Bonjour, je cherche a identifier des constructions rondes (sur une photo
aerienne de 1919) et qui seraient possiblement liées à la défense aérienne
de Paris.
Il y avait l'atelier d'aeronefs Louis Godard juste à coté,
Je pense soit à quelque chose lié à un parc d'ascension ou de fixation de ballons captifs.
Soit, un affût de canon 75 pour la DCA.
qu'en pensez-vous?
Situés au sud de l'île saint-denis, une ile de la seine entre Saint-Denis
et Gennevilliers.
affût de canon 75 de la DCA ?
affût de canon 75 de la DCA ?
- Pièces jointes
-
- Vannes-IGNF_PVA_1-0__1919-09-11__CCF000A-51_1919_CAF_A-5_0002.jpg (334.66 Kio) Consulté 468 fois
Re: affût de canon 75 de la DCA ?
Bonjour,
La structure de ces constructions fait penser à un Poste de DCA.
En effet, les ballons de protection ascensionnent à partir de sites aussi discrets que possible, en tout cas sans forme géométrique caractéristique.
Les emplacements circulaires indiquent:
-des positions de DCA (principalement de canons de 75 CA et à partir de 1918 de 105 CA).
-des positions de gros projecteurs mais ceux-ci sont rarement côte à côte.
Ici, on distingue deux emplacements circulaires avec remblai de protection orienté dans la direction dangereuse car les avions allemands abordent le capitale par le Nord, NNO ou NNE.
Tout ceci fait penser à un Poste de DCA à deux pièces.
Le gros livre hors-commerce de 1918 "Organisation de la DCA du Camp Retranché de Paris" contient des cartes de tous les raids d'avions allemands sur Paris avec indication de la localisation des Postes de DCA et des projeteurs.
Il y a bien un Poste de DCA dans l'île Saint-Denis.
Sur la photographie, les pièces semblent absentes ce qui est logique pour 1919.
Compte-tenu de l'assez grande dimension de ces plateformes circulaires, il pourrait s'agir d'un poste de 105 CA. Je vérifierai dans mes notes si ce poste est armé de 105 ou de 75 CA.
En 1918, il y a 158 canons de 75 CA et 34 de 105 CA au sein de la DCA du Camp Retranché de Paris.
Cordialement,
Guy François
La structure de ces constructions fait penser à un Poste de DCA.
En effet, les ballons de protection ascensionnent à partir de sites aussi discrets que possible, en tout cas sans forme géométrique caractéristique.
Les emplacements circulaires indiquent:
-des positions de DCA (principalement de canons de 75 CA et à partir de 1918 de 105 CA).
-des positions de gros projecteurs mais ceux-ci sont rarement côte à côte.
Ici, on distingue deux emplacements circulaires avec remblai de protection orienté dans la direction dangereuse car les avions allemands abordent le capitale par le Nord, NNO ou NNE.
Tout ceci fait penser à un Poste de DCA à deux pièces.
Le gros livre hors-commerce de 1918 "Organisation de la DCA du Camp Retranché de Paris" contient des cartes de tous les raids d'avions allemands sur Paris avec indication de la localisation des Postes de DCA et des projeteurs.
Il y a bien un Poste de DCA dans l'île Saint-Denis.
Sur la photographie, les pièces semblent absentes ce qui est logique pour 1919.
Compte-tenu de l'assez grande dimension de ces plateformes circulaires, il pourrait s'agir d'un poste de 105 CA. Je vérifierai dans mes notes si ce poste est armé de 105 ou de 75 CA.
En 1918, il y a 158 canons de 75 CA et 34 de 105 CA au sein de la DCA du Camp Retranché de Paris.
Cordialement,
Guy François
Re: affût de canon 75 de la DCA ?
bonjour,
un énorme merci pour votre réponse, n'étant absolument pas spécialiste de 14-18 je suis un peu fière d'avoir presque trouvé toute seule
j'avais aussi trouvé sur internet une carte de la DCA avec un gros point dans cette zone de Saint-Ouen. Peut être celle que vous mentionnez.
vous parlez de l'ascension de ballons d'observation, les emplacements de canons étaient systématiquement accompagnés d'un parc d'ascension ?
et les projecteurs étaient a quelle distance? Ils seraient sur une autre rive de la Seine?
(je vais chercher sur les vues aériennes de 1919, a quoi peuvent ressembler les vestiges ?)
avez-vous une idée de ce que représente le "chemin" qui relie les 2 canons avec un tracé un peu géométrique ? une tranchée?
savez vous comment étaient choisis les terrains réquisitionnés pour la DCA?
en 1914, ce terrain appartenait à la famille des chocolats Menier (jusqu'en 1955 où ils l'ont vendu)
deux choses me questionnent:
-est-ce lié à la présence des établissements Louis Godard et Godard a t'il participé dans la guerre?
-je possède une info très vague et sans aucune date d'un "capitaine Ardisson possédant 5000m² de terrains pour pratiquer l'aerostation" dans ce quartier de l'île Saint Denis.
Sur le forum, j'ai trouvé le lieutenant Jean Ardisson de Perdiguier mais rien qui le relie aux environs de Saint-Ouen.
d'autant qu'avant 1916, il était cavalier.
désolee pour toutes ces nouvelles questions,
Merci a vous,
Camille
un énorme merci pour votre réponse, n'étant absolument pas spécialiste de 14-18 je suis un peu fière d'avoir presque trouvé toute seule
j'avais aussi trouvé sur internet une carte de la DCA avec un gros point dans cette zone de Saint-Ouen. Peut être celle que vous mentionnez.
vous parlez de l'ascension de ballons d'observation, les emplacements de canons étaient systématiquement accompagnés d'un parc d'ascension ?
et les projecteurs étaient a quelle distance? Ils seraient sur une autre rive de la Seine?
(je vais chercher sur les vues aériennes de 1919, a quoi peuvent ressembler les vestiges ?)
avez-vous une idée de ce que représente le "chemin" qui relie les 2 canons avec un tracé un peu géométrique ? une tranchée?
savez vous comment étaient choisis les terrains réquisitionnés pour la DCA?
en 1914, ce terrain appartenait à la famille des chocolats Menier (jusqu'en 1955 où ils l'ont vendu)
deux choses me questionnent:
-est-ce lié à la présence des établissements Louis Godard et Godard a t'il participé dans la guerre?
-je possède une info très vague et sans aucune date d'un "capitaine Ardisson possédant 5000m² de terrains pour pratiquer l'aerostation" dans ce quartier de l'île Saint Denis.
Sur le forum, j'ai trouvé le lieutenant Jean Ardisson de Perdiguier mais rien qui le relie aux environs de Saint-Ouen.
d'autant qu'avant 1916, il était cavalier.
désolee pour toutes ces nouvelles questions,
Merci a vous,
Camille
Re: affût de canon 75 de la DCA ?
Bonsoir,
Je réponds à quelques unes de vos questions:
-tout d'abord, les deux emplacements circulaires correspondent au "Poste de DCA du Pont de Saint-Ouen" et ils sont bien situés au sud du pont sur l'île Saint-Denis.
-ce poste est armé de deux canons de 75 modèle 1897 sur affût plateforme modèle 1915 pour le tir vertical. Ce matériel est spécifique à presque tous les postes de DCA du Camp Retranché de Paris (C.R.P) à partir de 1915.
-les ballons employés à Paris pour la DCA ne sont pas des ballons d'observation mais des ballons de protection. Ils servent à dresser des barrages pour interdire aux avions le survol de la capitale à basse altitude afin de rendre plus difficile la précision des bombardements aériens. Les avions doivent voler plus haut que ces barrages de ballons dont les filins d'acier pendant au-dessous d'eux constituent des pièges mortels pour les avions. Les points d'ascension de ces ballons correspondent à la nature du barrage à dresser.
-le Poste de DCA du Pont de Saint-Ouen a été choisi non pas à cause de la proximité de telle ou telle usine mais pour s'intégrer au dispositif général de la DCA du C.R.P. En effet, la tâche des bombardiers allemands est difficile, la densité de la DCA et les escadrilles de chasse interdisent à ceux-ci les bombardements de jour. Les bombardiers lourds n'agissent donc que de nuit. Toutes les lumières sont éteintes à plusieurs dizaines de kilomètres de la capitale dès que les postes d'écoute détectent l'arrivée de bombardiers. Par nuit noire et compte-tenu des faibles performances des appareils de l'époque, les aviateurs se guident:
-en suivant les voies de chemin de fer qui convergent vers Paris qui peuvent se deviner en fonction de la météo du moment.
-en suivant le cours des rivières (Marne, Seine, Oise, etc...).
-en suivant les grandes routes rectilignes.
Bien entendu, le dispositif de la DCA les attend sur ces axes, le long alignement de la grande route passant sur le Pont de Saint-Ouen conduit directement à la capitale. Ce dispositif est complété par d'autres postes de DCA pour "boucher" toutes les brèches permettant l'accès au CRP, en fonction du relief, etc....
-les projecteurs sont couplés au dispositif de la DCA et leur emplacement est dicté par la topographie de l'environnement.
-à partir de 1918, la détection au son des avions a fait de grands progrès et des paraboloïdes sont en service pour détecter la marche et les changements de direction des vagues de bombardiers.
-enfin, en septembre 1918, le réglage au son des canons de DCA commence à être réalisé et un bombardier lourd allemand est ainsi abattu au cours du dernier raid effectué par l'aviation allemande sur la capitale.
La DCA du C.R.P a été très efficace au cours des années 1917 et 1918 et moins de 10% des bombardiers allemands engagés dans les raids ont pu atteindre Paris, les autres étant contraints à faire demi-tour (sans évoquer ceux qui furent abattus par la DCA). Les pertes civiles, bien que cruelles, ont été bien inférieures à celles enregistrées par les britanniques sur Londres dont la DCA a longtemps souffert d'une organisation défectueuse.
Pour les terrains occupés par les Batteries et Postes de DCA, certains sont implantés sur des terrains militaires (redoutes, forts, etc...), les autres terrains (la majorité) sont occupés après réquisition de l'autorité militaire. La Capitale et tout le CRP ont été à plusieurs reprises et notamment à la fin de la guerre compris dans la Zone des Armées et donc soumis à l’État de Siège qui confère beaucoup de pouvoirs à l'autorité militaire. Je ne pourrai en dire plus sur ce problème particulier.
Cordialement,
Guy François.
Je réponds à quelques unes de vos questions:
-tout d'abord, les deux emplacements circulaires correspondent au "Poste de DCA du Pont de Saint-Ouen" et ils sont bien situés au sud du pont sur l'île Saint-Denis.
-ce poste est armé de deux canons de 75 modèle 1897 sur affût plateforme modèle 1915 pour le tir vertical. Ce matériel est spécifique à presque tous les postes de DCA du Camp Retranché de Paris (C.R.P) à partir de 1915.
-les ballons employés à Paris pour la DCA ne sont pas des ballons d'observation mais des ballons de protection. Ils servent à dresser des barrages pour interdire aux avions le survol de la capitale à basse altitude afin de rendre plus difficile la précision des bombardements aériens. Les avions doivent voler plus haut que ces barrages de ballons dont les filins d'acier pendant au-dessous d'eux constituent des pièges mortels pour les avions. Les points d'ascension de ces ballons correspondent à la nature du barrage à dresser.
-le Poste de DCA du Pont de Saint-Ouen a été choisi non pas à cause de la proximité de telle ou telle usine mais pour s'intégrer au dispositif général de la DCA du C.R.P. En effet, la tâche des bombardiers allemands est difficile, la densité de la DCA et les escadrilles de chasse interdisent à ceux-ci les bombardements de jour. Les bombardiers lourds n'agissent donc que de nuit. Toutes les lumières sont éteintes à plusieurs dizaines de kilomètres de la capitale dès que les postes d'écoute détectent l'arrivée de bombardiers. Par nuit noire et compte-tenu des faibles performances des appareils de l'époque, les aviateurs se guident:
-en suivant les voies de chemin de fer qui convergent vers Paris qui peuvent se deviner en fonction de la météo du moment.
-en suivant le cours des rivières (Marne, Seine, Oise, etc...).
-en suivant les grandes routes rectilignes.
Bien entendu, le dispositif de la DCA les attend sur ces axes, le long alignement de la grande route passant sur le Pont de Saint-Ouen conduit directement à la capitale. Ce dispositif est complété par d'autres postes de DCA pour "boucher" toutes les brèches permettant l'accès au CRP, en fonction du relief, etc....
-les projecteurs sont couplés au dispositif de la DCA et leur emplacement est dicté par la topographie de l'environnement.
-à partir de 1918, la détection au son des avions a fait de grands progrès et des paraboloïdes sont en service pour détecter la marche et les changements de direction des vagues de bombardiers.
-enfin, en septembre 1918, le réglage au son des canons de DCA commence à être réalisé et un bombardier lourd allemand est ainsi abattu au cours du dernier raid effectué par l'aviation allemande sur la capitale.
La DCA du C.R.P a été très efficace au cours des années 1917 et 1918 et moins de 10% des bombardiers allemands engagés dans les raids ont pu atteindre Paris, les autres étant contraints à faire demi-tour (sans évoquer ceux qui furent abattus par la DCA). Les pertes civiles, bien que cruelles, ont été bien inférieures à celles enregistrées par les britanniques sur Londres dont la DCA a longtemps souffert d'une organisation défectueuse.
Pour les terrains occupés par les Batteries et Postes de DCA, certains sont implantés sur des terrains militaires (redoutes, forts, etc...), les autres terrains (la majorité) sont occupés après réquisition de l'autorité militaire. La Capitale et tout le CRP ont été à plusieurs reprises et notamment à la fin de la guerre compris dans la Zone des Armées et donc soumis à l’État de Siège qui confère beaucoup de pouvoirs à l'autorité militaire. Je ne pourrai en dire plus sur ce problème particulier.
Cordialement,
Guy François.