Que signifient les abréviations dans la colonne "CAMPAGNES"

[eugéniemp]

Bonjour,

Voici le matricule de mon arrière-arrière grand-père, Gabriel William MATTEI.

D'après mes recherches, les abréviations et les dates dans la colonne "CAMPAGNES" permettent de déterminer les "points" de retraite/salaire/âge de retraite militaire (dites-moi si j'ai tout faux), mais je n'y comprends rien... Que signifie CS (Campagne Simple) par exemple, qu'est-ce ? Pourriez-vous m'éclairer sur tout cela s'il vous plaît ?

Le "trou" entre avril 1916 et janvier 1919, sait-on si c'est qu'il est resté au 112è régiment tout ce temps ? Sachant qu'il s'est marié le 19 décembre 1918 et a reconnu son enfant le 7 décembre 1918 à Cannes.

Je vous remercie du fond du coeur,
Bien à vous,
Marie MP

[b sonneck]

Bonjour,
Il s'agit bien des bonifications en vue du décompte des années de service.
Campagne simple : 1 jour de campagne donne 1 jour de bonification,
Campagne double : 1 jour de campagne donne 2 jours de bonification.
Tous les mobilisés faisaient campagne simple à l'intérieur (hors de la zone des armées), campagne double dans la zone des armées. Les blessés évacués sur l'intérieur conservaient le bénéfice de la campagne double pendant un an à compter de la date de leur blessure.
Votre arrière-arrière-grand-père n'a passé que douze jours au front, avec le 140e RI. Arrivé aux armées le 1er décembre 1915, il a été blessé le 12 décembre et a été évacué. Lorsqu'il est passé au 112e RI, le 25 avril 1916, il est resté dans la position " blessé de guerre en campagne double", jusqu'au 12 décembre 1916, et a alors basculé en "campagne simple, à l'intérieur". Rien n'indique de façon claire à quelle date il a physiquement rejoint le dépôt du 112e RI. Cela n'a pu se faire qu'à l'issue des traitements occasionnés par ses blessures. Etaient-ils terminés au 12 décembre 1916 ? On ne sait pas et on peut seulement supposer que c'est là qu'il a terminé la guerre, sans être reparti "aux armées".
Momentanément privé de ma documentation, je ne sais pas dire où était le dépôt du 112e.
Cordialement
Bernard

[olivier gaget]

bonjour,

le dépôt du 112e RI était à Toulon depuis avril 1914. Il était à Antibes auparavant.

Cordialement,
Olivier

[loloastre]

Bonjour,
Quelques compléments :

Le "trou" entre avril 1916 et janvier 1919

Il n'y a pas de "trou" dans sa campagne : il a été en service depuis le 10 avril 1915, date de son incorporation, jusqu'au 13 septembre 1919, date de son envoi en congé.
Les dates des 28 avril 1916 et 12 janvier 1919 sont les dates de début dans des affectations successives (112e RI puis 15e escadron du train). Dans cette partie de la fiche, il n'y a pas de distinction entre une affectation administrative (par exemple pendant le parcours des blessés) et une affectation avec arrivée effective dans l'unité.
Une période de campagne simple suite à une blessure peut correspondre à un temps de soin, mais aussi à du temps au dépôt pour assurer de la logistique, encadrer des recrues…
Cordialement.
loloastre

PS : Je vous conseille de mettre toutes les informations par ordre chronologique ; vous y verrez plus clair !

[eugéniemp]

Bonjour,

Merci beaucoup à vous deux pour vos réponses très instructives.

Je vais suivre votre conseil loloastre !

Olivier, le dépôt, est-ce l'endroit où sont admis les blessés ou les soldats tout juste remis avant de repartir au front ?

Gabriel vivait à Toulon avec sa famille en 1915.

Bien à vous,
Marie MP

[olivier gaget]

Olivier, le dépôt, est-ce l'endroit où sont admis les blessés ou les soldats tout juste remis avant de repartir au front ?

Bonjour Marie,

le terme de dépôt signifie plusieurs choses. Ainsi, une compagnie de dépôt est-elle une unité n'allant pas en campagne et restant donc en garnison. Le dépôt est aussi le nom de cet endroit même.
Les blessés étaient admis à l'hôpital et finissaient leur convalescence le plus souvent chez eux, mais pas toujours, notamment pour les soldats originaires des régions envahies.
Avant de retourner au front, ils passaient par le dépôt, c'est-à-dire la caserne. Mais attention, certains régiments pouvaient avoir un bataillon dans une ville et deux autres bataillons dans une autre ville. Ce ne sera pas le cas du régiment qui vous intéresse durant la guerre. Toutefois, avant 1914, le 112e RI était constitué de quatre bataillons : le premier à Draguignan, l'état-major ainsi que les 2e et 3e bataillons à Antibes, et le 4e à Nice. Ce dernier sera supprimé en décembre 1913 et formera l'un des quatre bataillons du 173e RI.
En avril 1914, le 111e RI de Toulon et le 112e d'Antibes permuteront.

cordialement,
Olivier

[eugéniemp]

Merci beaucoup Olivier pour toutes ces informations !!

Bien à vous,
Marie