1916 qu'il rédige pour le Général Joffre, le Colonel Estienne précise :
" Mr Brillié a bien voulu étudier avec moi les modifications à apporter à son projet primitif, pour réaliser le cuirassé dont je vous ai exposé l'emploi tactique . . . . ."

Ce projet primitif de la Société Schneider, c'est l'automitrailleuse chenillée sur un châssis équipé d'un train de roulement plus long de 30 cm que celui du caterpillar Holt 45 cv, projet envisagé depuis Août 1915, et pour lequel le GQG passa commande de 10 Holt, sur lequel était venu se greffer le projet Breton de coupe-cable.

22 Décembre 1915 - La société Schneider accepte le projet du Colonel Estienne.

Cette fois-ci, il s'agit bien du char d'assaut !

Avec cette commande le projet d'automitrailleuse chenillée est mis au rancard et le projet coupe-cable ne dépassera pas, son premier essai sur le " tracteur Estienne". (Le châssis allongé de Charles Fouché, habillé en char Schneider).

Cet essai de Souain se retrouve dans bon nombre d'écrits sur le char, écrits qui le présente souvent, un peu, comme la pierre angulaire de la genèse du char français.

Le rapport du Général Janin, au Ministre de la guerre, du 17 Décembre 1917, qui parle " des expériences effectuées sur le " tracteur à caterpillar Holt", présenté par Mr le Député Breton." montre bien que cet essai n'a rien tranché et, par ailleurs, il montre surtout bien que cet essai, parfaitement inutile, est avant tout le résultat de l'insistance de Breton à se voir associé au projet.

Essai, effectivement parfaitement inutile car le châssis de ce Holt basique n'était pas :
- allongé des 30 cm que prévoyait déjà le projet Schneider de "Tracteur Armé et blindé",
- équipé du système coupe-cable (essayé en Août 1915 sur un tracteur agricole Bajac),

A Souain, seul, ces 2 modifications auraient pu démontrer l'intérêt des engins chenillés pour franchir tranchées et barbelés.

Au final, ce sont bien, et uniquement, les essais de Vincennes, ordonnés par le Général Mourret qui, avec le châssis HOLT allongé, monté par le S/Lt Fouché, amenèront le Commandement à lancer le programme char.

C'est aussi l'existence de ce châssis du S/Lt Fouché qui permettra à la Société FAMH de se raccrocher au programme char, gràce à Albert Thomas, Jules Louis Breton, le Général Mourret, le Lt Colonel Quellennec, l'ingénieur Rimailho, et sans doute quelques autres. . . . . .
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Re: Artillerie Spéciale - Le char Schneider CA1, vu sur internet par " Wikimachin "

Message par Tanker »

Le rapport de la commission de Souain :

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