TIJUCA Quatre-mâts barque Cie Bordes

binicasons
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Re: TIJUCA Quatre-mâts barque Cie Bordes

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Extrait des Carnets du Goelo, numéro 14, 1998.
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Hervé Guillou
binicasons
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Re: TIJUCA Quatre-mâts barque Cie Bordes

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Le Tijuca
Hervé Guillou
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Re: TIJUCA Quatre-mâts barque Cie Bordes

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Le Tijuca Peint par Le Commandant Marcel Guillou.
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Hervé Guillou
olivier 12
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Re: TIJUCA Quatre-mâts barque Cie Bordes

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Bonjour à tous,

Voici de très intéressantes informations apportées sur l’U 151 et son commandant, Waldemar KOPHAMEL à l’occasion du naufrage du JOHAN MJELDE, du TIJUCA, du SOBRAL et de quelques autres navires fin Novembre 1917.

Elles résultent des interrogatoires des équipages de JOHAN MJELDE et de SOBRAL et figurent dans les archives anglaises de Kew.
On note que les hommes de TIJUCA avait appelé BRINK II le vapeur norvégien JOHAN MJELDE. Sans doute les Allemands en avaient-ils dissimulé le nom véritable pour brouiller les pistes.

JOHAN MJELDE

Vapeur norvégien de 2049 t, construit en 1916 à Cleveland, de l’armement Nielsen & Sonner. Capitaine Olaf HAAKONSEN de Haugesund. Portait les couleurs norvégiennes peintes sur la coque. Allait de New York à Gênes. Le navire est arraisonné le 20 Novembre et armé par un équipage allemand de 3 officiers et 15 hommes, tandis que le capitaine et le chef mécanicien sont gardés dans le sous-marin. Ce vapeur transportait des saumons de cuivre qui ont été en partie transbordés sur le sous-marin par l’équipage de TIJUCA et celui de MJELDE. Des bombes furent aussitôt placées à bord, mais il ne fut pas coulé immédiatement, seulement le 25 Novembre.
Le sous-marin a chargé
- 75 tonnes de cuivre
- 100 sacs de café
- 100 livres d’huile
- 20 machines à écrire

Selon l’officier enquêteur, ce vapeur ne respectait pas les instructions, portait ses feux clairs et a été immédiatement abandonné par l’équipage.
Pendant son interrogatoire, le capitaine s’est montré indifférent et évasif.

SOBRAL

Vapeur norvégien de 1012 t construit en 1908 à Oslo. Capitaine Wilhelm JULINSSEN, de Christiania. Chargement de 868 t de cacahuètes et de gomme. Allait de Dakar à Bordeaux. Avait perdu son convoi suite à une avarie de pompe.
Equipage 1 Anglais, 6 Norvégiens (officiers), 3 Arabes, 2 Grecs, 6 Suédois, 2 Hollandais et 2 Danois.
Son arraisonnement a précédé celui du voilier français TIJUCA et du schooner portugais TROMBETAS. Aucune victime lors de toutes ces attaques.
Tous les équipages ont été embarqués sur JOHAN MJELDE. Puis tous, à l’exception de celui de TIJUCA qui a été remis dans ses embarcations, ont été convoyés jusqu’à Santa Maria des Açores. Le 25 Novembre, à 30 milles de Santa Maria, le commandant leur a donné les renseignements pour atteindre le port de Villa Portos, qu’ils ont atteint avec leurs embarcations et où ils ont pu débarquer.
L’équipage de TIJUCA, quant à lui, a pu atteindre Madère avec ses canots de sauvetage.

Description de l’U 151 et de son équipage

Ce sous-marin avait été endommagé le 12 Octobre, lors d’une collision avec le SPARTHIAN.

Porte un canon de 150 mm à l’avant et un canon de 88 mm à l’arrière.
Longueur 200 pieds. Camouflage gris à l’avant et à l’arrière.
2 périscopes et installation TSF
76 officiers et marins à bord.
Vitesse en surface 18 nœuds, en plongée 12 nœuds
Peut transporter un chargement de 800 tonnes.

L’officier enquêteur affirme : ce sous-marin est à l’évidence le DEUTSCHLAND ou l’un de ses sister-ships (entre U 52 et U 62) Nos officiers sont familiers avec le DEUTSCHLAND qu’ils ont pu voir à New London, et nombre de petits détails recueillis lors des interrogatoires le confirme. C’est sans doute le même sous-marin que celui aperçu par le NIZAM le 24 Novembre et dont voici la silhouette :

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Les Allemands ont examiné et testé l’huile de lubrification employée par le JOHAN MJELDE, mais ne l’ont pas prise, disant qu’elle ne convenait pas pour leur moteur.

Le nom du commandant n’a pas été donné. Ce commandant parlait très bien anglais.
En revanche, un officier s’appelait GOLDENSTEND et un autre était un officier de la marine marchande nommé Robert KOHLER. Il habite à Baden, 23 Werderplats. Il a été second capitaine sur le TASMANIA de la German Australian S/S Co, et aurait aussi navigué sur le MOEWE. Il portait la Croix de Fer.
L’équipage du sous-marin était très propre. Il portait des vêtements de cuir. Certains avaient leur décoration, comme la Croix de Fer.

Le commandant a dit en plaisantant qu’il savait que les Américains avaient installé une sorte de base à Sao Miguel, car il y avait fait une incursion et ces derniers l’avaient aidé à en sortir avec quelques obus… En tous cas, les officiers du sous-marin avaient une bonne connaissance des mouvements des navires alliés. Il est possible qu’ils aient un rendez-vous avec le MOEWE.

Certains hommes du sous-marin ont dit que la vie à bord était difficile et qu’ils commençaient à en être fatigués. Ils étaient en opérations depuis 4 ou 5 mois et allaient prochainement rentrer à leur base, sans doute en Février 1918. De plus, ce travail (couler des navires) n’était guère agréable. Ils avaient une grande aversion pour ces actes, le cours de la guerre et la politique de l’Allemagne. En bref, il semblerait qu’ils n’étaient pas satisfaits de leur sort. Mais le commandant a haussé les épaules et a seulement dit : « C’est le métier !».

Quand le capitaine du JOHAN MJELDE l’a informé que sa destination était Gênes, le commandant du sous-marin lui a dit : « Vous savez que l’Italie est en guerre avec nous ! Je vais devoir couler votre navire. Avant, je vais prendre une partie de votre chargement. C’est la guerre… »

Voici une autre silhouette de l’U 151 fort bien dessinée par les hommes du vapeur italien CAPRERA, coulé le 13 Octobre précédent.

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Et voici le CAPRERA

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olivier
olivier 12
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Re: TIJUCA Quatre-mâts barque Cie Bordes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Autre complément sur le sujet

TIJUCA

A propos du 1er lieutenant du TIJUCA, Alcide Freslon, signalons qu’il écrira une lettre depuis les Açores pour signaler à son capitaine qu’il est resté avec les équipages norvégiens et portugais des navires coulés. Le capitaine a malheureusement détruit cette lettre, dit l’officier enquêteur.

A propos des relations entre Norvégiens et Allemands, le capitaine de TIJUCA note que son collègue norvégien du JOHAN MJELDE et l’officier allemand qui était à son bord étaient plutôt d’accord entre eux. Ils avaient d’ailleurs consommé ensemble de l’alcool, et le Norvégien n’a emmené l’Allemand que dans la cale où étaient les saumons de cuivre transbordés ensuite sur le sous-marin.

L’officier enquêteur Dupourqué demande au commandant de TIJUCA « Pourquoi n’avez-vous pas simulé l’abandon de votre navire pour attirer le sous-marin puis l’anéantir au moment où il aurait été à portée favorable ? »
Le commandant répond :
« J’ai plus ou moins entendu parler de cette méthode dans les conférences suivies à Nantes et faites par un Lieutenant de Vaisseau. Mais on ne m’en a jamais soufflé mot, pas plus que des manœuvres à faire par un voilier rencontrant un sous-marin. »

TROMBETAS

Voilier de 420 t allant de Figueira da Foz à Saint Jean de Terre Neuve avec 250 tonnes de sel.
Armateur Companhia Africana Sociedad Pesca
Capitaine Joao de SANTOS REDONDO
+ 9 hommes d’équipage tous Portugais
Navire coulé à coup de canon par 35°46 N et 20°39 W à 11h30 le 22 Novembre 1917. Le sous-marin avait tenté d’accoster le voilier pour y déposer des bombes, mais n’y était pas parvenu.
Equipage embarqué sur le JOHAN MJELDE, puis après coulage de ce navire, remorqué dans les embarcations jusqu’à 36 milles de Santa Maria des Açores.
Un homme du sous-marin parlait quelques mots d’espagnol, mais avec un fort accent allemand. Le commandant ne parlait qu’Anglais, langue que le capitaine portugais ne comprenait pas. Il a demandé pour qui était la cargaison de sel. Les Allemands ont pris trois photos du navire, une quand il était à flot, une après le bombardement, la dernière en train de couler.

D’après la déposition d’un marin du SOBRAL, c’est le 23 Novembre et par torpille que TROMBETAS aurait été coulé, mais cela semble peu vraisemblable.

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olivier
Rutilius
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TIJUCA [II] — Quatre-mâts barque — Société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils (1910~1917).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Marin présent à bord du quatre-mâts barque Tijuca [II]
le 22 novembre 1917, jour de la perte de ce bâtiment


— FAVEREAU Ferdinand Henri, né le 7 juin 1881 à Chantenay-sur-Loire (Loire-Inférieure — aujourd’hui Loire-Atlantique) (Registre des actes de naissance de la commune de Chantenay-sur-Loire, Année 1881, f° 26, acte n° 149), décédé le 26 janvier 1941 à Nantes (– d° –), au 4, rue du Séjour (Registre des actes de décès de la ville de Nantes, Année 1941, 5e & 6e cantons, f° 6, acte n° 50) — suicide par pendaison, étant chômeur depuis plus de six mois (L’Ouest-Éclair — éd. de Nantes —, n° 16.133, Mercredi 29 jan-vier 1941, p. 4).

Matelot charpentier, inscrit au quartier de Nantes, n° 1.222. Réformé n° 2 pour : « Cécité de l’œil gauche et affaiblissement très notable de la vision de l’œil droit par suite de plaies centrales des deux cornées. »

• Fils de Jean Pierre FAVEREAU, né vers 1837, manœuvre, et de Marie Julienne CHARPENTIER, née vers 1843, sans profession, son épouse . Célibataire.

**********

Le 8 juillet 1917, le matelot charpentier Ferdinand FAVEREAU avait échappé au naufrage du trois-mâts barque Cambronne, appartenant également à la société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils, bâti-ment qui fut arraisonné et coulé, le 22 novembre 1917 dans le golfe de Gascogne, par le sous-marin al-lemand UC-72 (Oberleutnant zur See Ernst VOIGT), à 200 milles de l’île de Sein, par 47° 34’ N. et 7° 30’ W., alors qu’il allait d’Antofagasta (Chili) à Brest avec un chargement de nitrate.

Blessé lors de l’évacuation du navire et hospitalisé à son arrivée à Brest, le 10 ou le 11 juillet 1917, il rembarqua comme matelot charpentier sur le quatre-mâts Tijuca [II] le 7 septembre 1917, à La Pallice.

Par décision ministérielle du 18 août 1917, il avait été cité à l’ordre de la brigade dans les termes sui-vants : « Blessé lors de la destruction de son voilier, le Cambronne, a fait preuve d’une grande énergie au cours d’une longue et pénible évacuation », ce qui lui valut la Croix de guerre avec étoile de bronze.
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: TIJUCA Quatre-mâts barque Cie Bordes

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Bonjour à tous,

Une autre vue du TIJUCA

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Rutilius
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TIJUCA [II] — Quatre-mâts barque — Société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils (1910~1917).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Marin du quatre-mâts barque Tijuca disparu en mer en 1916

— CRISTEL Ange Joseph Aimé Marie, né le 15 septembre 1879 à Muzillac (Morbihan), disparu en mer le 19 août 1916, par 29° 16’ S. et 79° 34’ W., après avoir été enlevé par une lame (Jug. Trib. civ. 1re inst. Saint-Nazaire, 29 nov. 1918, transcrit le 20 décembre 1918 à Saint-Nazaire). Matelot charpentier, ins-crit le 9 mai 1904 au quartier de Saint-Nazaire, n° 3.062 ; classe 1899, n° 2.893 au recrutement de Nantes.

• Fils d’Ange Marie CRISTEL, né le 13 janvier 1847 à Muzillac, menuisier, et de Marie Françoise JULLE, née le 19 juin 1855 à Muzillac, sans profession ; époux ayant contracté mariage dans cette commune le 14 mai 1879 (Registre des actes de mariage de la commune de Muzillac, Année 1879, f° 6, acte n° 10 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Muzillac, Année 1879, f° 17, acte n° 59).

• Époux de Marie Louise LE CLERC, née le 20 octobre 1890 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure — aujour-d’hui Seine-Atlantique) et y décédée, le 2 juin 1978 (Registre des actes de naissance de la ville de Saint-Nazaire, Année 1890, f° 91, acte n° 715), sans profession, avec laquelle il avait contracté ma-riage à Montoir-de-Bretagne (– d° –), le 24 septembre 1910 (Registre des actes de mariage de la com-mune de Montoir-de-Bretagne, Année 1910, f° 31, acte n° 59). Dont quatre enfants.

L’Ouest-Éclair — éd. de Nantes —, n° 6.278, Mardi 10 octobre 1916,
p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».

L.O.E. 10-X-1916 - .JPG
L.O.E. 10-X-1916 - .JPG (33.61 Kio) Consulté 1609 fois
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: TIJUCA Quatre-mâts barque Cie Bordes

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Bonjour à tous,

Une autre photo du TIJUCA, quand il s'appelait encore MARION JOSIAH

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olivier
Rutilius
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TIJUCA [II] — Quatre-mâts barque — Société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils (1910~1917).

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Bonjour à tous,

Le capitaine du quatre-mâts barque Tijuca [II]
lors de l’avant-dernier voyage de ce bâtiment


— LAMANDÉ Pierre Marie François, né le 24 octobre 1878 à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine), décédé en mer le 5 avril 1917 par 59° 06’ S. et 75° 13’ W. (Registre des actes de décès de la commune de Saint-Briac-sur-Mer, Année 1917, acte n° 26). Domicilié en dernier lieu à Saint-Briac-sur-Mer (Ille-et-Vilaine). Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Saint-Malo, f° 339, n° 674.

• Fils de Pierre Marie LAMANDÉ, né le 27 janvier 1842 à La Motte (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), capitaine au cabotage, décédé en mer dans la nuit du 13 au 14 juillet 1892 à la suite du nau-frage du Notre-Dame-de-Boulogne, immatriculé au quartier de Saint-Malo, f° 120, n° 138, bâtiment dont il exerçait le commandement — corps retrouvé le 17 juillet 1892 au port de Trozoul en Trébeurden (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor) — (Registre des actes de décès de la commune de Tré-beurden, Année 1892, f° 17, acte n° 32) ;

Et de Félicité Françoise NICOLAS, née le 9 septembre 1856 à Saint-Lunaire, sans profession. Époux ayant ayant contracté mariage dans ladite commune, le 28 juillet 1875 (Registre des actes de mariage de la commune de Saint-Lunaire, Année 1875, f° 3, acte n° 3 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Lunaire, Année 1878, f° 8, acte n° 29).

• Époux de Marguerite Marie Laurence TURMEL, née le 31 juillet 1887 à Pléneuf — aujourd’hui Plé-neuf-Val-André — (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), employée des Postes et Télégraphes, avec laquelle il avait contracté mariage à Combourg (Ille-et-Vilaine), le 10 avril 1910 (Registre des ac-tes de mariage de la commune de Combourg, Année 1910, acte n° 5).

Fille de François Marie TURMEL, comptable, et de Marie Rose ÉTIENNE, receveuse des Postes et Télé-graphes.

[Acte de décès établi en mer par François LE BLEIZ, second capitaine, en présence d’Eugène LISSILLOUR (44 ans), domicilié à Perros-Guirec (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’ Armor), et d’Alcide PIELON (33 ans), domicilié à Cancale (Ille-et-Vilaine).]
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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