ARMIDE - Sous-marin

Memgam
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Re: ARMIDE - Sous-marin

Message par Memgam »

Bonjour,

Les plans du type Armide, source : dito, page 131. le compartiment des batteries est indiqué :"accumulators"

Cordialement.

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Memgam
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Re: ARMIDE - Sous-marin

Message par Memgam »

Bonjour,

A lire le message de Généamar "A propos de ces décès : (extrait des travaux de recherches de Monsieur Bernard Dulou) et particulièrement la conclusion du dit chercheur, on comprend que leur décès est du à une expérimentation menée sur eux par la Marine et que celle-ci a camouflé leur mort en l'attribuant à la maladie. Horresco referens !

Sauf que, par la lecture du rapport médical (SS90), du médecin de 1ère classe Dufour, on apprend les conditions de l'expérimentation.

Primo, Elle a concerné tout l'équipage, puisque le sous-marin a effectué 5 plongées aux caractéristiques différentes, objet de l'étude.

Secundo, Pour avoir une mesure biologique de l'éventuel effet des caractéristiques de plongée, on a choisi, parmi l'équipage, trois hommes, de critères physiques moyens auxquels on a fait des prélèvements sanguins et on a ajouté deux cobayes et un pigeon, animaux classiquement utilisés comme alarme en atmosphère confinée, parce qu'ils réagissent avant l'homme aux effets du dioxyde de carbone, premier ennemi des sous-mariniers et encore responsable, de nos jours, de perte d'équipages et de sous-marins.

Tertio, Les résultats montrent que la formule sanguine des hommes et des animaux, n'a pratiquement changé qu'à l'issue de la première plongée, la plus courte. Cette plongée avait deux caractéristiques qui n'ont pas été reconduite dans aucune des 4 plongées suivantes : Portes de batteries laissées ouvertes et appareil de régénération de l'air (oxylithe) arrêté. Et c'est d'ailleurs pour cela que le médecin de 1ère classe Dufour recommande dans sa conclusion, de fermer les portes des batteries en plongée et de faire marche l'oxylithe (qui sera remplacé en 1917, à la suite d'incidents et d'accidents par le système du docteur Tissot).

Comme ces trois hommes sont morts en 1918 et 1919 pour une expérimentation faite en février 1917, on en déduit qu'elle en est la cause. Peut-être, mais quand est-il des autres membres de l'équipage soit deux douzaines d'individus et des centaines de sous-mariniers français qui ont été confrontés à des émanations de batterie au cours de leur carrière ? Où est l'étude épidémiologique correspondante ?

On comprend donc très mal l'accusation de dissimulation portée contre "L'Amirauté" par l'auteur des recherches.

Cordialement.
Memgam
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Re: ARMIDE - Sous-marin

Message par Memgam »

Bonjour,

Une fois le sous-marin en plongée, il est en atmosphère confinée dans laquelle se dégage de nombreux polluants. Au premier chef, pour les êtres vivants à bord, il y a la production de dioxyde de carbone par la respiration, concomitante de la consommation d'oxygène. C'est le rôle de la régénération de l'air, de les maintenir à des valeurs acceptables, avec le problème récurrent de l'énergie consommée.
L'un des autres polluants gazeux est l'hydrogène produit par les batteries, que l'on ventile pour éviter la concentration de 8 % qui est explosible.
Cependant, à l'époque, les batteries dégagaient également de l'hydrogène arsénié (As H3) ou arsine qui se trouve dans la mine de plomb en association avec l'antimoine.
C'est avec l'augmentation de la durée des plongées, liées à l'état de guerre que l'on constate des intoxications collectives.
Le premier cas constaté l'a été sur le Gustave Zédé, en Adriatique en mai 1915, sans être expliqué. En 1916, d'autres cas se sont produits sur le Messidor et l'Armide en Adriatique et le Voltaire dans le Nord. Les Anglais ont connu les mêmes problèmes et ont décidé de débarquer toutes les batteries arsenicables, remplacées par d'autres. En France, l'industrie n'ayant pas les minéraux assez purs, on a mis au point ges dispositifs de combustion de l'hydrogène arsénié sur de la ponce imbibée de permangante de potassium (purificateur Tissot) ou avec une solution de nitrate d'argent, (purificateur Gabriel Bertrand) et utilisés à partir de 1917.

Sources : Gérard Garier, opus cité.
Collectif, L'encyclopédie des sous-marins français, Tome 1, Naissance d'une arme nouvelle, SPE Barthelemy, 2009, pages 226-227.

Cordialement
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GENEAMAR
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Re: ARMIDE - Sous-marin

Message par GENEAMAR »

bonne ambiance et bye À propos d'Albert SEYROLLE si cela intéresse qui ne figure pas au Mémorial des sous-mariniers de Toulon ...
http://www.cantalpassion.com/litteratur ... rolle.html
Cordialement. Malou
Memgam
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Re: ARMIDE - Sous-marin

Message par Memgam »

Bonjour,

La Curieuse et son équipage dont Albert Seyrolle, à gauche de la photo, lors du départ vers les îles Australes.

On notera que les dures conditions de vie dans cette zone des cinquantièmes hurlants, de froid et d'humidité, sont propices aux maladies pulmonaires comme le montre le tribut payé par les marins des grands voiliers long-courriers au début du XXème siècle.

Source : Jean-Pierre Caillé, Un dundee aux Kerguelen, chasse-marée n° 129, novembre 1999, pages 18 à 31.

Cordialement.

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IM Louis Jean
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Re: ARMIDE - Sous-marin

Message par IM Louis Jean »

Bonsoir à toutes et à tous,
La Curieuse et son équipage dont Albert Seyrolle, à gauche de la photo, lors du départ vers les îles Australes.
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source "Le voyage de la Curieuse 1912-1914" dans "La Géographie" de janvier 1922 sur Gallica

Cordialement
Étienne
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Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Memgam
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Re: ARMIDE - Sous-marin

Message par Memgam »

Bonjour,

Pour figurer sur un mémorial ou un monument aux morts, un certain nombre de critères sont retenus par un comité. Faute de connaître ces critères, on peut s'insurger contre l'absence d'une personne.
C'est aussi sans compter sur les oublis et les erreurs.

Le département du Lot et Garonne comptait en 1914, 268 000 habitants, 40 000 ont été mobilisés, 35 000 ont servi dans des unités combattantes et 9 504 sont tombés.
Ces morts sont recensés dans le Livre d'or des Enfants du Département de Lot et Garonne Morts pour la Patrie, 1914-1918, paru à Agen en 1934.
Pour autant, une étude, menée par André Arondel depuis 2001, indique qu'il en manque au moins 823, ce qui porte le total à 10 327. Il en a exposé la liste à Agen en 2014 devant la Maison de l'Agriculture et il estime qu'il en manque encore 80.

Le mémorial de l'Aéronautique navale à Hyères fait état des victimes de l'accident de l'hélicoptère Super Frelon n° 159 de la 33 F survenu par givrage au large de la Corse le 10 février 1986.
Il y eut 13 victimes et un survivant. Pourtant, sur le mémorial, il n'y a que 8 noms. Le choix a été fait de ne pas mettre les noms des victimes passagers qui n'étaient pas membres de l'Aéronautique navale et qui étaient pourtant des fusiliers marins commandos. Décision évidemment contestable et que Lucien Morareau a déploré, sans en faire une polémique.

Dans le cas d'Albert Seyrolle, il parait possible qu'il n'ait pas été retenu, parce que décédé alors qu'il n'était plus dans la Marine, alors que ses deux collègues y étaient encore. Il peut aussi s'y agir d'un oubli, mais, dans tous les cas, pas par une mort occasionnée par une expérimentation et dissimulée ensuite.

Il est tout à fait probable que son décès soit pour partie liée à l'arsine, mais surtout en 1916 et pas pour l'expérimentation de 1917 (sauf effet cumulatif), sans oublier qu'il a été dans les sous-marins de 1908 à 1911, dans les mers australes de 1912 à 1914, de nouveau dans les sous-marins et que ses parents sont morts jeunes, peut-être de tuberculose, comme l'indique le lien fournit par Généamar.

Cordialement.
Memgam
NIALA
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Re: ARMIDE - Sous-marin

Message par NIALA »

ARMIDE Scpe_french_torpedoes_01.jpg
ARMIDE Scpe_french_torpedoes_01.jpg (272.41 Kio) Consulté 301 fois
Le sous marin Armide

L'Armide et ses antécédents japonais.

Les N°14 et 15 japonais sont des sous-marins du type Schneider-Laubeuf; ils sont en réalité trois semblables puisque le premier N°14 construit chez Schneider à Chalon sur Saône a été réquisitionné par la France en juin 1915 et a fait carrière dans notre Marine sous le nom d'Armide, et a été remplacé par un second N°14 construit lui au Japon.
Ce sont les premiers sous-marins japonais à double coque, les seuls sous marins modernes du Japon lors de la Première guerre mondiale.
Caractéristique N°14 (1) et15:
Déplacement 418/665 t; 2000/850 cv; 17/10 nœuds; armement: 4 TLT; 1x 40mm; remplacé en 1919 sur 15 par 1x 76 mm .

-N°14 (1) est mis sur cale chez Schneider à Chalon sur Saône en novembre 1913; il est lancé en juillet 1915; il est réquisitionné par la France en juin 1915 et prend le nom d'Armide; il entre en service en juin 1916; il est rayé en juillet 1932.

-N°14 (2) construit en remplacement du premier est mis sur cale dans l'arsenal de Kuré en mars 1918; il est lancé le 28 mars 1918; il entre en service en avril 1920; en novembre 1924 il est renommé Ha9 ; il est rayé en décembre 1928.

-N°15 est mis sur cale chez Schneider à Chalon sur Saône en novembre 1913; il est lancé le 7 avril 1914; il entre en service en juillet 1917; en novembre 1924 il est renommé Ha10 ; il est rayé en décembre 1928.
Cordialement

Alain
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