Auguste, Amédée et Pierre Persillon, trois frères dans la Grande Guerre

Aurélie_CJ
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Auguste, Amédée et Pierre Persillon, trois frères dans la Grande Guerre

Message par Aurélie_CJ »

Bonjour à tous,

Le sujet que j'avais créé pour me présenter incluant désormais des éléments de recherche (grâce aux interventions de Bobrah, dominique rhety et Achache que je remercie à nouveau très sincèrement), j'ouvre sur les conseils d'Achache un nouveau fil consacré au parcours de mon arrière-grand-père, Auguste Persillon, et de ses frères, Amédée et Pierre, dans la rubrique adaptée.

Ces recherches sont toujours en cours et des zones d'ombre subsistent, mais j'ai pu reconstituer les trois parcours dans leurs grandes lignes jusqu'à l'offensive du Printemps. Les voici, ainsi que les sources sur lesquelles je me suis appuyée.


SOURCES

Auguste :
– fiche matricule (AD Landes : vue 1 et vue 2) ;
– dossier médical (SAMHA) ;
– fiche individuelle d'ancien combattant (AD Landes) ;
– citation à l'ordre du régiment (archives familiales + demande au CAPM de Pau en cours).

Amédée :
– fiche matricule (AD Landes : vue 1 et vue 2) ;
– documents relatifs à sa captivité (CICR : fiche, listes 1, 2, 3, 4 et 5 ; Gazette des Ardennes, no 333, 18 janvier 1917 : liste de prisonniers no 298) ;
– dossier médical (demande en cours au SAMHA).

Pierre :
- fiche matricule (AD Landes).

Autres sources :
– les actes de naissance, de mariage et de décès d'Auguste, d'Amédée et de Pierre (AD Landes + mairies de Mont-de-Marsan et de Canenx-et-Réaut) ;
– les registres de recensement de la population (AD Landes) ;
– les comptes rendus du recrutement de l'armée du ministère de l'Armée pour les classes 1910 (Auguste), 1913 (Amédée) et 1918 (Pierre) ;
– pour la lecture des fiches matricules, le recrutement (recensement militaire, conseil de révision) et le certificat de bonne conduite : le blog d'Arnaud Carobbi ;
– pour le parcours des régiments d'infanterie dans lesquels les trois frères ont servi : JMO des régiments, brigades, infanteries divisionnaires, divisions, corps d'armée et armées ; historiques des régiments ; tome X des Armées françaises dans la Grande Guerre ;
– pour le service militaire : Michaël Bourlet, Gwladys Longeard, « “Bien s’instruire pour mieux servir” : la formation militaire au début du XXe siècle » ; Manuel d'instruction militaire ; La Vie à la caserne du point de vue social ;
– pour le contexte historique : Les Armées françaises dans la Grande Guerre ; la série d'ouvrages de Jean-Yves Le Naour (1914, 1915, 1916, 1917 et 1918) ; Serge Pacaud, Les Landes (1914-1918) ; Histoire sociale des Landes aux XIXe et XXe siècles ;
– pour le contexte législatif : JO ; le blog d'Arnaud Carobbi ;
– pour la composition structurelle et organique de l'armée en 1914 : Les Cahiers de la guerre, no 12, 1914 ;
– pour le service de santé : Marc Morillon, Jean-François Falabrègues, Le Service de santé (1914-1918) ; Association des amis du musée du Service de santé des armées, Des hommes à soigner, des plaies à panser.


PARCOURS CROISÉS

Avant la guerre

Auguste, né en 1890 (classe 1910), relève de la loi de recrutement du 21 mars 1905. Il est donc recensé au mois de décembre de l'année de ses 20 ans. Il passe devant le conseil de révision entre le 17 février et le 20 mai 1911 (décret du 4 janvier 1911), très certainement devant la mairie de Labrit, chef-lieu du canton ; il est le douzième jeune homme à être examiné ce jour-là. Il est déclaré propre au service armé. Il effectue son service militaire du 10 octobre 1911 au 1er octobre 1913 au 18e RI (caserne Bernadotte, Pau). Mais très vite, le 19 janvier 1912, il est classé dans le service auxiliaire pour cause de pieds plats. Auguste termine son service militaire le 1er octobre 1913, à l'issue duquel un certificat de bonne conduite lui est accordé. Il passe dans l'armée de réserve et est affecté au 34e RI (caserne Bosquet, Mont-de-Marsan). Il rentre dans ses foyers le 8 novembre 1913.

Quelques jours après le retour d'Auguste, c'est Amédée qui part pour le service militaire, le 28 novembre 1913. Né en 1893 (classe 1913), il relève de la toute récente loi de recrutement du 7 août 1913 (recensement à l'âge de 19 ans, service militaire de trois ans au lieu de deux, classes incorporées l'année de leur recensement). Il est donc recensé en août 1913, passe devant le conseil de révision entre le 28 août et le 26 octobre 1913, à l'issue duquel il est déclaré propre au service armé. Mais un mois avant le début de son service militaire, il est finalement classé dans le service auxiliaire en raison d'une fracture ancienne des deux fémurs. Il part effectuer son service militaire au 49e RI (caserne du Château-Neuf, Bayonne).


Pendant la guerre

À la mobilisation générale, Auguste rejoint la caserne Bosquet, dépôt du 34e RI auquel il est alors affecté, le 3 août 1914. Il restera dans le service auxiliaire, en zone de l'Intérieur, jusqu'au 21 juillet 1915.

Amédée sert également dans le service auxiliaire, toujours au 49e RI de Bayonne. Mais le 26 octobre 1914, probablement victime du début de la chasse aux embusqués (décret du 26 septembre 1914), il est classé service armé. S'ensuit une période de trois mois sur laquelle sa fiche matricule est muette : j'imagine qu'il bénéficie d'une instruction au sein de sa caserne avant de rejoindre la zone des Armées, probablement les unités combattantes, le 1er février 1915. Il passe quelques jours au sein du 144e RI, puis est affecté le 4 février au 34e RI. Les deux régiments se trouvent à ce moment-là au Chemin des Dames, où, conformément aux directives de Joffre du 21 janvier 1915, les hommes effectuent des travaux de renforcement et d'organisation des premières et secondes lignes, se reposent et constituent des réserves partielles.

Le 6 avril 1915, Amédée est blessé par balle à la jambe et éclat d'obus à l'épaule gauche. Sa fiche matricule indique qu'il est blessé aux Éparges ; or le 34e RI se trouve encore au Chemin des Dames à cette date. La demande de son dossier médical est en cours pour tenter d'y voir plus clair. Il est d'abord hospitalisé dans la zone des Armées, jusqu'au 20 juillet 1915, puis passe en zone de l'Intérieur le 21 juillet, sans doute pour sa convalescence. Il y restera jusqu'au 14 septembre.

Le 28 avril 1915, une vingtaine de jours après la blessure d'Amédée, Auguste passe devant la commission de réforme de Mont-de-Marsan, à l'issue de laquelle il est classé service armé. La veille du transfert d'Amédée en zone de l'Intérieur, il est affecté à la 18e SIM. Il y restera jusqu'au 13 janvier 1916, date à laquelle il réaffecté à la 6e SIM. Il arrive dans la zone des Armées le lendemain. Je n'ai malheureusement aucune information sur les formations sanitaires dans lesquelles il a pu servir.

Le 15 septembre 1915, Amédée, remis de ses blessures, rejoint son régiment (le 34e ?) dans la zone des Armées. Le 19 novembre, il est réaffecté au 81e RI, qui se trouve alors dans la Marne, près de Tahure, dans le secteur de la cote 193. Il participera sans doute aux combats de début décembre. À partir de février, le régiment rejoint les tranchées de l'Aisne puis du Chemin des Dames, avant de rejoindre Verdun début août.

À Verdun, Amédée combat aux alentours de l'ouvrage de Thiaumont, où il est fait prisonnier le 8 août. Il restera en captivité jusqu'à la fin de la guerre. Les archives du CICR indiquent qu'il est passé par les camps de Wahn, Montmédy, Trèves (il y est soigné d'une pleurésie puis d'une tuberculose pulmonaire) et enfin Giessen.

Le mercredi 7 février 1917, Auguste quitte les SIM pour rejoindre le 144e RI, par application d'une circulaire du GQG de décembre 1916 (voir ma question sur le forum). J'imagine qu'il fallait rassembler le plus grand nombre d'hommes possible en vue de la grande offensive préparée par Joffre puis reprise par Nivelle. Quelques jours plus tard, le 16 avril, débute l'offensive Nivelle, à laquelle participe le 144e RI (Auguste y était-il déjà, ou bien était-il dans un CID ?). Les hommes du 144e participeront aux combats de la bataille du Chemin des Dames jusqu'au 12 juin, dans les secteurs de Vauclerc, Hurtebise et Craonnelle (plateau des Casemates).

Pendant qu'Auguste combat au Chemin des Dames, Pierre est incorporé le 2 mai 1917, conformément à la loi de recrutement du 7 août 1913, modifiée par la loi du 1er décembre 1916, et au décret du 7 décembre 1916. Il est recensé au mois de décembre 1916, passe devant le conseil de révision entre le 28 décembre 1916 et le 5 mars 1917, à l'issue duquel il est déclaré propre au service armé. Deux semaines après les non-agriculteurs (circulaire ministérielle du 14 avril 1917), il rejoint le 2 mai le 40e RI (Nîmes) pour trois mois d'instruction avant de rejoindre la zone des Armées.

Quatre jours plus tard, le 6 mai 1917, Amédée est blessé à Craonne, au moment même où le 144e RI combat à Craonnelle. Il devait probablement effectuer des travaux sur le front allemand avec d'autres prisonniers de guerre.

En juin, le 144e RI s'éloigne des combats du Chemin des Dames et se rend par étapes jusqu'aux tranchées alsaciennes, dans le secteur des bois de Carspach. Il part ensuite pour la Champagne (d'octobre 1917 à mars 1918), près de la ferme de Navarin.

Arrivé au terme de son instruction militaire, Pierre est affecté au 34e RI le 16 décembre 1917, qu'il rejoint dans la zone des Armées le 19. Appartenant au même corps d'armée que le 144e RI, c'est également en Champagne que le 34e RI se trouve à cette date. Les deux frères tiennent donc deux secteurs différents, distants d'une dizaine de kilomètres, jusqu'à l'offensive du Printemps en mars 1918. Le 144e RI exécute un coup de main à l'ouest de la ferme de Navarin le 22 janvier 1918, et le 34e RI participe à la prise de La Galoche entre le 13 et le 18 février 1918.

Le 23 mars 1918, le 18e CA est appelé en renfort (l'offensive du Printemps a débuté deux jours plus tôt). Il quitte donc les tranchées de Champagne pour se rendre à Lagny (144e RI) et à Aissainvillers (34e RI). Les deux régiments participent aux combats de l'opération Michael. Le 144e RI part ensuite pour le sous-secteur de La Bernarderie, près de Noyon ; puis il se rend à Missy-aux-Bois pour participer à la troisième bataille de l'Aisne.


Voilà pour le moment les grandes lignes des trois parcours croisés ! Si vous décelez des erreurs d'interprétation, n'hésitez surtout pas à m'en faire part... Je vous en remercie même par avance, je découvre au fil de mes recherches cette guerre !

Outre la question sur la circulaire du GQG en application de laquelle Auguste passe dans l'infanterie, son dossier médical suite à une blessure reçue à la tête le 29 août 1918 me chiffonne un peu. Je posterai tout ceci dans un message sur ce fil dès demain matin :)

Bien cordialement,

Aurélie
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Achache
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Re: Auguste, Amédée et Pierre Persillon, trois frères dans la Grande Guerre

Message par Achache »

Bonjour,
A défaut de votre chère circulaire, ces quelques lignes de G Duhamel sur le versement des SIM dans l'Infanterie:
DUH PESEE AMES   129.jpg
DUH PESEE AMES 129.jpg (98.85 Kio) Consulté 1538 fois
Bien à vous,
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
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Re: Auguste, Amédée et Pierre Persillon, trois frères dans la Grande Guerre

Message par Aurélie_CJ »

Bonjour Achache,

Merci beaucoup pour cet extrait qui, en effet, évoque bien l'application de cette circulaire ! C'est malheureusement tout ce que j'en trouve, des évocations, et celles-ci ne sont pas toujours concordantes : les classes et le personnel concernés ne sont pas toujours les mêmes (parfois l'ensemble des infirmiers militaires, d'autres fois seulement le personnel des GBD, des GBC et des trains...). À moins de retrouver cette circulaire, je ne pourrai pas avoir de réponses à mes questions !

Belle journée à vous !
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Achache
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Re: Auguste, Amédée et Pierre Persillon, trois frères dans la Grande Guerre

Message par Achache »

Re...
des trains
ou DU Train (des Equipages) ?

Bien à vous
Achache
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M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
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Re: Auguste, Amédée et Pierre Persillon, trois frères dans la Grande Guerre

Message par Aurélie_CJ »

Bonjour à nouveau, Achache :)

Je ne parviens malheureusement pas à retrouver le document dans lequel il était question du personnel du ou des trains. Dans mon esprit, il s'agissait du personnel des trains sanitaires, mais il pouvait effectivement tout aussi bien s'agir de celui du train des équipages. Je vous remercie donc beaucoup pour votre remarque, qui me fait réaliser qu'il s'agissait d'une interprétation hâtive ! Mes connaissances sur l'armée en 14-18 et cette guerre sont encore fragiles... J'en avais seulement conclu que toutes les formations sanitaires n'étaient peut-être pas concernées par cette circulaire.

Je vous enverrai ce document dès que je le retrouverai.

Bien cordialement,

Aurélie
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Re: Auguste, Amédée et Pierre Persillon, trois frères dans la Grande Guerre

Message par Aurélie_CJ »

Bonjour à tous,

Pour répondre aux messages de Bobrah et de stcypre postés sur le fil "Présentation".

Bobrah, merci beaucoup pour ces références concernant les camps de prisonniers ! Je vais essayer de trouver l'ouvrage du pilote Charles Niox, ce témoignage doit être intéressant ! Je ne connaissais pas non plus Le Réveil, je vais y jeter un œil dans le week-end :)
Effectivement, Amédée a changé plusieurs fois de camps, et ce en quelques mois seulement, mais visiblement pas plus que la plupart des prisonniers. J'ai cru comprendre que Wahn et Giessen étaient des camps de passage en attendant une affectation plus longue à un autre camp. Ce qui est dommage, c'est que je perds toute trace d'Amédée entre sa blessure à Craonne en mai 1917 et son retour à Canenx-et-Réaut en 1919...

stcypre, merci également à vous pour toutes ces précisions ! Je vais certainement me procurer un ou deux de vos ouvrages pour compléter la partie sur les camps de prisonniers dans le manuscrit que je rédige actuellement pour ma famille.
J'avais trouvé les comptes rendus suivants du docteur Eugster, délégué du CICR, des visites qu'il avait faites des camps de Wahn et Giessen entre le 22 février et le 11 mars 1915. Mais j'imagine que ces informations sont bien loin de la réalité, car les prisonniers voyaient leur quotidien légèrement amélioré durant ces visites :
10. Wahn (près Cologne) (p. 62-63)
Nouveau camp de baraques. 70 baraques, une pour 100 hommes. Le camp est très étendu.
Logement. Comme d'ordinaire, paillasse de copeaux, 2 couvertures. Les autorités ont donné à tous les nécessiteux des habits chauds, des vêtements de dessous de rechange et de bons souliers.
Nourriture. Par jour, 100 grammes de viande, 500 grammes de pain (depuis le milieu de mars 300 grammes, par contre davantage de pommes de terre), 1,500 grammes de légumes et pommes de terre. Le soir harengs ou fromage.
Eclairage. Electricité amenée de Cologne, d'une distance d'environ 5 kilomètres.
L'hygiène ne laisse rien à désirer. L'état sanitaire est excellent. Les gens, pour la plupart des troupes territoriales de Maubeuge, ont bonne mine. Sur 10,000 prisonniers qui ont déjà été ici, il n'y a eu que 7 cas de morts. Les baraques de lazarets sont spécialement bien installées. Bien construites, claires et gaies, elles sont pourvues d'installations modernes de bains et de douches. Sur 10,000 prisonniers il n'y a que 36 malades. Sur 2,000 blessés, qui ces derniers temps furent soignés ici, aucun n'est mort. L'affection la plus fréquente est le rhumatisme.
La cantine est comme partout.
Comme punitions les arrêts. J'avais reçu des plaintes par écrit, me disant que des prisonniers avaient été liés à des poteaux. On m'a donné l'assurance qu'une telle punition n'avait jamais été appliquée ici.
14. Giessen (p. 66-67)
50 baraques, dont chacune peut recevoir 200 hommes. Les frais d'aménagement se montent à 2 millions de marks.
Les conditions de logement sont, comme ailleurs, des plus satisfaisantes.
Nourriture. Les prisonniers se plaignent que la nourriture est insuffisante. Un cuisinier français disait : à midi la nourriture est encore passable, mais le soir, pas du tout. Les menus et les quantités employées sont soumis journellement à l'examen des médecins, de même que les mets apprêtés. L'opinion de ces médecins est que la nourriture est suffisante. On ne distribue maintenant plus que 300 grammes de pain.
Les prisonniers qui travaillent dans les ateliers du camp reçoivent par jour, comme supplément, 100 grammes de saucisse.
Vermine. Cette plaie est combattue par tous les moyens.
Etablissement de désinfection. Succès incontestable.
Douches très bonnes ; chacun peut ou doit en prendre une chaque semaine. La buanderie est très bien organisée ; le linge est bouilli dans 8 chaudrons ; la propreté est exigée pour le linge du corps.
Vêtements. On donne le nécessaire, moins largement peut-être que dans d'autres endroits ; mais celui qui a besoin de quelque chose, le reçoit.
Cantine. Ce qui m'a frappé ici, c'est qu'on ne vend pas de vivres et c'est le seul camp où il y ait une telle restriction. J'ai déjà signalé ce fait incompréhensible. Il est certain que cette anomalie a déjà dû disparaître. (Voir page 41.)
On a prétendu, par contre, qu'il était interdit d'envoyer des vivres aux prisonniers. Cette assertion ne repose sur aucun fondement.
Punitions. Pas de « poteau », seulement les arrêts. On loue la conduite des Français.
Le lazaret est très bon, comme partout. Auparavant la fièvre typhoïde sévissait dans le camp, mais on est parvenu à s'en débarrasser complètement. La proportion des malades, en général, est aujourd'hui normale.
J'ajoute le jugement d'un Belge, le comte de Kerchow : « L'organisation et l'hygiène sont bonnes. Le repas du soir est un peu léger. »
Pour ce qui concerne la correspondance, aucune remarque à faire.
Bien à vous,

Aurélie
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Re: Auguste, Amédée et Pierre Persillon, trois frères dans la Grande Guerre

Message par Aurélie_CJ »

Bonjour à tous,

Comme évoqué dans mon premier message, une information contenue dans le dossier médical d'Auguste PERSILLON, blessé le 29 août 1918, me turlupine. Auriez-vous déjà constaté des erreurs sur ces documents ?

En effet, il y est indiqué qu'il faisait partie du 173e RI ; or, la FM d'Auguste ne fait mention d'aucune affectation à ce régiment. À cette date, il est censé être au 144e RI. Si j'ai bien conscience que des informations peuvent manquer sur les fiches matricules, les secrétaires ayant eu à gérer un grand nombre de données durant le conflit, je m'interroge cependant pour trois raisons :
  • Auguste a été blessé à Nesle (selon son dossier médical ; aucun lieu n'est mentionné sur sa FM) le 29 août 1918. La guerre de mouvement a alors repris depuis quelques mois, et le service de santé des armées semble à ce moment-là quelque peu débordé par les événements. En consultant les JMO des services de santé des divisions d'infanterie et des corps d'armée auxquels appartenaient ces deux régiments, il semble que les trains sanitaires manquaient, et que les évacuations de blessés en étaient rendues complexes. Bon nombre de blessés légers semblent avoir attendu assis jusqu'au lendemain pour pouvoir être évacués. Les 144e et 173e RI se trouvant le 29 août 1918 dans le même secteur (Nesle pour le 173e, Rouy-le-Grand/Rouy-le-Petit pour le 144e), je me demande si Auguste n'a pas été évacué en même temps que les blessés du 173e, et automatiquement enregistré par le service de santé comme appartenant à ce dernier ;
  • j'avais lu quelque part, mais ne me rappelle plus la référence du document, que les hommes incorporés étaient généralement affectés dans des régiments dont le dépôt était assez proche de leur lieu de résidence. Je ne sais pas ce que vaut cette information, je ne l’ai retrouvée nulle part ailleurs. Or Auguste est landais, tandis que le 173e est un régiment corse ;
  • Auguste a obtenu en novembre 1918 une citation à l’ordre du 144e régiment d’infanterie, et non du 173e, suite à cette blessure…
Par avance, merci infiniment pour votre aide !

Une belle soirée à vous,

Aurélie
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stcypre
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Re: Auguste, Amédée et Pierre Persillon, trois frères dans la Grande Guerre

Message par stcypre »

Bonjour,
Concernant l'éloignement de la caserne par rapport à l'adresse du soldat voici ceux de mon grand-père et mon oncle:
résidant à Toulouse et sa banlieue ils furent envoyés à Mende (Lozère) au 142 RI. Mon grand père racontait que ce déplacement l'avait troublé. Il est vrai qu'à l'époque les voyages étaient très rares....
CDLT.
J. CLaude
la vérité appartient à ceux qui la recherchent et non à ceux qui croient la détenir.
Aurélie_CJ
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Re: Auguste, Amédée et Pierre Persillon, trois frères dans la Grande Guerre

Message par Aurélie_CJ »

Bonjour Jean-Claude,

Merci pour votre réponse ! J'imagine que de tels déplacements étaient rares à cette époque, effectivement... Cette affectation a-t-elle eu lieu pendant la guerre, ou avant ?

Concernant Auguste, cette affectation au 173e RI ne m'aurait pas vraiment posé problème s'il n'avait reçu cette citation à l'ordre du 144e RI évoquant sa blessure, et si elle avait été renseignée sur sa fiche matricule... En effet, les deux régiments se trouvant à ce moment-là à proximité et faisant tous deux partie de la Ire armée, j'imagine que des réaffectations au sein de cette armée ont pu avoir lieu pour rééquilibrer les effectifs en fonction des pertes. L'idée qu'Auguste ait pu être évacué avec des hommes du 173e RI ne me paraît pas folle, mais je ne sais pas si des erreurs d'affectation des blessés ont déjà pu être relevées sur des dossiers médicaux...

Une belle journée à vous !

Aurélie
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